AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Librinova (12)


Bien des textes étaient impressionnants. Le point de départ était pourtant difficile, cela dit maintes histoires en sont nées, explorant chacune un univers singulier. Pas deux nouvelles pour se ressembler, c'est dire la force de l'imaginaire de tous ces auteurs.
Serge Joncour, parrain de cette édition.
Commenter  J’apprécie          70
À quoi bon faire des phrases ? Ils avaient reconnu, l'un chez l'autre, l'atroce solitude d'une existence sans issue, étouffée par une vie privée d'amour et en butte à l'incompréhension des siens.
Commenter  J’apprécie          30
Personne de moins de dix-huit ans n’a plus eu le droit de sortir de chez soi sans un adulte auquel se rattacher. Autant dire qu’ils ont été confinés à domicile pour le restant de leur jeunesse. La peur régnant, tout enfant seul était emmené chez ses parents par une escorte lourdement armée, et ceux-ci risquaient de grosses amendes. La peur régnant, tout adulte seul et non-armé à proximité d'un enfant était mal vu. Ou pire : dénoncé. Ou pire : frappé. Avant même de savoir s’il partageait du sang avec ledit enfant. L’espace public était infernal. Tout le monde voulait protéger, personne ne savait contre qui. Il semblait que les passants cherchaient à percevoir des fantômes ou des ombres.
Commenter  J’apprécie          30
Le monde paysan envoyait rarement ses enfants faire des études supérieures, et malgré l'intervention de l'instituteur venu à la ferme témoigner des capacités exceptionnelles repérées chez ces deux enfants, ce projet n'avait pas abouti. Ici, on avait besoin de main-d’œuvre et, de plus, leur mère ne faisait aucun cas de leur mécanique mentale. C'était une veuve corpulente, accablée par le fardeau de son propre corps et de ses travaux. Elle avait le culte des valeurs établies. Ce qui comptait, c'était l'organisation du travail. Les études à la ville lui paraissaient inutiles, une originalité incongrue qui n'avait pas cours dans sa famille.
Commenter  J’apprécie          20
C'est en ouvrant le livre que tout commença.

Célestin reconnut l'écriture de son frère sur le feuillet qui s'échappa des pages.

C'était une écriture fine et élégante qui contrastait avec la rugosité de ses mains habituées aux outils lourds et aux intempéries.

Les mots simples que lui adressait Honoré résonnaient comme l'adieu d'un homme qui ne reviendrait pas. L'émotion étouffait Célestin et faisait couler ses larmes.

Dans le même temps, il sentit monter une puissance implacable qui couvait au fond de lui, et n'attendait que le moment favorable pour éclater, déroutante et invincible, comme ces grands incendies qui dévorent brutalement les forêts ou les granges en été.
Commenter  J’apprécie          20
Le savoir lui apparaissait comme un bien à partager. Contrairement à l'esprit de sa classe sociale qui ne voyait pas l'intérêt d'instruire, plus que le strict nécessaire, les gens du peuple, il pensait, au contraire, que les richesses contenues dans les livres devaient se répandre comme un bienfait universel. L'humanité y gagnerait sans doute quelque chose de bon. Toute sa vie, John Astruc avait été l'esclave de sa curiosité : il voulait apprendre, savoir et partager. C'était cet appétit qui l'avait lancé dans cette vaste entreprise de distribution de livres aux paysans du Rouergue.
Commenter  J’apprécie          10
On cache tant bien que mal ce qui est aux yeux de tous. On ment officiellement par voie de presse. On cherche à rassurer.
Commenter  J’apprécie          10
L’image de lune me guida vers les poètes qui l’avaient célébrée dans leurs vers : Quevedo, Lorca et naturellement Borges. Je montai à l’étage supérieur et m’engageai dans une galerie hexagonale, étonnamment sombre, malgré un vaste puits d’aération au centre. Vingt longues étagères, à raison de cinq par côté couvraient quatre des murs. La section réservée aux poètes de langue espagnole était sur ma droite, à côté d’un cabinet minuscule où je pus satisfaire mes besoins fécaux. À la recherche du poème de la lune, je parcourus les dos des livres, alignés verticalement devant moi selon un classement alphabétique par auteur. La calligraphie en relief doré dardait une lueur opportune. Je passai rapidement sur les A : Vicente Aleixandre, Dámaso Alonso, la jeune Martha Asunción Alonso et m’intéressai à la rangée des B : Cristián Berríos, Juana Borrero, Julia de Burgos… Pas de trace de Borges !
Commenter  J’apprécie          00
Les hommes sur terre étaient seuls, la foi religieuse était un besoin de confiance qui les aidait à supporter leur condition. Lui, aujourd'hui, s'éprouvait libéré de cette tentation de croyance. C'était ici et maintenant qu'il fallait vivre.
Commenter  J’apprécie          00
Je ne pensais pas ressentir un jour cette impression de vide. Au fil de mes enquêtes, j'ai pu apprendre à ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas vomir, ne pas perdre l'esprit, ne pas perdre les pédales. Mais rien ne m'avait préparé à ça.
« Quand vous courez, et que vous vous sentez au bout de vos forces, vous voulez abandonner. Chaque seconde qui passe est une seconde où l'on pose des arguments en faveur de l'abandon dans la balance de la persévérance. Déjà à notre époque, l'humain était conditionné au plaisir. Rien ne pouvait l'aider à supporter la douleur. Le seul argument qui puisse faire basculer ce débat interne, c'est la prochaine borne kilométrique. Spécialement celle qui annonce le dernier kilomètre. Alors, quand on la dépasse, on use ses dernières forces. Quitte à défaillir. »
Commenter  J’apprécie          00
Tout au long du parcours, il y a ces bornes kilométriques qui aident les participants à se repérer. Je n'ai jamais trouvé meilleur comparaison entre les sentiments qui m'ont envahie après l'événement, et cet espoir qui vous habite pendant l'attente entre deux bornes.
Commenter  J’apprécie          00
Une fois de plus, je ne faisais pas le poids devant les gars du village. Je croyais qu'elle m'aimait un peu, elle m'avait juste utilisé comme un jouet pour rendre fou de jalousie un de ses prétendants de toujours, l’aîné du domaine voisin. C'est ainsi que je suis parti le plus loin possible, que je me suis fondu dans la masse des mecs qui prennent le métro le matin, pour ne plus jamais croiser la fille qui m'avait ouvert le cœur.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Librinova (38)Voir plus

Quiz Voir plus

quiz star wars niveau 1 (facile)

comment s'appelle le fils d'anakin skywalker?

han
luke
r2-d2
jabba

10 questions
331 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}