"J'ai souffert les mêmes maux, j'ai traversé les mêmes écueils, et j'en suis sorti ; donc tu peux guérir et vaincre." Voilà ce que l'ami dit à l'ami, ce que l'homme enseigne à l'homme.
Emerson lui répond : "L'amitié a pour finalité le commerce le plus absolu et le plus simple que l'on puisse entretenir (...). Elle est une aide et un réconfort dans tous nos rapports avec la vie et la mort."
(...) l'amitié est "la pleine confiance que s'accordent deux personnes qui s'ouvrent l'une à l'autre de leurs jugements secrets" ; elle permet à l'homme de n'être pas "complètement seul avec ses pensées, comme dans une prison" (...)
Le sage veut un ami "afin d'avoir quelqu'un pour qui mourir, d'avoir qui suivre en exil, de qui sauver les jours, s'il le faut, aux dépens des [siens]." L'ami est comme l'occasion d'un exercice de la vertu : il ne m'apporte rien lui-même, je n'attends rien de lui, mais je suis tout entier dévoué à lui, au prix du sacrifice de moi-même, car c'est dans ce sacrifice que je trouve mon accomplissement d'homme.
L'amitié est d'abord une bienveillance débarrassée "de toute compétition et de toute rivalité". Elle est orientée vers le bien, la vertu : "Les amis sont comme des compagnons de voyage, qui doivent s'entraider réciproquement à persévérer dans le chemin de la meilleure vie."
Ce souci du bien unit les amis avant même qu'ils ne se connaissent : "Les hommes de bien, même s'ils habitent aux deux bouts de la terre, sont déjà amis avant même de se connaître et de s'adresser la parole."
(...) On peut en conclure que l'amitié est une joie mutuelle : les amis se réjouissent mutuellement de l'existence de l'autre et de l'amitié qu'ils se portent !