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Critiques de Loïc Le Bars (1)
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Première Guerre mondiale : Le pacifisme des i..

Dans son introduction, publiée sur le blog "entre les lignes entre les mots" avec l’aimable autorisation des Editions du Croquant, Loïc Le Bars parle de cette « petite phalange des syndicalistes restés fidèles à leur idéaux pacifistes et internationalistes », de la place déterminante des instituteurs et institutrices dans cette mouvance.



L’auteur revient sur des caractéristiques de cette période, l’absence de droit de grève pour les fonctionnaires, les attaques des cléricaux contre l’école laïque, l’absence de droit de citoyenneté (et pas seulement) pour les femmes…



Syndicalistes et féministes, à l’instar Hélène Brion, secrétaire adjointe de la Fédération nationale des syndicats d’instituteurs et d’institutrices (FNSI).

nstituteurs et institutrices, FNSI, L’Ecole Emancipée, L’Ecole de la Fédération, les lettres des camarades mobilisés décrivant leurs conditions de vie sur le front ou dans les villages dévastés de l’arrière, « la consternation qui les étreignaient au spectacle de ce qui n’était pour eux qu’une boucherie aussi inutile que barbare », « leur conviction qu’ils ne pouvaient rien faire contre ce déferlement de haine et de brutalité, et ils lui faisaient part du désarroi et de la résignation teintée d’amertume que faisait naître en eux ce sentiment d’impuissance ».



Elles et ils furent taxé-e-s de « menées antipatriotiques », alors que la majorité des organisations du mouvement ouvrier, tous courants confondus, sombrait dans le chauvinisme, le soutien à la guerre, la haine des salarié-e-s allemands….



« Puisse la lecture de ce livre convaincre ceux qui, luttant pour un monde meilleur, sont parfois gagnés par le doute et le découragement, qu’à l’image de ces instituteurs et institutrices, aussi courageux et déterminés que modestes, engagés dans une lutte à l’issue pour le moins incertaine, ils ne doivent jamais baisser les bras et abandonner le combat. »



L’auteur souligne la stupeur et l’abattement des militant-e-s face à la guerre et au ralliement des dirigeants du Parti socialiste et de la CGT à l’Union sacrée, le désarroi face à l’hystérie nationaliste, la censure qui défigure L’Ecole émancipée…



Comment rester fidèles « à l’idéal syndicaliste révolutionnaire » ?, comment continuer à faire paraître le journal de la fédération et comment survivre à l’arrêté de suspension du 24 octobre 1914 ? Un nouvel organe, L’Ecole de la Fédération, « Tout doit être fait pour sauvegarder la parution du seul organe syndicaliste qui, sans pouvoir encore s’afficher ouvertement pacifiste, n’a pas sombré « dans le bellicisme et l’Union sacrée » et qui, le moment venu, pourra peut-être se montrer progressivement plus incisif ». Des exemplaires d’articles « supprimés ou mutilés par la censure » circulent parmi les abonné-e-s… C’est plus qu’un réconfort pour des instituteurs et des institutrices isolé-e-s dans les villages.



Protestations, « Protester contre les paroles de haine », critiques du capitalisme, de la « pénétration coloniale », de la division des salrié-e-s… « Mais ce que nous n’avons jamais accepté, ce que nous n’accepterons jamais, ce que nous repoussons du pied avec répugnance méprisante, c’est cette prétention du gouvernement de la République à nous transformer en agents politiques de la plus basse espèce, en propagandistes « anti-boches », en missionnaires de la haine la plus aveugle, enfin – honte et infamie – en bourreurs de crânes à l’usage de nos propres élèves… Nous devons refuser toute propagande en faveur de la guerre ».



Je souligne la portée de ces déclarations alors que la majorité des dirigeants des organisations ouvrières hurlaient avec les loups. Et ce fut certainement un grand soulagement lorsque Pierre Monatte démissionna du Comité Confédéral de la CGT (Pierre Monatte : Lettre de démission au Comité Confédéral de la C.G.T. (décembre 1914) : Pierre Monatte : Lettre de démission au Comité Confédéral de la C.G.T. (décembre 1914))



J’ai notamment apprécié les paragraphes sur les instituteurs mobilisés, leurs lettres décrivant les conditions de vie (et de mort, « un tiers de leurs camarades mobilisés ont été tués au combat ou sont portés disparus »), sur les ruses et les combats contre la censure, sur les discussions d’orientation, sur la publication de manifestes, dont la publicité faite autour du Manifeste adopté à la conférence de Zimmerwald (5-8 septembre 2015) : Prolétaires d’Europe ! (lire sur le blog "entre les lignes entre les mots")

Loïc Le Bars analyse les débats et les évolutions autour des conférences de Zimmerwald et de Kienthal, la Déclaration commune aux socialistes francais et allemands, « En dénonçant l’« Union sacrée », en restant fermement attachés à la lutte de classe, qui servit de base à la constitution de l’Internationale socialiste, nous, socialistes et syndicalistes allemands et français, puiserons la fermeté de lutter parmi nos nationaux contre cette affreuse calamité et pour la fin des hostilités qui ont déshonoré l’humanité », les polémiques autour de la censure, les choix du pluralisme démocratique, « Nous ne pouvons pas voler à ceux qui pensent autrement que la majorité de la Fédération leur part de la propriété de l’organe fédéral », la place des féministes dans les combats…



Printemps 1917, un immense espoir nait avec le début de la révolution russe, avec les mouvements de grèves « de plusieurs dizaines de milliers d’ouvrières de la confection », avec les mutineries de soldats.



Le gouvernement français durcit la répression, des « réalignements » syndicaux se produisent, les instituteurs et institutrices maintiennent leur congrès malgré son interdiction, Hélène Brion est suspendue par le gouvernement puis arrêtée, la presse se déchaine contre elle et contre les pacifistes… L’auteur insiste, à juste titre, sur le cours de cette fédération syndicale « restée minoritaire ».



« Ces « modestes » enseignants ont su raison garder et ne se sont pas laissé submerger par la vague nationaliste et xénophobe qui a incité tant de beaux esprits, d’écrivains à la mode ou d’éminents universitaires à proférer des insanités dont la stupidité, cent ans après, ne cesse de nous stupéfier »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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