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Critiques de Louis-C. Thomas (17)
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Malencontre

Dans le métro parisien, les poinçonneurs sont à l'oeuvre. Les patients fument des Gauloise dans leurs chambres d'hôpital. Les patrons surnomment leurs secrétaires « Mon petit ». Aucun doute, nous sommes dans les années soixante-dix.

Malencontre, paru dans la collection « Super Crime Club » et un polar en acrylique publié en 1972.

Un homme se constitue prisonnier. Il a tué son ancienne maîtresse, une séductrice sans scrupule. On dirait du Noir américain des années 40. Mais voilà, il n'y a aucun cadavre à l'adresse indiquée. Est-il dément? Est-il un criminel? le lecteur, comme la maison Poulaga, a du mal à statuer sur son cas. Entre démence et criminalité, les investigations balancent. Alors, mythomane ou prédateur de femmes? Vous le saurez en lisant cet honnête polar signé du prolifique Louis. C Thomas, bien écrit, rythmé et dans son jus.

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Malencontre

Louis C. Thomas est de cette famille des auteurs du polars français agréables à lire.

Malencontre se situe dans la bonne moyenne de ces romans pas trop longs qui occupent un trajet en train (avant le TGV) du début des années 70.

Le héro du livre, se débat dans un cauchemar somme toute assez classique... Mais lui est persuadé d'avoir tué la fille qui l'a grugé.

Le flic et le psy de l'histoire se disputent le cas de Gilles. Lequel, de la prison ou du cabanon aura raison?

Même si la vérité n'est pas d'une grande surprise, l'intrigue de Malencontre reste prenante et ressemble à certains néo-classique américains (il y a même du whisky!).

Voilà...

Parti de la Gare Montparnasse (par exemple, celle où vous aurez acheté le bouquin) vous arrivez à Angers ou Nantes après avoir dégusté Malencontre.
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Une femme de trop

Parfois, souvent, la lecture d’une 4e de couverture vous donne envie de lire un roman.



D’autres fois, il est préférable de ne pas s’y référer.



C’est heureusement ce que je fis avec « Une femme de trop » de Louis C. Thomas.



Pourquoi ?



Tout simplement parce que : Louis C. Thomas (1921-2003)…



Oui, ce nom n’évoque probablement rien à la plupart d’entre vous.



Pour d’autres, il remet peut-être en mémoire certains épisodes de la très ancienne et mythique série « Les cinq dernières minutes » dans laquelle l’inspecteur Bourrel, interprété magistralement par Raymond Souplex, résolvait les enquêtes en clamant « Bon sang, mais c’est bien sûr ».



On peut également, toujours pour les plus anciens, se souvenir des pièces radiophoniques qu’il écrivit.



Enfin, la plupart de ceux qui le connaissent penseront aux nombreux romans policiers qu’il écrivit.



Mais, pour moi, Louis C. Thomas, de son vrai nom Louis Thomas Cervoni, est avant tout René Thomas, un auteur de fascicules policiers qui, pour les éditions Ferenczi et sa collection « Mon Roman Policier » dans les années 1950, mit en scène le personnage de l’inspecteur Lémoz dans plus d’une dizaine de titres sous la forme de fascicules de 32 pages (récits d’environ 10 000 mots).



J’avais dégusté l’ensemble de ces aventures.



Pour en revenir à l’auteur, il est important de noter qu’il est devenu écrivain après avoir perdu la vue.



Depuis ma découverte de ces fascicules, j’attendais d’avoir l’opportunité de découvrir la plume de l’auteur dans un format un peu plus long, mais je craignais également celle-ci puisque les titres les plus faciles à trouver étaient également les plus récents et que les sujets de ces romans n’étaient pas forcément ceux qui m’intéressent le plus.



Et c’est le cas de « Une femme de trop ».



Laurent Malijai est un jeune romancier persuadé d’avoir du talent. Aussi se lance-t-il à corps perdu dans la recherche d’un éditeur pour son petit bébé… Mais, après divers refus, il sombre dans le désespoir et décide de se pendre à un arbre, dans une forêt.



Mais il est sauvé in extremis par une jeune femme en train de chasser sur sa propriété.



Celle-ci le ramène chez lui et, décrétant qu’il lui doit la vie, décide de l’épouser et de lui faire profiter de sa richesse…



Mais Laurent Malijai se retrouve rapidement sous le joug de celle qui l’a sauvé et subit brimade sur brimade sans jamais se rebiffer.



La pire étant quand sa femme jette son dernier manuscrit au feu, le considérant trop mauvais.



C’est la goutte d’eau qui le jette… dans les bras de la jeune bonne qui, quelques jours auparavant, découvrant par hasard le manuscrit en l’absence de ses maîtres, en avait fait faire une copie pour le lire tranquillement.



S’en suit alors une romance entre la bonne et le mari.



Puis, lors d’une partie de pêche, l’épouse, prise par la tempête, manquant de se noyer, est projetée sur les rochers et heureusement retrouvée, mais inconsciente, proche de la mort.



Quand elle se réveille, elle est devenue amnésique… mais également une tout autre femme. Plus douce, moins autoritaire, plus attentionnée… une femme dont le mari tombe lentement mais sûrement amoureux, au grand dam de la bonne…



Mouais, j’avoue que le résumé ne donne pas envie… en tous cas, il ne me donne pas envie. Pour cela que je disais qu’heureusement je n’avais pas lu la 4e du roman.



Pourtant, au début de ma lecture, je voyais bien où se dirigeait l’auteur, vers quoi il attirait le lecteur et j’avoue que cette perspective ne me réjouissait pas et que je n’étais pas loin d’abandonner ma lecture.



Oui, mais voilà, l’auteur n’est pas n’importe qui et, même avec un sujet qui ne m’attire pas, sa plume, elle, parvint à me captiver suffisamment pour me pousser à poursuivre ma lecture.



Et, malgré le sujet, malgré les personnages assez peu attachants (une femme autoritaire et hautaine, un mari lâche, une bonne hystérique…) je suis allé au bout du roman et j’ai même apprécié celui-ci, une chose que je ne m’imaginais pas.



Car, Louis Thomas Cervoni possède cette qualité de captiver le lecteur, de mener sa barque et d’y faire monter ses passagers, de manier l’âme humaine, les sentiments et les rancœurs (il devait en connaître un rayon sur le sujet). Il connaissait la dépendance, affective, physique… et peut-être aussi la lâcheté et la peur de l’inconfort et de l’incertitude.



Bref, il parvenait à retranscrire parfaitement sur le papier le pire et le meilleur de l’être humain tout en maîtrisant parfaitement la narration et la mise en place d’une intrigue…



Au final, avec une intrigue totalement inintéressante pour moi, Louis C. Thomas parvient à me proposer un roman qui est parvenu à me séduire, ce qui est un tour de force que peu d’auteurs seraient parvenus à faire.



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Poison d'avril...

Trois meurtres ou tentatives de meurtres qui se ressemblent singulièrement… Dans cette énigme criminelle, tous les personnages principaux sont hors norme : une amnésique, un adorateur de la lune, une directrice de clinique psychiatrique, un cocaïnomane et une veuve névrosée. L’enquête s’annonce complexe pour le commissaire Paron dont la mission est comparable au travail minutieux d’un horloger : reconstituer le mécanisme complet de l’affaire, remettre en place, une à une, toutes les pièces et trouver le ressort, la pièce maîtresse, c’est-à-dire le mobile ayant provoqué le déclenchement de cette machination meurtrière.



Remarquablement bien écrit, ce court récit de Louis C. Thomas nous entraîne dans une énigme savamment imaginée et dévoilée progressivement, au fil de l’avancement de l’enquête. Tout le talent littéraire de l’auteur tient d’ailleurs dans son habileté à pouvoir tenir en haleine les lecteurs tout au long du déroulement de l’intrigue de la première page jusqu’à l’épilogue.

Ce roman policier édité en 1957 et au phrasé si particulier que l’on qualifierait aujourd’hui d’un peu suranné, est une pépite littéraire qui rajoute à son charme. Comme le bon vin, toutes les éditions anciennes se bonifient avec le temps et ce livre ne déroge pas à la règle…

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Pour le meilleur et pour le pire

Professeur de philosophie dans une institution versaillaise, plus par occupation que par besoins financiers réels, Hervé Savenay est dans le box des accusés, soupçonné d’avoir tué sa sœur, avec laquelle il vivait dans leur maison de Saint-Cloud. Le mois de juillet commence vraiment mal pour lui.



Anne-Marie, âgée de quarante ans alors que lui en a vingt-neuf, a élevé son frère depuis la mort tragique de leurs parents. Seulement, il a commis l’impensable : il s’est marié deux ans auparavant avec Catherine. Une union qui déplaisait fortement, pour ne pas dire plus, à Anne-Marie qui a toujours considéré Hervé comme son bien. Possessive, jalouse, elle n’a jamais accepté l’intruse dans le domicile familial. Elle avait tellement couvé son petit frère que celui-ci était vierge lorsqu’il a couché pour la première fois avec Catherine, qui lui a tout appris. Mais n’entrons pas dans les détails, cela relève de la vie privée.



Or début mai, Catherine est partie avec son bagage au bout du bras, et depuis Hervé n’a jamais eu de nouvelles de sa femme. Il a demandé à une officine de détectives privés d’enquêter, payant assez grassement pour des résultats maigrelets.



Il est au bout du rouleau mentalement, d’ailleurs il est suivi par un docteur qui lui préconise des calmants susceptibles de lui remettre les neurones dans le bon ordre de marche. Et un soir, il décide de se suicider. Ni plus, ni moins, à l’aide d’une arme à feu provenant de son père. C’est à ce moment qui aurait pu être fatal et en même temps une délivrance, que surgit hors de la nuit, non pas Zorro mais un homme qui prétend s’appeler Ribérac et être détective privé.



Au compte-gouttes et promesse de gros billets à l’appui, Ribérac prétend pouvoir fournir des informations, alors que lorsqu’il était employé dans l’officine, il n’y avait jamais eu de résultats probants. Comme depuis il a donné sa démission, il est libre. Hervé accepte ce marchandage afin de pouvoir remonter la piste de Catherine et retrouver sa femme.



Anne-Marie confisque le Browning dont voulait se servir Hervé et le cache afin qu’il ne récidive. Ribérac revient à la charge et lui remet un bijou de famille qu’Hervé avait offert à Catherine. Une preuve selon le détective qui affirme avoir rencontré début mai la jeune femme. Une collègue de Catherine se manifeste, affirmant elle aussi avoir rencontré en coup de vent sa copine début mai, et bientôt entre Nathalie, c’est son nom, et Hervé, les atomes sont tellement crochus qu’ils se retrouvent dans le même lit.







Louis C. Thomas est, était puisqu’il est décédé le 10 mai 2003, le spécialiste du roman policier de suspense psychologique mais pas que. En effet il fut l’auteur de nombreuses pièces radiophoniques dans le cadre des Maîtres du mystère, et le scénariste de nombreux scenarii pour la série télévisée des Cinq dernières minutes.



Peu de personnages dans ce roman, comme souvent, et qui fait penser un peu à une pièce de théâtre. Tout tourne autour d’Hervé, le personnage principal, de sa sœur Anne-Marie, de Ribérac le détective privé et de Nathalie, la jolie et accueillante collègue de Catherine. Plus quelques personnages, des seconds rôles, plus particulièrement à la fin, dans le prétoire.



Et l’épilogue ne manque pas de suspense, car si Hervé est accusé d’avoir tué sa sœur, ce dont il se défend, le fantôme de Catherine est omniprésent.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le client de la dernière heure

René Thomas est un auteur intéressant pour plusieurs raisons.



La toute première est que sous ce pseudo se cache l'auteur Louis Thomas Cervoni.



La seconde est que, même si, aujourd'hui, malheureusement, plus grand monde connait cet auteur, de son temps, il eut un certain succès. Outre le "prix du quai des Orfèvres" reçu pour son roman "Poison d'avril", en 1957, il voit également, son roman "L'assassin connait la musique", adapté au cinéma, en 1968, avec Paul Meurisse dans le rôle principal.



Question adaptations cinématographiques : "Manie de la persécution" adapté par Julien Duvivier avec Alain Delon et "Les mauvaises fréquentations" adapté par Yves Favier. Sans compter les adaptations au théâtre.



L'auteur écrit également beaucoup de scénarios pour les séries radiophoniques de l'époque.



Certains de ses scénarios seront interprétés pas Brigitte Bardot, Guy Bedos, Mireille Darc.



Canal +, à la fin des années 80, produira et diffusera une série TV, "Sueurs froides", dont 16 épisodes sont des adaptations de ses nouvelles.



Mais Louis C. Thomas (pseudonyme sous lequel il écrira également) est aussi connu pour avoir écrit 17 scénarios pour la série télévisée culte : "Les cinq dernières minutes".



Enfin, Louis C. Thomas est un auteur particulier puisqu'il était aveugle suite à un "accident".



Louis C. Thomas, sous ses différents pseudonymes, a fait naître plusieurs personnages récurrents dont, notamment, l'inspecteur Lémoz dans la collection "Mon Roman Policier" aux éditions Ferenczi et les membres de l'Agence de détective STOP.

Qu'il est très difficile de réussir à capter le lecteur, à proposer des personnages intéressants et une histoire captivante en seulement 32 pages (moins de 10 000 mots).



Pour autant, quelques auteurs parviennent à relever ce défi et certains réussissent, même à briller régulièrement dans cet exercice casse-gueule.



Jusqu'à présent, j'avais noté l'excellence de la plume de Charles Richebourg, avec sa série "Odilon Quentin", et j'avais déjà apprécié le travail de Louis Thomas Cervoni, sous le pseudonyme de René Thomas, avec ses titres autour du personnage de l'inspecteur Lémoz.



L'auteur allait-il parvenir à faire aussi bien avec les membres de l'Agence STOP ?



Je vous laisse mariner quelque peu.



Tout d'abord, laissez-moi vous présenter les membres de l'Agence STOP.



Le chef, le directeur de l'agence, s'appelle Paul Mercier. C'est un jeune homme qui a décidé de se lancer dans la profession en pensant vivre une vie d'aventures avant de se rendre compte que le métier de détective n'est pas toujours si mouvementé que cela.



Jojo. C'est l'homme fort de l'agence. Un colosse qui ne se déplace jamais sans sa fiole d'alcool pour se réchauffer. Toujours prêt à castagner quand il le faut, il ne s'embarrasse pas de scrupules quant aux moyens de parvenir à son but.



Puis il y a Cloclo, la secrétaire de l'agence qui n'hésite pas à aller sur le terrain quand il le faut.



32 pages, 10 000 mots au maximum, donc, peu de temps pour présenter les personnages et proposer une intrigue digne de ce nom.



Et pourtant, René Thomas parvient en quelques mots à mettre en place l'agence et ses membres, poser les rôles de chacun puis, à lancer une intrigue qui tient la route et qui laisse une part au mystère.



Cet avocat qui débarque dans l'agence pour lâcher son pèze et réclamer le silence. Vu la situation financière de l'agence, Paul Mercier n'hésite pas à accepter le pognon avant de se rendre compte que son client a plutôt agi comme quelqu'un que l'on faisait chanter. En réalisant que Jojo et Cloclo, pour trouver des clients, donc, de l'argent, ont envoyé une lettre pour proposer les services de l'agence, à des personnalités de la région et que le contenu de cette missive est suffisamment flou pour qu'une personne n'ayant pas la conscience tranquille, la prenne pour du chantage, il s'attele à découvrir ce qu'a à se reprocher l'avocat.



En le suivant, il le découvre en train de déterrer une valise et d'aller la jeter à la baille. Quand Jojo la repêche, la valise ne contient que des pierres...



Pourquoi aller déterrer une valise contenant des pierres pour aller la jeter à la rivière ? Ce sera tout le mystère que Mercier devra résoudre.



Avec une description minimaliste, René Thomas réussi à rendre ses personnages intéressants, à défaut d'être réellement originaux (l'auxiliaire un peu rustre, alcoolo et peu respectueux de la loi... la secrétaire qui pourrait aussi bien être celle de Nestor Burma... ).



Si l'intrigue démarre sur un quiproquo à peine crédible, la suite parvient tout de même à satisfaire le lecteur dans la mesure où il est conscient d'avoir affaire à un très très court roman.



Cependant, contrairement à d'autres auteurs d'autres textes du genre, René Thomas a un style fluide et un sens de la narration et de la concision qui offrent une lecture agréable. Effectivement, d'autres auteurs, parfois des auteurs confirmés à la bibliographie impressionnante, sur des tailles aussi courtes, ne parviennent pas à instiller cette fluidité. À la lecture, on peut avoir l'impression que le texte a été passé au rabot pour le faire tenir dans la taille désirée.



Ce n'est pas le cas avec René Thomas qui a tout de suite maitrisé le format 32 pages (on peut s'en rendre compte avec sa première production du genre : « L'assassin a tout prévu », la première enquête de l'inspecteur Lémoz.



Au final, si l'on avait pu se rendre compte que René Thomas avait une plume de qualité et maîtrisait le format court avec les enquêtes de l'inspecteur Lémoz, on pouvait se demander si l'auteur était porté par son personnage ou bien s'il pouvait récidiver avec un autre. Le lecteur peut être rassuré.
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La mystérieuse enveloppe

L'équipe de l'Agence de détectives STOP est de retour pour une seconde et, probablement, avant-dernière aventure.



Pour ce qui est de l'auteur, René Thomas, si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire ma chronique sur « Le client de la dernière heure » ou, mieux encore, l'excellent blog de Tonton Pierre consacré à l'auteur.

Un étrange client, un guet-apens, une mystérieuse enveloppe... voilà qui démarre l'intrigue de ce très très court roman (on est toujours sur un fascicule de 32 pages, 10 000 mots environ, 9266 pour être précis).



Mais le "mystère" va très vite s'épaissir quand on découvrira la mort du client, de retour de Marseille, dans un soit-disant accident.



Les personnages se mettent en place rapidement pour rappeler le rôle de chacun établi dans le précédent opus. Paul Mercier, le chef ; Jojo, le bras droit, l'homme fort, un peu alcoolo, très brute, un peu voyou ; Cloclo, la secrétaire amoureuse de son patron (que l'on peut fortement rapprochée de la secrétaire de Nestor Burma).



Chacun un rôle, chacun une utilité, avec une prime pour Cloclo dont les offices dépassent quelque peu celui de la simple secrétaire puisqu'elle va parfois sur le terrain et qu'elle encourt certains risques.



Somme toute, des personnages assez classiques, dans la mouvance de ce qui se fait à l'époque, mais l'ensemble est dirigé par un bon chef d'orchestre (oserais-je dire un "excellent" ? Il faudrait que je me plonge dans un roman un peu plus conséquent de l'auteur pour pouvoir l'affirmer).



Soyons clair, de toute façon, la concision nécessaire pour mener l'ensemble (histoire et personnages) sur uniquement 32 pages, limite les possibilités, mais cette contrainte, qui guide la plume de l'auteur, apporte également un plus, comme un guide qui, certes, limite la latitude de nos actes, mais évite également les débordements.



Toujours est-il que René Thomas, Louis C. Thomas, se sort toujours aussi bien du piège du roman ultra court, et propose un histoire prenante et des personnages intéressants à défaut d'être attachants. Effectivement, le fait que chacun ait son rôle à tenir est là encore un guide, mais limite aussi l'épaisseur que l'auteur aurait pu lui donner. En clair, Paul Mercier, Jojo et Cloclo sont un peu prisonniers de leurs rôles et l'on devine qu'en seulement trois enquêtes, l'auteur n'aura pas le temps de défaire leurs liens et d'épaissir leurs caractères et leurs présences.



Pourtant, ne boudons pas notre plaisir. Pour un tel format (32 pages), René Thomas peut s'ennorgueillir d'être un des auteurs qui se sort le mieux de ce traquenard en proposant des personnages qui ne sonnent pas creux et une intrigue et un style fluide.



Au final, on peut commencer à regretter que l'auteur n'ait pas utilisé plus souvent ces personnages car, étant donné le plaisir de lecture déjà présent, il est évident qu'avec le temps, les héros se seraient libérés de leurs carcans et que l'ensemble aurait été encore plus agréable à lire. Cependant, c'est déjà très bien.
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Mauvaise conduite

Si, bien évidemment, le format très court ne permet pas à l'auteur de développer une intrigue poussée ni d'approfondir au mieux les personnages, on sent pourtant déjà la volonté de René Thomas, de proposer au lecteur un condensé de roman.



L'inspecteur Lémoz et son équipier sont suffisamment décrits pour permettre au lecteur de se faire une image et l'enquête est propice à quelques fausses pistes.



Le style de l'auteur est adapté au format, ne s'embarrassant pas de fioritures, mais sans pour autant plonger dans une concision maladive et néfaste.



Cette enquête de l'inspecteur Lémoz se lit facilement et avec plaisir et apporte, en quelques pages, les mêmes plaisirs de lecture qu'un roman usuel... sauf que l'on connaît plus rapidement le coupable.



Si le format fascicule de l'époque a été conçu pour que le livre soit mis dans la poche, transporté partout, pour être lu rapidement, dans les transports ou durant un moment d'attente, il n'est pas pour autant obsolète à l'heure actuelle même si les éditeurs et les libraires ont tout fait pour le rendre désuet (il n'y a qu'à voir la réticence des uns et des autres devant le recueil de nouvelles) et en dégoûter le lecteur.



Pourtant, pour ces auteurs oubliés, pour ces personnages perdus, pour ces enquêtes savoureuses et pour ce format délaissé, il est important de remettre au goût du jour et le genre et les écrivains de l'époque.



Au final, pour les lecteurs n'ayant pas beaucoup de temps à consacrer à la découverte de livres, d'auteurs et de personnages, ce très court roman et ses confrères (il y en a plusieurs milliers rien qu'aux éditions Ferenczi) l'idéal, à dévorer avant de se coucher, dans les transports, pendant une pause, dans une salle d'attente quelconque...
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Manie de la persécution

Un court roman publié en 1962 est dans son genre un petit bijou. Un homme victime d'un accident avec un sentiment de double personnalité. Au fur et à mesure des progrès de sa convalescence, un doute s'instille chez le lecteur. Qui est vraiment cet homme blessé? Est-il fou ou est-il victime d'une machination ? L'auteur fait grandir le sentiment d'angoisse et la fin est très réussie.
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Tragique week-end

René Thomas, alias Louis C. Thomas, alias Thomas Cervoni, est un auteur réputé qui est tombé un peu dans l'oubli. Pour en savoir un peu plus sur lui, je vous conseille de vous reporter à mes précédentes chroniques des titres de l'auteur ou bien au blog de Toton Pierre qui lui est consacré.

L'inspecteur Lémoz a chaud mais il va pourtant devoir se démener et voyager pour retrouver la femme d'un industriel qui a disparue après un week-en chez une amie.



Seulement, très vite, Lémoz se rend compte que cette visite cache bien autre chose et que la vie de la disparue est emplie de faux semblants.



Inutile de préciser que, du fait de la taille du roman (fascicule 32 pages soit moins de 10 000 mots), l'auteur ne nous propose pas une intrigue haletante mais il nous offre pourtant des rebondissements et des fausses pistes.



Lémoz, une nouvelle fois, n'est pas présenté comme un super héros, flic dur-à-cuire, mais comme un type normal, qui transpire quand il fait chaud, qui s'essouffle quand il monte des escaliers... mais qui parvient à trouver toujours la solution des énigmes qui lui sont proposées.



Pas grand chose de plus à dire sur le titre, il est dans la lignée de ce que nous a proposé, dans ce format, René Thomas.



Au final, un très court roman agréable à lire, issu de la plume d'un très bon auteur atypique.
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Le diadème sanglant

René Thomas nous propose une troisième et probablement dernière aventure des membres de l'Agence de détective STOP.

Dans la lignée des deux précédents titres, « Le diadème sanglant » propose une intrigue à la base assez classique avec un vol de diamant exposé au milieu d'une foule.



La lumière s'éteint l'espace d'une minute, le temps pour que quelqu'un remplace le vrai bijou par un faux.



Les membres de l'Agence STOP vont alors devoir retrouver le bijou et découvrir qui l'a volé et comment.



Quelques fausses pistes, mais pas trop, un rebondissement, que je ne révèlerais pas mais qui me pousse à me poser toujours la même question, que je ne poserais pas ici pour ne pas déflorer la fin...



Au final, pas le meilleur épisode de la courte série, mais un titre qui se lit facilement et, forcément, rapidement. On passera sur la révélation finale qui me fait toujours le même effet.
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L'assassin a tout prevu

Dans un autre temps, il existait d'autres formats littéraires dans le genre policier que le pavé de 600 pages si cher à Jean-Christophe Grangé, Franck Thilliez, Maxime Chattam et consorts.



Au début du XXème siècle, le format fasciculaire prenait son essor. Des histoires de quelques dizaines de pages, imprimées sur du papier bas de gamme, vendues quelques centimes, vite écrites et vite lues.



De nombreux éditeurs se lancent dans la course, Rouff, Tallandier, Offenstadt, les Éditions Chantal... Les collections se multiplient, les titres également, parfois plus de 500 par collection repris d'une collection à une autre en en variant le texte selon la politique éditoriale.



Parmi ces éditeurs, Ferenczi fait figure à la fois de cador et d'éditeur sans scrupule.



Cador, car l'éditeur multiplie les collections, notamment dans le genre policier avec « Mon roman policier », « Police », « Police et Mystère », « Le verrou »...



Sans scrupule, car l'éditeur réédite ses titres, les passant d'une collection à une autre, faisant rallonger les textes, les raccourcissant, pour qu'ils entrent dans la case de la nouvelle collection, parfois sans demander l'autorisation aux auteurs.



Mais intéressons-nous plus aux textes et aux auteurs, voire aux illustrateurs, qu'à l'éditeur.



Car, malgré une politique éditoriale avare à tous points de vue, les auteurs et illustrateurs de ces fascicules sont bien souvent des ténors dans leurs domaines.



Ne parlons pas des auteurs reconnus qui ont fait leurs armes sous pseudonymes dans ces collections (comme Léo Malet, Frédéric Dard ou Georges Simenon), mais contentons-nous de mettre la lumière sur des auteurs moins connus, méconnus, voire inconnus (il n'est pas toujours aisé de mettre un nom sur un pseudonyme).



Parmi ceux-ci, Louis Thomas Cervoni fait figure de particularité à plus d'un titre. D'abord parce que l'auteur ne s'est pas contenté des productions fasciculaires et a écrit aussi des romans plus traditionnels dont certains connurent un franc succès. Ensuite, parce qu'il est aussi connu pour avoir écrit des scénarios pour des séries radiophoniques et pour la célèbre série télévisée « Les cinq dernières minutes ».



Particulier, enfin et surtout, parce que, suite à un drame, Louis Thomas Cervoni perd la vue. Le grand lecteur qu'il était, ne pouvant plus lire d'histoires, est poussé par son ami René Panaro, à en écrire.



D'abord sur papier, se guidant d'une règle, ensuite sur une machine à écrire, collant des repères sur les touches du clavier, ensuite avec un magnétophone, Louis Thomas Cervoni s'exerce et progresse.



Son tout premier récit policier est publié dans une revue puis est repris dans la cultissime collection « Mon roman policier » chez Ferenczi en 1950. Il s'agit de « L'assassin a tout prévu », un fascicule de 32 pages (moins de 10 000 mots), un format très court, de la taille d'une longue nouvelle, mais avec la structure abrégée d'un roman.



Ce texte fait apparaître le personnage de l'inspecteur Lémoz, un personnage qu'il reprendra plusieurs fois dans des textes publiés dans la même collection.



Après un prologue long, mais nécessaire, il est enfin temps de s'intéresser à ce court roman :

Ce court roman est structuré en trois parties distinctes.



La première met en place le meurtre et les précautions prises par Robert Dulac pour faire croire au suicide.



La seconde nous présente l'inspecteur Lémoz et les premières constatations discordantes de ce dernier.



La troisième, enfin, consiste en la démonstration de la culpabilité du couple infernal.



Comme le laisse supposer la structure du roman, l'inspecteur Lémoz, un des personnages récurrents de René Thomas, va apparaître tardivement, vers la moitié du récit. Seul, il sera accompagné de Léo Marnier dans l'enquête suivante, Lémoz démontre déjà un caractère affirmé et une perspicacité indéniable. N'hésitant pas à prendre des initiatives sans prévenir son supérieur, Lémoz fait confiance à son instinct et arrive à ses fins.



Court, bien développé, avec un personnage intéressant, René Thomas démontre, dès sa première tentative, qu'il possède déjà des qualités indéniables tant dans le style que dans la gestion narrative.



Il est à noter que la première édition de ce roman était découpée en deux parties, la première présentant le meurtre et la seconde permettant au lecteur de vérifier s'il était aussi doué que Lémoz et s'il avait découvert le meurtrier. Dans la version Ferenczi, le meurtrier est connu dès le début de l'histoire.



Au final, un court roman policier très agréable à lire et qui laisse présager d'une belle carrière à son auteur, ce qui sera évidemment le cas, même si, aujourd'hui, le nom de Louis Thomas Cervoni ne dit probablement plus rien à grand monde et c'est bien dommage.
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Le crime du pré fleuri

On pouvait déjà s'en rendre compte dans la structure du premier épisode, « L'assassin a tout prévu », René Thomas était, sans nul doute, un lecteur d'Agatha Christie et du sous-genre du roman policier qu'est le « Whodunit » (dont je vous laisse trouver la définition, si vous ne la connaissez pas, afin de parfaire votre culture littéraire).



Si la première enquête de l'inspecteur Lémoz était, dans sa première édition, une parfaite transposition du genre en question, sa réédition dans la collection « Mon Roman Policier » en conserve certaines caractéristiques.



Là encore, les éléments du « Whodunit » sont présents par moments, même si la narration, dans son ensemble, est plus classique.



Obligation du format court (32 pages), les personnages sont rapidement esquissés et il est préférable de lire les épisodes à la suite afin de mieux s'attacher à ceux-ci. Pour autant, malgré la concision de l'enquête, l'inspecteur Lémoz s'affiche comme un personnage éminemment sympathique et attachant, grâce à son air débonnaire, à sa sérénité, contrastée par la fougue et la jeunesse de son bras droit Léo Marnier.



Une enquête faite de faux-semblants qui va démontrer que Lémoz n'apprécie pas du tout que l'on se moque de lui.



Au final, une petite enquête très agréable à lire et qui démontre tout le talent de René Thomas, un auteur très particulier.
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Crimes Inutiles

N° 237 de la collection « Mon Roman Policier » 2ème série des éditions Ferenczi, « Crimes inutiles » de René Thomas nous conte une nouvelle enquête du grassouillet inspecteur Lémoz.



Si je parle de « grassouillet », c'est que l'auteur décrit son personnage de cette façon même s'il lui confère un poids de seulement 85 kg, ce qui, à moins de mesurer 1,20 m, ne fait pas d'un homme un « grassouillet ».

Trafic de drogue et meurtres sanglants, Lémoz et Marnier ont fort à faire dans cette enquête qui les mène loin de Marseille, chez les Gones. Les choses se compliquent quand de chasseurs, ils deviennent proies et quand Lémoz doit bouger son massif physique pour arrêter un trafiquant ou tenter de sauver une vie...



René Thomas nous propose une intrigue cousue d'un fil blanc... et noir. Une enquête en pointillés où, quand les choses semblent simples, elles se compliquent, quand l'enquête ne semble plus pouvoir avancer, elle rebondit, où les morts ne le sont pas toujours et les coupables évidents peuvent se révéler innocents.



Courte enquête, format de 32 pages oblige, mais enquête agréable à lire dans laquelle l'inspecteur Lémoz va devoir bouger sa graisse et transpirer sang et eau.



Au final, encore une agréable enquête en compagnie de Lémoz et Marnier, contée par la plume alerte de René Thomas.
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Une femme de trop

Un huis clos à trois personnages : Laurent Malijai, devenu le jouet de la riche veuve, Hélène, qui l'a sauvé du suicide ; Charlotte, la bonne de la maison, devenue la maîtresse de Laurent et qui avoue avoir causé l'accident qui a rendu Hélène amnésique... Et un crime dont, jusqu'à la fin, personne ne sait qui en sera la victime, ni même qui en sera l'auteur.



J'ai vraiment bien aimé ce livre, l'histoire tiens le lecteur en haleine. Rapide a lire !
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Pour le meilleur et pour le pire

Thomas Louis C. – "Pour le meilleur et pour le pire" – éditions Opta, 1976 (ISBN 2-7201-0056-0) - NB : Louis C. Thomas fut le pseudonyme de Louis Thomas Cervioni (1921-2003)



Dans les années 1970, les éditions Opta (éditeur incontournable dans l'histoire du roman policier français jusque dans les années 1980) avaient publié une série de romans policiers réunis dans la collection "Littérature policière" dirigée par Jean Bourdier et Maurice-Bernard Endrèbe, en soignant la présentation tout en restant dans des prix abordables pour un étudiant désargenté.

J'en avais acquis une bonne dizaine à l’époque, que je viens de retrouver… chez mon fils ! Il s'agissait généralement de traductions depuis l'anglais, seul ce volume provient d'un auteur francophone.



La trame pourrait aujourd’hui paraître fort classique, mais revêtait à l'époque une originalité certaine : nous savons quasiment d'emblée que l'accusé est innocent, mais qui de Catherine, Anne-Marie ou Nathalie s'acharne à l'enfoncer devant le jury ? Quel est le rôle de ce détective privé, endossant la fonction de maître-chanteur ?



Un roman sans grande originalité, mais qui se relit encore aujourd'hui sans déplaisir, surtout pour les nostalgiques de cette décennie. La clé de l'énigme (le désir incestueux d'une sœur pour son frère) devait paraître très osée, mais est devenue bien fade après des décennies de "libéralisation des mœurs"...

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Manie de la persécution

Tout commence par une voiture tombant le long d'un ravin.

Lorsqu'il se réveille quinze jours plus tard, après avoir frôlé la mort, George se rend vite compte qu'il n'a plus aucuns souvenirs. Toutefois, il est persuadé de ne pas se nommer Romery mais Campo et de n'avoir pas de femme, ce que les circonstances et ses proches semblent contredire...

Louis C. Thomas reprend ici le thème au combien usé de la machination et s'en tire avec brio, puisque le lecteur jusqu'au bout va s'interroger sur le bien fondé des propos du personnage central.

Un court roman très agréable, que l'on pourrait rapprocher de certains films d'Hitchcock ou Chabrol, et adapté en 1967 par Julien Duvivier sous le titre Diaboliquement vôtre.
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