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3.91/5 (sur 120 notes)

Nationalité : Syrie
Né(e) à : Samosate , 120
Mort(e) à : Athènes , 192
Biographie :

Lucien naquit dans la ville de Samosate, au bord de l’Euphrate et au cœur de la province syrienne de Commagène.
À juste titre, les spécialistes pensent que ses origines étaient sémitiques et s'accordent à situer son existence entre 125 et 192, donc en pleine période du règne des Antonins et de l’apogée de l’Empire romain. Quant aux détails relatifs à sa biographie, nous ne pouvons nous fier qu'à un article très bref de la Souda et aux indications que ses opuscules daignent nous confier. D'extraction modeste, nous avoue-t-il, Lucien était destiné à devenir sculpteur comme son oncle : envoyé dans l'atelier de ce dernier pour faire son apprentissage, il fut vite dégoûté, commit des maladresses - il cassa une table de marbre - et finalement s’enfuit… Ensuite, lui, le Syrien de souche s'exprimant probablement en araméen se passionna pour le grec et entama des études dans les meilleures écoles d’Ionie (Smyrne) jusqu’à ce qu’il maîtrisât parfaitement l’attique, la langue littéraire grecque par excellence.
Les historiens ont émis beaucoup de réserves sur cette ascension à la fois sociale et culturelle telle que nous la décrit Lucien avec un luxe de détails. En effet, il n'existe pour ainsi dire aucun cas d'écrivains antiques émanant des couches populaires de la société, la connaissance de la rhétorique, en particulier, étant le fait des fils de grandes familles. Ou alors notre Syrien serait l'exception confirmant la règle.Remarquons toutefois que Lucien, tout au long de son œuvre, est presque toujours d'une dureté incroyable envers les riches, dénonçant leurs travers et leurs ridicules ; en revanche, les pauvres gens ont souvent droit à sa mansuétude et se distinguent par leur dignité et leur courage. Bref, tout cela pourrait être l'indication que Lucien était encore marqué par son origine sociale.
Ses études terminées, il devint avocat à Antioche à l'âge de 25 ans, selon la Souda, donc aux alentours de 145. Mais l'art austère de la plaidoirie déplut assez vite à cet homme instable, fantaisiste, voire exubérant. Orateur né, styliste averti formé aux meilleures écoles et aimant par-dessus tout briller en société, il se sentait beaucoup plus à son aise dans la récitation de textes bien troussés devant un parterre de spectateurs attentifs. Et c'est ainsi qu'il entama, dès 150 environ, une longue série de conférences publiques qui lui permettront de voyager à travers le monde romain et de se faire reconnaître comme un rhétoricien de talent. Partout, en effet, sa re
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Bibliographie de Lucien de Samosate   (57)Voir plus

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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Certes, tu te proposes le contraire de ce que tu fais. Tu t'imagines paraître quelque chose dans la science en t'empressant d'acheter les plus beaux livres ; mais l'affaire tourne autrement et ne fait que mieux ressortir ton ignorance. D'autant plus que tu n'achètes pas les meilleurs livres, mais que, t'en rapportant à ceux qui en font l'éloge au hasard, tu deviens un don de Mercure pour les bouquinistes hâbleurs, un trésor assuré aux brocanteurs de cette espèce. Eh ! comment pourrais-tu distinguer les livres anciens, qui ont de la valeur, de ceux qui sont méprisables et moisis, si tu n'en juges que parce qu'ils sont rongés et percés, et si tu ne consultes que les teignes pour faire tes achats ? Quelle connaissance exacte, quelle sûreté, quel discernement espères-tu trouver en elles ?
Quand je t'accorderais de pouvoir distinguer les belles copies de Callinus et celles que le célèbre Atticus a exécutées avec tant de soin, à quoi te servirait, homme étonnant, de les avoir en ta possession ? Tu ne saurais juger de leur beauté, et tu ne peux en faire plus d'usage qu'un aveugle ne jouit des charmes visibles de ses amours. Les yeux tout grands ouverts, j'en conviens, tu regardes tes livres, et, par Jupiter, tu t'en assouvis la vue, tu en lis même des morceaux au pas de course, l'œil devançant les lèvres. Mais cela ne suffit pas, si d'ailleurs tu ne sais pas ce qui constitue les beautés et les défauts d'un ouvrage, quel est le sens de tous les mots, leur construction, si l'auteur s'est astreint aux règles prescrites, quels sont les termes de bon ou de mauvais aloi, les tournures falsifiées.
Eh quoi ! te figures-tu donc que tu nous sais cela sans l'avoir appris ? D'où te viendrait cette connaissance ? A moins qu'à l'exemple de certain berger, tu n'aies reçu une branche de laurier de la main des Muses.
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Nous vîmes là, en train de subir leur châtiment, beaucoup de rois et beaucoup de simples particuliers, dont nous reconnûmes même quelques-uns... Les guides nous apprirent la vie de chacun des suppliciés et les fautes pour lesquelles ils étaient punis. Les châtiments les plus graves de tous étaient subis par ceux qui avaient menti au cours de leur vie et les écrivains qui n'avaient pas dit la vérité, parmi lesquels Ctésias de Cnide et Hérodote. En les voyant, je conçus les meilleures espérances pour le futur, car je n'ai jamais menti sciemment.
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Qui es-tu pour te fâcher au nom des dieux, alors qu'eux-mêmes ne se fâchent pas?
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Après quoi, nous traversâmes le fleuve à un gué, et nous rencontrâmes, en fait de vigne, quelque chose de prodigieux : à partir de la terre, la souche était vigoureuse et forte, mais au-dessus, c'étaient des femmes parfaitement formées, à partir des hanches et semblables à Daphné, telle que la représentent les peintres au moment où Apollon la saisit et où elle est juste en train de se métamorphoser en arbre. A l'extrémité de leurs doigts poussaient des rameaux et elles étaient couvertes de grappes. A notre arrivée, elles nous saluèrent avec des mots de bienvenue... Certaines désirèrent s'unir à nous ; deux de nos compagnons s'approchèrent d'elles, mais ils ne purent se détacher, liés qu'ils étaient par les parties viriles. Ils poussèrent donc, comme elles, et, comme elles, prirent racine.
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Notre art, de même que tous les autres, doit être un ensemble de notions positives, et la première, pour un parasite est d'éprouver et de discerner qui est le plus en état de le nourrir, celui à la table duquel il peut s'asseoir, sans avoir lieu de s'en repentir un jour.
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Un sentiment très fort, qui m'a aidé à boire, fut la tendresse pour les petites gens. Je ne pouvais me faire à la misère des autres, à la maladie des autres, à l'humiliation des autres, à la pauvreté des autres, à la solitudes des autres.
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"Lycinos : Veux-tu cesser tes imprécations [Craton] ! Si tu voulais bien m’écouter, je te parlerais des beautés de la danse, du plaisir, et même du profit des spectateurs. Je te dirais en quoi elle éduque, instruit, comment elle règle l’âme des spectateurs en l’exerçant par de magnifiques spectacles et en proposant les plus beaux concerts, comment, enfin, elle fait voir la beauté de l’âme et du corps. Si c'est par le rythme et la musique que la danse obtient tout cela, plus que de blâme elle est digne d’éloge." (p.8)
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Henri Calet a écrit vers la fin de sa vie : "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes." Il me semble le comprendre, pour avoir fait semblable supplique à mes amis. Voilà maintenant que je ne pleurais plus, que je n'en avais plus le goût ni la possibilité.
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"Les actions humaines procèdent d’ordinaire soit de l’âme, soit du corps. Dans la danse, âme et corps sont mêlés : on y trouve à la fois une expression de la pensée et le déploiement d’une énergie physique, l’essentiel étant l’habileté dans l’exécution, et que rien ne soit privé de sens. Un homme de qualité comme Lesbonax de Mitylène appelait les danseurs chirosophes et il allait les voir au théâtre parce que, pensait-il, il en reviendrait meilleur » (p. 35)
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#16, p. 23
Maintenant figure-toi une petite chambre, pas très claire, ne recevant qu’une lumière avare, et une foule, très mêlée, de gens bouleversés, sidérés à l’avance, tout exaltés par l’espoir : dès l’entrée, ils étaient frappés (il y avait de quoi !) par ce miracle que le minuscule serpent des jours précédents leur apparût, si peu de temps après, comme un dragon immense, et qui plus est, avec une tête humaine et apprivoisé. Mais déjà ils étaient poussés vers la sortie, et avant d’avoir pu regarder les détails ils étaient chassés par l’afflux des entrants : on avait pratiqué juste en face de la porte une autre ouverture pour la sortie. C’est ce qu’avaient fait, dit-on, les Macédoniens à Babylone, lors de la maladie d’Alexandre, quand il était déjà très mal et que la foule, grouillant autour du palais, voulait le voir pour lui dire un dernier adieu. Et le forban ne se contenta pas de faire une fois cette exhibition ! Il paraît qu’il l’a répétée souvent, surtout quand il arrivait des contingents tout frais de riches pèlerins.
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