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Luiz Alfredo Garcia-Roza :
Objets trouvés]
Sur une plage de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine),
Olivier BARROT présente le
roman de
Luiz Alfredo GARCIA-ROZA "
Objets trouvés". le comédien
Richard BOHRINGER en lit quelques lignes. Insert quelques images de la ville de Rio.
Quand un fou dit qu'il est persécuté, son persécuteur peut être imaginaire, mais le sentiment de persécution est réel.
-La police a besoin de suspects pour pouvoir les transformer en coupables.
-C’est l’église qui aime bien les coupables. La police cherche les criminels.
L’image que je me fais de la mémoire est celle d’un animal de compagnie qu’on offre à une personne lorsqu’elle nait et qui grandit avec elle jusqu’à ce qu’il menace de la dévorer.
(Actes noirs, p.191)
L’impression que j’ai, c’est que pour Gabriel cet assassinat est déjà commis, il faut seulement attendre que l’heure sonne.
[...] Dans les films américains, les policiers n'étaient pas aussi désemparés. Le médecin légiste dévoile pratiquement le crime à l'inspecteur, celui-ci n'a qu'à faire une poursuite spectaculaire dans les rues de New-York, San Francisco ou Los Angeles. Au cas où le légiste échouerait, il y a toujours la possibilité d'envoyer au FBI un cheveu trouvé sur le lieu du crime et le lendemain nous savons même de quelle équipe de football son propriétaire est supporter. Ici dans cet agréable tiers-monde, le rapport du légiste indiquait rarement si la victime était morte par balle ou par empoisonnement.
Vous m’avez harcelé pendant une semaine pour ça ? Vous voulez que j’enquête sur le meurtre d’une personne que vous ne connaissez pas et qui n’est même pas morte ? C’est une plaisanterie ?
Le téléphone portable sonna alors qu'Espinosa était sous la douche. Il sonna une deuxième fois lorsqu'il attendait que les lasagnes décongèlent dans le micro-ondes.
Le premier et immédiat profit qu'Espinosa tira de cette découverte fut l'élimination du sentiment d’étrangeté qui s'emparait de lui chaque fois qu'il essayait de trouver un responsable à la mort de Ricardo Carvalho. Personne n'entrait dans le rôle de l'assassin, pour la simple raison qu'il n'y avait pas d'assassin. Ce qui ne signifiait pas l'élimination définitive de la thèse de l'assassinat.
Des histoires de héros qui, sans aide, affrontent la police corrompue de la grande métropole n'arrivent que dans les films.
L’impression que j’ai, c’est que pour Gabriel cet assassinat est déjà commis, il faut seulement attendre que l’heure sonne