Lunatik. En voilà un pseudo bien chiant quand, comme moi, on aime se renseigner un peu sur les auteurs et autrices qu'on lit. le bougre est quasi introuvable – et bien planqué parmi la pléthore de petits malins qui ont choisi le même que lui (je ne dirai pas internaute, j'ai pas encore 40 ans, allez vous faire cuire le fion) – ce qui ne m'arrange pas, on va se l'avouer.
Car s'il est des auteurices dont je me fiche de connaître la bio, tant leur positionnement est clair, il en est d'autres au sujet desquels je m'interroge un peu plus. Et pour comprendre pourquoi, reprenons juste la dernière phrase de sa minuscule bio présente en première page.
Ses ennemis jurés : les haricots en boite et l'écriture inclusive.
Soit c'est du second degré absurde, et j'adhère.
Soit ça se veut absurde dans le côté exagération, mais ça cache (pas tant que ça) un premier degré beaucoup moins fun. (on ne rigole pas avec les haricots en boite)
En sélectionnant ce recueil pour la dernière session de Masse Critique, j'ai choisi de faire pencher la balance du « bon » côté, celui du second degré. Parce que, moi aussi, j'adore l'exagération et que le côté « je déteste l'écriture inclusive » pourrait n'être qu'une boutade présente pour 14 000 raisons et non pas une vraie phrase de vrai réac un peu con-con. Mais après lecture, est-ce que j'en suis toujours persuadé ? Ben, pas tant que ça, en fait. D'où mon vain désir de trouver plus d'informations récentes et intéressantes au sujet de l'auteur.
Parce que s'il y une chose dont je suis sûr au terme de ma lecture, c'est que Lunatik sait écrire. Il écrit même foutrement bien, pour tout vous dire. Style incisif, phrases directes, crues, tranchantes. Il a le sens de la formule, le côté écorché et la vulgarité qui me plaisent et qui ont un peu fait défaut à mes dernières lectures.
Mais, parfois, dans certaines nouvelles, cette insolence m'est davantage apparue comme la pleine acceptance d'un monde sexiste et violent que les hommes, grands vainqueurs, n'ont pas tellement intérêt à voir changer que comme une réaction épidermique et légitime à celui-ci. Dans ces moments, l'aura de quasi anarchie qui entoure certains passages et personnages s'efface au profit d'un discours plus ordinaire qui magnifie un peu trop des valeurs qui ne sont pas les miennes.
Qu'on ne me fasse néanmoins pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai pas de problème, à priori, avec les protagonistes crevards, désagréables, insensibles ou encore mauvais pas nature. du moment qu'ils sont bien écrits (ce qui est le cas) et qu'ils paient pour leurs actions à la fin ou que celle-ci soit volontairement frustrante quand ça n'arrive pas (ce qui l'est carrément moins).
Après, franchement, ce n'est pas impossible que je sur-analyse.
C'est là qu'il est intéressant d'avoir un peu plus d'informations sur les créateurices d'oeuvres qui nous plaisent. Un simple réseau social alimenté quelques fois par an aurait déjà fait l'affaire (En plus de l'aider à faire sa promo. Sérieux, qui parvient à vendre ses bouquins sans être présent sur internet, aujourd'hui ? Ça me fume.)
Sans ça, je ne peux que faire des suppositions par rapport au livre que j'ai dans les mains. Un livre bien écrit, aux idées généralement sympas et bien exploitées, mais à la morale parfois ambiguë.
En définitive, j'ai plutôt aimé. Certaines nouvelles plus que d'autres, mais globalement c'est un recueil de très bons textes.
En plus des points déjà soulevés, je regrette aussi que l'auteur n'ait rien publié de plus long, j'aimerais beaucoup voir ce que donne son style sur une histoire de 2 ou 300 pages.
Lien :
https://www.instagram.com/p/..