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Critiques de Lunatik (8)
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Tous crocs dehors

Critique réalisée pour les agents-littéraires.fr

Entre folie douce et implacable tragédie, ce recueil de nouvelles peut tout aussi bien se savourer avec délice qu’être dévoré à pleines dents. Il y a un rythme narratif magistralement orchestré qui saisit le lecteur, le bouscule puisque imperceptiblement on se laisse captiver par des thèmes aussi sombres que l’inceste, la maltraitance, le meurtre, le sordide…c’est déroutant. Oui c’est déroutant d’accepter une certaine banalité du mal qui émerge de petits riens.

Entre le meurtre du Père Noël, le conte du Petit Chaperon Rouge revisité ou la colère d’une jeune fille abusée qui mène à l’irréparable, Lunatik nous offre toute une galerie de personnages qui, confrontés à des évènements qui leur échappent, cèdent à leurs instincts immédiats, sans fausse pudeur, sans remord. C’est une projection de tous les vices sans artifice, servie par une sincérité dans l’écriture qui nous épargne le superflu trop souvent présent dans la littérature contemporaine : pas d’épanchements excessifs de sentiments ni d’intériorités envahissantes pour exprimer le désarroi. Avec une plume trempée dans l’acide, la fantaisie de l’auteur est véritablement cynique, incisive, percutante. C’est sombre, inquiétant sans pour autant verser dans le macabre : il y a un jeu de subtilités qui assène l’essentiel et suggère ce qui apparaît en conséquence effroyablement dérisoire. Avec talent, l’auteur use de l’ambiguïté, fait basculer le récit de l’odieuse ignominie à la plus innocente des naïvetés pour que le lecteur puisse digérer l’inacceptable. C'est redoutablement insidieux.



Ainsi les récits oscillent entre tendresse cruelle et candeur imprévisible, ce sont de doux personnages qui basculent à un moment donné dans la folie. Comme si de rien n’était. Il y a une apparente tranquillité jusqu’au moment où le couperet de cette folie, de cet aveuglement tombe, tranche net et aboutit à l’irrémédiable.

La mécanique est efficace.

Une grande liberté de ton qui pourrait paraître désinvolte, une réelle impertinence….Lunatik est je pense un auteur à suivre.



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Sexe & sexualité dans le futur & ailleurs, to..

Les éditions Arkuiris viennent de publier deux volumes d'une anthologie de SF sur le thème. Sexe et sexualité dans le futur et ailleurs. Deux constatations:

- l'incroyable diversité d'inspiration des auteurs. Dans le N°1, une courte nouvelle donne la parole aux touches du clavier de l'ordinateur d'un écrivain et raconte le plaisir érotique qu'elles éprouvent au contact des doigts de l'homme .

-ces textes, si différents, mais tous d'une excellente qualité d'écriture prouvent que la SF n'est pas une sous littérature (préjugé encore fortement ancré en France).
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Tous crocs dehors

En librairie depuis le 15 avril, " Tous crocs dehors " est un recueil de nouvelles nées sous la plume du français Lunatik.



"Tous crocs dehors" comporte 17 nouvelles ainsi que 3 textes que je qualifierais d'hommages. Deux d'entre eux, très sensuels et faisant office d'interludes, s'adressent à des femmes tandis que le dernier - qui clôture d'ailleurs le recueil de façon très habile - apparaît comme un adieu, une mise à distance de l'auteur à son héros.

Il est très rare qu'un recueil de nouvelles emporte mon adhésion dans son intégralité. J'ai ainsi pu constater qu'au sein de celui-ci, certaines nouvelles sortaient vraiment du lot, allant jusqu'à me faire l'effet de véritables coups de coeur.

Ce fut le cas de "Venez me chercher" - un texte émouvant sur l'adoption -, d'"Une affaire de priorités" et de "Plumes d'anges et poule au pot" - deux histoires terribles chacune à leur manière, l'une poussant à devenir parano, l'autre à se tourner vers le végétarisme - et surtout de "Raconte-moi une histoire" qui, à travers les mots d'une adolescente, présente une version assez cocasse du "Petit Chaperon Rouge".

Mais attention toutefois ! Car si celle-ci fait montre d'une douce cruauté, les autres nouvelles se veulent globalement beaucoup plus amères.



Dans un style mordant teinté de cynisme, l'auteur excelle à malmener ses personnages, figures souvent égarées, solitaires, animées par une colère intérieure et un sentiment d'injustice qui les amènent à vouloir rétablir l'équilibre, en recourant à la plus implacable des vengeances.

Les situations qu'ils traversent se révèlent violentes à différents niveaux, ce qui réserve des chutes extrêmes et souvent choc dont on ne se relève pas facilement.

Seule ombre au tableau, la nouvelle " La fille au bout du quai", que j'ai trouvé bâclée et en contraste total avec le reste du recueil (enchaînement maladroit entre les idées et style pauvre).

Une "erreur de parcours" qui ne devrait toutefois pas vous détourner de ce puissant recueil !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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De l'amour, des chiens, et autres phobies

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique.

Ce livre est composé de 12 nouvelles, genre que je lis peu car peu adepte.

Ce qui m'a attiré, c'est le titre car on y parle de chiens. Pour une fois que ce ne sont pas des chats!

Les nouvelles m'ont plu, pas toutes bien entendu,,mais un grand nombre.

Mais, surtout, j'ai apprécié l'écriture de cet auteur que j'ai découvert, une écriture simple et en même temps, originale.
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De l'amour, des chiens, et autres phobies

Lunatik. En voilà un pseudo bien chiant quand, comme moi, on aime se renseigner un peu sur les auteurs et autrices qu'on lit. le bougre est quasi introuvable – et bien planqué parmi la pléthore de petits malins qui ont choisi le même que lui (je ne dirai pas internaute, j'ai pas encore 40 ans, allez vous faire cuire le fion) – ce qui ne m'arrange pas, on va se l'avouer.



Car s'il est des auteurices dont je me fiche de connaître la bio, tant leur positionnement est clair, il en est d'autres au sujet desquels je m'interroge un peu plus. Et pour comprendre pourquoi, reprenons juste la dernière phrase de sa minuscule bio présente en première page.

Ses ennemis jurés : les haricots en boite et l'écriture inclusive.



Soit c'est du second degré absurde, et j'adhère.

Soit ça se veut absurde dans le côté exagération, mais ça cache (pas tant que ça) un premier degré beaucoup moins fun. (on ne rigole pas avec les haricots en boite)



En sélectionnant ce recueil pour la dernière session de Masse Critique, j'ai choisi de faire pencher la balance du « bon » côté, celui du second degré. Parce que, moi aussi, j'adore l'exagération et que le côté « je déteste l'écriture inclusive » pourrait n'être qu'une boutade présente pour 14 000 raisons et non pas une vraie phrase de vrai réac un peu con-con. Mais après lecture, est-ce que j'en suis toujours persuadé ? Ben, pas tant que ça, en fait. D'où mon vain désir de trouver plus d'informations récentes et intéressantes au sujet de l'auteur.



Parce que s'il y une chose dont je suis sûr au terme de ma lecture, c'est que Lunatik sait écrire. Il écrit même foutrement bien, pour tout vous dire. Style incisif, phrases directes, crues, tranchantes. Il a le sens de la formule, le côté écorché et la vulgarité qui me plaisent et qui ont un peu fait défaut à mes dernières lectures.



Mais, parfois, dans certaines nouvelles, cette insolence m'est davantage apparue comme la pleine acceptance d'un monde sexiste et violent que les hommes, grands vainqueurs, n'ont pas tellement intérêt à voir changer que comme une réaction épidermique et légitime à celui-ci. Dans ces moments, l'aura de quasi anarchie qui entoure certains passages et personnages s'efface au profit d'un discours plus ordinaire qui magnifie un peu trop des valeurs qui ne sont pas les miennes.



Qu'on ne me fasse néanmoins pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai pas de problème, à priori, avec les protagonistes crevards, désagréables, insensibles ou encore mauvais pas nature. du moment qu'ils sont bien écrits (ce qui est le cas) et qu'ils paient pour leurs actions à la fin ou que celle-ci soit volontairement frustrante quand ça n'arrive pas (ce qui l'est carrément moins).



Après, franchement, ce n'est pas impossible que je sur-analyse.

C'est là qu'il est intéressant d'avoir un peu plus d'informations sur les créateurices d'oeuvres qui nous plaisent. Un simple réseau social alimenté quelques fois par an aurait déjà fait l'affaire (En plus de l'aider à faire sa promo. Sérieux, qui parvient à vendre ses bouquins sans être présent sur internet, aujourd'hui ? Ça me fume.)



Sans ça, je ne peux que faire des suppositions par rapport au livre que j'ai dans les mains. Un livre bien écrit, aux idées généralement sympas et bien exploitées, mais à la morale parfois ambiguë.



En définitive, j'ai plutôt aimé. Certaines nouvelles plus que d'autres, mais globalement c'est un recueil de très bons textes.

En plus des points déjà soulevés, je regrette aussi que l'auteur n'ait rien publié de plus long, j'aimerais beaucoup voir ce que donne son style sur une histoire de 2 ou 300 pages.
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De l'amour, des chiens, et autres phobies

Merci à Masse Critique pour la découverte d'un éditeur et d'un auteur.

Ce livre m'avait attiré parce que composé de nouvelles, genre que j'affectionne. Il faut un bon écrivain pour réussir à créer une œuvre complète en peu de pages.



Lunatik m'a séduite d'emblée avec son sommaire augmenté de notes de l'auteur… de quoi donner envie de continuer rapidement la découverte des 12 nouvelles (dont la dernière de l'autrice Marion Mandeville).



"Courir avec la meute" raconte la renaissance d'une jeune femme atteinte d'un cancer du sein via la reprise de la course à pied en s'accrochant à un groupe disparate. Un récit plutôt optimiste.

"Tu grossiras, Inch'Allah !" est, j'espère, le récit d'une pratique obsolète : le leblouh. Pratique qui consiste à engraisser des petites filles dans des pays où la beauté des femmes est liée à l'embonpoint, ici en Mauritanie. Tous les moyens étant bons, l'utilisation de produits vétérinaire apportés par 2 paumés est plutôt prisée. Il y a un côté proche de nouvelles de Philip K. Dick avec ces 2 non-héros ballottés dans une histoire qu'ils ne maitrisent pas.

"Au nom du fils" plonge le lecteur dans l'univers de la folie mais tellement subtilement qu'il faut attendre la toute fin pour comprendre l'horreur de l'histoire. Glaçant exercice de style brillamment réussi.

"Bienvenue sur nos autoroutes" a visiblement été conçue pendant le confinement lié au Covid. Encore une plongée dans le fantastique à moins que ce ne soit à nouveau dans la folie. Cela aurait fait un bon scénario pour "La 4e dimension".

"L'abri des ombres" se déroule dans l'île de la Réunion entourée d'eaux où vivent des requins féroces qui hante l'imaginaire d'un petit garçon. J'avoue ne pas avoir totalement accroché à cette nouvelle.

"Texas Flower" illustre de façon sombre et cruelle les problèmes des éleveurs. Encore une histoire très sombre où le "héros" plonge dans la folie tout en restant très cohérent.

"Douze kilos d'amour" m'a permis de découvrir les podencos, chiens des Canaries. La rencontre entre 2 chiens en promenade avec leurs maîtres ne tournera pas vraiment à l'idylle des "101 dalmatiens". Mais on découvre que certains chiens ont plusieurs vies comme les adversaires les chats!

"Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" est une époustouflante nouvelle de 2 pages impossible à résumer sans en dire trop, donc je me tais.

"Les monstres d'acier" parle de voitures et de la fin du monde prévue en 2012… mais, ici, la fin du monde ne concerne pas toute l'humanité, mais juste quelques personnes… Étrange et surprenant récit.

"Des pissenlits pour Moebius" ne parle pas de l'auteur de BD, mais d'un chat qui est une sorte de "familier" protégeant le fils du narrateur… qui sombre dans la folie des nombres en comptant tout en permanence. Heureusement que sa femme veille et le surveille!

"Le sourire d'Alice" est évidemment une allusion à l'œuvre de Lewis Carroll "Alice au Pays des Merveilles". Mais j'y ai plutôt retrouvé l'esprit des nouvelles de Boris Vian avec un monde décalé et surprenant. Mais je ne peux en dire plus sans en dire trop.

"Cap'Terreur" est la nouvelle de Marion Mandeville, mais elle est bien dans l'esprit du recueil entier : sombre et angoissante avec une fin ouverte intéressante.



J'ai beaucoup aimé ce recueil qui m'a permis de découvrir un auteur original et surprenant auquel je vais m'intéresser d'un peu plus près à présent.

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Tous crocs dehors

Le livre commence par une série de clichés littéraires en trompe l'œil. L'auteur use de cette formidable ouverture pour activer notre rapport au mal. C'est à une question, toujours sous-jacente aux vingt nouvelles du recueil, qu'il nous propose de prendre notre plaisir : comment ça nous fait mal ? Les possibilités sont infinies bien sûr, c'est pourquoi il nous offre quelque chose d'essentiel quand on fait acte d'écriture : l'ambiguïté. Ecrire sur le mal en pensant à bien est une intention tout à fait honorable mais risquée. Le mal nous est si coutumier que bon nombre d'auteurs et de lecteurs ne font que sombrer dans un ridicule puit d'excitation fantasmatique. Ici, les pulsions sont mises à mal sans artifices. On échappe à l'habituelle mortification comme ferment du plaisir et à l'amour impossible comme force d'expansion du mal. Le pseudonyme choisi par l'auteur, Lunatik, nous éclaire quelque peu sur le côté imprévisible de ses personnages, à la fois fantaisiste et inquiétant.

On sent bien que cet homme-là a eu affaire à la cruauté et qu'il y a eu un temps péril en la demeure, celle qui constitue le moi. Seulement, le mal semble avoir été absorbé et il le recrache en toute intelligence sans chercher à séduire le lecteur avec des scènes macabres. Le récit n'est pas enflammé par la haine et si la plume se fait parfois vengeresse ce n'est que pour rappeler des choses anciennes, des événements funestes qui sont peut-être toujours à l'œuvre. On le sait, la place du mal ne saurait demeurer vide éternellement. On ne dompte pas si facilement l'animalité humaine. Aussi, comme les souffrances endurées ne sont jamais pleinement reconnues, la rancœur finit par défigurer et corrompre la raison. Pour faire taire la plainte, on attend d'un blessé qu'il s'en remette à la justice, à la psychologie ou à la religion. L'écrivain est celui qui ne répond pas à cette attente, ses mots suffisent à porter la peur qui est en lui, à éprouver son ressentiment et à soutenir sa demande d'amour. De la même manière, une histoire qui tient la route doit être un moment de vertige pour le lecteur, une occasion de se laisser prendre sans se faire happer par le comprendre et une opportunité de faire émerger d'autres lieux, de rendre lisibles quelques traces de sa propre mauvaise graine.

Avec ce premier livre, Lunatik semble bien parti pour embrasser à pleines dents la littérature.
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Tous crocs dehors

Pas franchement mauvais, mais ennuyeux avec des chutes trop souvent attendues. L'écriture est bonne, sans trop d'effets. Ça se lit bien, facilement, mais sans passion.
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