AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Luvan (76)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Et d'Avalon à Camelot

Second opus faisait suite à l'anthologie « De Brocéliande en Avalon » paru en 2008, « Et d'Avalon à Camelot » regroupe les textes de dix auteurs de l'imaginaire, pour la plupart moins célèbres que leurs prédécesseurs mais incontestablement aussi talentueux. L'objectif reste le même : exploiter la matière des mythes arthuriens afin d'en proposer une nouvelle interprétation, et ce dans n'importe quel registre : épique, humoristique, tragique... La contrainte consistant à confronter ces héros légendaires à notre monde contemporain a cependant ici disparu, permettant ainsi une plus grande liberté aux auteurs qui s'en donnent à cœur joie pour le plus grand plaisir du lecteur. Outre davantage de variété dans le choix des décors et des époques, on constate aussi une plus grande diversité dans le choix des protagonistes. Si le premier volume faisait essentiellement la part belle à la triade magique constituée de Morgane, Viviane et Merlin au dépend des chevaliers de la Table Ronde, l'erreur est ici corrigée puisque plusieurs nouvelles mettent en scène aussi bien Arthur que Key, Perceval, Gauvain ou Galaad, sans pour autant négliger les figures féminines.



Comme toujours certains textes se lisent et s'oublient aussitôt tandis que d'autres laissent une empreinte plus marquée. Parmi les nouvelles les plus réussies figure à mon sens « Ce que chuchotait l'eau » d'Anne Fakhouri qui nous livre ici une aventure épique mettant en scène le chevalier Key aux prises avec une bien mystérieuse créature dans une contrée l'étant tout autant. Estelle Valls de Gomis opte pour sa part pour l'humour avec « L'histoire du Haut-Portail », un texte impliquant un Gauvain coincé au XIXe siècle et confronté aux créatures de Bram Stocker. Sara Doke réussit également son coup avec « Fata Morgana », nouvelle ne manquant pas d'originalité consacrée aux relations complexes entre les membres de la famille proche d'Arthur, le tout à notre époque et dans l'univers médical. Enfin, N. Cluzeau nous offre avec « Une légende est née » une belle conclusion à l'ouvrage sous la forme d'un hommage au personnage de Guenièvre qui s'était jusqu'alors fait discret et que l'on retrouve ici en quête de rédemption.



« Et d'Avalon à Camelot » se révèle au final une excellente anthologie, bien meilleure que celle qui l'a précédée, nous offrant des textes très variés mais tous de qualité. Une seule envie une fois la lecture achevée : se plonger à nouveau dans ces légendes arthuriennes dont on ne se lasse jamais et auxquelles Lucie Chenu rend ici un bel hommage.
Commenter  J’apprécie          300
Splines

Au gré de ses (nombreux) voyages, luvan a récolté des images, des histoires, des noms, des impressions. Elle les met en mots, en voix, dans ce recueil hypnotisant, tantôt baigné d’histoire, tantôt plongé dans le fantastique ou la SF. Vingt-neuf nouvelles pour s’égarer avec l’autrice très près de chez soi ou de l’autre côté du monde.



Je ne connaissais luvan que de nom, aperçu au détour d’une page, d’un blog. J’avais imaginé quelqu’une de prête à faire exploser les limites de la langue, de la narration. Quelqu’une capable de jouer avec les codes, de se jouer de la réalité et des habitudes. Splines a répondu à mes attentes.



Commençons par le titre. J’ai découvert (décidément, que de découvertes avec cet ouvrage) qu’une spline désigne un morceau souple de bois destiné à permettre de tracer des contours. En mathématiques, c’est une méthode utilisée également pour les dessins. Je n’irai pas plus loin car j’en suis incapable : l’interpolation polynomiale dépasse, et de loin, mes compétences. Par contre, l’idée de tour, détour m’a semblé présente dans certaines nouvelles. Mais ce titre de « spline » m’a fait également aussitôt penser, et ce n’est sans doute pas innocent, au « spleen » de Baudelaire. D’ailleurs, j’ai trouvé cette teinte assez mélancolique dans nombre de textes de ce recueil. Et souvent, on a l’impression de se trouver devant des poèmes en prose tant le rythme et le choix des mots est particulier, éveillant des images avant de s’ouvrir au sens.



Mais rien de tout cela n’est laissé au hasard. luvan organise ses textes selon une géographie et une géométrie précises. Comme on peut le voir dans les annexes proposées en fin de volume. Tout est relié à un centre, le 0 (zéro), titre de la dernière nouvelle. Sans parler des liens logiques évoqués, schématisés par des symboles : tel texte insiste sur les conséquences, tel autre sur les causes. Cela peut paraître abscons, énoncé ainsi, mais devant l’objet-livre, cela devient évident, tant la mise en page et les annexes le rendent clair. Si vous voulez une lecture plus précise et par quelqu’un qui maitrise les tenants et les aboutissants des catégories utilisées par luvan, allez voir la critique de l’ami Weirdaholic. Son érudition m’impressionne à chaque lecture et après la lecture de sa chronique, j’ai aperçu certains éléments qui m’ont manqué pour profiter davantage des textes de luvan. Cependant, malgré cette carence de ma part, j’ai apprécié la plupart des nouvelles de ce recueil, sans doute davantage par les sentiments éveillés par les mots, les associations, le rythme que par la compréhension pleine et entière des enjeux.



Comme je le disais en introduction, l’autrice part d’éléments, de sensations, d’images grappillées lors de voyages : de Prague à Saint-Étienne, de Galway à Berlin, de Prague à Hiroshima. Ce recueil est vaste, malgré la petite taille des nouvelles. Je ne vais donc pas parler de toutes, mais évoquer ce que j’en ai retenu. Je garde des images de passages entre des mondes différents, opposés : le haut / le bas comme dans « Marée », l’extérieur / l’intérieur comme dans « Vous qui entrez » par exemple. Des passages souvent douloureux, dangereux, dont on ne sait pas bien ce qu’ils nous réservent. Parfois peuplés d’autres, un peu comme nous. Parfois peuplés de monstres, ou en tout cas d’êtres différents. Avec aussi des disparitions massives de populations : « Lazare ».



Je retiens aussi des moments d’histoire, où le passé est évoqué. Passé plutôt douloureux, qu’on tait et qui resurgit, de façon impromptue : dans « Chambre noire », un camp nazi apparaît dans la forêt, avec ses échos de prisonnières ; dans « Sophie », c’est la mémoire de deux jeunes gens qui ont contesté l’ordre dictatorial au péril de leur vie ; « L’automne à nos portes » évoque la résistance et la lâcheté de la collaboration avec l’ennemi. Souvent, luvan morcelle ses récits entre différents personnages (pas mal de textes sont construits avec des narrations en parallèle, d’un paragraphe à l’autre), ménageant le suspens, multipliant les points de vue et donc renforçant l’attention de son lecteur.



Surtout, je me rappelle une galerie de noms que j’ignorais pour la plupart mais qui appartiennent à des gens ayant réellement existé. Des artistes le plus souvent. Manière de faire revivre certaines figures. Mais, surtout, de les relier pour montrer que l’art est essentiel, au centre de tout. Comme dans le texte final « 0 », pour lequel il me manquait des connaissances (Wittgenstein, je connais le nom, mais pas les travaux et j’ai dû passer à côté d’une dimension de cette nouvelle), mais dont j’ai sorti des noms d’artistes, j’ai découvert des performances, des idées. Et, grâce à la magie d’internet (si, si), je suis allé voir leur travail. Ouverture culturelle extraordinaire.



Pour illustrer, pour ponctuer, pour renforcer ces textes, luvan a fait appel à Nacha Vollenweider et à son pinceau épais et noir. Ses illustrations apportent un point d’orgue à certaines des nouvelles, les explicitant parfois, les prolongeant souvent. Certaines m’ont touché, d’autres m’ont laissé indifférent, mais l’alliance est intéressante. J’aime ces dialogues instaurés. Cela permet d’apporter une autre dimension, des moyens supplémentaires de s’évader, de réfléchir.



Et pour terminer le recueil, sur des pages grisées, apparaît « Dévoyée », un jeu de rôle topographique de luvan et Léo Henry. Avec des règles, claires, et un exemple de partie retranscrit. Intéressant jeu d’esprit que je me réserve la possibilité de tenter un jour ou l’autre si je trouve un.e partenaire adéquat.e.



Splines a été pour moi une lecture déstabilisante (même si je m’y attendais), mais incroyablement stimulante. D’abord par la beauté de ses textes : je me suis perdu dans des phrases, dans des images. Ensuite par les personnages et les lieux évoqués : luvan sait les faire sortir de terre, du passé, de ruines et soudain, ils sont là. Expérience enrichissante et fascinante, même si j’en ai sans doute manqué une partie.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          252
Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Une fois n’est pas coutume, les éditions La Volte éditent durant cette année 2020 un recueil de nouvelles sous un pseudonyme collectif : Adorée Floupette. Elle nous présente ses Affaires du Club de la Rue de Rome.



Principe très méta

Les Affaires du Club de la Rue de Rome sont une aubaine. Tout d’abord pour quatre auteurs (Léo Henry, Raphaël Eymery, luvan et Johnny Tchekhova) qui ont l’occasion de réunir leur plume pour créer un univers commun, ensuite pour Adorée Floupette et ses disciples, car cette autrice méconnue du début du siècle dernier a, ô grand malheur, vu son œuvre être disséminée aux quatre vents par les hasards de l’histoire, c’est Léo Henry, grâce à bien d’autres hasards, qui a pu réunir quelques notes ça et là afin de reconstruire des récits malheureusement perdus. Enfin, c’est une aubaine pour de nombreux auteurs de la fin du XIXe siècle, car ils sont réunis en ces pages par le truchement de quelques aventures scabreuses : le Club de la Rue de Rome ressemble à une société secrète où Stéphane Mallarmé règne en Maître, recrutant comme il l’entend des enquêteurs de l’étrange qui ne sont autres que des écrivains bien connus (Oscar Wilde, Alphonse Allais, Octave Mirbeau, Arthur Rimbaud et bien d’autres à découvrir). Ces enquêtes sont l’occasion de fouiller le Paris de la fin du XIXe siècle et de plonger dans les affres du symbolisme et du décadentisme, français comme anglais.



Un recueil au goût étrange

Les quatre nouvelles qui se succèdent entre janvier et août 1891 sont très cohérentes, mais optent pour des thématiques assez rudes. « L’Étrange chorée du Pierrot blême », de Léo Henry, commence doucement en nous narrant l’enquête dans certains cabarets parisiens d’Alphonse Allais et surtout Jane Avril pour élucider le « mystère » d’un Pierrot qui inquiète fort le Maître du club de la rue de Rome ; l’enquête devient burlesque quand se mêlent les danses et les vapeurs d’absinthe. Puis « L’Effroyable affaire des souffreuses », de Raphaël Eymery, nous emmène dans une face sombre de certains écrivains, notamment britanniques : pour déjouer un mystère où de jeunes fillettes souffrent le martyr, le Maître fait appel à Oscar Wilde et à ses amis décadentistes.

Le « Coquillages et crustacés », de luvan, aborde la fascination de sociétés secrètes pour l’obscur et le grandiloquent, ici en lien avec l’univers marin. Enfin, « Les Plaies du ciel », de Johnny Tchekhova, misent sur les mésaventures de Judith Gautier dans un Paris hanté par les morts grotesques et monstrueuses de poètes en détresse.



Ressenti

Clairement, nous sommes, avec ce recueil, dans un exercice de style très marqué. Le symbolisme est parfois difficile à comprendre, tant il mise sur l’abscons, notamment cette obsession pour le personnage de Stéphane Mallarmé qu’on peut à peine cerner, malgré quatre récits dans son giron. Le premier récit, celui de Léo Henry, est probablement le plus abouti ; le deuxième récit, de Raphaël Eymery, a lui aussi des qualités littéraires certaines, par contre le propos, l’intrigue monopolisent l’attention. Ainsi, le fait de suivre des écrivains aimant s’entourer constamment de petites filles pour leur faire le thé et leur raconter des histoires trouble un brin, mais les entendre rabâcher, sans vis-à-vis, que les femmes ne sont que flétrissures passé 12 ans, bon… Voilà. Même en sachant pertinemment que les autrices et auteurs de ce recueil ne sont pas débauchés comme leurs personnages, ça fait quand même rude à lire. D’ailleurs, je crois bien que la lecture de cette deuxième nouvelle m’a tellement gêné par moments, qu’enchaîner sur les deux suivantes leur en a coûté. « Coquillages et crustacés », de luvan, ne me laisse pas un souvenir impérissable, loin de là ; comme dans Susto, l’autrice m’a malheureusement perdu avec son style ; ses idées ont l’air captivantes, mais sa façon de les placer me les rendent cryptiques, c’est dommage. Enfin, « Les Plaies du ciel », de Johnny Tchekhova, semble un premier texte publié tout aussi intéressant mais qui ne gagne pas forcément à se trouver en dernier dans ce quatuor. D’une façon générale, les idées qui surnagent me transportent plutôt : les conditions de vie des classes populaires dans un Paris déshumanisé et embourgeoisé, la dureté du XIXe siècle en matière d’inégalités femmes-hommes, la corruption morale et physique de nombreux écrivains de l’époque donnant lieu à des écrits troublants (le fameux C.L.D.), etc. Mais, pour les apprécier, il est nécessaire de surpasser une écriture volontairement chargée, misant sur le cru et le grotesque jusqu’à l’écœurement (les vomissures de toutes les parties du corps sont légion). J’imagine très bien que ces récits montrent les abus du décadentisme (du peu que j’en connais en tout cas), mais qu’il est difficile de trouver un contrepoint à ces abus dans ces récits ! Anecdotique sûrement, mais intéressant quand même : les rares moments positifs sont ceux où c’est une protagoniste (Judith Gautier ou Jane Avril par exemple) qui vit l’action.



Ces écrits « retrouvés » d’Adorée Floupette pourront fasciner autant que lamenter, tant ils veulent amener le lecteur à l’hermétisme bien connu du poète Mallarmé ; malheureusement, cela peut être le lecteur qui peut se sentir à hermétique à cette littérature quand c’est poussé à l’extrême, c’est dommage.

Commenter  J’apprécie          150
CRU

En Résumé : Cru se révèle un livre difficile à chroniquer, mais aussi à appréhender finalement. Il propose ainsi 11 nouvelles qui vont nous plonger dans l’univers assez unique de l’auteur, où il faut se laisser porter par ces récits déstructurés, mélange d’émotion, de rebondissements, d’images qui viennent ainsi assaillir le lecteur et former au final un tout cohérent et ouvert. Il y a un vrai échange entre l’auteur et le lecteur, ou chacun doit faire sa part de travail pour aboutir à une histoire unique. On a clairement l’impression d’osciller entre réalité et surnaturel, offrant ainsi un fantastique surprenant, insidieux, à la fois présent et pourtant qui ne se dévoile pas vraiment, pas complètement. On plonge ainsi dans une atmosphère unique, froide, déroutante et entrainante qui donne envie d’en découvrir plus. Au milieu de tout cela on découvre un panel de personnages uniques qui nous font réfléchir sur l’amour, la folie, l’Homme qui ne laissent pas indifférent. La plume de l’auteur a un côté simple et pourtant percutant, d’une certaine façon poétique et efficace. Alors certes, il est arrivé qu’un ou deux textes me déroutent de trop, voir m’ont perdu, mais dans l’ensemble un recueil de textes fantastiques que je suis content d’avoir découvert. A chacun de voir si vous vous laissez tenter.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          150
TysT

Écrivaine et poétesse, luvan publie ses premiers textes en 2001. Dès 2002, sa nouvelle Trolleriet est nominée au prestigieux prix Merlin et en 2014, son recueil de nouvelles, CRU, reçoit le prix Bob Morane.



Tyst est une novella, dont la sortie est prévue pour le mois de décembre, publiée aux éditions Scylla.



Dans Tyst, luvan nous attache aux pas d'une certaine Sauda Le Du, musicienne de profession et éveillée de nature. Ici le monde est divisé en strates et Sauda fait partie de ces rares élus capables de passer d'un monde à l'autre : le pays dormant peuplé de simples humains et le pays vif considéré comme l'antre du petit peuple. On suit donc Sauda dans sa quête d'un monde meilleur affranchi de ses erreurs passées. Pour autant, atteindra-t-elle le noble but qu'elle s'est fixé ?



Quand on plonge dans Tyst, on se sent autant en terre inconnue qu'en territoire familier. En nous parlant de pays dormant ou vif, d'éveillés et de nœuds, luvan redéfinit les racines de ce merveilleux qui nourrissent les contes et les mythes depuis la nuit des temps. Tyst prend cadre dans cette Bretagne millénaire, bercée par des légendes intemporelles. Retour aux sources pour luvan qui a souhaité, à travers son récit, rendre hommage à la fantasy, mais aussi pour son personnage principal qui rentre chez elle après des années d'errance. Entre ces lignes, Sauda Le Du incarne la figure de la ménestrelle transmettant des histoires par le chant qui lui confère également le pouvoir de voir et de communiquer avec le monde invisible. A sa suite, on plonge ainsi au fond de l'océan à la découverte des abysses et des créatures qui les occupent et on parcourt des forêts enchantées pour y récolter tous ses secrets.



Sous la plume de luvan, Tyst nous dévoile par soubresauts un univers féerique, à travers le récit décousu de son personnage principal.



Il est vrai que le style employé et la construction du récit peuvent vite dérouter le lecteur. Mais lorsque l'on s'est habitué à l'écriture de luvan, on se laisse finalement emporté par la poésie de cette remarquable conteuse.



Tyst est davantage un récit contemplatif qui exhale une certaine quiétude, notamment en pays vif. On se laisse envoûter par l'harmonie des lieux qui contrastent sérieusement avec le sentiment d'urgence que le pays dormant fait naître.



Ode à la nature, luvan argumente aussi son propos autour de la question écologique en pointant les comportements destructeurs. En effet, Tyst endosse les oripeaux du roman post-apocalyptique en pointant ici le spectre d'une troisième guerre et une extraction délétère des ressources.



Ainsi, par l'entremise du merveilleux, luvan signe une fantasy engagée qui souscrit pleinement à une préoccupation actuelle de plus en plus prégnante.



Tyst est un texte qui ne manque pas de singularité, ne serait-ce que par ce choix de mettre à l'honneur un personnage principal âgé d'une cinquantaine d'années. Voilà qui change radicalement des jeunes héros ou héroïnes habituels qui voient dans leur aventure, l'occasion de mener à bien leur apprentissage. Pourtant, Sauda Le Du va être, elle aussi, rattrapée par sa quête d'identité car le but qu'elle s'est assignée va continuellement la ramener à s'interroger sur ses propres origines et sur son passé.



L'autrice revisite donc à sa manière les principes fondateurs de la littérature fantasy pour nous livrer un récit aussi captivant que déconcertant.



En somme, on s'attache à cette musicienne atypique et à ses compagnes de voyage qui nous ouvrent les portes de l'invisible pour nous aider à écrire les contours d'un futur plus désirable.



Dans Tyst, luvan expérimente, à travers ses protagonistes, un panel d'émotions passant de l'amour à la nostalgie. On est touchés par la justesse des mots qui font résonner la corde sensible de notre âme... suite sur Fantasy à la Carte.




Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          142
Par-delà l'horizon

Hummmmm, comme c'est bon ce genre de bouquin !



Plein d'auteurs que j'aime, d'autres que je découvre, sur un thème qui m'est cher, la SF !



Je ne vais pas vous détailler chaque nouvelle, mais nous avons franchement des auteurs français qui tiennent la route. Des connus, comme Bordage, Henry ou Soccoro, des moins connus que ce recueil m'a donné envie de découvrir.



Je vous le conseille fortement, ça déchire !!!



Trop bon...
Commenter  J’apprécie          120
Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

*** Comment vous dites ? Adorée Floupette ? ***





Quel drôle de nom qu'est Adorée Floupette ! Mais qui est Adorée Floupette ? Jamais entendu parlé de cette auteure (?) ce qui m'a valu la curiosité de sélectionner ce livre lors de la Masse Critique de ... Février ! ... Crise sanitaire oblige, je remercie les éditions La Volte pour l'envoi il y a quelques jours.



Revenons donc à Adorée Floupette. Après quelques recherches sur le net j'ai enfin compris qui était Adorée Floupette, mais chuuut .... Ma petite idée reste chez moi ...



Les Affaires du Club de la rue Rome : janvier-août 1891, se déroulent dans le tout Paris à l'époque où les fiacres filaient sur les pavés des rues Parisiennes. Monsieur "M" avait alors crée le Club des "mardistes" où écrivains, artistes et grands peintres se réunissent pour combattre les actes sataniques qui se multiplient dans la capitale.

Ces personnalités sont au service de "M" afin d'enquêter sur les meurtres atroces, horrifiques, très étranges et pour le moins surnaturels.



Quatre nouvelles où les auteurs nous font découvrir Paris avec ses personnages artistiques et connues d'une manière insatiable. Les enquêtes font leur chemin, on découvre des lieux, avec un vocabulaire du 19ème qui amuse et qui choque !



Personnellement j'ai eu un coup de cœur pour L'Affaire des Souffreuses de Raphaël Eymery.



Quand l'aspect sordide rencontre le loufoque on ne peut qu'aimer le livre.



Merci à Babelio pour l'obtention de ce livre dans le cadre de Masse Critique ... et d'avoir pu découvrir Adorée Floupette !!!





Commenter  J’apprécie          112
Susto



Tu vas restée saisie par les premières pages.

D'abord ça.

La beauté du texte. Les portraits humains au pinceau très fin. Le décor est flou, leurs traits sont précis, l'alliance du naif et de l'impressionnisme.

Impressionnée, tu l'es.

Tu ne pensais pas que l'on pouvait écrire si bien quand on écrit si fou.



Voici l'Antarctique déglacée.

Maintenant tempérée. S'y est refugiée une poignée de personnages. Ailleurs il ne reste rien. Parait-il. Pourtant chacun espère, se surprend à tendre l'oreille, à retenir son souffle. Et si. La vie. Encore.



Grimpée sur le dos du volcan Susto, cette population vit en hyper vigilance, bouffée par ses angoisses et ses sursauts.

Tu vas tous les croiser. Les lier.

Accepter les visions surréalistes et les images comme des flashes.

Les aimer.

En redemander.



Fresque libre aux multiples inspirations littéraires. Tu peux à peine definir ce livre, tant il est foisonnant. Aucun mot n'existe pour dire la poésie de cette écriture sans compromis, tranchante, presque expérimentale.



Un bijou d'audace et de talent.

Merci à celui qui l'a déposé dans cette boîte à livres.
Commenter  J’apprécie          100
Par-delà l'horizon

En conclusion, je suis très partagée sur cette Anthologie que j’ai trouvée un peu déséquilibrée : d’un côté, j’ai un petit coup de coeur pour certaines nouvelles (Silène Edgar, Audrey Pleynet ou Ketty Steward) dans lesquelles j’ai su me plonger grâce à leur style d’écriture très plaisant, leur univers développé et leur thématique forte. D’un autre, je n’ai vraiment pas aimé d’autres textes soit parce qu’ils étaient hors-sujet par rapport à la thématique de l’Anthologie, soit parce qu’ils n’ont pas su me séduire. Bref, à vous de vous faire votre propre opinion maintenant!



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          90
Susto

Susto est une lecture exigeante, j'ai mis trois chapitres à m'habituer à la narration très particulière et jusqu'au dernier chapitre pour en comprendre tout le sel.



Ce roman transgresse à peu près tous les codes pour nous raconter la vie d'une Utopie, dont je n'ai compris la véritable teneur que dans les dernières pages. Je pense n'avoir jamais lu un livre qui se transfigure autant à la lecture de la fin. Le schéma narratif explose : chapitrage inversé comme un compte-à-rebours jusqu'au milieu du livre, temporalités perméables, superposables, interchangeables,... et pourtant le temps s'écoule, inexorable, comme de la lave.



C'est donc une histoire dont le héro est Susto, un territoire peuplé d'humains. Une galerie de personnages taillés dans un quotidien exceptionnel qui se croisent, se rencontrent, interagissent, se cherchent, se perdent,... au rythme de "leurs" volcans qui semblent tout d'abord synchrones avec leurs humeurs politiques.



Les manifestations volcaniques sublimées, les paysages surréalistes, les images et les métaphores m'ont conquise.



Dans un futur postdiluvien, une colonie survit en Antarctique, sur l'île de Ross dont le climat est devenu "tempéré", le reste de la planète est dit inhabitable car trop chaud. Certains, à Susto, conservent l'espoir ou le rêve qu'il existe d'autres colonies, ailleurs, au Groenland peut-être ?



J'ai commencé par lire Susto comme une expérience littéraire audacieuse, passionnante et je l'ai terminé comme une histoire inoubliable. Je ne peux qu'enjoindre lecteurs de SF et amateurs de choc littéraire à lire ce livre. Les mots "à lire d'urgence" vont finir par figurer en bandeau de toutes les publications des éditions La Volte !
Commenter  J’apprécie          90
Agrapha

Une lecture aux textures singulières. Agrapha nous entraîne dans un Moyen-Âge de femmes, parmi des femmes saintes qui vivent en communauté isolée. Mais le roman nous entraîne dans un jeu de traductions, entre rêve et réalité. J’ai beaucoup aimé le mélange de langues dans le texte, qui donne aux écrits un rythme et une identité unique. C’est magnifiquement écrit, onirique et mystérieux, mais aussi difficilement descriptible. D’où le titre, Agrapha, ce qui ne s’écrit pas, qui n’est pas écrit ou qui ne doit pas être écrit. Les textes jouent beaucoup sur la multiplicité des sens, mais aussi sur les non-dits. Ce qui est visible à travers la forme, puisque le roman se plaît à retranscrire les matières des parchemins, joue avec les ratures, les réécritures, pour fournir un curieux objet, sur le fond comme sur la forme.




Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          80
Et d'Avalon à Camelot

Quatre ans après De Brocéliande en Avalon, Lucie Chenu récidive et nous propose une nouvelle anthologie centrée sur le mythe arthurien, avec une nouvelle fournée d’auteurs aussi talentueux que leurs prédécesseurs. La précédente anthologie m’avait ravie. La seconde est à la hauteur de la première et m’a également enchantée. Et, si De Brocéliande en Avalon provoquait des émotions de plus en plus fortes au fur et mesure de la lecture, Et d’Avalon à Camelot propose lui, plutôt, de passer d’une émotion à une autre, au gré du hasard – ou presque, puisque les textes ont été choisis et agencés par l’anthologiste. Cela ne dessert en rien l’émotion ressentie, bien au contraire !



Excalibur Circus de Gudule : on démarre avec l’humour mordant de Gudule, qui nous propose en guise d’amuse-gueule une histoire tendre, légère autant que forte – surtout la phrase finale. Un délice, aussi court qu’il est bon.



Trick or Treat de Yael Assia : quand j’ai vu l’auteur, je me suis attendue à être secouée de l’intérieur. Car j’avais déjà lu d’elle, alors qu’elle signait sous un autre nom, celui de Lélio, le recueil Douze heures du crépuscule à l’aube (en suivant le lien vous tomberez sur la jolie critique qu’en à fait Nienna). Et que les nouvelles de ce recueil étaient toutes, sans exception, d’une force émotionnelle énorme. Intense. Les quelques autres textes que j’ai croisés d’elle, au détour d’anthologies, ont provoqué les mêmes remous. Et pour ce texte-là, je n’en attendais pas moins. Je ne me suis pas trompée. Trick or Treat est une histoire dure, puissante, une histoire de folie et de quête d’amour. Une histoire dont la chute laisse pantelant. Fragile.



Ce que chuchotait l’eau de Anne Fakhouri : nouveau texte fort. Où l’auteur nous présente le personnage de Keu, plutôt antipathique dans les histoires arthuriennes, sous un jour différent. Humain. Et touchant, donc. S’y mêle une légende, celle d’une créature de l’eau, et vous obtenez là une histoire aussi belle que cruelle, particulièrement poignante.



Le chevalier noir de luvan : là encore, j’arpente des terres connues. Ayant lu quelques textes de luvan, je savais à quoi m’attendre : du bon. Du très bon, même. Nulle surprise, nous avons là affaire à une belle revisitation du personnage du Chevalier Noir. Belle, émouvante, éprouvante. Et originale, également, tout en étant plausible.



Voyage sans retour de Rémy Gallart : après tant d’émotions fortes, un peu de rire était le bienvenu. Rémy Gallart nous offre cette bouffée de légèreté avec un récit science-fictif où Merlin doit passer un examen bien particulier et ne s’en sors pas si bien. Surtout qu’il croise la route de Viviane, dans tous les sens du termes. [Lire la suite de la critique sur le blog]
Lien : http://lullastories.wordpres..
Commenter  J’apprécie          80
Au bal des actifs : Demain le travail

Demain le travail est un recueil comprenant 12 nouvelles d’anticipation dont la thématique principale est le travail. Une façon pour nous de découvrir ce que les auteur.rices imaginent pour notre futur. Entre l’accumulation de petits boulots, sans savoir si demain on gagnera suffisamment, ou au contraire le travail étant réservé à une élite, autant vous le dire tout de suite : ce n’est ni glorieux, ni optimiste ! Mais voilà, chacun de ces récits nous fait réfléchir, nous touche différemment. Si je me souviens de mon appréciation de chacune des nouvelles, il y en a qui m’ont toutefois moins marquée et je ne me souviens de l’histoire que grâce à mes notes. En parcourant le net, j’ai vu que pour d’autres personnes, ce ne sont pas les mêmes nouvelles qui nous ont impactés. Pour ma part, ce sont les premières et les dernières que j’ai le plus apprécié et dont je me souviens également le plus. J’ai d’ailleurs eu une très bonne surprise avec Le Parapluie de Goncourt qui traite du « labeur de l’écriture » (p.466) : on y découvre un premier texte, des échanges avec des correcteurs, l’éditeur, etc. C’est vraiment très intéressant ! Pâles mâles et Canal 235 m’ont également beaucoup touchée ; la précarité des héros ne peut laisser indifférent.e.

Je ne vais pas vous parler de toutes les nouvelles individuellement (quoique si vous voulez un retour sur une nouvelle en particulier, je peux le faire en commentaire) ; j’ai trouvé qu’elles étaient bien écrites, chaque auteur.rice ayant son propre style, une narration et un angle d’attaque du sujet différents. Le recueil est dense et certaines histoires sont assez dures à digérer ; il faut alors un temps pour laisser la réflexion faire son bonhomme de chemin.

J’imagine qu’il y a eu des échanges entre les écrivain.es car certains textes font écho les uns aux autres. Alors oui, Vertigeo ne ressemble en rien à Parfum d’une mouffette, mais les textes sont présentés de façon logique ; rien ne semble avoir été laissé au hasard. De plus, oui, ce sont des nouvelles, c’est donc moins développé que pour un roman, et pourtant chaque histoire se déroule de façon cohérente, est suffisamment étoffée pour qu’on puisse d’y plonger pleinement. Quant aux fins, qu’elles soient ouvertes ou non, elles sont bien amenées et les histoires ne s’arrêtent ni trop tôt ni trop tard.



Au bal des actifs. Demain le travail est un ouvrage réflexif riche, proposant des visions différentes quant au monde du travail de demain. Ce n’est pas le genre de livre qui se dévore en quelques jours, non, c’est le genre de livre que l’on prend le temps de découvrir, qui nous fait réfléchir.

Une bonne découverte que je recommande vivement, mais pas à n’importe qui. Demain le travail ne vous fera pas rire, ne vous fera pas passer un moment plaisant. Ce qui ressort le plus, d’après moi, est vraiment la réflexion autour du travail.
Lien : https://malecturotheque.word..
Commenter  J’apprécie          70
Et d'Avalon à Camelot

Je ne vais pas prendre chaque nouvelle point par point, juste vous parler de certaines qui m’ont parlé plus que d’autres. La première, celle de Gudule, nous fait assurément une très belle entrée en matière, parce qu’elle reprend sans doute le mythe le plus connu des légendes arthuriennes, à savoir celle d’Excalibur. Elle se déroule dans les années 1970 mais aussi les années 480. Une très bonne nouvelle très bien bâtie avec une écriture incisive et fluide.

La nouvelle de Yael Assia m’a également beaucoup plu, un vrai coup de cœur. J’en suis ressortie sans réelle réponse et finalement c’est bien ça que j’ai aimé. Une très belle surprise !!

Quand j’ai commencé ce livre et ai constaté qu’Anne Fakhouri figurait au sommaire, je savais déjà pourquoi je le lisais : pour sa nouvelle, et je n’ai pas été déçue. Cette nouvelle vient nous donner une autre vision du sénéchal Key, en donnant un visage plus humain à ce personnage qui nous est traditionnellement présenté comme méprisant. Un texte plein de richesses et plein de bruine…

J’ai été convaincue par Guenièvre dans la nouvelle de Nicolas Cluzeau. Par contre j’avoue n’avoir jamais fait l’effort de lire Guenièvre dans sa version gaélique : c’est beau « Gwynevere », mais je n’arrivais pas à le lire.

Sinon toutes les nouvelles ont su garder mon intérêt, je n’ai jamais eu l’envie d’en sauter une qui aurait pu me déplaire, elles sont toutes de qualité autant sur le fonds que la forme. La nouvelle d’Estelle Valls de Gomis m’a sur le coup déroutée, puis après réflexion, je me suis dis : pourquoi pas ? D’autant que son univers était tellement bien décrit que finalement, ça passe très bien.
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
Commenter  J’apprécie          70
TysT

Confinée, luvan s'est levée sur une étrange idée, a ouvert ses volets et laissé entrer les éléments déchainés. Elle a (re)bâTi des remparTs sur les fondations solides de son imaginaire enraciné dans le terreau des légendes bretonnes. Moi, j'ai été balayée et noyée. Aucune branche ou racine, aucune main de personnages auxquelles me raccrocher, aucune bouée ou pont de navire sur lesquels me hisser.

Insaisissable TysT. Une quête personnelle que seuls ceux qui ont trouvé la clé pourront décoder, les autres ne peuvent que se laisser aller au rythme folk des remous de ce récit décousu... on ne demande pas le sens de sa quête à quelqu'un...

Arpenter le GR34 de l'envers-monde de la Pointe du Raz pieds nus fait néanmoins littoralement du bien. TysT nous fait humer l'humus et les embruns, plisser des yeux sur les couleurs éclatantes de marée verte et noire, de bleu océan et bleu abyssal, écouter notre propre respiration, le silence aussi. Mais point de chut, on ne peut rester insensible aux fléaux qui menacent.

TysT c'est un roman de fantasy ingenrée au féminin, écolo, onirique, intemporel, qui respire le vivant post-apo et que j'appellerai FEMEN-VIF-GRÜN ou encore DIDROUZ-STRAT-HARP. Une invitation au voyage, « le dernier des quatre éléments avec l'eau, l'amour et la musique » lors duquel il est difficile de garder le cap, on dérive entre les strates des pays dormant, vif et veuf. Une quête solitaire aux frontières et en faërie, peuplée d'êtres loin des poncifs du genre. Une aventure solidaire illustrée par Stéphane Perser et Arnaud S. Maniak, complétée par Melville qui propose au lecteur une réécriture de cette quête personnelle avec Le jeu de l'éveillée en fin d'ouvrage – qui n'est pas sans rappeler Le Livre de Voyage de Bernard Werber – qui n'aura pas susciter mon éveil, moi une endormie en pays veuf. La playlist partagée par luvan aura, elle, titillé ma curiosité sans pour autant me plonger dans les profondeurs de son histoire toute particulière.

TysT c'est un objet d'art original, une peau sublime qui colle parfaitement à cette histoire unique en son genre... qui prend place au sommet d'un récif escarpé... et à sa maison d'édition répondant au nom de Scylla... Merci pour l'envoi de cet ouvrage mystérieux - avec un quatrième de couverture vierge de toute présentation -TysT est une expérience unique intéressante à découvrir.
Commenter  J’apprécie          60
Agrapha

C'est un livre étrange comme je les aime mais qui du coup sont très difficiles à critiquer. Cette une expérience intime et spirituelle et l'on reste sans réponses à la fin. L'objet livre est superbe. Un très beau cadeau à faire et à se faire.
Commenter  J’apprécie          60
CRU

Onze incroyables nouvelles des confins où des mondes se frôlent.



Comme le dit Léo Henry en guise de conclusion à sa postface de cet excellent premier recueil de nouvelles : "Attention ! La couche est fine ! La glace est friable ! Restez près du bord !".



Ma note de lecture est désormais sur mon blog, ici : http://charybde2.wordpress.com/2014/02/04/note-de-lecture-cru-luvan/

Commenter  J’apprécie          60
TysT

Le Petit Peuple a longtemps été mon intérêt spécifique. J'ai collectionné toute l'imagerie disponible, lu, visionné des films, réalisé des rituels et voyagé pour m'approcher de Leur monde… mais jamais je n'avais lu de texte qui retranscrive de façon aussi immersive l'ambiance féerique que j'avais tant cherchée. TysT m'a littéralement enchantée.

On y suis l'histoire d'une femme capable de traverser les frontières entre notre monde et les leurs. Il n'y a pas de quatrième de couverture dans ce livre, on ne sait pas à quoi s'attendre et tout est mystérieux ; le personnage principal lui-même ne sait pas tout, ne dit pas tout mais elle est le narrateur d'une histoire qu'elle souhaite transmettre aux humains, au lecteur qui tient le livre en particulier, un peu comme dans L'histoire sans fin de Michael Ende.

L'héroïne devra résoudre une quête qui nous interroge, lorsqu'on en comprend l'essence à l'approche de sa résolution, sur le sens et le fonctionnement de notre société. Son présent est un futur proche. L'essentiel se passe en Bretagne mais on voyage aussi au Japon, en Nouvelle-Zélande et dans des mondes « imaginaires » sublimes. On rencontre des êtres fantastiques, on est bouleversé par les sentiments qui lient les personnages, entre-eux ou à leurs souvenirs.

Les illustrations intérieures et la couverture en couleur de Stéphane Perger font de ce livre un objet merveilleux.

N'oubliez pas de programmer la playlist qu'on trouve à la page 217 avant de commencer votre voyage !

Le roman se poursuit par un atelier d'écriture solo dont je vais m'empresser de m'emparer pour prolonger mon incursion en Féérie.



Commenter  J’apprécie          50
Few of us

Merci aux éditions Dystopia pour la réception de ce petit recueil de nouvelles à l'occasion d'une masse critique.



C'est une lecture un peu mitigée. Pour commencer, l'objet-livre est vraiment super joli. On sent que ça a été travaillé, tant au niveau de la couverture, mystérieuse que de la mise en page, très originale par endroits, avec même des textes à lire horizontalement, ce qui est vraiment une bonne idée. C'est toujours un plaisir de découvrir de nouvelles façons de créer un livre.



Malheureusement, j'ai eu en revanche beaucoup de mal avec les différentes nouvelles. Ce n'est pas que c'est mal écrit. C'est très bien écrit... Trop bien écrit en fait. L'auteur attache une grande importance à la stylistique de ses histoires, enchaînant métaphores sur métaphores, interprétation sur interprétation, si bien que, parfois, on perd le message principal de l'histoire. Il n'y a que quelques nouvelles qui m'ont vraiment touchée, Origin Story, et les trois nouvelles de la dernière partie, que je trouve beaucoup plus accessibles. C'est problématique sur un recueil de 16 nouvelles. Les autres ont des qualités également, mais ont un développement beaucoup trop confus. Pour plusieurs, je suivais bien au début, et puis tout se mélange soudainement, ou bien une seconde d'inattention et je ne comprends plus rien à ce que je lis. Ce recueil m'a plus frustrée qu'autre chose.



Le recueil s'adresse principalement au fans de poésie. On voyage beaucoup à travers le monde et dans différentes cultures. Il y a toujours un accent fantastique, science-fictionnel, mais la plupart du temps, j'étais juste les sourcils froncés à essayer de comprendre ce qui se dit, et je n'ai pas vraiment eu ce ressenti imaginaire.



En bref, un recueil joli, mais assez hors d'atteinte, que je ne recommande qu'aux personnes qui aiment le style bien avant le fond. Pour moi, c'est davantage un recueil d'exercices stylistiques que des nouvelles de SFFF, et je pense que ça aurait dû être vendu comme ça.



Je vous laisse vous faire votre propre avis ! Pour moi, c'est une impression mitigée.
Commenter  J’apprécie          50
Splines

Extrait de ma chronique :



"Comme Rimbaud, qui réclamait des formes nouvelles pour décrire l'inconnu, ou comme Antoine Volodine, qui après avoir théorisé les entrevoûtes dans Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze les mettait en pratique dans les narrats Des anges mineurs, luvan invente, avec Splines, un nouveau format, aussi adapté à nos temps eschatologiques que le post-apo.





Primitivement, une spline est un ruban de matière souple (bois ou caoutchouc), utilisé pour tracer des lignes harmonieuses (autrement dit courbes) entre plusieurs points ; par métaphore, c'est une méthode d'interpolation numérique qui consiste à relier un ensemble de points par des courbes, en les prenant deux par deux ; par métaphore encore, c'est, dans l'esprit de luvan, une méthode d'extrapolation géographique, qui permet d'approcher au mieux l'essence d'un lieu à l'aide de simples mots."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Luvan (234)Voir plus

Quiz Voir plus

LA VERSIFICATION

Comment appelle-t-on un vers de 12 syllabes ?

Hendécasyllabe
Décasyllabe
Alexandrin
Ennéasyllabe

15 questions
59 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}