AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.3/5 (sur 80 notes)

Nationalité : Finlande
Né(e) à : Helsinki , le 31/10/1948
Mort(e) à : Valkeakoski, Finlande , le 04/12/2011
Biographie :

Matti Yrjänä Joensuu est un écrivain finlandais.

Il occupe depuis 1986 le poste d’inspecteur divisionnaire au sein de la brigade criminelle de Helsinki.

Il a puisé dans cette expérience professionnelle la matière de ses polars qui ont pour héros l’inspecteur Timo Harjunpää et sa coéquipière Onerva Nykänen.

Quatre de ses livres ont été traduits en français. Ils ont tous été publiés dans la collection ”Série Noire” de Gallimard ou réimprimés en Folio policier.

Récompenses : Martin Beck Award
Nominations : Grand prix de littérature du Conseil nordique, Finlandia Literary Prize

Source : www.100pour100finlande.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Matti Yrjänä Joensuu   (4)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le plus grand amour était en réalité celui d'un enfant. Cet amour absolvait les pires monstres, supportait les coups, les humiliations, les abus. Tout enfant se devait d'aimer ses parents, il parvenait ainsi à se donner l'illusion qu'ils étaient bons, à se sentir en sécurité avec eux, à se croire aimé en retour. L'amour d'un enfant était incommensurable. Un enfant pouvait aimer au péril de sa vie.
Commenter  J’apprécie          100
Harjunpää écarta dans son élan les spectateurs qui lui tournaient le dos.
« Police, hurla-t-il. Arrêtez immédiatement ! »
Les deux combattants étaient des filles. Celle qui était étendue sur le sol poussait maintenant des cris perçants, essayant de se protéger le bas-ventre avec les mains. Du sang perlait à ses lèvres. Le visage de celle qui se tenait debout était couvert d’écorchures, son T-shirt était déchiré, à moitié arraché – on voyait son épaule et un petit sein immature. Elle ramena encore une fois son pied en arrière. Harjunpää lui agrippa le poignet, le tordit – la fille cria et fit quelques pas rapides sur le côté, roula entre les pieds des spectateurs massés derrière elle.
« Vous êtes folles », haleta Harjunpää, les poings serrés ; il avait l’impression qu’il aurait dû faire autre chose, mais il ne savait pas quoi – tout s’était passé si vite, il n’avait pas eu le temps de réfléchir. Du coin de l’oeil, il vit la fille qui se tenait le ventre se relever et se retirer en boitant, courbée en deux, derrière le groupe.
L’autre aussi s’était remise sur pieds. Elle se jeta sur lui, mains tendues pour lui griffer le visage. Il recula d’un pas et lui saisit les poignets ; ils tremblaient de rage et d’effort.
« De quoi tu te mêles, merde ! » cria-t-elle – son visage luisait de sueur et ses yeux étaient soudain pleins de larmes. « C’est ma sœur ! Ça regarde personne, si on se castagne entre frangines !
– Tu aurais pu la tuer !
– J’espère bien ! Ça lui aurait appris, à essayer de me piquer mon mec ! »
La fille hurlait, maintenant. Harjunpää lui lâcha les mains. Elle tomba à genoux, se cacha le visage.
Ce n’est qu’à ce moment qu’Harjunpää trouva le temps de regarder les autres. Ils étaient plus jeunes qu’il ne l’avait cru, aux alentours de la quinzaine ; il y avait en eux quelque chose de brutal, qui faisait que l’on avait du mal à les considérer comme des enfants. Harjunpää sentit qu’ils n’étaient pas de ceux qui jouaient les durs quand papa et maman avaient le dos tourné – ces jeunes-là étaient livrés à eux-mêmes depuis des années, ils connaissaient tous les centres d’éducation surveillée ; ceux qu’il cherchait pouvaient très bien se trouver parmi eux.
Commenter  J’apprécie          70
Dans quelques minutes il serait deux heures et Harjunpää ne dormait toujours pas. Il était allongé tout contre Elisa pour sentir sa chaleur, mais il gardait les yeux ouverts et fixait la nuit par l’interstice entre les rideaux. Une fois de plus, il entendit la chaudière se remettre en marche dans la chaufferie et vit la fumée monter en une colonne dense dans la nuit glaciale : encore un quart d’heure s’était écoulé et le matin s’était approché d’autant. Il ferma les yeux et essaya de se concentrer sur la respiration d’Elisa et sur le souffle ensommeillé de ses filles – mais ses préoccupations demeuraient inchangées et refusaient de le laisser en paix. Il avait la sensation indéfinissable que tout n’était pas comme il fallait, que de l’obscurité émanait une sorte de menace, qu’il avait omis de faire quelque chose, ou qu’il avait commis une erreur à un moment donné.
Commenter  J’apprécie          60
Le vieux s’était envoyé une rasade d’aquavit. Il devait être d’une humeur massacrante. Derrière la cloison, Mikael entendit un froissement de couverture : maman aussi était réveillée et écoutait ; elle non plus ne voulait pas descendre.
Mikael porta son pouce à sa bouche et se mit à ronger le peu qui restait de son ongle.
Le vieux avait ôté ses bottes d’un coup de pied. Puis il fit cliqueter ses clefs. Il se préparait à aller dans la petite chambre – il la gardait toujours verrouillée, l’entrée en était interdite même à maman. Il l’appelait son bureau, mais il n’y travaillait jamais – il y rangeait et nettoyait ses armes ; il était fou de chasse, il tirait sur tout ce qui bougeait et, quand des élans s’égaraient en ville, c’était lui qu’on appelait pour les abattre, qu’il soit de service ou non. Il allait jusqu’à prendre toutes ses vacances à l’automne, pour pouvoir traquer le gibier. Et il ne l’emmenait jamais. Mais c’était aussi bien, finalement : la maison était plus agréable sans lui, même maman était complètement différente.
Le vieux remisa son pistolet dans l’armoire et referma la petite chambre à clef.
Commenter  J’apprécie          50
« Qu’est-ce qu’on va faire ? demanda-t-il à mi-voix.
– Je pense que si on trouvait un petit coup à boire, on pourrait aller roupiller après. Et si on trouve de quoi se cuiter vraiment, on pourrait mettre un peu d’action…
– Il n’est plus question que je remette les pieds à la maison.
– Viens chez nous. On va virer ma mère. Je ne vois pas pourquoi je me gênerais, elle m’a assez souvent viré. Ou tu pourrais dormir sur le canapé.
– Non », dit vivement Mikael – l’idée même d’approcher de l’immeuble le terrorisait ; il était persuadé que le vieux, soûl ou pas, avait pris sa voiture et les guettait, caché dans un renfoncement. « Ils savent qu’on était ensemble, si ça se trouve, ils t’attendent chez toi. C’est ce qu’ils font toujours. Le vieux dit que c’est le meilleur moment, parce que les gens sont encore si endormis qu’on peut les embarquer avant qu’ils comprennent ce qui se passe.
– C’est vrai que c’est le matin qu’ils sont venus me chercher, une fois… »
Ils se turent. L’indécision leur collait à la peau, telle une substance indélébile. Quelque part du côté du centre commercial, on entendit une vitre voler en éclats.
Commenter  J’apprécie          40
Et penser à cette force avait éveillé un doute déconcertant en elle : la femme et l'homme étaient peut-être identiques à la base, possédaient peut-être les mêmes éléments fondamentaux, les mêmes forces, mais on obligeait l'un et l'autre à étouffer sans pitié une moitié de lui, et à vivre ensuite de la sorte, répondant aux attentes et aux normes, pour se retrouver ainsi accepté, mais d'une certaine manière amputé.
Commenter  J’apprécie          20
[...] Car on ne se rendait pas à l'improviste chez père et mère - on y était convié. Pour être tout à fait sincère on recevait l'ordre de venir : «tu passeras prendre le café demain à quatorze heures.» Et Mikko n'avait jamais été capable de refuser. Tout au plus, lui était-il arrivé de prétexter vaguement une autre obligation, en pure perte. À l'heure dite, il s'était toujours trouvé sur place.
Commenter  J’apprécie          20
[...] À l'issue de la neuvième incantation, il planta l'épingle dans le dos de sa main gauche, puis dans les jointures de ses doigts, sans hâte, prenant tout son temps pour laisser la souffrance s'installer. Il ne recourait pas à ses pouvoirs, il permettait à la douleur de se manifester, au sang de couler. Il ouvrit les yeux. Parsemé de plaies aux bords enflés, saignant en abondance, le dos de sa main ressemblait à de la viande hachée. Il plia ses doigts de façon à former un poing lâche, l'index pointant vers le bas. Le sang suivit ce chemin jusqu'à l'extrémité de la dernière phalange, d'où il se mit à goutter dans les flammes.
Commenter  J’apprécie          10
Ses pensées l'amenèrent à réfléchir à l'amour maternel. De l'avis général, il n'y avait pas d'attachement plus grand et plus noble, c'était un sentiment proche du sacré. Quel mensonge ! Au nom de cet amour, on commettait toutes sortes d'ignominies, on massacrait l'esprit et l'âme d'adultes en devenir, on les poussait à chercher refuge dans la boisson et la drogue jusqu'à ce qu'ils finissent en hôpital psychiatrique où se donnent la mort.
Commenter  J’apprécie          10
[...] À part ça, il gardait de cette journée un petit goût de déception et d'échec - un peu comme s'il avait mordu dans un pain de seigle moisi.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Matti Yrjänä Joensuu (125)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter pour les nuls (niveau facile)

Combien de tomes contient la série Harry Potter

6
7
8
9

7 questions
16984 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..