Christian de La Mazière

Biographie :

Christian de La Mazière (Christian Lamazière selon l'état civil) est un journaliste et impresario français.

Il s’engage volontairement, en septembre 1939, comme élève pilote de l’armée de l’air. Il est maintenu dans l'armée de Vichy jusqu'en 1942. Par la suite, il collabore au journal "Le Pays libre". Il s’engage en 1944 à la Franc-Garde de la Milice. Il rejoigne la 33e division de grenadiers de la Waffen-SS Charlemagne le 27 février 1945, où il obtient le grade de Rottenführer (caporal-chef).
Il fut l'un des derniers survivants de la division SS Charlemagne, unité de la Waffen-SS formée de Français. Dans les derniers jours du Troisième Reich, des unités de cette division combattaient à Berlin, et participèrent à la défense du Reichstag. Christian de La Mazière fut fait prisonnier en Poméranie par les troupes polonaises le 27 mars 1945 et fut remis aux autorités soviétiques, puis françaises.
Après avoir essayé de se faire passer pour un ancien membre du STO pour éviter d'être jugé comme ancien membre de la Waffen-SS, il est démasqué, puis condamné à cinq ans de prison en 1946 et frappé d'indignité nationale pendant dix ans. Il est gracié par Vincent Auriol en 1948.

Sorti de la maison centrale de Clairvaux, il exerce différentes fonctions au cours des années suivantes, travaille dans le journalisme, puis entre chez le grand distributeur de films Cinédis, ce qui l'introduit dans le monde du cinéma. Il devient ensuite impresario, attaché de presse de réalisateurs et d'acteurs, monte une agence de relations publiques en 1952 et fréquente les milieux du show-business, notamment Jean Gabin, Michel Audiard, René Clair, Pierre Brasseur, etc.

En 1969, il est contacté par André Harris qui le presse de raconter dans un film son expérience dans la SS. Le film sera "Le chagrin et la pitié" (1971) de Marcel Ophüls, qui évoque la vie des Français sous l'occupation allemande.

Deux ans après la sortie du film, il fait le bilan de son engagement passé à travers un livre, "Le rêveur casqué", qui fait l'objet de plusieurs éditions et traductions, et qui aurait inspiré à Georges Brassens la chanson "Mourir pour des idées" (1972).

Il sera ensuite employé par Le Figaro Magazine et au Choc du mois, avant de rejoindre au Togo le président Gnassingbé Eyadema comme conseiller. Trente ans plus tard, il décrira ses années d'après-guerre dans "Le rêveur blessé" (2003).