Les nouveautés Futuro de février 2022
Ah çui-là, j'te jure !... On en fera un soldat le jour où les généraux auront un cerveau... L'a rien à faire ici ! Il serait une souris qu'il serait capable d'aller pioncer dans la gamelle d'un chat !
La guerre est quelque chose de sonore, quelque chose de très sensible, en fait... sons assourdissants... images d’horreur ancrées au fond de la mémoire comme une vieille huître malade sur une épave... odeurs suffocantes et si prégnantes qu’on en sent encore le fumet mauvais et douceâtre des années après... mais si je voulais résumer la guerre, je garderais ceci: le son des cloches par lesquelles tout a commencé, puis le silence. Ce silence que seule la guerre peut engendrer, épais comme dans le ventre d’une mère sous la tombe, épais comme des millions de silences se chevauchant et se recouvrant les uns les autres.
On ne guérit pas de la folie. Regardez-moi : guérit-on de la guerre ?
L'idéal est toujours une chose inaccessible.
1930.
L'année précédente, la grande crise a semé la panique et la ruine... Et pas seulement pour quelques hommes d'affaires...
Les hommes de la terre en ont subi les conséquences. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la sécheresse succède à la crise économique. Seulement, la sécheresse, c'est pas le problème des hommes d'affaires...
Comme par ivresse
avançant d'un pas léger
le vent du printemps
Le front est une ligne mortelle et ensorcelante. La guerre fait naître un monde de sentiments inconnus, insoupçonnés. Ces heures plus qu'humaines ont le parfum définitif de l'absolu. C'est une fenêtre à laquelle on respire un air chargé de ciel, une région au bord du monde, tout près de Dieu. C'est peut-être là seulement qu'on meurt dans la plus totale liberté.
Les lacets et les sommets se succèdent... Et à chaque fois, tu t'efforces de croire que le dernier est enfin arrivé... Mais il y a toujours, derrière, une autre colline. Puis une autre, et une autre encore... et c'est ainsi qu'on avance, l'esprit tourné vers la colline suivante, sans certitude.
C'est dans l'adversité que l'on voit le mieux ce que chacun a de vertus.
Pour les amours défunts, la mémoire est une torture sans fin...