Bande annonce du roman Maliki tome 2 : L'esprit empoisonné
Non mais c'est vrai quoi! Pourquoi j'irais me casser la tête à pondre des scénarios extravagants, alors que la vie réelle est déjà complètement improbable! On cherche toujours une logique, une morale, des causes et des effets ... Alors qu'en vérité, les choses arrivent, absurdes, et c'est tout. Et c'est ça qui est génial! Vous saisissez l'truc? ... (se retournant vers ses chats) Vous avez faim, c'est ça?
Maliki se demanda si elle arriverait à noyer Benoît dans les toilettes et à faire passer ça pour un accident.
On raconte depuis l'Egypte ancienne que les chats ont une relation ambigüe avec le royaume des morts. Certains prétendent qu'ils voient les âmes errantes et tourmentées coincées entre deux mondes.
Laissez-moi être moche, avoir des boutons et peler des pieds!
- Bah, pas grand-chose. Hier j'ai découpé plusieurs arbres et quelques rochers avec mes ongles, et cette nuit, mon amie d'enfance décédée m'a expliqué que mon chat, Lady, était encore vivant à l'intérieur de moi. Quand je me suis réveillée - après avoir déchiré mes vêtements et mes draps ici présents -, je me suis regardée dans le miroir, et j'avais deux yeux jeunes. Rien d'extraordinaire quoi.
Depuis quand les humains veulent le bien? (...) Ils sont des animaux comme les autres! Pires que les autres!
Les chats ne s'encombrent pas avec la réalité.
C'est peut-être le secret de leur aplomb face à l'Univers tout entier...
Là où certaines personnes préféraient douter de tout tant qu'on ne leur en apportait pas la preuve, [Sarah] préférait croire en tout par défaut, jusqu'à ce qu'on lui prouve qu'elle avait tort. (...)
Soit on décidait de croire que le monde n'était qu'une petite boulette de roche dérivant dans l'espace (...); une miette sur laquelle le moisi de l'humanité allait apparaître et disparaître d'un battement de cils cosmiques. Soit on décidait de croire que tout ce qui nous entourait n'était que la partie visible de l'iceberg, et que 90% de la réalité échappait complètement à notre perception imparfaite et présomptueuse de créatures organiques, aux sens très limités. (...) Sarah aimait se dire qu'il restait des choses à découvrir dans ce monde fini et limité, et que ses seules barrières étaient celles de ses perceptions.
Lorsque toute la classe avait entonné à la flûte une stridente interprétation de L'Hymne à la joie, elle avait aussitôt renommé mentalement ce morceau "Concerto moisi en postillons pour flûtes qu'on égorge". Le visage bouffi et les joues gonflées de Gros Maxime, soufflant de toutes ses forces dans sa flûte sans penser à bouger les doigts, lui firent changer ce titre pourtant prometteur en "Hymne à l'euthanasie de masse".
On cherche toujours une logique, une morale, des causes et des effets ... Alors qu'en vérité, les choses arrivent, absurdes, et c'est tout.