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3.46/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Maloja. G (un nom de plume, prénoms mêlés de ses enfants) est écrivaine.

Elle est auteure de la trilogie fantastique "Zil" (2012-2015), des contes pour enfant "Les Gnomes" (2012, 2014), du recueil de nouvelles "Amours surnaturelle" (2013), co-écrit avec Élodie Morgen, de la série "Trèfle" (2015).

Ces écrits sont inspirés par ses quatre enfants et aussi par sa grand-mère.



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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"Chapitre 1 - Le commencement

Que m’arrivait-il ?

Mes yeux, d'habitude noirs, avaient pris une étrange couleur d’eau au niveau des pupilles. Des taches brunes s’étaient logées sur mes joues et le dessus de mon nez. Mon apparence physique se jouait encore une fois de moi, déclenchant les moqueries de ma fille.

« Maman, pose tout de suite cette fleur, chaque fois que tu la touches, tu ne contrôles plus rien ! » fit-elle remarquer en riant.

Ma petite Lisha avait pris pour habitude de me sermonner. Ses dix-sept ans n’étaient vraiment pas faciles à gérer ; comme si j’avais fait exprès de toucher cette maudite fleur.

Mes pieds quittèrent le sol quelques instants. Je me dépêchai de passer mon petit chiffon rouge sur le haut du living, puis redescendis tout doucement sur le sol avec un sourire de satisfaction. Mon esprit, quant à lui, retourna à ses pensées. Depuis quelques mois, je songeais souvent à mon passé. La mélancolie me gagnait un peu trop.

Cette fleur était posée sur la table du salon ; elle ressemblait à une marguerite taille XXL. Ma deuxième fille, Isis, l'avait trouvée je ne sais où, quelques semaines auparavant. Depuis qu'elle était sous notre toit, nous n’étions plus les mêmes. Nos «dons » ne fonctionnaient plus normalement.

Il faut bien avouer que la normalité ne berçait plus notre vie depuis longtemps. C’était à l’âge de dix ans que mes pouvoirs s'étaient manifestés.

J'avais d'ailleurs été assez surprise. La première fois où je sentis monter en moi cette vague de puissance incontrôlée, j'étais dans la cour de récréation. Une petite fille m'avait volé mes barrettes. J'étais en colère. Je ne compris pas pourquoi elles s'enflammèrent à l'intérieur de la poche de son manteau. La maîtresse, totalement dépassée, avait appelé ma grand-mère. Mes parents avaient disparu lors d’un voyage, personne n’avait su les retrouver, pas même Mamie avec ses pouvoirs. Ce choc du feu pendant cette récré fut le début de longues péripéties pratiquement ingérables.

- Tu savais que tu étais différente, Zina ?

- Oui, mais pas à ce point, répondis-je à Mamie.

- Il va te falloir beaucoup de force, tu as tant à affronter et si peu de temps, murmura-t-elle en passant ses doigts dans mes couettes.

- Je ferai de mon mieux, promis !

J'avais facilement accepté ma particularité, aidée par Mamie. Elle se passionnait pour les dons de notre lignée et exposait les choses calmement. Elle savait trouver les mots pour me rassurer face aux multiples facettes de notre magie.

Mes rêves étaient prémonitoires. Je parvenais à lire dans les cartes. Je ressentais d'étranges et intenses émotions. Cependant, je ne contrôlais pas tous les aspects de ma sorcellerie... Tout ce qui semblait surnaturel aux yeux des hommes était devenu ma réalité quotidienne.

Mamie et moi avions travaillé ensemble afin de dompter cette puissance magique. Apprendre à gérer mes sentiments pour passer inaperçue malgré les changements étranges qui s'opéraient en moi était difficile… J’étais impulsive, et je ne réussissais pas toujours à discipliner ma magie.

Les premiers temps, je me laissai submerger par mes émotions. Lorsque j'étais effrayée, la couleur de mes cheveux changeait. Ils passaient en un instant du noir au châtain clair, voire au blond. J'avais toujours un foulard dans mon sac, afin de les cacher.

J’avais dû apprendre à apprivoiser ce flot de manifestations étranges. Lorsque j’étais énervée contre une personne, je devais me concentrer sur une image afin de ne pas montrer mes pouvoirs. Mamie, elle, n’avait même plus besoin de cela. Visualiser un endroit était simple pour elle, et elle s'y rendait rien qu’en prononçant sa destination. Je devais faire des efforts considérables, alors, pour la suivre.

Le domaine où j’excellais restait celui des cartes et des rêves. L’interprétation de signes, de l’avenir, était pour moi bien plus simple. Mon premier jeu était un jeu de 32 cartes. Là où des gens voyaient des couleurs, des têtes et des chiffres, moi, j'avais toujours vu des maladies, des mariages, des êtres malveillants, des grossesses...

La nuit, mes songes étaient nombreux et très précis, comme des morceaux de vies passées ou à venir. Tous les détails semblaient gravés dans ma mémoire. A l'époque, dès mon réveil, j’avais besoin de les noter. Puis, dans la journée, je devais refaire un tri : remettre les bons moments au bon endroit… pour ainsi saisir ce que mes pouvoirs tentaient de me montrer. L’avenir se lisait comme un livre ouvert, et souvent mes visions étaient très sombres. Le sang, la douleur, la haine étaient omniprésents. J'avais peu à peu appris à cohabiter psychologiquement avec mes craintes, parvenant même à contrôler mon sommeil.

Plus je grandissais et plus j’adorais cette partie de moi. Toutefois, cacher cela à mes amies n'était pas une tâche facile. La plupart des gens nous trouvaient bizarres. Peu étaient ceux avec qui j’avais vraiment partagé une complicité. Je n'avais pour seule confidente et meilleure amie que Diélo. Elle avait compris ma « facette » cachée, et ne posait jamais de questions. Elle avait toujours respecté ma vie, ce qui était encore le cas aujourd'hui. Souvent, chez nous, on discutait, riait... Quand elle était témoin de choses surprenantes, elle faisait semblant de ne rien avoir remarqué. Mamie l’appréciait beaucoup.

Mes pensées se tournèrent furtivement vers le jour où mon aînée m’emmena dans la maison familiale. Ou devrais-je plutôt dire l’énorme manoir perdu au milieu des bois ! Il était imposant et impressionnant. Une peur dansait dans mon estomac. Je tournicotais nerveusement mes cheveux du bout des doigts. Ce geste trahissait mon angoisse. Machinalement, je le faisais toujours.

- Voici ton héritage, Zina ! Cette maison est à toi !

- Mais pourquoi tu ne m'en as jamais parlé avant, mamie ?

- J'ai préféré attendre que tu sois assez grande pour pouvoir profiter du domaine sans en avoir peur, répondit-elle.

Initialement prévue pour ranger et faire quelque tri, notre visite se transforma pour moi en une véritable et incroyable découverte des lieux. J'en pris plein les yeux ! Aux quatre coins de la pièce trônaient de lourds chandeliers aux branches couronnées de multiples bougies colorées d'or et d'argent. Une magnifique galerie de portraits peints de mes aïeux, dans un paysage tantôt enneigé, tantôt baigné de soleil, ornait chaque mur. Les rayons d'une immense bibliothèque pliaient sous le poids d'ouvrages anciens ; mes yeux ne cessaient d'aller et venir de gauche à droite pour couvrir l'étendue de ces centaines de livres.

De multiples bibelots occupaient la moindre surface plane. Je distinguai ce qui me sembla être des coquillages, bien que je n'en eusse jamais vu de semblables. On y comptait cinq branches, qui se formaient en pointes au centre et représentaient le symbole de notre lignée. Des globes de verre disposés devant certains ouvrages se voyaient remplis de glace, ou de sable, ou encore de flammes qui tournoyaient sans cesse à l'intérieur. Des cartes postales dont les lieux m'étaient inconnus recouvraient les murs d'un bout à l'autre, et le plafond était dissimulé par des tentures bleu nuit qui flottaient sans attaches comme des tapis volants.

Quant aux différentes pièces, leur volume était démesuré ! De lourds rideaux pourpres gansés de fils d'or encadraient chaque fenêtre, et l'on voyait la lueur des chandeliers s'y mirer. Chaque pièce avait un thème attitré. Les cuisines suggéraient l'Asie. Des lettres idéogrammes étaient peintes sur quelques carrés de carrelage posé sur les murs. Le sol était marqué de baguettes chinoises représentant des dragons et autres dessins. Le plafond était coloré de rouge et orange. Chaque chambre possédait aussi son univers : l'Inde, avec ses éléphants esquissés au mur, des fleurs de lotus en guise d'oreiller, des miroirs gigantesques, des couleurs chaudes. Le Maroc, avec des dizaines de coussins moelleux, violets et pourpres, des senteurs d'huile d'argan, des petites bougies autour du lit, et des vasques remplies d'eau. Le pôle Nord, avec des aquarelles d'ours polaires, de glace, un lit en forme de flocon de neige suspendu dans les airs grâce à un sortilège. Chaque pièce possédait son univers, un pays, une couleur, un élément… L’ensemble me semblait tout droit sorti d’un conte de fées ; tout était magique.

Finalement, ma peur s’estompa peu à peu. Je finis par me sentir à l’aise et lorsque j'appris qu’on devait passer la nuit sur place, j'en fus ravie. J'avais encore tant de choses à découvrir…"
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Il est tellement, lui. Ses pupilles sombres, son pelage noir. Chaque courbe de son anatomie. Son large sourire qui s’étire au plus grand laissant apparaître ses crocs… Plus je l’observe et plus l’attirance grandit ! Faut se reprendre là et vite ! Je ne vais pas faire que ça, l’un, l’autre ! Cette idée de me lier aux deux ! Il ne manquait plus que ça ! Déjà que je dois avouer que je suis en « chaleur », qu’en plus tant que je ne suis pas unie, le désir du plaisir de la chair devient mon pire ennemi ! Je me sens faible ! Oui je sais, maman, épreuve du lâcher-prise ! Nia nia nia !
J’aperçois la voiture et Léo assis sur le capot à nous attendre. Il y a une bâtisse en pierres à l’orée d’une forêt à l’arrière-plan. Plus je m’approche, plus je distingue plusieurs végétations qui ont brisé de part en part l’habitation et ont poussé si hautes que je ne distingue pas jusqu’où elles montent exactement.
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- Imagine-toi un trèfle qui mord, tu vois le tableau ?
- On aurait dû t'appeler cactus !
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Toutes les habitations de mon clan sont achevées. Je me suis inspirée d’Hicham et j’ai demandé à ce qu’on respecte la nature le plus possible. Nous étions peu nombreux au début, mais depuis, nous recevons chaque jour des demandes d’hybrides qui souhaitent vivre ici. Elija se charge de trier les requêtes. Oui, mon beau et ténébreux hybride ! Il s’est déjà passé quelques semaines, ou plutôt quelques mois. Je partage une maison avec lui. Il l’a bâtie à l’identique de mon ancien appartement. La forêt abrite à merveille notre demeure. Je m’y sens bien et cet espace autour de nous ne fait qu’accentuer l’harmonie pour tous les Cojab. Je n’ai pas oublié ma mission de sauver les hybrides lunaires, seulement la réalisation du village m’a pris beaucoup de temps. Elija est toujours si tendre, si prévenant. Il me met à l’aise et plus les jours passent, plus… Stop, petit cerveau, tu surchauffes !
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J’ai envie de partager ma vie avec toi, d’être à tes côtés chez les hommes, ou les Cojab, ça n’a aucune importance. Tu as capturé mon cœur. Tu tortures mon âme. Pourtant, je n’ai aucune envie de m’échapper de ton emprise.
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J’ouvre ma grotte comme on déballe un cadeau à Noël. Je n’en crois pas mes yeux, tout est rangé, les cartons sont défaits, les meubles mis à leur place comme je l’ai imaginé… Le plus incroyable, des centaines, des milliers de trèfles à quatre feuilles éparpillés aux quatre coins de l’appartement. Il y en a sur l’escalier de la mezzanine, sur le sol devant les portes vitrées de la salle à manger. Quand on rentre dans ma tanière, à droite il y a ma salle de bains, en face un grand séjour, les fenêtres sont en face et ouvertes sur un petit bout de pelouse. Au fond du jardin se trouve une petite cabane où j’aurai mon atelier pour peindre. En haut à droite, il y a la mezzanine et en dessous la cuisine équipée aux meubles noirs laqués. Il y a des tiges et des feuilles vertes partout, ainsi que quelques bougies à la cannelle d’allumées. Quelqu’un est rentré chez moi ! Je devrais trembler, malgré cela je suis excitée !
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Nous sommes dans le même lit. Elija a enlacé mon corps avec ses bras et ses jambes. Son souffle
caresse ma nuque. Je me suis laissée totalement déborder par ses mots et ses gestes d’hier soir.
Pourtant, j’ai paniqué lorsqu’il m’a avoué avoir tout entendu de ma tirade et mes confessions, et qu’il
avait aussi tout entendu de mes pensées à ce moment-là. Es-tu sûre de toi, Trèfle ? Cette question me
tourmente depuis que j’ai succombé.
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On me dit que je suis une peste voire une garce parfois, selon mes comportements ! Si les gens savaient qu’en plus je prends sur moi pour ne pas dire tout ce que je pense. Un jour, alors qu’Amaya m’a traînée de force pour faire les boutiques, j’avais même mordu une fille.
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Tu me manques, autant que la lune manque au soleil, petite louve. Je pense à ton corps, à ton sourire, à tes yeux et ta crinière... J'ai envie de tout caresser, de tout embrasser, de tout découvrir et goûter. Dès que je pense à toi, à nos jeux, au son de ta voix, je me sens vivre. Je me sens libre, quand tu danses dans mes pensées. Tu parfumes la noirceur de ma vie de tes couleurs. Tu peux être rebelle ou douce, féroce ou charmante, tu gardes toujours la clef du cadenas que tu as fermé sur mon coeur.
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- J'ai voulu te détester, Trèfle. On ne m'a pas demandé mon avis avant de me lier à toi. Mon frère t'a aimée en un instant. Moi, je te haïssais.

- Vraiment?

- Mais maintenant...

- Maintenant?

- J'ai envie de partager ma vie avec toi, d'être à tes côtés chez les hommes, ou les Cojabs, ça n'a aucune importance. Tu as capturé mon coeur. Tu tortures mon âme. Pourtant, je n'ai aucune envie de m'échapper de ton emprise.
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