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3.87/5 (sur 27 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1984
Biographie :

Marie de Quatrebarbes est une poète et autrice française.

Elle est membre du comité de rédaction de remue.net et coordonne, avec Stéphane Korvin et Maël Guesdon, le collectif z : qui édite des textes à formats variables (http://zdeuxpoints.tumblr.com/) et héberge les revues Aka et La tête et les cornes.

Elle a publié son premier ouvrage, "Les pères fouettards me hantent toujours" en 2012. Elle a également publié des textes dans différentes revues, coaltar, remue.net, ce qui secret, N4728, Rehauts, Poésie Première, Décharge, Ouste, La Passe, Rue Saint Ambroise, Petite, Neige d’août...

Source : http://poezibao.typepad.com/
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Marie de Quatrebarbes lit (quelques pages de) Aby à l'occasion de la parution de "Aby" aux éditions P.O.L, à Paris le 1er mars 2022 - "Aby", c'est Aby Warburg - Pages 62 à 65 + pages 43 à 45 - "Kreuzlingen, 1921. En 1921, Aby a peur des métaux, des objets en métal, de l'électricité, de l'empoisonnement, du sublimé dans l'eau du bain. Il a peur que sa nourriture soit souillée par du sang menstruel, du sperme ou de la morve, il a peur des pogroms, de l'hypertrophie de la prostate, de faire l'objet d'une erreur judiciaire,de l'hypertension, du diabète, d'un poêle qui fume, d'une chèvre qui avorte, d'une citerne endommagée, de la lettre de crédit, que ses lettres soient volées, ou ses bagages, que sa famille soit torturée et assassinée. Et par-dessus tout Aby a peur d'être emprisonné, exécuté, que les juifs soient éliminés, que son oeuvre soit mise au pilon et du sang humain ajouté à son médicament. Il traite à Bellevue ses affaires avec le plus grand soin, s'inquiète que ses costumes et ses bottes soient volés ou salis, craint qu'on change ses lacets, que le docteur Embden exécute sa famille, le docteur Otto Binswanger II, le frère de Ludwig, l'empoisonne et la femme de ce dernier soit une espionne."
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Tu vois, une fleur. Elle est seule au monde. Tu la touches, elle meurt. C'est moi.
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Il est persuadé que les inventions qui prétendent rapprocher les êtres humains désamorcent en réalité la possibilité d'un retrait fécond, d'une faille où la pensée peut s'introduire pour irriguer la pierre de la raison.
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Hambourg, 1918



B/

Un jour, le doute saisit la pensée, il gagne un nouveau bastion de pensée et toute chose ébranlée à nouveau s'ébranle. Puis le château de la réalité vacille et se divise en détail de détails, et chaque détail se transforme en un autre détail de plus en plus petit et isolé. Quelque chose hésite et avance, imperceptible, comme la brume hésite et avance, et dans la terre retournée, les pieds s'enfoncent, les débris, la poussière, les chevilles se heurtent aux rochers et la terre palpite en dessous, battant le rythme d'un monde à peine saisi, flottant sur son manteau de lave. Les contours se distordent autour des choses, car plus rien ne les retient dans cet espace amenuisé d’où l’harmonie a été chassée, et nul ne sait comment ni où, quelque chose tombe, toujours, au même endroit, sans faire de bruit, de si petit, tout se dépose, en outre, dans ce mouvement de chute et s’étend, tiré vers l'horizon réduit à son minimum le plus strict, une ligne pâle à peine esquissée qui disparaît dans ce qui semble à première vue à peine plus grand qu’un trou de terre.
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La nuit je danse avec tous mes organes à l'extérieur.
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Elle se met nue sur le sol et bronze dans l'espace, attentive au poids de son corps, la proximité insolente
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[lilas]1.[/lilas]


Une audition de l’enfance
À peine achevée
La vie de l’adulte en l’occurrence
Un regard porté sur la ville – que la ville n’entend pas
un regard pour que la ville n’existe pas,
aux frontières, deux paysages
situation première : fiction du désir
Un récit entre mille témoignages
manière de bouger avec les choses
Plonger le bras dans la matière, informelle
des figures en pagaille
                   incompressibles
À chaque couleur de langue,
Résistance du grain
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[lilas]2.[/lilas]


Désir et subir, du juste milieu
Conjuguer les écarts

S’abstraire et confondre passe par la solitude
des règles qu’il impose et exclut
Celui dont le bonheur résiste
pour le quitter, il te faudrait amoureuse

Un jour peut-être, foison de langue
Trop courtes ses nuits
La fille en lambeaux frappe des pieds,
ouvre ses bras comme voir
la main soulève,
         des formes ?
Tu es le vent passé derrière
par lequel claquent les portes
Ce que tu savais, écume grise
d’un matin gris légèrement froid
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Nouveau-Mexique, 1893



(...) Dans son journal, le ricordi comme il l'appelle, Aby prend des notes. Il recueille les traces d'un voyage à vive allure, des éclats arrachés à la route aux mille soleils. Plusieurs fois la nuit tombe. Autant de fois le jour se lève. Aby cligne des yeux. Ses pas brillent dans la neige. Nul ne l'attend de l'autre côté du voyage. Il traverse des pans entiers de sa mémoire. Ses souvenirs se mélangent aux paysages dans une lumière folle. Durant le trajet, il entrevoit un passé qui n'est pas celui des peuples autochtones d'Amérique seulement, mais aussi des Italiens de la Renaissance et des dieux, des astres, des pierres. Les rites amérindiens éveillent en lui la même énergie polarisée que celle qui l'avait capturé dans le voile de Vénus, la torsion des corps chez les peintres du Quattrocento, la chevelure d'une nymphe sur un bas-relief. Elle se branche à la même source, charriée depuis les nappes souterraines d'une matrice confinée dans le sombre, et qui fait retour, à intervalles réguliers, rejaillit à la surface comme une eau vive. Depuis qu'il s'est aventuré sur les traces des rites amérindiens, Aby se sent mû par un désir qu'il voudrait constituer en réserves. Il sent planer sur lui une menace dont il ne connaît pas l'origine, sorte de crépuscule, le Nibelung de toutes ses peurs ensemble, enroulées sur elles-mêmes comme un nid de serpents. (...)
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Hambourg, 1918



A/

Et dans cette terreur, Aby pleure. Aby pleure l’espace de contact impossible entre la matière et les signes. Aby pleure les symboles qui filent entre les doigts comme du sable. Aby pleure les portes qui restent toujours closes et la clôture dont jamais ne sortira le parc. (...) Les murs sont des hiatus qui ne se dressent pour personne. Aby pleure la matière arrachée à ses cris. Il pleure l’odeur du rat musqué et le petit bout de fromage. Il pleure le premier indice et le tout dernier. Il pleure la boucle de cheveux de la gouvernante anglaise. Il pleure la forme de l’ongle et le lobe de l’oreille. Parfois même il pleure les lois de Kepler. Il pleure le mouvement pendulaire du temps. Il pleure la manière dont l’étoffe et le bruit se mélangent. Il pleure la victoire oublieuse et la défaite certaine (...)il pleure le ruisseau asséché et le feu se propage. Il pleure la perte du courage. Il faudrait un mot pour chaque début. Et le noisetier sur la berge, Aby le pleure aussi. En tout point du globe pleure, et plus encore il pleure à cet endroit précis.
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[lilas]6.[/lilas]


Comme ça remue, l’herbe
les feuilles tombelottent nos archives
le grand vent tonne
          apparemment
dans sa mouillure

Alors allons, comment va ta façon ?
« Allégeons, allégeons »
Allongez-vous près de moi
ça bouge l’herbe

Aujourd’hui : trombes noires
votre faculté à mourir, allongez-la
Le vent grondelotte sous l’arbre mort
des feuilles bougent dans mon dos
ombres et jaunes

La différence, ne la pense pas
de sorte que d’être toujours en mouvement
ne se pense pas.
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