La Russie des Tsars : d'Ivan le Terrible à Vladimir Poutine de
Emmanuel Hecht aux éditions Perrin
La Russie ? " Une autocratie tempérée par l'assassinat " selon la formule célèbre prêtée à
Astolphe de Custine, auteur de "
La Russie en 1839 ". Sauf que cet absolutisme perdure sous le communisme et que l'on en trouve plus que des traces dans l'actuelle Russie poutinienne.
A l'inverse, chaque réformateur qui ne fait pas montre d'une poigne de fer échoue à l'instar de
Gorbatchev ou de
Boris Eltsine.
D'où le titre de cet ouvrage collectif de prestige qui rassemble la crème des historiens et journalistes de l'Express. Il présente dans des textes enlevés, mais historiquement puisés aux meilleures sources, la personnalité et l'action des dix-huit chefs d'Etat emblématiques de la Russie et de l'URSS depuis
Ivan le Terrible ? le bien nommé- jusqu'à Vladimir Poutine.
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la-russie-des-tsars.html
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Après quatorze ans, cette femme ennoblie par tant d'héroïques misères, obtient de l'Empereur Nicolas, pour toute réponse, les paroles que vous allez lire, et que j'ai recueillies de la bouche même d'une personne à qui le courageux parent [qui avait porté sa supplique au tsar] venait de les répéter : "Je suis bien étonné qu'on ose encore me parler... (deux fois en quinze ans !) d'une famille dont le chef a conspiré contre moi".
Les femmes sans charme sont comme les poètes qu'on ne lit pas .
Les Grecs couvrent les murs de leurs églises de peintures à fresque dans le style byzantin. Un étranger respecte d'abord ces images, parce qu'il les croit anciennes, mais quand il vient à s'apercevoir que telle est encore la manière des peintres russes d'aujourd'hui, sa vénération se change en un profond ennui. Les églises qui nous paraissent les plus vieilles, sont rebâties et coloriées d'hier: leurs madones, même le plus nouvellement peintes, ressemblent à celles qui furent apportées en Italie vers la fin du moyen âge pour y réveiller le goût de la peinture. Mais depuis lors, les Italiens ont marché, leur génie électrisé par l'esprit conquérant de l'Église romaine a compris et poursuivi le grand et le beau; il a produit dans tous les genres ce que le monde a vu de plus sublime en fait d'art. Pendant ce temps-là les Grecs du Bas-Empire, et après eux les Russes, continuaient de calquer fidèlement leurs vierges du VIIIe siècle.
L'histoire et les romans ne m'offraient aucune femme qui me parût approcher seulement de celle à laquelle je vouais mon existence avant même de l'avoir rencontrée.
Croyez-en ma longue expérience ; defiez vous de toute personne qui vous paraît parfaite : l'extrême conséquence est la fausseté, et dans ce monde il n'y a de naturel que les défauts, et de vrai que les contradictions.
La volonté dirigée par le jugement peut seule rendre un homme l'artisan de sa destinée : je n'ai jamais été que le jouet de la mienne.
Le spectacle d'une grande ville, avec ses intérêts divers et son mouvement, porte dans un coeur jeune et solitaire une tristesse à laqulle rien ne peut se comparer. On s'épouvante à l'idée qu'on suit une voie différente de la carrière de tant d'hommes qu'on croit heureux, parce qu'on ne les voit que passer.
On ne m'a jamais expliqué la religion ; j'ai senti qu'elle était vraie, parce qu'elle m'était nécessaire.
La tyrannie est l'œuvre des nations, ce n'est pas le chef-d'œuvre d'un homme. Ou le monde civilisé passera de nouveau avant 50 ans sous le jour des Barbares, ou la Russie subira une révolution plus terrible que ne le fut la révolution dont l'Occident de l'Europe ressent encore les effets. (12 juillet 1839)
La tyrannie, c'est la maladie imaginaire des peuples ; le tyran déguisé en médecin leur a persuadé que la santé n'est pas l'état naturel de l'homme civilisé, et que plus le danger est grand, plus le remède doit être violent. C'est ainsi qu'il entretient le mal sous prétexte de le guérir.