La vie est trop courte pour se forcer à faire ce que l’on n’aime pas. Le corps humain a besoin d’un minimum de mouvements pour rester en bonne santé, mais ce minimum n’est pas le même pour tout le monde. Je connais une pianiste qui a passé toute sa vie assise, marchant seulement dans sa maison ou dans les couloirs des salles de récital. La musique est son bonheur, toute sa vie. Elle est maintenant une vieille dame toujours rayonnante, qui n’a jamais eu besoin des médecins et qui respire la vitalité.
Marcher est une activité d’endurance. Lorsque l’on marche vite, on sollicite le cœur qui bat plus vite, on augmente la taille des artères déjà en service et l’on permet la création de nouvelles petites artères. Si l’effort reste modéré, les fibres musculaires ont le temps de construire leurs usines à fabrication d’énergie (les mitochondries) et de recruter des ouvriers (les enzymes). Dans ces usines à énergie du muscle, les ouvriers utilisent l’oxygène avec du glucose, puis avec de la graisse, pour fournir de l’ATP pendant de longues heures, en faisant un minimum de déchets.
La source d’énergie de nos muscles est l’Adénosine Triphosphate (ATP). Cette molécule contient des liaisons chargées en énergie entre ses trois groupes phosphates (-PO42-). Quand un phosphate est détaché de la molécule d’ATP, l’énergie est libérée dans la fibre musculaire.
Lorsque l’on maigrit à l’aide d’un régime restrictif, on perd surtout de l’eau. Le glycogène est la forme de réserve de glucose dans les muscles. Les molécules de glycogène sont liées à des molécules d’eau. Au niveau du quadriceps, muscle puissant qui se trouve sur le devant de la cuisse, 4 à 5 g d’eau se lient à 1g de glycogène ; dans le deltoïde, le muscle qui forme l’arrondi de l’épaule, il y a 2 à 3 g d’eau par g de glycogène. Cette eau emprisonnée dans le muscle est libérée chaque fois que les cellules musculaires utilisent du glycogène comme source d’énergie. Donc, pour chaque gramme de glycogène utilisé, on perd au moins 2 à 3 g d’eau.
La grande majorité des pieds qui auront vécu dans des chaussures à talons devront passer en chirurgie pour traiter leurs déformations (comme l’hallux valgus) plus tard. Cela en vaut-il la peine ? N’est-ce pas aussi séduisant de voir une femme bouger librement, courir sans se tordre les chevilles, marcher d’un pas souple, allongé, léger ?
Plus on marche longtemps, plus les muscles utilisent la masse grasse comme source d’énergie principale. Quand on marche une heure d’un pas rapide, on brûle 60 à 70% de masse grasse pour 30 à 40% de sucres. Ce n’est pas le cas des sports d’intensité plus élevée.
A la suite d’une marche prolongée, le métabolisme de base augmente de 5 à 15% et la consommation d’oxygène reste plus élevée pendant 24 à 48 heures.
Changer la façon dont notre corps utilise son énergie, consiste souvent à changer ses habitudes de vie, mais cela n’est profitable et durable que si l’on y trouve du plaisir. Se mettre à bouger, oui, mais en respectant son rythme et ses préférences, non pas en quelques jours, mais par étape sur plusieurs mois.
Alors que pendant des millions d’années, nous étions des chasseurs-cueilleurs-marathoniens, nous sommes brutalement devenus des acheteurs-consommateurs-sédentaires. Mais notre code génétique, lui, n’a pas changé ou très peu.