À l’instant où Avalokiteshvara posa son regard sur le Tibet, il perçut trois zones géographiques principales : des territoires élevés et hostiles aux confins occidentaux, des vallées agricoles de moyenne montagne, des plaines basses comblées de riches pâturages et de forêts. Cette division tripartite du plateau tibétain offre ainsi une description schématique de la topographie des territoires traversés lorsque, de l’ouest à l’est, l’on descend en direction de la Chine. En comparant le pays à un système d’irrigation – avec son réservoir, ses canaux et ses champs – le récit souligne le rôle central occupé par la maîtrise des ressources en eau dans l’émergence de la civilisation au Tibet.