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4.11/5 (sur 208 notes)

Nationalité : Irlande
Né(e) à : Dublin , le 25/09/1782
Mort(e) à : Dublin , le 30/10/1824
Biographie :

Charles Robert Maturin est un romancier et dramaturge irlandais, particulièrement connu pour avoir écrit "Melmoth ou l'Homme errant", publié en 1820 et considéré aujourd'hui comme une des œuvres les plus représentatives du roman gothique.

Né dans une famille protestante aisée, descendant d'émigrés huguenots, il poursuivit ses études au Trinity College, à Dublin. Ordonné pasteur, il fut chargé en 1803 de la cure de Loughrea et épousa Henrietta Kingsbury, chanteuse reconnue, dont la sœur, Sarah Kingsbury, eut une fille, Jane, la mère d'Oscar Wilde. La famille s'installa à Dublin lorsque Maturin fut nommé vicaire de l'église St Peter.

Personnage qui séduit les surréalistes par son extravagance : danseur, dandy, allant à la pêche en bas de soie ou portant une hostie rouge au front pour signaler qu'il se livre à la composition littéraire, Maturin débute pourtant dans la carrière ecclésiastique après de sérieuses études à Dublin, puis à Trinity College.

D'impérieux besoins d'argent le poussent à écrire pour le théâtre, et sa première pièce, Bertram (1816), avec ses mariages forcés, ses fausses reconnaissances, ses naufrages et ses assassinats, connaît un vif succès.

Obligé de continuer à écrire pour subvenir aux besoin de sa femme et de ses quatre enfants (son salaire de pasteur était de 80 à 90 livres par an, alors qu'il avait gagné 1000 livres avec sa pièce de théâtre), il se tourna vers le roman après l'échec de plusieurs œuvres dramatiques.

Et c'est dans le roman qu'il va vraiment se distinguer, et Melmoth ou l'Homme errant (Melmoth the Wanderer, 1820) assure sa réputation jusqu'à nos jours.

Il demeura vicaire de l'église St. Peter à Dublin jusqu'à sa mort.

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Source : www.biographie.net,www.universalis.fr
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Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
- En me priant de vous expliquer l’amour, dit Melmoth avec un sourire amer, vous m’imposer une tâche qui m’est si agréable, que je ne doute pas de la remplir à votre entière satisfaction. Aimer, belle Isidora, c’est vivre dans un monde que nous avons crée nous-mêmes, et dans lequel les formes et les couleurs des objets sont aussi brillantes que fausses et décevantes. Pour ceux qui aiment, il n’y a ni jour ni nuit, ni été ni hiver, ni société ni solitude. Leur délicieuse mais illusoire existence n’offre que deux époques, la présence et l’absence. Elles tiennent lieux de toutes les distinctions de la nature et de la société. Le monde pour eux ne renferme qu’un individu, et cet individu est pour eux le monde lui-même. L’atmosphère de sa présence est le seul air dans lequel ils puissent vivre, et la lumière de ses yeux est le seul soleil de leur création.
- J’aime ! se dit intérieurement Isidora.
- Aimer, continua Melmoth, c’est vivre dans un existence remplie de contradictions perpétuelles ; sentir que l’absence est insupportable ; souffrir presqu’autant dans la présence de l’objet aimé ; être rempli de dix mille pensées quand nous somme loin de lui ; songer au bonheur que nous éprouverons à lui en faire part en le voyant : et quand le moment de notre réunion arrive, nous sentir, par une timidité également oppressive et insupportable, hors d’état d’exprimer une seul de ces pensées ; être éloquent en son absence et muet en sa présence ; attendre le moment de son retour comme l’aurore d’une nouvelle existence : et quand il arrive être privé tout à coup de ces moyens auquel il devait donner une nouvelle énergie ; guetter la lumière de ses yeux, comme le voyageur du désert guette le lever du soleil : et quand l’astre a paru, succomber sous le poids accablant de ses rayons, et regretter presque la nuit.
- Ah ! S’il en est ainsi, je crois bien que j’aime, dit à demi-voix Isidora.
- Aimer, poursuivit Melmoth, avec une énergie toujours croissante, c’est sentir que notre existence est tellement absorbée dans celle de l’objet aimé, que nous n’avons plus de sentiment que celui de sa présence ; de jouissances que les siennes ; de maux que ceux qu’il souffre ; aimer, c’est n’être que par ce qu’il est, n’user de la vie que pour la lui conserver, tandis que notre humilité croit en proportion de notre attachement. Plus nous nous abaissons, moins notre abaissement nous parait suffire pour exprimer notre amour ; la femme qui aime ne doit plus se rappeler son existence individuelle ; elle ne doit considérer ses parents, sa patrie, la nature, la société, la religion elle-même… Vous tremblez ! Immalie ; je veux dire Isidora… que comme des grains d’encens qu’elle jette sur l’autel du cœur.
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Hélas! elle ne savait pas que ceux qui sont privés de cœur et d’imagination sont les seuls qui savent jouir des agréments de la vie. Une indolente et froide médiocrité leur suffit dans leurs occupations comme dans leurs distractions. (…) Tant pis pour eux. C’est peut-être le meilleur de la condition humaine que d’être réduit à subvenir aux nécessités de la vie et d’être satisfait lorsqu’on y parvient ; au-delà, tout n’est que rêve de démence, agonie du désespoir.
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Charles Robert Maturin
Sois le bienvenu, Hugo ; dis-moi, toi... as-tu jamais vu un orage aussi terrible ?
(Bertram)

(Épigraphe du chapitre 15 de Han d'Islande)
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Dans les maladies du cœur nous ne pouvons supporter la vérité, nous aimons mieux le mensonge qui nous plaira pour un moment. Les esclaves de leurs passions, comme les esclaves du pouvoir, portent une haine égale à ceux qui ne savent point les flatter.
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Charles Robert Maturin
Est-ce un homme ou un esprit infernal qui parle ainsi ? Quel est donc l'esprit malfaisant qui te tourmente ? Montre-moi l'ennemi implacable qui habite ton cœur.

(Tiré de l'incipit du chapitre 47 de Han d'Islande)
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Don Francisco fit, à plusieurs reprises, et très dévotement, le signe de la croix, déclarant qu’il n’avait jamais été l’agent de l’ennemi du genre humain.
- Oseriez-vous le soutenir? dit le mystérieux étranger, non point en élevant la voix comme ses paroles pourraient le faire supposer mais en la baissant au contraire, et en approchant son siège de son compagnon surpris. N’avez-vous jamais erré? N’avez-vous jamais éprouvé de sensation impure? N’avez-vous jamais, pour un moment, entretenu un désir de haine, de malice ou de vengeance? N’avez-vous jamais oublié de faire le bien, quand vous l’auriez dû? N’avez-vous jamais, dans le commerce, surfait un acheteur ou profité des dépouilles de votre débiteur mourant de faim? Tout cela n’est-il pas vrai, et pouvez-vous encodé dire que vous n’avez pas été un agent de Satan? Je vous dit que chaque fois que vous avez caressé une passion brutale, un désir sordide, une imagination impure, chaque fois que vous avez prononcé un mot qui a fait de la peine à un de vos semblables, ou que vous avez vu couler des larmes que vous n'avez point séchées quand vous l’avez pu, vous avez été réellement et véritablement l’agent de l’ennemi du genre humain; mais, que dis-je? Ah! c’est à tort que l’on donne ce titre au grand chef angélique, à l'étoile du matin tombé de sa sphère! Quel ennemi plus invétéré l’homme a-t-il donc que lui-même? S’il veut savoir où trouver son ennemi qu’il se frappe la poitrine, et son cœur répondra : Le voici.
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- Partez, être maudit, et ne nous troublez pas. Partez, maudit, et pour maudire!
- Je pars vainqueur et pour vaincre, répondit Melmoth avec un triomphe sauvage et féroce.
Il disait vrai.
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Ceux que leurs vœux privent de l'intérêt que donnent les affections naturelles, sont obligés d'en chercher dans les artifices de l'orgueil et de la domination.
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C'est ainsi que nous nous laissons tous endurcir par l'âge et l'habitude, au point de sacrifier les liens les plus chers de la nature ou de la passion à ces mesquines satisfactions que la présence ou l'influence d'un étranger risquerait de troubler.
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Oui, je ris de tout le genre humain et du mensonge qu’il profère quand il parle d’amour. Je ris des passions de l’homme et de ses soucis. Le vice et la vertu, la religion et l’impiété sont également les résultats de situations mesquines et d’une position factice. Un seul besoin physique, une leçon sévère et inattendue prononcée par la nécessité, vaut mieux que toute la logique des philosophes. Ce couple qui ne croyait pas qu’il lui fût possible d’exister l’un sans l’autre, qui avait tout risqué, qui avait foulé aux pieds toutes les lois divines et humaines pour se réunir, ce couple, dis-je, une heure de privations suffit pour le détromper.
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