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3.88/5 (sur 158 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Tarnaörs , le 23/09/1865
Mort(e) à : Henley-On-Thames , le 12/11/1947
Biographie :

La baronne britannique Emma (Emmuska) Orczy, d'origine hongroise, était une romancière, dramaturge et artiste.

Elle est surtout connue pour sa série de romans mettant en scène le personnage du « Mouron rouge ».
Le premier fut publié en 1905, lui-même tiré d'une pièce de théâtre, qu'elle a écrite avec son mari en 1903 : The Scarlet Pimpernel.

Certains de ses tableaux sont exposés à la Royal Academy de Londres.

Source : Wikipédia
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Mais elle appartenait à une race qui n’avait jamais compté la lâcheté parmi ses nombreux défauts. Durant ces courts instants où elle savait que sa vie ne tenait qu’à un fil, elle n’avait ni crié, ni perdu connaissance. Soudain la portière fut violemment ouverte et elle put distinguer vaguement des formes humaines qui s’agitaient. Elle demeura sans bouger, mais quand elle se sentit brusquement saisie au poignet elle dit calmement, avec un léger frémissement dans la voix :
– Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Un rire brutal fut la réponse.
– Qui nous sommes, ma charmante dame ? s’écria celui qui lui avait saisi le poignet et se trouvait maintenant à moitié hissé dans la voiture, nous sommes ceux qui trimons toute notre vie, sans jamais manger à notre faim, tandis que des gens comme vous voyagent dans de belles voitures et mangent plus qu’ils n’en peuvent. Ce que nous voulons ? Mais simplement le spectacle d’une si charmante dame comme vous, renversée dans la boue comme le sont nos mères et nos femmes, quand il leur arrive de se trouver sur le passage de votre voiture. N’est-ce pas cela, mes amis ?
– Oui-da ! répondirent-ils avec convoitise. Dans la boue, la demoiselle ! Sors-la, Adet ! Laisse-nous voir de quoi elle aura l’air, la figure dans la boue ! Vite, sortons-la !
Mais l’homme qui avait été ainsi apostrophé n’obéit pas immédiatement. Tenant toujours le poignet de la jeune fille, il l’attira contre lui et soudain lui jeta un de ses bras rude et barbouillé de poussière autour de la taille ; soulevant de l’autre son capuchon, il lui maintint son fin visage à hauteur du sien.
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- Oh mon amie, vous n’y pensez pas, morbleu ! Quel est l’audacieux qui a osé vous toucher, hein ?
Lord Antony chercha à intervenir, mais il n’en eut pas le temps, car le jeune vicomte avait déjà fait rapidement quelques pas en avant :
– Monsieur, fit-il en mauvais anglais, après avoir commencé son petit discours par un salut profond, ma mère, la comtesse de Tournay de Basserive, a offensé madame qui, à ce que je vois, est votre femme ; je ne puis vous faire des excuses pour ma mère ; ce qu’elle fait est bien fait à mes yeux. Mais je suis disposé à vous offrir la réparation coutumière entre
hommes d’honneur.
Le jeune homme redressa sa taille élancée autant qu’il le put et il paraissait très énergique, très fier et très enflammé en contemplant les six pieds de somptuosité extravagante que représentait Sir Percy Blakeney.
– Mon Dieu, Sir Andrew, s’écria Marguerite, avec un de ses rires contagieux, regardez ce joli tableau ; le dindon anglais et le coq français.
La ressemblance était parfaite, le dindon anglais regardait du haut de sa grande taille avec effarement le joli petit coq français qui voltigeait autour de lui d’un air menaçant.
– Oh ! monsieur, dit enfin Sir Percy, en dévisageant le jeune Français à travers son lorgnon d’or avec un étonnement non déguisé, où, par le nom
du coucou, avez-vous appris à parler anglais ?
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– Mais Sir Percy t’aimait, Margot ?
– M’aimait ? Oui, Armand, il m’aimait, oui, à un certain moment, ou sans cela je ne l’aurais pas épousé. Je suis persuadée – elle parlait très vite comme si enfin elle était heureuse de se décharger d’un poids qui l’écrasait depuis
plusieurs mois – je suis persuadée que toi-même, comme tous les autres, tu pensais que j’épousais Sir Percy à cause de sa fortune, mais je t’assure, mon ami, qu’il n’en était rien. Il paraissait m’adorer avec une telle intensité de passion, que je me suis laissé toucher. Je n’avais jamais aimé personne, comme tu le sais ; j’avais vingt-quatre ans et j’en concluais qu’aimer n’était pas dans ma nature. Mais toujours il m’avait semblé que
ce devait être délicieux que d’être adorée aveuglément, passionnément, complètement... et le fait même que Percy était lourd et bête était une attraction de plus pour moi, car je pensais qu’il m’en appartiendrait davantage. Un homme intelligent aurait d’autres préoccupations, un homme ambitieux d’autres espoirs... Je croyais qu’un idiot m’adorerait et que là se
bornerait son horizon. J’étais prête à répondre à sa passion, Armand ; je me serais laissé aimer et j’aurais donné en retour une affection sans bornes...
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– Tu serais en tous les cas ma courageuse sœur, tu te souviendrais que ce n’est pas au moment où la France est en péril que ses fils doivent la fuir.
Il parlait encore et sur le visage de sa sœur réapparaissait un sourire doux et juvénile, d’autant plus émotionnant qu’il semblait noyé dans les larmes.
– Oh ! Armand ! Je souhaiterais quelquefois que tu ne possèdes pas tant de vertus sublimes... Quelques vices mignons sont beaucoup moins dangereux et gênants, je t’assure. Mais tu seras prudent ?
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Le moulin rouge conduit le bal
À peu près à la même heure de la soirée, le citoyen Lacaune, procureur syndic de la commune de Choisy, passait par une épreuve beaucoup plus pénible que celle de son subordonné de Manderieu.
Il avait eu deux heures de joie sans mélange lorsque le capitaine Cabel s’était présenté à l’hôtel de ville porteur de nouvelles fantastiques : il avait réussi à capturer cet abominable espion anglais, le Mouron Rouge, et l’avait amené à Choisy ficelé, en croupe de son sergent, blessé et presque mort
après un combat terrible où Cabel et son escorte avaient fait des prodiges de valeur. Le brave procureur faillit en avoir une attaque d’apoplexie.
Il donna l’ordre de porter l’espion ligoté dans son bureau.
On le jeta dans un coin comme un ballot de chiffons et il contempla avec un étonnement extrême cette forme inanimée qui semblait celle d’un misérable ivrogne. Son premier sentiment fut de douter que ce déchet d’humanité fût
l’extraordinaire aventurier dont le nom seul était redouté par la France tout entière
.
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– ... J’ai entendu la lecture du nouveau décret que la Convention vient de voter. Les agents d’exécution du Comité de sûreté générale dont Héron est le chef ont, à dater de maintenant, toute latitude pour effectuer des visites domiciliaires et pleins pouvoirs pour agir contre «les ennemis du bonheur public ». Cette formule n’est-elle pas d’un vague admirable?
Nul n’est à l’abri de leurs soupçons. Qu’un homme dépense trop d’argent ou n’en dépense pas assez, qu’il rie aujourd’hui ou qu’il pleure demain, qu’il prenne le deuil d’un parent guillotiné ou qu’il se réjouisse de l’exécution d’un ennemi, en voilà assez pour le rendre suspect. Il est un mauvais exemple pour le peuple s’il est vêtu avec soin, il en est un autre s’il porte des vêtements sales et déchirés. Les agents de la Sûreté générale apprécieront eux-mêmes par quoi se reconnaît un ennemi du bonheur public et toutes les prisons s’ouvriront à leur ordre pour recevoir ceux qu’il leur plaira d’y envoyer. La loi leur donne en sus le droit d’interroger les prisonniers à part et sans témoins et, toute formalité supprimée, de les envoyer directement au Tribunal. Leur devoir est clair : «rabattre du gibier pour la guillotine». Ils doivent fournir à l’accusateur public des dossiers à dresser, aux tribunaux des victimes à condamner, à la place de la Révolution des spectacles tragiques pour distraire le peuple, et chaque tête en tombant leur rapportera trente-cinq livres. Ah ! si Héron et ses semblables travaillent ferme, ils pourront se faire de jolis revenus. Voilà ce qu’on appelle le progrès, ami Saint-Just.
- Mais c’est l’enfer déchaîné! s’exclama Saint-Just. Les gens de cœur ne s’uniront-ils pas pour renverser un gouvernement capable de telles iniquités et sauver tant de vies innocentes menacées ?
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– Lâche ! lâche, lâche !...
Ces mots retentirent, clairs, stridents, passionnés, dans un crescendo d’ardente indignation.
Le jeune homme, tremblant de rage, s’était dressé d’un bond. Penché au-dessus de la table de jeu, il essaya encore de crier l’insulte à l’homme qui lui faisait face afin que tout le monde l’entendît. Mais les sons refusaient de sortir de sa gorge contractée et, tout en ramassant d’une main frémissante les cartes éparpillées, comme s’il voulait les jeter à la figure de son interlocuteur, il parvint seulement à répéter d’une voix étranglée :
– Lâche !...
Autour d’eux, les parties de pharaon et de lansquenet s’étaient interrompues. Des mouvements divers se produisirent parmi les spectateurs de la scène. Les plus âgés essayèrent de s’interposer, mais les jeunes se contentèrent de rire. Ils savaient qu’à une querelle de ce genre, une seule conclusion était possible et attendaient ce qui allait suivre. Conciliation, arbitrage étaient hors de question. Delatour aurait dû savoir qu’il ne fallait point parler irrespectueusement d’Adèle de Montlhéry devant le jeune vicomte de Marny, dont l’engouement pour cette trop célèbre beauté défrayait depuis des mois les conversations de la cour et de la ville.
Adèle avait, sans contredit, beaucoup de charme ; elle n’avait pas moins d’habileté et d’artifice. Les Marny étaient riches, le petit vicomte très jeune, et le bel oiseau de proie était occupé pour l’instant à plumer ce pigeonneau frais émoulu du colombier ancestral.
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Le silence n’avait duré que quelques instants ; le moment d’après Pierre fut debout, et un cri, semblable à celui d’un boeuf égorgé, sortit de ses
entrailles.
– Au nom de Dieu ! hurla-t-il, cessons ces vaines palabres. N’avons-nous pas assez discuté pour satisfaire nos consciences angoissées ? L’heure a sonné de frapper ces damnés aristocrates, qui ont fait de nous ce que nous
sommes : des ignorants, misérables, écrasés, de pauvres diables vidés de tout sens, juste assez bons pour user nos doigts jusqu’à l’os et nos corps jusqu’à l’épuisement, pour qu’eux puissent se vautrer dans leurs plaisirs et leur luxe.
Frappez ! répéta-t-il, tandis que ses yeux lançaient des flammes et que sa respiration devenait haletante. Frappez ! comme les hommes et les femmes ont frappé ce fameux jour de juillet à Paris. Pour eux, la Bastille représentait la tyrannie – et ils l’ont abattue comme on décapiterait le tyran, et le despote, intimidé et tremblant, a cédé, il a eu peur de la juste fureur du peuple ! Ce qui est arrivé à Paris doit arriver à Nantes ! Le château du duc de Kernogan est notre Bastille ! Attaquons-le ce soir, et si cet arrogant aristocrate se défend, nous raserons sa demeure. Le jour, l’heure, tout nous est propice. Toutes nos dispositions sont prises, les voisins sont prêts. Frappons
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– Percy, dit-elle brusquement, je ne puis plus supporter cette existence d’angoisses continuelles. Pendant le mois qui vient de s’écouler, vous êtes allé deux fois en France. Vous jouez avec votre vie comme si elle n’appartenait qu’à vous seul. Quand donc renoncerez-vous à ces folles aventures et laisserez-vous les gens en péril se tirer d’affaire eux-mêmes ?
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Mais cela allait de soi : le peuple ne gouvernait-il pas la France ? Tout aristocrate était un traître, tous ses ancêtres l’avaient été avant lui : pendant deux cents ans, le peuple avait sué, avait peiné, était mort de faim, pour entretenir une cour débauchée dans une extravagante prodigalité ; et maintenant les descendants de ceux qui avaient aidé à rendre cette cour si brillante avaient à se cacher pour échapper à la mort, à s’enfuir s’ils voulaient éviter la vengeance tardive du peuple.
Oui, ils cherchaient à se cacher, ils cherchaient à s’enfuir ; de là le plaisir ! Chaque après-midi avant la fermeture des portes, lorsque les voitures des maraîchers s’en allaient en processions par les diverses barrières, il y avait quelques fous d’aristos qui tentaient de s’échapper des griffes du Tribunal révolutionnaire. Sous différents déguisements, sous divers prétextes, ils essayaient de se glisser à travers les portes si bien gardées par les soldats-citoyens de la République. Hommes en femmes, femmes en hommes, enfants en haillons : il y en avait de toutes sortes : ci-devant comtes, marquis et même ducs, qui voulaient s’enfuir de France, atteindre l’Angleterre ou quelque autre pays maudit, et là, chercher à exciter l’étranger contre la glorieuse Révolution, ou à lever une armée pour délivrer les malheureux prisonniers du Temple, qui naguère s’appelaient la famille royale de France.
Mais ils étaient presque toujours pincés aux barrières. Le sergent Bibot surtout, à la barrière de Neuilly, avait un flair extraordinaire pour reconnaître un aristo sous le plus parfait déguisement. C’est alors que le jeu commençait. Bibot regardait sa proie comme un chat regarde une souris, il jouait avec elle pendant un bon quart d’heure quelquefois, faisait semblant d’être trompé par l’apparence, par la perruque et les autres arrangements d’acteurs qui cachaient l’identité d’un noble comte ou d’une marquise.
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