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3.83/5 (sur 160 notes)

Nationalité : Tunisie
Né(e) à : Tunis , le 15/12/1920
Mort(e) à : Paris , le 22/05/2020
Biographie :

Albert Memmi, né le 15 décembre 1920 à Tunis, est un écrivain et essayiste franco-tunisien.

Né dans la Tunisie coloniale, issu d'une famille juive de langue maternelle arabe, Albert Memmi est formé par l'école française, d'abord au Lycée Carnot de Tunis puis à l'Université d'Alger, où il étudie la philosophie, et enfin à la Sorbonne. Memmi se trouve au carrefour de trois cultures et construit son œuvre sur la difficulté de trouver un équilibre entre Orient et Occident.

Parallèlement à son œuvre littéraire, il poursuit une carrière d'enseignant au lycée Carnot de Tunis (1953) puis, après s'être replié en France après l'indépendance de la Tunisie, à l'École pratique des hautes études, à HEC et à l'Université de Nanterre (1970).

Bien qu'ayant soutenu le mouvement d'émancipation de la Tunisie, il ne peut trouver sa place dans le nouvel état musulman.
Il publie son premier roman largement autobiographique, La Statue de sel, en 1953 avec une préface d'Albert Camus. Son œuvre la plus connue est un essai théorique préfacé par Jean-Paul Sartre : Portrait du colonisé, précédé du portrait du colonisateur publié en 1957 et qui apparaît, à l'époque, comme un soutien aux mouvements indépendantistes. Cette œuvre montre comment la relation entre colonisateur et colonisé les conditionne l'un et l'autre. Il est aussi connu pour l'Anthologie des littératures maghrébines publiée en 1965 (tome I) et 1969 (tome II).

Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il fait également partie du comité de parrainage de l'association La paix maintenant.
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Source : Le monde
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A l'occasion de la réédition du "Mirliton du ciel" aux éditions Chemins de tr@verse, Albert Memmi revient sur ce livre (son seul recueil de poésie !), sa signification pour lui, et son rapport à sa Tunisie natale.


Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
... Nous existons en fonction des autres. Sans cesse, nous sollicitons leur alliance, ou leur cherchons querelle, souvent pour obtenir le même résultat: un échange et une reconnaissance. Et comme nécessairement ils nous déçoivent, nous tâchons d'en corriger l'image, nous les ré-inventons selon nos besoins. D'où l'extraordinaire mélange d'intuitions exactes et de fantasques rêveries que nous avons les uns de autres. (p.23)
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S'accepter comme colonisateur, ce serait essentiellement [...] s'accepter comme privilégié non légitime, c'est-à-dire comme usurpateur. L'usurpateur, certes, revendique sa place et, au besoin, la défendra par tous les moyens. Mais, il l'admet, il revendique une place usurpée. C'est dire qu'au moment même où il triomphe, il admet que triomphe de lui une image qu'il condamne. Sa victoire de fait ne le comblera jamais : il lui reste à l'inscrire dans les lois et dans la morale. Il lui faudrait pour cela en convaincre les autres, sinon lui-même. Il a besoin, en somme, pour en jouir complètement, de se laver de sa victoire, et des conditions dans lesquelles elle fut obtenue. D'où son acharnement, étonnant chez un vainqueur, sur d'apparentes futilités : il s'efforce de falsifier l'histoire, il faut récrire les textes, il éteindrait des mémoires. N'importe quoi, pour arriver à transformer son usurpation en légitimité.
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Il existe, enfin, d'autres possibilités d'influence et d'échanges entre les peuples que la domination.
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Pendant comme avant la révolte, le colonisé ne cesse de tenir compte de colonisateur, modèle ou antithèse. Il continue à se débattre contre lui. Il était déchiré entre ce qu'il était et ce qu'il s'était voulu, le voilà déchiré entre ce qu'il s'était voulu et ce que, maintenant, il se fait. Mais persiste le douloureux décalage d'avec soi.
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— Je t'ai nourri, habillé, j'ai accepté que tu ailles en classe alors que les fils de tous mes confrères sont au magasin à se durcir les doigts sur le cuir.
Il ne pouvait pas dire qu'il me payait mes études et cela manquait dans son argumentation. Il en était d'autant plus furieux. Mais il réclamait pour le manque à gagner et mes années d'enfance. Et à cela je ne pouvais rien rétorquer et j'en étais exaspéré. Il présentait sa note, c'était tout.
— Je t'ai élevé.
— Oui, découvris-je, mais ton père t'a élevé, tu avais une dette ; j'élèverai mes enfants et je serai quitte aussi.
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- Ils ne nous aiment pas, disait-il, amer.
- Et toi, les aimes-tu ?
- Pourquoi aimerais-je des gens qui me détestent ?
- Il faut bien que quelqu’un commence !
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Cette nuit de Pâque, je restai longtemps tout sommeil enfui, à me demander si je n'étais pas de ceux qui, toute leur vie, seraient condamnés à hésiter au bord de l'abîme.
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Est-il encore temps ? Mon mariage n'a pas été un moment de ma vie, il lui a donné son sens.
La folie de Marie a été de croire que je serais entièrement à elle lorsqu'elle aurait tout arraché de moi, même l'odeur des pierres chaudes et du soleil. Cette femme que j'aime, qui fut le meilleur de moi-même, qui a voulu tout me donner, est devenu le symbole et la source de ma destruction. Je ne suis plus rien qu'un fantôme, mon propre ennemi et le sien. Je l'ai trahie et elle m'a détruit.
Mais, en même temps, je ne peux plus vivre sans elle. Je n'ai plus ni pays, ni parents, ni amis ; et la quitterais-je que je resterais ainsi double, en face de moi-même et juge des miens. Je supporte à peine de vivre avec elle, mais je supporte plus de vivre avec personne.
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Que des faits d’antisémitisme soient souvent des diversions colonialistes, des provocations, c’est vrai, mais que la tentation raciste soit constante chez les Arabes actuels, c’est non moins évident.
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J'entrevoyais bien que chaque pas m'éloignait davantage des valeurs de mon groupe, d'une image de moi-même qu'avec l'âge, l'alourdissement normal de la nature, la lente reprise par le passé, la famille, j'aurais aspiré à retrouver, comme la plupart des hommes se mettent, vers le soir de leur vie, à ressembler à leur père. Mais je me redis aussi, avec orgueil, que Marie, par sa seule présence, m'obligeait à vivre au sommet de moi-même.
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