Migou

Mes souvenirs de livres jeunesse du genre « les livres dont vous êtes le héros » commencent à remonter à loin. Pourtant, ils m’ont laissé une trace indélébile de mes premiers temps de lecteur en herbe. Qu’il était marrant de sauter de page en page pour aller chercher une nouvelle option d’action pour avancer un peu plus loin et se raconter une histoire largement différente – les histoires « donjon » où chaque porte était l’occasion d’un nouveau choix cornélien étaient sûrement celles du meilleur acabit.

Les aventures de Timothy McLean saisissent le même sous-titre « histoires dont vous être le héros » pour en fait opter pour un autre biais qui a déplu le lecteur plus chevronné que j’espère être désormais. Elles débutent avec « Le monstre de la Tamise » pour placer le jeune lecteur (que je ne suis sûrement plus) dans un contexte très holmésien : scènes londoniennes, tentation victorienne et action-réflexion à la chaîne. C’est ce dernier aspect qui pêche, puisque le collectif d’auteurs nous sert des possibilités de choix uniquement autour de l’enchaînement des lieux d’enquête, pas dans les modes de réflexion et trop rarement dans les options d’action, mais bien dans les mouvements géographiques. De fait, nous nous retrouvons avec une multiplication des boucles de narration inutiles de manière intempestive. C’est vraiment dommage car, une nouvelle fois, le contexte et l’ambiance sont particulièrement bien choisis et bien tournés pour être prenant vis-à-vis du jeune lecteur.

un livre dont on est le héros terrible, où les pires fantasmes sur un ordinateur sont vivants : t'aurais vraiment vraiment pas dû allumer l'ordinateur !