Intérieurement je suis bousillée. Je viens de lui mentir pour la énième fois et il reste confiant, tellement amoureux qu’il n’y a vu que du feu. S’il me connaissait aussi bien qu’il le dit, il l’aurait remarqué. Sans doute que la confiance aveugle qu’il a envers moi l’a dupé. Je m’en veux car il sait que je ne le traite pas bien, mais il ignore jusqu’où ça va. En plus d’être bousillée, je cois que je suis peinée.
Cette nuit-là, je n’ai pas réussi à fermer l’œil. X ronfle bruyamment et moi, et bien moi je pleure. Encore. Depuis le message de X j’ai l’impression d’avoir le cœur réduit en miettes, d’être prise au piège dans un labyrinthe. Je cours dans tout les sens pour trouver la sortie, sans jamais y parvenir. Je me blottis contre X pour espérer avoir un peu d’apaisement, mais c’est tout l’effet contraire que j’obtiens.
Tout en l’embrassant, je me rends compte que je deviens accro à ce petit rien, ce soupçon de bonheur. Je ne suis pas sûre de l’aimer, il est trop tôt pour le dire, mais je tiens à lui d’une certaine manière. À chaque moment passé ensemble, je sens qu’une petite partie de moi reprend vie et c’est si enivrant.
Je relève les yeux et les plonge dans les siens. Tout d’un coup, il a l’air fatigué, dénudé de toute joie, dévoré par un sentiment que je n’ose pas imaginer. Mon cœur se brise de le voir si désemparé.
– Nora, je ne sais pas comment c’est possible, je ne sais pas pourquoi ça arrive, mais j’ai besoin de te voir, envie de te parler, de voir ton sourire, sentir ton parfum.