AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Dourvac`h (93)


Il y a l'attraction de la Terre ; la beauté infinie de la mer ; toutes deux viennent à notre rencontre, nous parlent du vide et de la mort.
J'ai peint ces horizons courbes – mille liserés d'or sur les bords de falaise. Parfois une mouette fantomatique vient suivre ce chemin invisible – quelques mètres au-dessus de nos têtes – chemin dont je connais l'existence ; séparant en silence notre vie de notre mort.
Commenter  J’apprécie          452
... sans que je m'y attende, les lèvres de Rose vinrent attendrir ma joue râpeuse.
Quelque chose d'infiniment doux et parfumé... vanillé... inoubliable.
Une pensée fugitive durant laquelle je nous voyais et sentais dans un rendez-vous du bord des vagues : réunis et perdus dans la tombée de la nuit au ciel d'indigo qu'atténuait la frange orangée des vagues lueurs de restaurants...
Commenter  J’apprécie          400
Quelque chose de féminin fleurit dans l’art de peindre.

On laisse venir à soi l’image intérieure… On délaisse un instant nos modèles, nos photographies, nos belles images… On rêve de saisir sans tarder la fluidité d’un poignet, la délicate offrande des phalanges s’approchant d’un visage, des fins contours d’une oreille.
Commenter  J’apprécie          370
J'aimais ta lumière d'enfance.
Ta petite main claire et ronde si près de la mienne, ton silence... Nos longues échappées solitaires sur le lac.
Qu'es-tu devenue, chère G. ?
Etais-tu donc tant malade que cela ? Pourras-tu un jour – par belle et simple amitié – me donner signe de ta vie ?
J'aimais laisser glisser entre mes doigts tes fines mèches blondes ; te souviendras-tu toujours de notre long baiser contre l'arbre au soleil ? Un bouleau dont l'écorce brille pour toujours contre l'ombre émeraude : entre ma bouche et lui, les lèvres d'une jeune fille de dix-huit ans...

["Heiraten (Noces)", Chapitre XIX : « GERTI », éditions Stellamaris (Brest), 2015 — page 102]
Commenter  J’apprécie          313
Sans t'oublier, douce Dominique : ange de patience, Ange de naissance...
(derniers mots du livre)
Commenter  J’apprécie          271
Sorti juste avant la nuit, espérant périr de froid par ici; arrivé devant les Diables, tout essoufflé et suant de ma montée, j'ai voulu partager le regard creux des démons de la roche blanche: j'ai tourné avec eux mes regards vers la Pension, à l'ouest, là où un pâle soleil se couchait derrière la nuit des arbres; je t'ai imaginée, ou plutôt je t'ai vue sur le balcon, silencieuse... J'ai su que cela n'était pas possible: la Pension était invisible, les troncs d'arbres si denses par devant. T'avoir devinée derrière ces sapins sombres m'a donné envie de redescendre...
La mort attendra bien encore un moment.
Commenter  J’apprécie          270
La petite a de la ressource... Du cran et du malheur dont on ne s'encombre pas... Comment fait-elle ? Dis-moi ton secret Julie! Je te soupçonne de ne pas le connaitre ou, si tu en apprenais l'existence, de ne t'y intéresser guère plus que le temps d'une plaisanterie ... Quant à le comprendre ! Nos secrets sont rarement drôles... alors quel intérêt, n'est ce pas? La vie a besoin de ressembler à un fin trait de lèvres, de ceux qui nous ouvrent le ciel étoilé.
Commenter  J’apprécie          274
Julie... Te frôler dans la rue m'est toujours un ravissement. Pourquoi ta tristesse m'émeut-elle tant ? Toi, toujours si enjouée et enfant... Soudain, une peur s'ouvre dans tes yeux. Au signal du bouleversement, un gouffre s'ouvre en moi. Miroirs l'un de l'autre.

p. 79
Commenter  J’apprécie          271
J'aime si fort ma chambre dans la petite maison d'Ottla : de l'espace et du silence. Un silence idéal pour renouer le fil. Le fil de quoi ? Celui de mon existence qui se perdait... La ville et mon existence : ici enfin devenues lointaines... Pourtant, la ville me manque. Certains matins, je reste hébété de silence. L'automne est si bref en Bohême. L'hiver est si long, mais quelle importance ? Je lis beaucoup le soir. Mes manuscrits ne me quittent pas non plus... Je scrute leurs boursouflures. Il m'arrive, heureusement, d'écrire à Max : à n'importe quel moment de la journée, souvent dans la chambre de ma soeur (J'oublie vite les barreaux aux fenêtres ou les murs décrépis). Mais je suis trop irrégulier, même avec Max ! Mes frénésies de correspondance, ma soif de preuves d'amitié... J'évite d'écrire le soir : la lumière si faible fatigue mes yeux. Le jaune du papier finit par vous tourner la tête. Et puis, mission d'économiser les bougies. Au fond, bien peu écrit ici. Trop tranquille ? Laissé des choses insignifiantes s'aligner sur le papier. Stérilité. Ma chambre au nord. Le printemps en train de m'éveiller.

(Chapitre XIII : "CHEVAUX DE ZÜRAU ")
Commenter  J’apprécie          230
" Ô heure merveilleuse, sérénité parfaite, jardin sauvage. Tu tournes le coin de la maison et dans l’allée, la déesse du bonheur se hâte à ta rencontre. "
(Franz K., "Journal", 15 septembre 1917)

Les grands peupliers bruissent à nouveau au-dessus de nous.
Dans l’un de ces coins égarés du grand parc de Prague, une couverture de laine dépliée sous elle, Julie est étendue en robe claire dans l’ombre bleue-verte des arbres.
Ces grands peupliers dans le vent qui vient ; leur long murmure de rivière.

Je dépose un baiser sur le front de l’infante endormie.

[Chapitre XIII : "CHEVAUX DE ZÜRAU", pages 72-73 - éd. Stellamaris, 2015]
Commenter  J’apprécie          2311
Fuir pour fuir.
Impossible.
Viendra l'hiver, je le sais bien.

'' Riegerpark. J'ai fait les cent pas avec J. devant les buissons de jasmin. Menteur et sincère, menteur dans mes soupirs, sincère dans mon attachement pour elle, dans ma confiance, dans le sentiment de sécurité qu'elle me donne. Coeur tourmenté. ''
Franz k., Journal, 30 juin 1919

'' Jeudi. Froid. Promenade avec J. dans le Riegerpark. Tout cela est trop lourd. Je ne suis pas assez préparé. ''
Franz K., Journal 11 décembre 1919

(Chapitre : XVI : Fuir...)
Commenter  J’apprécie          190
J'évite d'écrire le soir : la lumière si faible fatigue mes yeux. Le jaune du papier finit par vous tourner la tête. Et puis, mission d'économiser les bougies. Au fond, bien peu écrit ici. Trop tranquille ? Laissé des choses insignifiantes s'aligner sur le papier. Stérilité. Ma chambre au nord. Le printemps en train de m'éveiller.

p. 72
Commenter  J’apprécie          190
-- Un rêve est un terrier aux multiples entrées. Tiens, comme cette maison ! Notre pension... Les appartements de Fräulein Olga, ses photos en chapeau fleuri des fleurs de montagne... D'elle alors toute jeune fille -- ne les as-tu pas regardées sur sa cheminée ? Toutes ces histoires à nous raconter... Mes feuilles que tu m'as demandé de lire, le soir à notre table de salle à manger... Sans parler de nos rêves : les miens que je veux écrire en gardant la chambre -- quand tu me surprends, que je me fatigue des leçons d'hébreu. Et nous voici maintenant au balcon, à parler de nos rêves...
(...) -- Je cherche la fleur du temps, le pays où l'on ne meurt jamais. p 47
Commenter  J’apprécie          187
Peut-être un jour, dans le noir, je lui reparlerai de Richard Matheson... de l'araignée et du chat de L'homme qui rétrécit... du type qui se fabrique tout un passé de rêves dans Le jeune homme, la mort et le temps... ou du dernier humain cerné de vampires de Je suis une Légende... mais
j'oublierai pour elle La Maison des Damnés !

Mais pourquoi pas? Les filles adorent avoir peur...
Sauf Chris. Elle n'aime pas.

(... Chère Chris, pas encore mûre pour Matheson!)
Commenter  J’apprécie          174
Ma passion des bateaux de pêche : à cause des couleurs, peut-être ?

Des chalutiers pleins d'ouvriers qui s'affairent tels des adorateurs de la Mer autour de leurs rouleaux de filet ;
la petite cabine du patron de pêche s'éclaire de l'intérieur (j'ai placé cette ampoule minuscule, au beau verre teinté de rouge, juste au-dessus de l'homme de barre à barbe noire ; j'ai caché fils et pile plate derrière les deux cloisons de balsa au fond... et le domino qui précède l'interrupteur).

Mes préférés? Ce Tad Leon, immatriculé l'hiver dernier au Guilvinec (échelle au 1/20e, énorme!)... puis ma Marie-Morgane, toujours en cale sèche près des bassins-sud du grand port de Douarnenez (mon travail de cet été...).
Commenter  J’apprécie          178
— Tu devrais lire "Ric Hochet" !
— Qu'est-ce que c'est ?

Incroyable...
... à croire qu'elle ne lit jamais de bandes dessinées...

— Tu en es restée à "Lili" ou quoi ?
— Ben oui... pis les "Alice"... mais t'as remarqué ? J'ai plus mes huit ans... et ça fait un moment qu' ma mère me prête ses "Harlequin" !

Aïe-aïe-aïe-aïe-aïe... Cauchemar total ! Pourquoi les filles tombent-elles dans des pièges-à-souris pareils ? Même pas lu un "Bob Morane" de sa vie... pas besoin de s'informer non plus sur les "Jules Verne" et "Stevenson"... Quant à "Matheson"...

— Bon... et "L'homme qui rétrécit", ça t' dit quêqu' chose, au moins ?
— A moi ? Rien... (yeux rieurs)... Est-ce que tout rétrécit pareil en lui ?
— Très drôle...

[DOURVAC'H, "L'été et les ombres", chapitre 5 : "Ric, Nadine & Bourdon, Hugo, Stevenson & Matheson" [éd. La Compagnie des Fées (Foix), 2009 ; réédition Mon Petit Editeur (Paris), 2014 — page 43]
Commenter  J’apprécie          170
De moins en moins de goût pour ce qui vous charge la tête. Moi je voudrais voir du pays, m'engager comme marin, comme ce peintre breton qui a vu Tahiti...
J'hésite et je sais bien : Capitaine de quinze ans, ça ne marche pas !
Parents et livres ne montrent jamais le même chemin... Les uns ont toujours une corvée, un brevet à vous contraindre à finir... avant de vous laisser vaquer et vous perdre à vos aventures...
Commenter  J’apprécie          163
C'était tout près de la Gamsgasse, à deux pas du palais Kinsky.
Je regardais les grands arbres s'agiter dans le vent.
Je me souviens encore t'avoir fait éviter un amas de crottin dans la rue.
— Fais attention, petite !
Tu m'as tiré la langue...
C'était un joli monticule, d'une couleur franche et fraîche. Je t'ai dit :
— Trouvons-en plutôt un autre, celui-là ne m'inspire pas...
Nous en avons trouvé un autre : les boulettes en étaient sèches, on devinait l'herbe sèche en ossature secrète à l'intérieur. Une sorte d'anatomie cachée. Avec autour, la texture d'une sorte de sable.
Tels la Pythie, nous restions penchés dessus : face au livre ouvert de la digestion équine. Spectacle étrange dans la rue pavée, encore ombreuse à cette heure...
Julie s'est moquée de moi :
— Tu aimes aussi ce parfum-là ?
— Encore plus que tu ne crois...
Au-dessus de nous, les arbres se penchaient sur nos âmes.

[Chapitre XIII : "CHEVAUX DE ZÜRAU ", page 67 - éd. Stellamaris, 2015]
Commenter  J’apprécie          150
Je ne sais pas parler du bonheur.
N'est-il pas temps que j'apprenne ?
Un pas, puis deux dans la lumière...
Comme un enfant apprend à marcher.

[Chapitre II : "JULIE W.", page 12 - éd. Stellamaris, 2015]
Commenter  J’apprécie          150
On ne dit jamais adieu à ce qui reste d'enfance.

Chris : il n'y avait plus de Chris ...
Chris ne s'était pas enfuie : elle était morte ici.

Graziella était revenue au pays : neuve [...]

[DOURVAC'H, "L'été et les ombres", chapitre 10 : "Sirène" [éd. La Compagnie des Fées, 2009] : réédition Mon Petit Editeur, 2014 -- page 93]
Commenter  J’apprécie          150



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dourvac`h (47)Voir plus

Quiz Voir plus

roller girl du 31

Comment s’appelle l’héroïne ?

Lili
Jeanne
Crevette
Astrid

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Roller Girl de Victoria JamiesonCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..