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4.5/5 (sur 4 notes)

Né(e) à : Chiraz , 1572
Mort(e) à : Bassora , le 1635-36 ou40-41
Biographie :

Mollâ Sadrâ Shîrâzî est un philosophe iranien, d'obédience chiite duodécimaine. Élève notamment de Mir Damad, il met au point son grand ouvrage, les Asfar, puis enseigne la philosophie à la madrasa de Chiraz. C'est là que se développe l’« école de Chiraz », continuatrice de l’« école d'Ispahan ».

L'œuvre de Sadrâ est une synthèse monumentale de toutes les sources et traditions grecques, iraniennes et islamiques. Partant de la tradition aristotélicienne, des philosophes (falasifa) (Farabi, Avicenne), il intègre la « Sagesse orientale » de Sohrawardi et la gnose d'Ibn Arabi dans sa propre philosophie qu'il nomme Hikmat al-Muti'aliyyah.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Mais, tout philosophe le sait, ce qu'il y a au fond de la thèse qui refuse à l'être en tant qu'étant d'exister, c'est que l'exister est un mode d'être propre, celui-là même qui constitue la présence de l'homme à son monde (son Dasein, son être à ce monde). L'essence de son être à ce monde, de sa Présence, consiste justement dans son ex-sistence, mais une sistence qui surgit non pas ex alio, mais d'un néant et d'un abîme de silence. Plus cette présence ex-siste, plus cette ex-sistence est présente, plus authentiquement elle existe pour la fin qui est son non-être originel. L'être de cette ex-sistence n'est que de l'être pour finir, de l'être-pour-la-mort. C'est ici, je crois, qu'éclate le contraste des mots et des visions que les mots sont chargés de traduire. Car nous venons de voir que, chez Mollâ Sadrâ aussi, plus il y a existence, plus il y a présence. Cela veut dire, il l'explique lui-même, que le Ciel astronomique, par exemple, n'est pas présent pour la Terre (la masse tellurique) ; rien de ce qui appartient au monde du phénomène (à la matière, à l'étendue, au volume corporel, à la distance spatiale) ne peut être présent à quelque chose d'autre. Un être n'est présent à soi-même, n'est présent à un autre, et un autre ne lui est présent, bref, il n'y a présence d'un être à soi-même et à un autre que dans la mesure où cet être se sépare (tajrîd) des conditions de ce monde soumis à l'étendue, au volume, à la distance, à la durée. Mais plus il s'en sépare, plus il se sépare de ce qui conditionne l'absence, l'occultation (ghaybat), la mort ; plus, par conséquent, il se libère des conditions de l'être qui est destiné à finir, de l'être-pour-la-mort. Pour Mollâ Sadrâ et tous les Ishraqîyûn, plus intense est le degré de Présence, plus intense est l'acte d'exister ; et dès lors aussi, plus cet exister est exister (c'est-à-dire être) pour au-delà de la mort, car aussi plus un être comble aussi son retard (ta'akhkhor) sur la Présente totale.
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Mollâ Sadr ad-Dîn Muhammad Ibn Ibrahim al-Shirazi
«J’ai trouvé, dans les profondeurs de l’océan de la sagesse, des coquilles de nacre emplies de science, des bijoux précieux comme autant de points de compréhension et d’entendement et des perles lumineuses qui en reflètent toutes les exactitudes… J’en suis demeuré fasciné. Les passant au crible de mon intellect, je les ai décortiqués, séparant l’amande de sa coque. Et j’ai composé une œuvre qui contient et englobe tout ce que j’avais trouvé dans les ouvrages des Anciens. »
C’est dans la célèbre introduction de son œuvre majeure Asfâr (Les Quatre voyages de l’esprit, dont seule existe une traduction anglaise partielle) que Mollâ Sadrâ Shirâzi, ce métaphysicien iranien des XVIe-XVIIe siècles, illustre ainsi ses pérégrinations philosophiques et ses découvertes mystiques.
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Les attributs de Dieu – exalté soit-il – sont son Essence même. Il n’en va donc pas comme le professent les ash’arites, disciples d’Abû’l-Hasan al-Ash’arî, affirmant que les attributs divins constituent une pluralité réelle en acte d’exister. Cette doctrine aurait en effet pour conséquence la pluralité des Principes éternels. Il n’en va pas non plus comme le professent les mo’tazilites < les disciples de Wâsil ibn ‘Atâ >, suivis par quelques penseurs plus récents, experts en dialectique et en analyse conceptuelle, lesquels, tout en refusant à l’Essence divine les choses signifiées par les attributs et qualifications, reconnaissent cependant la positivité de leurs effets, et font de l’Essence divine elle-même le substitut des attributs, comme le fait, par exemple, Jalâloddîn Dawwânî, à propos de l’origine et source de l’être. Non, la chose est telle que la comprennent les hommes d’une science éprouvée [al-râsikbûn fî’l-‘ilm, cf. Qorân 3 :5 et 4 :160], à savoir que c’est l’existence de Dieu, son acte d’exister dans lequel consistent sa réalité et son essence même, c’est cette existence elle-même qui est le sujet auquel sont attribués les attributs de perfection, et qui est la forme épiphanique (mazhar) de ses attributs de Beauté et de ses attributs de Rigueur.

Ainsi les attributs divins, nonobstant leur pluralité et leur multiplication quant à leurs concepts, existent tous d’une seule et même existence, sans qu’il s’ensuive [pour l’Essence elle-même] multiplicité et passivité, réceptivité et activité. C’est pourquoi de même que, selon nous, l’existence [l’acte d’exister] de l’être contingent est existante par essence, tandis que la quiddité, elle, est existante par accidens et consécutivement, précisément par l’acte d’exister de cette existence, parce que c’est cette existence qui est le sujet dont la quiddité est l’attribut, de même en est-il concernant le fait que les attributs de Dieu soient existants [leur mawjûdîya] par l’existence même de son Essence sacro-sainte, avec cette réserve que l’Être ou Existence Nécessaire n’a pas de quiddité [autre que sa nécessité même d’exister]. (pp. 145-146)
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Prologue :
1. Nous rendons gloire à Dieu et nous invoquons le secours de sa force par laquelle il a constitué le Malakût de la Terre et du Ciel, le secours du Verbe par lequel il a produit la seconde création et la première création ; qu'il soit en aide à l'effort pour éduquer les facultés susceptibles d'atteindre graduellement à la perfection, rendre aptes à la conjonction avec l'Intelligence agente les intellects réceptacles des réalités suprasensibles et des états mystiques, expulser par les lumières de spreuves démonstratives les démons des conjectures qui égarent, refouler dans l'abîme des égarés et le "séjour des superbes" (16 : 31) les ennemis de la théosophie et de la certitude personnelle.
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Sache que les voies qui mènent à Dieu sont multiples, parce qu’Il possède des excellences et des aspects innombrables. « Chacun [de vous] a une direction [une plage du ciel] vers laquelle il s’oriente » (2:143). Cependant, certaines de ces voies ont plus de lumière ; elles sont d’une vertu supérieure, elles sont plus rigoureuses et ont des preuves plus fortes. La voie la plus sûre, celle d’une vertu supérieure à toutes les voies menant à Son Essence, Ses attributs et à Ses opérations, c’est celle où, dans l’argumentation, le moyen terme n’est autre que Dieu lui-même, car dans ce cas, la voie conduisant à l’objet cherché n’est autre que l’objet cherché lui-même. Aussi bien Dieu est-il la preuve pour toutes choses. Cette voie fut celle de tous les prophètes et de tous les Parfaits (Siddîqûn). « Dis-leur : ceci est ma voie ; j’appelle à Dieu. Moi et celui qui me suit, nous nous guidons sur une vue intérieure » (12:108) et « Cela même est dans les anciens livres, les livres d’Abraham et de Moïse » (87:18-19). Ceux-là sont donc ceux qui recherchent le témoignage de Dieu sur lui-même. « Dieu atteste qu’il n’est pas de Dieu hormis Lui » (3:16). Ensuite ils recherchent le témoignage d l’Essence divine sur les attributs divins, ensuite, l’un après l’autre, le témoignage de Ses attributs sur Ses opérations et Ses efficiences. (p. 160)
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L'antériorité de l'existence sur la quiddité n'est pas la même que l'antériorité de la cause sur le causé, ni la même que l'antériorité du réceptacle sur la chose reçue, mais elle est comme l'antériorité de ce qui est par essence à l'égard de ce qui est par accident ; comme l'antériorité de ce qui est au sens vrai, à l'égard de ce qui est au sens figuré. (pp. 108-109)
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