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3.68/5 (sur 51 notes)

Nationalité : Pays-Bas
Né(e) à : Amsterdam , le 02/03/1820
Mort(e) à : Ingelheim am Rhein , le 19/02/1887
Biographie :

Eduard Douwes Dekker, dit Multatuli (du latin multa tuli : « J'ai beaucoup souffert ») est un poète et romancier anarchiste néerlandais.

Né dans une famille protestante, son père est capitaine de bateau. Il fait ses études à l'école latine (gymnasium). Très tôt il écrit des poèmes. Il quitte le gymnasium sans diplôme et embarque sur le navire sur lequel son père navigue vers Batavia (actuelle Jakarta), aux Indes néerlandaises (actuelle Indonésie), alors colonie des Pays-Bas. Sur place, il apprécie d'être loin du milieu petit-bourgeois d'Amsterdam. A cause de ses dettes de jeux, il sollicite un poste hors de Java et Madoera (Madura).

Contrôleur de la région troublée de Natal, Sumatra, il reçoit une sévère réprimande du gouverneur de la côte ouest de Sumatra, pour la pénurie qui s'y déclenche. Se sentant lésée lorsqu'il est suspendu, il écrit une pièce de théâtre vengeresse.

Sa responsabilité dans cette pénurie est débattu; Il semble que la pénurie existait déjà avant son arrivée. Il n'en reste pas moins vrai que ses qualités d'administrateur laissaient à désirer, qu'il était têtu et très susceptible aux critiques.

Renvoyé à Java, il se marie et aura deux enfants. Sa femme souffre de ses infidélités. En 1848, il est nommé aux Célèbes (îles Moluques) où il s'entend avec le gouverneur.

De retour à Java en 1855, il est nommé à Lebak. Confronté à de graves abus de pouvoir par les chefs indonésiens, il soupçonne le chef Karta Nata Negara d'avoir empoisonné son prédécesseur, avec la complicité du gouvernement des Indes néerlandaises qui préfère fermer les yeux. Il démissionne en 1856, indigné par le sort réservé aux indigènes.

De retour en Europe, il erre sans emploi. Tout au long de sa vie, il contractera des dettes de jeux. En 1859, il remet le manuscrit de "Max Havelaar" à son frère qui le fait parvenir à Jacob van Lennep qui en reconnaît immédiatement l'importance et la qualité. Ce roman presque autobiographique est le premier à dénoncer un système économique injuste.

Le manuscrit est publié en 1860, après modifications par l'éditeur et privant Eduard Douwes Dekker de ses droits d'auteur. Dans la seconde édition (1875), l'auteur ajoute des "Notes et éclaircissements" où il parle à la première personne. Douwes Dekker a également écrit des œuvres satiriques ("Lettres d'amours"), pamphlets, paraboles, polémiques, et le roman "Walter Pieterse".

En 1877, il émigre en Allemagne.
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La vie de E. Douwes Dekker en diaporama de photos, cartes et dessins. Le commentaire est en langue néerlandaise.


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 Multatuli
Qui n’est jamais tombé n’a pas une juste idée de l’effort à faire pour se tenir debout.
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 Multatuli
Les illusions perdues sont des vérités trouvées.
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 Multatuli
Les illusions perdues sont des vérités trouvées.
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 Multatuli
Les illusions perdues sont des vérités trouvées.
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Le contrôleur Verbrugge pénétra dans le bureau de Havelaar. Celui-ci demanda d'un ton cassant :
- De quoi est mort M. Slotering ?
- Je l'ignore.
- A-t-il été empoisonné ?
- Je ne sais pas, mais...
- Soyez clair, Verbrugge !
- Mais il cherchait à réprimer les abus, comme vous, monsieur Havelaar, et... et...
- Eh bien ? Continuez !
- Je suis persuadé qu'il... aurait été empoisonné s'il était resté ici plus longtemps.
- Écrivez ce que vous venez de dire !
[...]
- Autre chose. Est-il vrai, ou non, que la population de Lebak est pressurée et exploitée ?
Verbrugge ne répondit pas.
- Répondez, Verbrugge !
- Je n'ose pas.
- Écrivez-le, que vous n'osez pas !
[...]
- Bon ! Encore un mot : vous n'osez pas répondre à ma dernière question, mais vous m'avez dit récemment, quand nous parlions d'empoisonnement, que que vous étiez le seul soutien de vos deux sœurs qui vivent à Batavia, n'est-ce pas ? Devrais-je y voir l'origine de vos craintes, la raison de ce que j'ai toujours appelé votre goût des " demi-mesures " ?
- Oui !
- Notez-le.
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Oui, je serai lu !

Quand j’aurai atteint ce but, je serai satisfait. Car je ne me suis pas soucié de bien écrire… j’ai seulement voulu écrire de manière à être entendu. Et de même qu’un homme qui crie « au voleur ! » s’inquiète peu du style de son discours improvisé au public, de même je suis tout à fait indifférent au jugement que l’on portera sur la façon dont j’ai crié, moi aussi, « au voleur ! ».

« Un livre fait de bric et de broc… sans progression…recherche de l’effet… style déplorable… inexpérience de l’auteur…aucun talent… aucune méthode... »

Soit, soit… j’en conviens ! MAIS… LE JAVANAIS EST OPPRIMÉ !

Car l’ESPRIT de mon ouvrage, lui, est irréfutable.
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Il était une fois un homme qui taillait des pierres dans le rocher. Son labeur était très dur, et il peinait beaucoup, mais son salaire était maigre et il n'était pas satisfait. Il soupirait parce que son labeur était dur. Et il s'écriait : "Ah, si seulement j'étais riche pour pouvoir reposer sur un baleh-baleh au klambu de soie rouge."
Or voici qu'un ange descendit du ciel, qui lui dit : "Qu'il vous advienne ce que vous avez dit."
Aussitôt dit, aussitôt fait : il était riche. Et il reposait sur un baleh-baleh, et son klambu était en soie rouge.

Or le roi du pays vint à passer, des cavaliers précédant sa voiture. Et derrière la voiture il y avait d'autres cavaliers, et l'on tenait le payong d'or au-dessus de la tête du roi. Et lorsque l'homme riche vit cela, il fut chagriné qu'on ne tînt pas de payong d'or au-dessus de sa tête. Il n'était pas satisfait. Il soupirait, et s'écriait : "Je voudrais être roi."
Et voici qu'un ange descendit du ciel, qui lui dit : "Qu'il vous advienne ce que vous avez dit."
Aussitôt dit, aussitôt fait : il était roi. Et devant sa voiture galopaient de nombreux cavaliers, et d'autres venaient derrière sa voiture, et au-dessus de sa tête on tenait le payong d'or.

Et le soleil brillait de ses rayons brûlants et roussissait la terre, et le brin d'herbe se desséchait. Et le roi se plaignait que le soleil lui brûlait le visage, et était plus puissant que lui. Et il n'était pas satisfait. Il soupirait, et s'écriait : "Je voudrais être le soleil."
Et voici qu'un ange descendit du ciel, qui lui dit : "Qu'il vous advienne ce que vous avez dit."
Aussitôt dit, aussitôt fait : il était le soleil. Et il envoyait ses rayons vers le haut et vers le bas, vers la droite et vers la gauche, et de toutes parts. Et il roussissait le brin d'herbe à la surface de la terre, et le visage des princes qui y vivaient.

Et un nuage s'interposa entre la terre et lui, et il repoussa les rayons du soleil. Et il fut courroucé de voir qu'on résistait à sa puissance, et se plaignit que ce nuage était plus puissant que lui. Et il n'était pas satisfait. Il voulait être le nuage, qui était si puissant.
Et voici qu'un ange descendit du ciel, qui lui dit : "Qu'il vous advienne ce que vous avez dit."
Et il devint nuage et se plaça entre le soleil et la terre et arrêta les rayons, en sorte que l'herbe verdit. Et le nuage pleuvait à grosses gouttes à la surface de la terre, et faisait s'enfler les rivières et des banjirs emportaient les troupeaux.
Et il dévastait les campagne par la masse de ses eaux.

Et il tomba sur un rocher, qui ne céda pas. Et il cascadait en larges torrents, mais le rocher ne cédait pas. Et il fut courroucé parce que le rocher ne voulait pas céder, et parce que la puissance de ses torrents était vaine. Et il n'était pas satisfait. Il s'écria : "Ce rocher a reçu une puissance supérieure à la mienne. Je voudrais être ce rocher."
Et voici qu'un ange descendit du ciel, qui lui dit :"Qu'il vous advienne comme vous avez dit."
Et il devint rocher, et il ne bougeait pas quand le soleil brillait, ni quand il pleuvait.

Or voici qu'arriva un homme avec une pique, et un ciseau pointu, et un lourd marteau, qui taillait des pierres dans le rocher. Et le rocher dit : "Qu'est-ce donc, cet homme est plus puissant que moi, et il taille des pierres dans mon sein ?" Et il n'était pas satisfait. Il s'écria : "Je suis plus faible que celui-là. Je voudrais être cet homme."
Et voici qu'un ange descendit du ciel, qui lui dit : "Qu'il vous advienne ce que vous avez dit."

Et il fut tailleur de pierre.
Et il taillait des pierres dans le rocher, au prix d'un dur labeur, et il peinait beaucoup pour un maigre salaire, et il était satisfait
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Je sais et je puis prouver qu’il y a eu beaucoup d’Adindas et beaucoup de Saïdjahs, et que ce qui est fiction à l’échelle du particulier devient vérité dans l’ordre du général. J’ai déjà dit que je pourrais citer les noms de personnes qui, comme les parents de Saïdjah et d’Adinda, furent chassées de leur pays par l’oppression. Je n’ai pas l’intention de donner ici une déposition comme je le ferais dans un tribunal ayant à connaître la façon dont l’autorité des Pays-Bas s’exerce aux Indes ; ces dépositions n’auraient d’ailleurs force probante que pour ceux qui auraient la patience de les lire avec attention et intérêt, ce que je ne saurais attendre d’un public soucieux avant tout de délassement dans ses lectures. C’est pourquoi, au lieu de produire une sèche litanie de noms de personnes et de lieux, assortis de dates, au lieu de donner une copie de la liste des vols et extorsions que j’ai sous les yeux, au lieu de cela, dis-je, j’ai tenté de dépeindre ce qui peut se passer dans le cœur des pauvres gens que l’on dépouille des moyens de leur subsistance, ou pour mieux dire, je me suis contenté de le laisser deviner, craignant de me tromper trop lourdement en dessinant les contours d’émotions que je n’ai jamais ressenties.
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Je demande maintenant au lecteur de poursuivre la lecture des chapitres suivants, je promets quelque chose de plus solide par la suite, moi, Batavus Droogstoppel, courtier en café: Last & Co., Lauriergracht, No. 37. »
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Rien ne donne plus d'autorité au vendeur que la découverte que l'acheteur est à court de ses biens.
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