L’entrée dans le Zen est la saisie de notre nature essentielle. Il est absolument impossible, cependant, d’arriver à une compréhension claire de notre nature essentielle par une quelconque méthode intellectuelle ou philosophique. Cela ne s’accomplit que par l’expérience de la réalisation-propre à travers le zazen. Et les koans utilisés dans le Zen ne peuvent être appréhendés que quand on les regarde du point de vue essentiel. Aussi pour la personne dont l’oeil éveillé ne s’est pas ouvert, les koans Zen semblent impraticables, illogiques, et contre le sens commun. Une fois que cet oeil s’est ouvert, cependant, tous les koans expriment des questions naturelles et relatent les réalités les plus évidentes.
Les koans particuliers du Porte sans Porte sont célèbres chacun en eux-mêmes et ils sont immédiatement compréhensibles pour une personne qui a eu un véritable éveil. Je pense que de telles personnes seront capables de lire ce livre avec un grand intérêt. Cependant pour ceux à qui il manque cette expérience, le koan semblera probablement du charabia. Néanmoins, même une personne sans expérience Zen qui le lira avec patience pourra sentir monter le désir de voir le monde du Zen avec ses propres yeux. Une telle demande est grandement bienvenue ; en effet, une fonction importante de ces teisho est de promouvoir cette envie pressante.
Que la réalisation Zen d’un professeur ne soit pas claire et que cette personne utilise sa propre expérience incomplète comme base pour constater la réalisation d’un autre, et le résultat sera la confirmation d’une expérience incomplète comme étant kensho. Nous avons ici un exemple de l’aveugle qui guide l’aveugle.