Ce catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition qui s’était tenue au Petit Palais en 2009, rendant ainsi un vibrant hommage à un artiste si singulier, peintre, poète et graveur, resté longtemps méconnu puis souvent qualifié depuis de « génie visionnaire » tant il se laissa guider dans son œuvre par une imagination intense, loin des dogmes, au point de paraître subversif, voire dément. Habité par un grand élan de fraternité, s’indignant contre les oppressions et la misère sociale, il avait embrassé les causes révolutionnaires, en France et en Amérique, et combattu la tyrannie de la raison et d’une industrialisation dont il pressentait déjà les méfaits. Inspiré par le gothique autant que par les grands artistes de la renaissance - ses nus robustes rappellent ceux de Michel Ange et il adorait les fresques de Raphaël -, la Grèce d’Hésiode et d’Homère, la Bible et les grandes œuvres littéraires qu’il illustra à côté des siennes, surtout « le paradis perdu » de Milton et la « divine comédie » de Dante, il sut se créer une sorte de mythologie personnelle, parfois déroutante, empreinte de mysticisme et de sensualité, mais aussi de souffrance et d’inquiétude. Il montra de l’homme la beauté, une douceur parfois angélique, les illuminations, de même que les tourments et le mal qui le ronge. Des démons sortent des fournaises au milieu d’animaux bizarres tandis qu’apparaissent, ici et là, de belles figures s’élançant dans le ciel.
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Ce livre a été publié à l’occasion de l’exposition qui s’est tenue en 2008 au Musée de la Vie Romantique, laquelle rassemblait un ensemble exceptionnel et très composite de dessins et d’aquarelles de l’époque de Goethe. Il y eut alors un tel engouement pour le dessin, un tel foisonnement d’œuvres et d’artistes, qui plus est dans une période de profonds bouleversements politiques et esthétiques, qu’il est difficile d’en donner une définition très exacte. Le Sturm und Drang insista beaucoup sur le sentiment, la liberté de l’artiste et du poète face aux conventions,sur un retour à l’imagination et à la nature. Le paysage prit alors une dimension nouvelle avec un goût accru pour le pittoresque, le déchainement dans la nature de forces primitives, suscitant autant l’admiration que l’effroi. Ainsi un chevalier affrontant l’orage ou une simple silhouette se détachant d’une imposante masse rocheuse, sur laquelle roulent les eaux d’une cascade, étaient-ils devenus des thèmes récurrents. En sorte qu’il est possible d'évoquer un paysage romantique. Les Alpes offraient alors, aux premiers touristes et aux infatigables randonneurs qu’étaient parfois les artistes de l’époque, ses panoramas grandioses. A côté cependant de la campagne Romaine, baignée par une douce lumière méridionale, telle une Arcadie mythique peuplée de ses bergers. Mais contrairement à la renaissance, ce n’est plus vers l’antiquité que les regards se tournaient mais, dans le contexte de nationalisme intense et de religiosité qui accompagna l’occupation Napoléonienne et les guerres de libération, vers un moyen âge germanique, avec son atmosphère parfois quelque peu étrange de contes et de légendes, imitant dans les œuvres modernes la manière des Maîtres anciens tels que Dürer. Pour conclure un très beau livre avec pour chaque feuille des descriptions minutieuses et agréables à lire.
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Ce n’est qu’à la toute fin de ma lecture de ce beau livre que j’ai enfin compris son titre : "Ingres, ombres permanentes". Edité en 2008 pour accompagner l’exposition du musée Ingres de Montauban, composée d’études et de dessins préparatoires pour des œuvres telles que "Le martyre de Saint Symphorien", "Le bain turc" ou encore "L’Âge d’or", ce livre met en avant, à travers les très pertinents commentaires de l’écrivain Catherine Lépront, la faculté qu’avait Ingres de travailler de mémoire. Il eut à faire à de très nombreux modèles, bien sûr, mais il a pu, au fil du temps et de sa grande expérience, composer à partir de ses souvenirs des corps extravagants et démesurés, ces fameuses ombres permanentes.
L’intérêt de ce livre réside dans ce qu’il révèle des travaux préparatoires de l’artiste. On y voit les tentatives, les recherches, les transformations et les habitudes d’un peintre amoureux des corps. La succession des planches de croquis de nus, tant masculins que féminins, montre l’extrême maîtrise du grand peintre. L’émotion éprouvée devant ces dessins provient de la sensualité qui s’en dégage, mais aussi de l’émerveillement devant la beauté du trait et des compositions proposées par Ingres, toujours inattendues, incohérentes, impossibles.
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Quel plaisir de découvrir ces nombreux dessins d'Ingres dans ce livre! Cependant le problème est là, mon seul plaisir vient de la vue des dessins. je n'ai pas du tout aimé le reste. Le texte est difficilement lisible et compréhensive. L'auteur saute d'une idée à l'autre ou d'une idée à une histoire dont on ne comprend pas d'où elle vient et comment elle se déroule. En outre, Il y a un problème de localisation des œuvres par rapport au texte qui ne sont jamais à côté de leur référence. Bref, je n'ai pas du tout apprécié. L'ensemble manquait de cohérence.
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Comme je n'ai pas pu aller voir l'expo, mon mari m'a oofert le catalogue pour mon anniversaire.
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