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Critiques de Musée du Luxembourg - Paris (5)
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Filippo et Filippino Lippi

Il est difficile de traduire l'émotion éprouvée devant les oeuvres de Filippo Lippi.

Ce maître du Quattrocento, qui influença Botticelli, sait mieux que quiconque donner vie aux personnages qu'il représente. Chacun a sa propre personnalité, bien individuée, une fraîcheur, non dénuée de sérieux, une présence qui génère une vraie rencontre avec le spectateur.

Entre 1452 et 1465, Filippo Lippi travailla à la décoration du choeur de l'église Santo Stefano à Prato, petite ville proche de Florence. Il n'était pas seul, il était accompagné de son assistant, Fra Diamante, et d'un atelier assez nombreux. Les deux murs du choeurs furent ornés de scènes de la vie de Saint Étienne, patron de l'église, et de Saint Jean Baptiste.

Elles sont parmi les fresques les plus réussies du Quattrocento.

L'exposition qui se tint au Palais du Luxembourg en 2009 ne pouvait évidemment les donner à voir. Mais elle exposait des oeuvres de Filippo, de son fils Filippino, et d'autres artistes actifs à Prato aux 15e et 16e siècles.

Car Filippo, tout moine carmélitain qu'il était, avait eu un fils d'une nonne, Lucrezia, fils qu'il instruisit dans la peinture (Lucrezia pour sa part servait de modèle aux madones peintes par Filippo!). Cet homme connaissait la vie et ses vicissitudes. On peut lire à ce sujet le beau livre de Sophie Chauveau, La passion Lippi.

Outre les notices des oeuvres exposées, le catalogue contient plusieurs articles de spécialistes italiens, traduits en français, sur plusieurs aspects de l'art des Lippi et de l'art à Prato. Ils contiennent des choses passionnantes sur le fonctionnement de l'atelier de Lippi, l'histoire des fresques de Prato notamment. Mais ils accordent trop de place à mon goût à des oeuvres vraiment mineures réalisées à Prato, à la fin du 15e et au 16e siècles. J'aurais préféré plus d'analyse sur la place de ces fresques par rapports aux autres oeuvres de Lippi et notamment les incroyables fresques de l'abside de la cathédrale de Spolète, en Ombrie. Un petit goût de trop peu donc quand on est passionné par l'oeuvre de Lippi.
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Botticelli - De Laurent le Magnifique à Savon..

Lors d'une de mes premières visites au Louvre, je me souviens d'avoir été frappé par les deux fresques peintes par Botticelli pour la villa Lemmi: "Vénus et les Trois Grâces offrant des présents à une jeune fille" et "Un jeune homme présenté par Vénus ? aux sept Arts libéraux". Si je ne me trompe, elles étaient exposées dans le corridor qui s'ouvre en haut à droite du grand escalier de la Victoire de Samothrace (la seconde ne serait plus visible aujourd'hui?). Ce fut mon premier déclic en direction de l'art du Quattrocento. Depuis lors, Botticelli n'a pas cessé de me charmer. Il concentre pour moi plusieurs caractères paradoxaux: une fraîcheur un peu grave, presque mélancolique; une présence sensuelle, charnelle, mais pas anatomique; une clarté nimbée de mystère.

Plus on approche de ce peintre qui représente par excellence le Quattrocento florentin, plus on perçoit la complexité et les incertitudes qui entourent son oeuvre. Le catalogue de l'exposition qui s'est tenue au Musée du Luxembourg en 2003 est excellent pour explorer diverses facettes de cette oeuvre complexe, dans ces dimensions médiévales et Renaissance, locales et internationales, sacrées et mythologiques. Les articles sont écrits par des spécialistes français, anglais ou italiens mais traduits en français. Ils nous permettent de découvrir la manière de Botticelli, à l'opposé du sfumato de Léonard; son sens particulier de la perspective; sa façon de traiter les figures féminines, sensuelle jusque dans la figures de Madones; sa passion pour Dante; son rapport au pouvoir des Médicis; l'influence supposée de Savonarole sur la deuxième partie de sa carrière. Et j'en passe, bien sûr. Bien plus qu'un catalogue présentant de rapides notices des oeuvres exposées, ce livre est une passionnante porte d'entrée sur l'ouvre de Botticelli et le Quattrocento florentin.
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René Lalique : Inventeur du bijou moderne

Délicieux hors-série de Gallimard, ce petit livre ludique (il se déploie à l'horizontale et à la verticale) nous fait pénétrer l'univers symboliste, art nouveau, japonisant, des bijoux créés par le magicien Lalique à la fin du 19ème siècle.

Dans chacun d'eux, "l'art total" si cher aux créateurs et artistes de l'époque (Gallé-Horta-Vandevelde...) trouve une expression inattendue en cette fin et début de siècles remuants.

Accueillis avec étonnement, ces bijoux se frayèrent un chemin chez quelques dames "modernes" et auprès des comédiennes telle Sarah Bernhardt pour qui Lalique créa quelques merveilles (notamment pour la pièce Théodora).

Le collectionneur et amateur d'art Calouste Sarkis Gulbenkian acheta nombre de bijoux "extravagants" et contribua à la renommée de l'artiste.

Tous les thèmes chers à l'art nouveau se retrouvent : la figure féminine (libellule, charmeuse, virginale, chevelure ondoyante...), la flore et la faune idéalisée et mouvante, influence des estampes japonaises, etc...

René Lalique sera considéré comme l'inventeur du bijou moderne. Il s'engagera ensuite dans l'aventure verrière : bijou, lampes, vases, flacons de parfum (notamment pour le parfumeur François Coty) et tant de beautés qui honorent la "verrerie décorative" où il donnera libre cours à tous les thèmes qui font encore sa renommée.

Un régal pour les yeux et l'esprit assoiffé de beautés : couleurs, symbolisme, pierres dont l'éblouissante opale aux reflets irisés.



Pour les amateurs, signalons le Musée Lalique : www.musee-lalique.com

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René Lalique : Inventeur du bijou moderne

Qui aime les bijoux, qui les aime hors de l’ordinaire, qui apprécie le travail des artistes ne pourra qu’apprécier le livre-objet fait de planches qui se déplient qu’a consacré à René Lalique une spécialiste des arts décoratifs, Yvonne Brunhammer, laquelle a publié nombre de titres sur le sujet et organisé des expositions partout dans le monde.



Il y a longtemps que je connais ce créateur sans connaître l’étendue de son œuvre. C’est donc avec grand bonheur que j’ai découvert des objets décoratifs ainsi que des broches et diadèmes destinés au théâtre et à la vie publique créés par celui à qui on doit la célèbre bouteille de L’Air du temps de Nina Ricci. Des objets et des bijoux étonnants, proches de la sculpture, souvent issus de la mythologie et mettant en vedette des animaux plus souvent qu’autrement.



Parmi les admirateurs de René Lalique, on trouve entre autres le célèbre collectionneur Calouste Gulbenkian, lequel a acquis au fil des ans en plus de quelques objets nombre de bijoux tous plus somptueux les uns que les autres, et la non moins célèbre Sarah Bernhardt qui a porté ces bijoux à la ville comme sur scène, révélant ainsi au monde entier l’audace et le génie de son créateur, mis à l’honneur de bien belle façon dans ce petit livre publié chez Gallimard.



Pour résumer : un livre qui fait rêver!
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Cranach et son temps

[Exposition – Paris – 9 février - 23 mai 2011– Musée du Luxembourg] – "Cranach et son temps " [sous la direction scientifique de] Guido Messling, commissaire de l'exposition – Réunion des musées nationaux / Skira-Flammarion, 2011 (ISBN 978-2-0812-5360-5) – Relié, format 33x24cm, 272p.



Cette exposition et ce catalogue étaient repris de l'exposition (et de son catalogue) "De wereld van Lucas Cranach – L"univers de Lucas Cranach" organisée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles du 20 octobre 2010 au 23 janvier 2011



L'ouvrage se divise en trois grandes parties :



- une chronologie suivie de sept articles de spécialistes portant sur des aspects particuliers de l’œuvre de Cranach (pp. 10-93) ; chacun des articles comprend des reproductions des œuvres évoquées et se termine par une bibliographie



- le catalogue des œuvres exposées à Paris (pp. 95-259), introduit par seize pages de planches, puis divisé en cinq sous-parties chronologiques et thématiques ;

chaque sous-partie commence par un exposé incluant de nombreuses comparaisons entre les œuvres de Cranach et celles de ses contemporains (Dürer, Holbein, Metsys, peintres italiens etc) ; toutes ces œuvres font l'objet d'une notice muséographique détaillée et sont rappelées par une reproduction en vignette de façon à montrer les analogies et emprunts ;

les œuvres de Cranach comprises dans l'exposition sont ensuite luxueusement reproduites en pleine page à la fin de chacune de ces cinq sous-parties, avec une numérotation propre.



- la dernière partie (pp. 260-270) réunit une interview de Guido Messling, commissaire de l'exposition, suivie d'une bibliographie abondante, et enfin d'une brève notice biographique de chacun des auteurs ayant participé à l'élaboration de ce catalogue.



Ce fut une très belle exposition, et ce catalogue est très beau. Ceci étant, c'est un catalogue conçu, réalisé et écrit par des spécialistes, muséologues et historiens de l'art : les notices et explications – très complètes et fouillées – portent surtout sur l'historique du tableau en question, sa diffusion, éventuellement son commanditaire.



Il manque une véritable interprétation "philosophico-esthétique" qui illuminerait les trois aspects principaux (à mes yeux) de l’œuvre de Cranach :

- son apport majeur (avec Dürer et Holbein) à la culture et l'art spécifiquement germaniques,

- son apport fort original dans le domaine du nu féminin,

- et enfin son adhésion à la réforme luthérienne, basée sur sa quasi cohabitation à Wittenberg avec Martin Luther et son épouse Catharina von Bora, ce qui ne l'empêcha nullement de continuer à honorer des commandes pour des prélats papistes. Les auteurs de ce catalogue se sont bien gardés de s'aventurer dans ces considérations générales.



Les amateurs pourront approfondir ces thématiques en se rendant sur le site Web (en allemand)

"Wege-zu-Cranach"

qui comprend d'ailleurs de nombreuses contributions de Guido Messling.

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