Sur les traces des maîtres de la sculpture ivoirienne. Musée du quai Branly.
Chez les "Bamana" d'Afrique de l'Ouest, les sociétés d'initiation se chargent de l'apprentissage des hommes tout au long de leur vie. Parmi elles figure le jo, une société fondée sur les rites de passage, qui structure et maintient l'ordre au sein de la communauté.
Les figurines jonyeleni -littéralement "belles jeunes femmes du jo"- y sont associées.
Elles reproduisent un archétype de l'idéal féminin et sont sorties et données à voir lors des manifestations rituelles.
Au contact les unes des autres, civilisations et sociétés s'interpénètrent, s'influencent et donnent naissance à des créations métisses. Ces créations ont une identité propre, quelle que soit leur origine.
Le brassage des êtres, des manières de vivre, de croire et de penser nous entraîne dans un mouvement incessant que les technologies contemporaines ne font qu'accélérer.
Les mondes qui nous entourent se croisent, se heurtent et se mélangent jour après jour sous nos yeux. Dorénavant le lointain et l'inconnu habitent parmi nous.
Les métissages dressent autour de nous des ensembles à la fois chaotiques et séduisants. Dans un désordre de mots, de couleurs et de sons, les musiques du monde, les modes, les langues et les images se mêlent et nous assaillent sans que nous ne sachions plus en identifier les origines ni en comprendre les parcours.
Comment se fabrique un objet métis ? Ce ne sont jamais les cultures qui se rencontrent mais des artistes qui puisent chacun dans des traditions et des arts d'origines radicalement différentes de quoi nourrir leurs créations.
Apprendre à regarder des objets métis conduit ainsi à remettre en cause nos façons d'envisager le monde, et peut-être à mieux saisir les contours et les enjeux de celui qui, jour après jour, nous investit de toutes parts.
La musique est, par excellence, le creuset des métissages.
Même si notre regard a changé, il est encore difficile de se défaire de l'authenticité comme valeur.