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Critiques de Mythic (98)
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Johanna, tome 3 : Au malheur des dames

On a beau avoir un corps de vingt ans, si le cerveau ne suit pas…

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Ce tome est le troisième d’une série de quatre albums, indépendante de toute autre. Il fait suite à Johanna, tome 2 : Dans la peau d'une femme (2001) qu’il faut avoir lu avant. Sa première édition date de 2002. Il a été réalisé par François Walthéry, avec l’aide de Bruno di Sano, et un scénario de Mythic (Jean-Claude Smit-le-Bénédicte). Il compte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série se compose de quatre albums : Une femme dans la peau (2000) par Walthéry, Georges van Linthout et Fritax, Dans la peau d’une femme (2001), Au malheur des dames (2002), Johanna la dame des sables (2005), ces trois derniers ayant été réalisés par Walthéry, di Sano et Mythic. Ces quatre albums ont fait l’objet d’une intégrale intitulée Au bonheur des dames (2023).



De nuit, Johanna conduit sa BMW décapotable à vive allure dans la campagne française et arrive au village de Curon. Elle sonne à la porte de la clinique vétérinaire, et elle parvient à réveiller le propriétaire. Celui-ci ouvre le volet de sa chambre en faisant remarquer que ça se voit que c’est fermé. Johanna insiste et montre Satan et ses blessures. Le vétérinaire s’offusque : il s’agit de blessures par balle, il faut prévenir la police. Johanna le convainc que la police a d’autres affaires pus importantes comme priorité. Le vétérinaire soigne Satan et elle lui demande de le garder, tout en précisant qu’elle ne dispose pas d’argent, ouvrant son corsage pour montrer qu’elle ne cache rien. Sous le charme, le vétérinaire accepte de garder le chien en l’échange d’une rétribution en nature quand elle viendra le rechercher. Dans la grande demeure des Goldstein, Rebecca en nuisette fait sa toilette, mais elle éprouve soudain la sensation d’être transportée sur le front russe en hiver pendant la seconde guerre mondiale, ce qui la laisse grelottante de froid sur le carrelage. Son fiancé appelle depuis la chambre : elle prend sur elle et le rejoint dans le lit où il l’attend impatient de débuter leurs ébats.



Résignée, Rebecca s’apprête à faire son devoir conjugal, mais le téléphone sonne et c’est pour elle. Ingrid, l’assistante du professeur Brandt, la met au courant des derniers événements : le sort de la famille de Blaigny, la fuite d’Isabelle de Blaigny. Rebecca la remercie, puis elle appelle Martine pour qu’elle se serve de ses connexions afin que la police se mette à la recherche de de la fuyarde qu’elles font accuser du meurtre de la famille. Johanna s’est présentée à un palace et a demandé une chambre, acceptée sans question car elle possède une belle voiture et une tenue présentable. Le matin, Nancy, une femme de chambre, lui apporte son petit déjeuner, et Johanna en profite pour l’attirer dans son lit. Après le départ de Nancy, Johanna se douche et s’habille puis descend à la réception où elle jette un coup d’œil aux gros titres et découvre qu’elle est recherchée. Elle constate la présence de la police dans le hall, et elle parvient à se cacher et à leur échapper, avec l’aide de Nancy qui lui propose de se mettre à l’abri dans son appartement. À la fin de sa journée de travail, Nancy rentre chez elle, retrouve Johanna et elles font l’amour. Puis Antoine Aubert raconte toute son histoire à son hôte. De leur côté, Gurd et Gert interrogent d’autres femmes de ménage de l’hôtel : ils comprennent que Johanna doit se trouver avec Nancy. Dans une somptueuse demeure au Havre, un docteur rend visite à monsieur Giraud : ce dernier trouve que sa fille se comporte de bien étrange manière, parlant en allemand, une langue qu’elle n’a jamais apprise.



À l’identique du tome deux, ce tome trois commence par résoudre le suspense du tome précédent : Johanna, enfin Antoine Aubert, ou plutôt Isabelle de Blaigny (enfin, c’est compliqué), vient d’échapper aux deux tueurs Gurd & Gert, et s’enfuit dans une voiture. En deux pages, la situation est résolue. Suivent trois pages consacrées au général, enfin à Rebecca Goldstein (bon, c’est compliqué), avec un résumé de la situation du tome précédent en trois cases. L’intrigue conserve ce rythme rapide tout du long du tome, avec une bonne quantité de péripéties : une première course-poursuite entre Johanna et la police, une évolution inattendue dans la situation des cerveaux nazis transplantés, une enquête de journaliste, une enquête menée par deux tueurs à gages, un complot pour déstabiliser le gouvernement, des expériences sur des êtres humains (non consentants), une agression canine, un changement de tenue dans les toilettes d’un aéroport, une opération commando dans un vieux château, et un spectacle de danse érotique, etc. À sa grande surprise, le lecteur assiste à la résolution d’une intrigue majeure de la série. Le tome se termine avec la promesse d’une nouvelle aventure pour Johanna (enfin bon, l’héroïne, ou plutôt non le héros…), mais pas sur une scène qui donne la sensation d’un chapitre incomplet comme pour les tomes précédents.



Mythic confirme son investissement dans la série, et sa volonté de raconter une vraie histoire conséquente, plutôt que d’aligner des séquences amenant au dénuement du personnage principal. Son récit s’inscrit toujours dans le registre de la série B, ou peut-être Z par moments du fait de la présence de nazis sur le retour et d’un savant fou effectuant des transplantations de conscience d’un corps à un autre. Mais non, finalement plutôt série B parce que ces tenants d’un ordre fasciste finissent par être rattrapés par une facette de leur condition qui n’est pas forcément celle que le lecteur avait anticipé. En quarante-six pages, le scénariste a à cœur tout du long de divertir le lecteur, que ce soit avec les nombreuses péripéties, avec l’absence de temps mort, et même avec une évolution du personnage principal, en cohérence avec la genèse particulière de sa situation et avec son comportement plutôt libéré des deux tomes précédents. Antoine Aubert n’avait pas réagi à son nouveau corps comme le lecteur aurait pu le présupposer : il se montre une femme peu farouche et prenant plaisir aux ébats sexuels, sans pour autant que cela ne remette en cause sa personnalité. Il s’est habitué à son corps d’un sexe différent sans effort, une adaptation à un genre différent, comme si ça allait de soi. Le lecteur se retrouve tout aussi surpris par le comportement de la plupart des autres transplantés, soit comme si le corps n’est finalement qu’un instrument comme un autre, soit comme si la chimie de leurs hormones leur rendait évidente leur nouvelle sexualité, un parti pris provocateur ou un modèle de tolérance ?



Les caractéristiques de la narration graphique restent à l’identique, à commencer par la représentation des femmes : des poupées à la forte poitrine, aux fesses rebondies et à la taille mince. Treize pages comportent une forme de nudité féminine, soit la poitrine, soit les fesses, ou les deux, mais jamais le sexe. De même, le sexe des hommes n’est pas représenté de manière frontale ou même en ombre. Le ton de la narration se positionne dans un registre amusé, semblant indiquer qu’il convient ne pas prendre ces aventures au sérieux. En planche deux, Johanna découvre un de ses seins au profit du vétérinaire, pour l’aguicher, et elle lui promet une récompense charnelle pour plus tard, les auteurs ne laissant planer aucun doute sur le fait qu’elle ne reviendra jamais. S’ensuivent une scène saphique et une scène de douche finalement bien chaste pour un rapport entièrement consenti où le plaisir guide les deux femmes. À nouveau, il ne s’agit pas d’une scène à caractère pornographique, plutôt d’un érotisme très gentil, le registre graphique faisant penser à une bande dessinée tout public, indépendamment de ce qui est représenté. En outre, le récit comporte quatre rapports sexuels : le premier en quatre cases sur une page qui en compte dix, le deuxième en deux cases sur une page qui en compte également dix, le troisième en deux sur une page de neuf, et le dernier se déroule entre deux pages. La nudité relève de la titillation, tout en mettant en scène des femmes libre de leur sexualité, éventuellement se jouant des hommes.



Comme dans les tomes précédents, les artistes réalisent des planches soignées, regorgeant de détails, avec un soin impressionnant apportés aux décors, aux tenues vestimentaires, et aux prises de vue. À nouveau, le lecteur constate que l’ambition des auteurs dépassent largement les apparitions de jeunes femmes dévêtues intercalées entre des scènes prétextes et bâclées. Dès la première case, de la largeur de la page, le lecteur voit la BMW avancer sur une route de campagne, avec le faisceau des phares, les arbres au bord de la route, les petits murets de part et d’autre de la route, les réverbères éclairant la rue à partir de l’entrée du village, un groupe de maisons, le clocher de l’église qui dépasse, et la silhouette de Johanna en train de conduire la décapotable, tout ça dans une seule case. L’attention du lecteur se reporte sur des éléments divers, des scènes étonnantes et sur des détails copieux : la concupiscence du vétérinaire totalement sous le charme, les soldats avançant dans la neige, une cabine téléphonique, un vase avec une délicate décoration, des colombes en train de de roucouler, les fourneaux d’un cuisinier, une luxueuse demeure avec ses deux tourelles, des affaires entassées au sommet d’une armoire, des fleurs dans un pot en étain, des plantes vertes de part et d’autre d’un canapé, une troupe de scouts marchant en groupe pour pénétrer dans l’aéroport, une vue en élévation d’un quartier du Caire, les tenues de scène des danseuses, la lampe d’Aladin (une contrefaçon pour touriste), etc. L’ensemble de ces accessoires très divers produit un effet d’accumulation d’une grande richesse, une narration visuelle généreuse qui ne se prend pas au sérieux.



Cette série avait débuté sous des auspices de prétexte avec un scénario peu consistant, une forme de divertissement amusant permettant à l’artiste de dénuder son héroïne (enfin héros, enfin pas exactement). Le scénariste Mythic avait apporté une intrigue plus fournie, tout autant dépourvue de prétention. Ce troisième tome poursuit dans cette veine : une honnête série B, avec une solide narration visuelle enjouée, et quelques passages dénudés. En filigrane, les auteurs s’amusent avec cet homme dans un corps de femme, sans être graveleux, mais plutôt insidieusement provocateur. Amusant.
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Johanna, tome 2 : Dans la peau d'une femme

Voici la preuve vivante que la femme est bien l’avenir de l’homme.

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Ce tome est le deuxième d’une série de quatre albums, indépendante de toute autre. Il fait suite à Johanna, tome 1 : Une femme dans la peau (2000) qu’il faut avoir lu avant. Sa première édition date de 2001. Il a été réalisé par François Walthéry, avec l’aide de Bruno di Sano, et un scénario de Mythic (Jean-Claude Smit-le-Bénédicte). Il compte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série se compose de quatre albums : Une femme dans la peau (2000) par Walthéry, Georges van Linthout et Fritax, Dans la peau d’une femme (2001), Au malheur des dames (2002), Johanna la dame des sables (2005), ces trois derniers ayant été réalisés par Walthéry, di Sano et Mythic. Ces quatre albums ont fait l’objet d’une intégrale intitulée Au bonheur des dames (2023).



Un mois a passé depuis que Antoine Aubert s’est retrouvé dans le corps d’Isabelle de Blaigny et qu’il se fait appeler Johanna. Il ou elle se prélasse dans un transat au bord d’une piscine d’une grande demeure. Il enlève son chapeau de paille et va piquer une tête dans l’eau accueillante. De l’autre côté de la haie de séparation, le voisin est justement en train de la tailler avec un sécateur et une belle vue sur son affriolante voisine peu vêtue. Sa femme lui fait remarquer que cela fait trois fois qu’il taille cette haie depuis lundi alors que le jardinier s’en était chargé la semaine dernière. Le voisin de l’autre côté monte sur une courte échelle pour s’occuper de son arbre et bénéficier d’une vue imprenable sur la piscine. Son épouse lui fait remarquer que le fait de grimper toutes les cinq minutes dans cet arbre n’accélèrera en rien le mûrissement des prunes. Elle lui enjoint de laisser la nature suivre son cours. Johanna s’est rafraîchie et elle regagne le salon en se séchant, tout en pensant qu’il ne doit pas lui rester loin de trois mille euros de ses quatre premières séances photos : de quoi profiter encore de ce petit coin de paradis. Elle consulte le calendrier : mercredi 15, c’est le jour où sort le numéro de Top Nude Magazine dont elle doit faire la couverture.



Johanna s’habille, monte dans son coupé sport et file au village. Elle se rend chez le marchand de journaux et achète le dernier numéro de Top Nude Magazine : elle n’y figure pas, ni en couverture, ni à l’intérieur. Elle rentre dans la villa et téléphone au rédacteur-en-chef : deux mecs pas très rigolos lui ont racheté les photographies de Johanna. Elle appelle les trois autres éditeurs, tout en se déshabillant, toujours épiée par les deux voisins, les deux premiers lui racontent la même histoire, le troisième ne répond pas, et pour cause ses locaux sont en train de brûler dans un incendie criminel. Johanna reprend sa séance de bronzage sur son transat. Deux hommes, Curd et Gert l’attaquent par derrière, la neutralisent, l’emmaillotent dans sa serviette de bain et la mettent dans le coffre de leur voiture. Ils partent sur les chapeaux de roue, et traversent le village. Une passante entend des bruits d’appel à l’aide dans le coffre et interpelle le conducteur. Celui-ci descend, ouvre le coffre, prononce quelques paroles et le referme. Il provoque l’appel à l’aide suivant qui se termine par S’il vous plaît. La passante est satisfaite par cette preuve de politesse. Ils repartent.



Le premier tome se terminait abruptement après une séance photo qui permettait à Johanna de se faire des centaines d’euros en liquide, et par la mention : Pour Antoine Aubert, une nouvelle vie commençait ; avec elle, de nouveaux horizons, de nouvelles sensations. Le lecteur avait pu en sortir avec un goût de trop peu : une histoire rondement menée aboutissant à un homme, Antoine Aubert, dans le corps d’une jeune femme magnifique, Isabelle de Blaigny, et voilà. Sans oublier un savant fou pour faire bonne mesure. Il entame le deuxième tome et constate qu’il s’agit de la suite directe du premier, un véritable chapitre deux, qui s’arrête lui aussi abruptement en plein milieu de l’action, pour se poursuivre sans nul doute le tome suivant. En revanche, côté densité de l’intrigue, le nouveau scénariste Mythic, qui succède à Fritax, réalise quelque chose de beaucoup plus consistant. Il résume le premier tome en quatre planches, quatorze à dix-sept, en y intégrant autant d’informations supplémentaires. Du premier tome, il reprend la petite phrase sur l’origine du professeur Markus : Pendant la guerre, il aurait bien connu le docteur Mengele. Isabelle / Antoine croise donc le chemin de vieux nazis sur le retour, très vieux même car la seconde guerre mondiale s’est achevée plus de cinquante-cinq ans auparavant à la date de parution de cette BD. Ces vieillards ont financé les recherches du professeur Markus avec l’espoir de la découverte pour allonger leur espérance de vie, pourquoi pas en changeant de corps, fusse-t-il celui d’une jeune femme.



Ce deuxième tome reprend également la recette du premier en termes de nudité, car il serait impropre d’utiliser le terme d’érotisme. Walthéry & Di Sano représentent des femmes nues : Isabelle se baignant dans la piscine avec un monokini très réduit, se déshabillant dans son salon, la soubrette Laurette nue dans le bain, une douzaine de jeunes femmes se baignant nues dans une rivière, puis se réveillant en culotte après avoir été opérées, ou encore dormant nues. De cette nudité, les artistes représentent la poitrine et les fesses, jamais le pubis, encore moins le vagin. Des relations sexuelles sont représentées à deux reprises : Isabelle se faisant caresser ou frotter au bain dans la même baignoire le temps de deux cases, une jeune femme à quatre pattes sur le lit se faisant déchirer sa robe par son mari qui admire son postérieur, les deux occurrences dans des plans éloignés d’un mètre et demi. La narration visuelle reste dans un registre de titillation assez gentil pour des relations consenties, sans représenter la nudité masculine. Il en découle une sensation de femmes à l’aise avec leur corps, tous parfaits soit dit en passant avec d’amples poitrines, des fesses rebondies et une taille assez mince, insensibles à l’incapacité des hommes à contenir leur concupiscence, encore moins à la maîtriser.



Toujours aussi surpris, le lecteur constate à nouveau l’implication épatante des dessinateurs pour représenter avec minutie les décors. Le rendu apparaît tout public, faussement simple, alors que le niveau de détails épate. Tout commence avec cette vue en plongée oblique sur la villa : la grille d’entrée, la voiture garée devant le bâtiment, la haie, les bosquets, la pelouse bien tondue, le patio, la piscine, les deux cheminées, les fenêtres, la baie vitrée, toutes les tuiles du toit, les vasistas, la gouttière, l’antenne satellite. En faisant le tour de cette case de la largeur de la page, le lecteur se rend compte qu’il voit aussi le jardin du voisin de droite avec sa table de jardin, sa propre piscine, monté sur une échelle pour s’occuper de son arbre fruitier. Dans la partie inférieure de la case, se trouve le voisin de gauche occupé à tailler sa haie, et le lecteur constate qu’il y a sa tondeuse à gazon un peu plus loin sur la pelouse. Tout cela dans une seule case ! Dans les différents lieux, l’attention au détail impressionne : les présentoirs permettant aux livres d’être à la verticale dans la vitrine du libraire, le sous-main sur le bureau de Marie-Ange, le triangle de signalisation accroché à l’intérieur du couvercle du coffre de la voiture de Curt & Gerd, le portail en fer forgé de la demeure des De Blaigny, les cadres sur les murs à l’intérieur de ladite demeure, le vase avec les fleurs sur la table de jardin, les coussins dans les fauteuils, les différents modèles de lampe de chevet en fonction de la décoration de la chambre concernée, les perles du lustre en cristal, la soixantaine d’invités à une réception dans une seule case tous différents, tous avec une tenue différente, etc.



Dans les différentes séquences, le lecteur retrouve tout ce qui fait le charme de séries comme Natacha ou Rubina. Les seconds rôles apparaissent à la fois familiers, diversifiés et sympathiques, même s’ils ne sont présents que le temps d’une case comme ces joueurs de cartes à la terrasse d’un café, le temps d’une page comme les propriétaires de l’appartement que louait Antoine ou les mères de Stumpf & Trap, ou apparaissant régulièrement comme Curd & Gert qui semblent être jumeaux. Les séquences de dialogue bénéficient d’un véritable plan de prise de vues qui montre les gestes et les actions des interlocuteurs, ainsi que le lieu dans lequel ils se trouvent ou ils évoluent. Les scènes d’action sont narrées de manière rapides et efficaces avec un bon degré de plausibilité : l’enlèvement d’Isabelle de Blaigny qui se retrouve dans le coffre d’une voiture, le gazage du groupe d’une douzaine de jeunes femmes, l’autocar qui traverse le parapet d’un pont et le déploiement des services de secours, ou encore la fuite en voiture d’Antoine Aubert. Cela génère une lecture agréable, roborative et divertissante, dont les atours fleurent bon la nostalgie de l’enfance.



L’intrigue emmène le lecteur dans un film de série Z avec vieux nazis à la limite de l’impotence et le secret de l’immortalité à leur portée. À l’instar d’Antoine Aubert dans le tome un, ces hommes âgés ne se révèlent pas être de vieux impuissants libidineux car ils ne montrent aucun signe de vouloir explorer leur corps de femme, ni la sexualité qui va avec. Dans le même temps, cette transposition d’hommes en femmes s’avère par moment transgressive, et les auteurs savent relever cette saveur avec une pointe d’humour bien dosé. Impossible de ne pas sourire en voyant Isabelle de Blaigny reluquer le haut des cuisses de sa sœur qui porte une jupe très courte, même si c’est Antoine qui les regarde. Le lecteur mâle compatira bien volontiers avec le professeur Brandt qui a accepté que ses assistants déshabillent Isabelle inconsciente à l’issue de la fin de l’expérience, pour leur octroyer une petite récréation visuelle, même si c’est abus de faiblesse inadmissible dans la vraie vie. Le sourire gagne en vigueur en voyant ces vieux nazis dans des corps de belles jeunes femmes accomplir leur devoir conjugal avec entrain pour les besoins de la cause : y prendraient-ils plaisir ? Ou se soumettraient-ils au schéma social qu’ils ont connu devenant une épouse soumise à son mari ? Quoi qu’il en soit, la situation est cocasse.



Deuxième tome de la série, l’équivalent d’un deuxième chapitre dans une histoire qui en compte plus, mais aussi un tome plus copieux en termes d’intrigue. Une série Z divertissante qui ne se prend pas au sérieux, une narration visuelle enjouée et gentiment coquine, tout en étant très détaillée grâce à l’investissement impressionnant des artistes. Une lecture très sympathique et très agréable.
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Histoires de zombies

Dans la même collection d'anthologies que "Histoires de... Démons et merveilles" dont j'ai fait la chronique ici il y a quelques semaines, nous sommes tout de même ici un cran au dessus avec les zombies.

Ce recueil compte pas moins de 16 nouvelles diverses et variées avec plein de bonnes surprises, seules deux ou trois nouvelles ne m'ont pas accrochées mais pour le reste c'est tout bon, je précise que certaines histoires ne sont pas dénuées d'humour, d'amour, de suspense ou encore de stress.



Pour les thèmes on passe par le jeu vidéo en ligne qui se transforme en apocalypse réelle ; un homme n'aimant pas trop les enfants se retrouvant à aider et aimer une petite fille traumatisée ; Nous sommes à un moment donné dans la peau d'un zombie (j'adore) ; il y a aussi du plus classique dans la veine de The walking dead (sans non plus en être une copie) ; une histoire de Père Noël ou encore une momie Égyptienne semant la panique dans un camp d'archéologues. Mention spéciale pour une des nouvelles qui se déroule en Amazonie avec une légende autour d'une tribue terrassant des exploitants de bois, impressionnant !



J'ai beaucoup apprécié ma lecture et l'ai fait dérouler lentement (une nouvelle ou deux par jour) pour ne pas tomber dans l'indigestion (sans jeux de mots).

En tous cas l'originalité est au rendez-vous et les fans de marcheurs et autres rôdeurs, monstres ou mordants auraient tort de se priver de cette lecture bien sympathique.



Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Jess Long, tome 14 : La cible bicéphale

♫ Tchou! Tchou! ♫ Le p'tit train ♪ Ouacadoua! Le malin ♫ Tire, tire ses wagons ♪ En sifflant une chanson ♪ (*)



Maintenant que je vous ai bien pourri la journée avec cette ritournelle d’enfance, je vais passer aux choses plus sérieuses, c’est-à-dire à deux types de la mafia qui vont passer des chaussures plombées à un homme qui a roulé le chef, avant de le plonger dans le fleuve.



Tout le monde sait que tout corps lesté et plongé dans l’eau, ne remonte pas à la surface. Ou alors, fort tard et en mauvais état. Pas de chance pour ces clowns, leur proie saute à l’eau et ils font croire à leur boss que le contrat est rempli…



Peu après, un témoin protégé est tiré comme un lapin, par les hommes de la mafia, fauchant en même temps les policiers qui assuraient sa sécurité.



Son témoignage au tribunal est compromis et c’est alors que Jess Long a une idée brillante : déguiser un autre homme, lui donner l’identité d’un noyé retrouvé dans le canal, le grimer comme lui et faire croire à la mafia que le FBI va trimbaler le témoin clé avec une autre identité.



Oh, attendez un peu, là ! L’identité d’un noyé repêché dans le canal ? Bon sang, mais c’est bien sûr, c’est le gars à qui on voulait offrir des semelles de plomb et qui a tout de même fini par mourir, mais pas des mains de ceux qui voulaient sa peau.



Le subterfuge marche du tonnerre de Dieu puisque le parrain de la mafia pense que son comptable est toujours vivant, ordonne à ses hommes d’aller finir le boulot et commence à flipper.



Mon bémol pour cette enquête, c’est qu’il y a trop de protagonistes dans cette histoire : les méchants qui courent derrière celui qu’ils pensent être leur ancien comptable, des autres méchants qui ne connaissent pas les premiers et qui, eux, pensent courir derrière le témoin clé, une femme blonde (on saura ensuite qui elle est vraiment) et un autre tireur qui semble appartenir à la famille des mafieux cherchant à refroidir le témoin clé.



Il faut rester concentré sur l’histoire, ne pas en perdre le fil entre tous ces méchants qui circulent dans l’hôpital et ensuite dans le train, le "California Zephyr", ce train mythique qui relie Chicago à la baie de San Francisco via Omaha, Denver et Salt Lake City.



Ce ne sera pas "Le crime de l’Orient Express", mais celui du "California Zephyr", avec des tas de cadavres et d’assassins. Il est dangereux de le prendre.



Peu de temps morts, de l’action et du suspense, voilà le programme de ce tome 14. Au moins, dans les Jess Long, tout se termine bien et les méchants sont arrêtés et punis. Ça fait du bien au moral.



La seconde partie va se dérouler en partie en avion, Jess Long enquêtant avec la sœur d’un pilote de prototype disparu.



C’est aussi un peu confus, mais ça se résout assez vite, tout étant bien qui finit bien. Pas la meilleure enquête, pas le mystère de l’année, ça se laisse lire, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.



Parfois, on ne demande rien de plus...



(*) "Tchou Tchou Le Petit Train" par Dorothée.

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Halloween Blues, tome 1 : Prémonitions

Roman graphique américain, du temps où le pétrole était encore appelé l'or noir .

Plusieurs histoires se confondent et se rejoignent pour mettre à jour une arnaque d'expropriation.

De gros terriens sans scrupules, une femme dotée du don de prémonition et un flic anciennement jugé pour le meurtre de sa femme , voilà les personnages principaux de cette enquête qui après bien des détours trouvera une fin façon " happy end" bien connue des années 50.

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Rubine, tome 3 : Le second témoin

rubine a de beaux yeux qui ne servent pas qu'à séduire.

car si rubine est très femme,elle est aussi très flic.

et si elle garde toujours un

oeil sur la balance de sa

salle de bain.l,autre est fixé sur celle de la justice.
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Halloween Blues, tome 2 : Je vous écris de Ge..

De nouveau, nous retrouvons notre policier suspendu le temps de le disculper du meurtre de sa femme devenue fantôme et qui le suit comme son ombre; de nouveau une disparition vieille de dix ans va l’occuper le jour d’halloween .

Entre enquête, manipulations et révélations et après déceptions et chagrin notre duo se dirige vers une nouvelle happy end.
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Natacha, tome 14 : Cauchemirage

De tous les albums de la série Natacha, ce n'est pas le meilleur. Le scénario ressemble beaucoup trop à celui de l'album précédent. Le lecteur a forcément l'impression de lire une sorte de remake. Par ailleurs, le dessin m'a paru parfois surchargé avec de cases écrasées et un manque d'attention pour certains détails, notamment pour les visages.

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Alpha, tome 8 : Jeux de puissants

Depuis leur dernière mission, Alpha et sa coéquipière sont sur la touche, victime de leur succès et notoriété. Des évènements pour le moins suspect vont éveiller leurs soupçons. Rythme trépidant pour ce premier volet, qui nous tient en haleine et dont on hâte de lire la suite.
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Rubine, tome 1 : Les mémoires troubles

fini les durs à cuire.le polar

se met au féminin.enquêtes menée

tambour battant par le

beau sexé.qui n a plus rien

de faible.quand rubine,s en mêle

un yeux 👀 sur sa balance ♎ l autre sur son revolver

flics et voyous se tiennent

a carreau ♦









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Alpha, Tome 10 : Mensonges

Un album consacré aux origines d'Alpha : un agent de la CIA dont le père appartenait au KGB ?! La généalogie de notre héros y est clairement établie, sous la forme de dossiers de renseignements ce qui me rappelle étrangement l'album de XIII qui se veut un rapport de journalistes.
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Alpha, tome 3 : Le salaire des loups

Mythic succède à Pascal Renard aux commandes du scénario de la série. On peut toutefois imaginer qu'il se met dans les larges ornières tracées par son prédécesseur pour clore la trilogie russe des aventures d'Alpha.



Au menu? Du sûr et certain, coulé dans le béton (ce même béton dont la mafia russe ou italienne fait des chaussures) de la politique fiction, thrillero-espionnnagite... C'est finalement à qui trahira le plus et le mieux ses ex- petits copains.



On reste fidèle à ce qui avait été fait pour les deux premiers tomes: pour celles et ceux qui n'auraient pas tout suivi, on a l'explication bien détaillée en fin de tome. Pourquoi les méchants éprouvent-ils le besoin de raconter à quel point ce sont de fieffées ordures? Parce qu'ils sont les méchants, pardi !



Un tome linéaire avec son quota d'action, se lit sans trop se poser de question quand même. On notera l'intervention d'une faction dont on ne sait rien et qui ouvre une porte pour des tomes à venir.
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Rubine - Intégrale, tome 2

Redécouvrez cette BD sortie initialement en 1993, qui parait aujourd’hui en intégrale. Rubine est inspecteur de police, les enquêtes sont bien ficelées, avec beaucoup de rythme. L’héroïne est une femme forte avec un caractère bien trempé et un esprit vif, pour notre plus grand bonheur.
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Halloween Blues, tome 1 : Prémonitions

C'est une série qui ne semble pas faire l'unanimité chez les lecteurs. Elle possède pourtant sa part d'originalité grâce au fantôme d'une jeune starlette assassinée dans une ambiance très années 50. En effet, Dana Anderson va planer sur les sept albums de la série en aidant son époux par ailleurs policier émérite et blanchi.



Il y a un fil conducteur et des intrigues particulières dans chaque tome. C'est un peu comme la série Le Mentalist où l'on suit les enquêtes policières mais dont le fil conducteur est la capture de l'assassin de la femme du héros.



Cependant, ce n'est véritablement qu'au dernier tome qu'on va découvrir l'effroyable vérité avec une dernière case sujette à caution. Il est dommage de ne pas avoir un peu plus développé l'enquête au fil des tomes. Et puis, certains personnages font vraiment clichés. Reste le brin d'érotisme qui ponctue la série.
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Halloween Blues, Tome 7 : Remake

Dans mon monde de bisounours, j'aurai espéré un happy ending pour Forester et Dana. Le 'sait-on jamais' m'est assez familier mais là, alors que 99% de la BD tenait la route et que le cycle se terminait avec la vérité sur le meurtre de Dana, j'ai crié la même onomatopée que Forester en avant-dernière bulle. Oh non ! Ça m'a cassé le moral en un seul instant. Déception, te voilà !
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Alpha, tome 5 : Sanctions

Selon une technique déjà bien rodée, on démarre le tome lors de la guerre froide. Petit flashback qui se double d'une second, déconnecté, et qui pose le décor.



On retrouve ensuite Alpha et sa collègue qui doivent chaperonner une délégation de l'ex-KGB aux USA. Entre réunions de travail, shopping, débriefings et surveillance vidéo, on va vite se rendre compte que la délégation soviétique peut abriter le Griffon. Celui-ci est un agent double, ancien major du KGB qui, après être passé à l'Ouest, a été vendu par les USA à ses anciens patrons. Les anciens agents de la CIA impliqués dans l'affaire du Griffon tombent les uns après les autres. Il ne va bientôt plus rester qu'une seule tête, le patron de toute l'opération, qui est devenu sénateur républicain et brigue la présidence.



Une vengeance? Et si le Griffon masquait une sordide, et désespérément banale, affaire de moeurs?



Toujours très bien foutu, ce récit aurait certainement dû être développé en plusieurs tomes. La fin est délivrée au pas de charge, ce qui n'est jamais idéal. Et le Griffon aurait pu faire un très chouette personnage de mauvais auquel on ne peut manquer de s'attacher.
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Alpha, tome 5 : Sanctions

les rebondissements ne manque pas,dans cette histoire aussi prenante quand l,accoutumée qui se suit avec plaisir.
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Rubine, tome 10: Série noire

Rubine fait partie des séries jeunesse que je me régale à lire ! Son héroïne est une jeune femme flic délurée, dynamique et ravissante qui essaie de trouver la vérité même quand on ne la lui demande pas. Quant aux intrigues, elles sont bien menées avec en général d'excellentes chutes.



Ici c'est le suicide de la fille Blackwood, puis le naufrage du fils de la même famille qui mettent la puce à l'oreille de Rubine, d'autant plus qu'elle apprend que Blackwood (le père) est le comptable d'un mafioso que la police essaie de coincer ! Elle fera tout ce qu'il faut pour découvrir une vérité bien étonnante mais vraiment bien venue !
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Halloween Blues, Tome 5 : Lettres perdues

Histoire somme toute vraiment classique, les méchants sont même facilement démasqués par les lecteurs. Le cheminement est un peu long pour Forester que l'on voit évoluer un peu plus proche de son équipe dans ce tome. J'aurai trouvé ce tome long pour pas grand chose avec ce kidnapping trop prévisible.
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Halloween Blues, tome 1 : Prémonitions

Le style des dessins claque ! C'est désuet, vachement classique mais c'est réalistiquement (inventons ce mot!) beau. L'environnement historique nous emporte rapidement dans les années 50 et contrairement à Miss Octobre que j'avais lu, il y a quelques semaines, il n'y a pas ce sentiment d'en faire trop. L'action est menée à tambours battants et on ne s'ennuie pas. Bah oui j'ai lu cette BD d'une traite et je ne m'y attendais pas. J'ai profité des nombreuses offres de lectures gratuites sur Izneo pour faire le plein de lectures numériques et je ne regrette pas d'avoir pris celle-ci à la couverture !
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