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Critiques de Népenth S. (17)
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Dolls

Je vous avoue qu’au départ j’étais pas super sereine à l’idée de commencer ce recueil. Je suis une enfant moi : les trucs interdits aux moins de 10 ans, hop je vais au lit.



Mais je me doutais bien qu’avec Noir d’Absinthe, rien ne sert de chercher à deviner ce qu’on va lire. On sera toujours trèèèèèès loin de la surprise créée.

C’est exactement ce qu’il s’est passé ici. Et c'est pour cette raison que j'ai accepté de chroniquer ce roman qui m'a été proposé par la maison comme service de presse. Je savais que cette lecture n'allait pas du tout être ce que je m'imaginais.



Notons au passage la couverture de Marcela Bolivar, très marquante. L’ouvrage est par ailleurs illustré en couleur, par MoonE. C’est très beau.

Le recueil se compose de 11 nouvelles qui déclinent le thème de la poupée. Mais pas la poupée Chucky. Voyez plutôt la poupée comme une métaphore : un personnage coincé dans sa vie misérable, un autre esclave de ses pulsions, une marionnette emprisonnée dans un corps de bois, un personnage de papier emprisonné par son auteur… autant de pantins, de marionnettes et de poupées, jouets du destin, de la vie… et d’un auteur.



Dolls nous plonge dans l’horreur pure. Ici sont explorés les tréfonds de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus vil, désespéré, violent, noir. C’est dur oui. Ça vous remue les tripes. Mais Népenth S réussit le tour de force de le faire avec bcp d’amour pour ses personnages, qu’elle rend touchants dans leur solitude, leur mélancolie, leur désespoir.

L’écriture est mélodique, douce, drôle aussi parfois, avec un sens de l’humour particulier. La nouvelle A.L.I.C.E, à ce titre, est un joli cadavre exquis complètement fantasque, terrible et rigolo à la fois.





Dolls est donc un très beau recueil, difficile certes (à ne pas lire le soir avant d'aller dormir), mais présentant une belle harmonie formelle et une unité de fond. Une lecture qui m'a parfois perturbée, forcément, mais dont je retiendrai la plume de l'autrice et sa capacité à faire du Beau avec ce que l'humanité peut faire de pire. Et rien que pour ça, ce tour de force mérite la lecture, que je vous recommande.



Pour davantage de précisions sur les différentes nouvelles, je vous invite à faire un petit tour sur le blog !
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Belle Époque

Ce recueil de 16 nouvelles est très varié. Vous pouvez y trouver de nombreuses thématiques, avec des styles très différents et une note fantastique plus ou moins marquée. Comme souvent avec les recueils, j'ai adoré certaines nouvelles et pas du tout accroché à d'autres. Mon ressenti est donc assez variable, et j'ai détaillé mon avis sur chaque nouvelle dans mon article de blog. Le recueil s'accompagne d'articles très intéressants sur divers aspects de la vie durant la Belle Époque : un vrai plus.



La suite sur mon blog :
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Belle Époque

Comme toujours dans une anthologie, je fais un avis général et une chronique pour chaque nouvelle. La note affichée ici est la moyenne générale, pour les notes « particulières », me consulter.

Première nouvelle : Baudelaire et Gautier, les dernières correspondances, Delphine Schmitz.

On ne dirait pas comme cela, surtout que le début évoque un enterrement, mais cette nouvelle est plus « lumineuse » qu’il n’y paraît. Une correspondance, une vision, un Hollandais Volant et une aventure démentielle. De belles descriptions et une fluidité appréciable, j’ai moins aimé ce mais trop présent ainsi que certaines répétitions. J’aurais bien aimé être à la place de Baudelaire, enfin, 46 ans quand même !

Deuxième nouvelle : Brume de guerre, Philippe-Aurèle Leroux

Le titre est très intéressant et particulièrement bien choisi, surtout vu les idées exploitées. Entre Gabriel, que j’ai beaucoup apprécié, le spectre de la guerre et un drame à l’exposition pour ne rien spoiler, c’est animé. J’ai adoré la chute, la non-linéarité de cette nouvelle et les dialogues particulièrement dynamiques. J’ai moins apprécié certaines répétitions et l’abus du verbe avoir sur des pages U_U.

Troisième nouvelle : Une mèche de cendre, Chris Vilhelm

Histoire qui m’a moins convaincue car on parle de tortures, d’horreurs, autant y aller jusqu’au bout ! Le début m’a désarçonnée, le journaliste qui veut faire un article oki, un docteur aux méthodes très discutables, dont le fils s’est suicidé, ça promet de belles choses : âmes sensibles s’abstenir. Même si c’est très (trop) rapide. La chute est prévisible, j’ai bien aimé les idées, la narration et les thèmes abordés. C’est pas mal.

J’ai moins aimé, le mais qui revient trop, l’abus de points de suspension. À la fin, ils n’ont plus le même impact. Il m’a fallu plus de temps pour accrocher et la petite coquille sur le prénom du fils du docteur, dommage !

Quatrième nouvelle : Même si nos peurs ne meurent jamais, Nepenth S.

Une histoire tendre qui évoque le harcèlement, la folie, l’amour, les interdits, l’abandon et tout cela à la Belle Epoque ? Oui c’est possible. Quand Ombre arrive, enfin Grégoire, on se dit peut-être que le loup est entré dans la bergerie, m’enfin ce n’est pas lui le fils du fou ! Des cicatrices dissimulées au dernier à la douche avant de rejoindre les dortoirs de l’orphelinat, les pensées des personnages se veulent intimes. Qui a crié en pleine nuit ?

J’ai fortement apprécié cette nouvelle, qui pour autant ne m’a pas surprise au niveau de la chute. Les idées sont là, les thèmes abordés aussi et avec une justesse particulière. J’ai moins aimé certaines phrases simples répétées. Très bien dans l’ensemble.

Cinquième nouvelle : La Fée mutilée, Alexandra Fiordelli

Aaaaah je me disais bien qu’on évoquerait le monde du cirque ! Nouvelle déroutante au début, très intéressante pour ma part dès que l’on évoque des cadavres et une Fée Mutilée. Quel beau travail a fait ce boucher, n’est-ce pas ? Ah oui, lui fils de juge et futur médecin, il a un avenir tout tracé. Sans spoiler, dommage que tout est blanc.

J’ai bien apprécié la chute de cette nouvelle, même si je m’y attendais un peu. Sans vous dire pourquoi, ce ne serait pas du « show ». Belles descriptions et une ambiance un peu lugubre que j’affectionne. J’ai moins aimé ce mais qui peut casser certains enchaînements. C’est bien dans l’ensemble !

Sixième nouvelle : Ma belle époque, Alex Mauri

Aaaaah une nouvelle en épistolaire, c’est original !

Je me suis doutée rapidement du sujet au regard du dossier juste avant, passons sur l’aspect un peu prévisible car la chute, elle, ne l’est pas trop. Bon Victor, voilà quoi c’est un sauveur qui cache bien son jeu. Ne spoilons pas tout !

Louise était rejetée, Louis a trouvé sa place. De nombreux thèmes sont brassés en peu de temps, de la femme à barbe en passant par l’immortalité ou juste la « famille ». « Cher Père, Chère Mère, assistez au spectacle ! »

J’ai bien aimé la forme, la chute, le rythme très soutenu du début à la fin. J’ai moins aimé, forcément, l’absence d’action et de grandes descriptions. Très bien dans l’ensemble.

Septième nouvelle : L’Ombre de soi-même, L. Azarii.

Encore une originalité appréciable : glissez-vous dans une pièce de théâtre ! Pas qu’une non ! Oserez-vous dire que vous êtes face à un « torchon » ? Quelle tragédienne cette Sarah, vous ne trouvez pas ? Venez donc vous reposer en Bretagne plutôt que de continuer à brûler les planches à Paris.

Une nouvelle étonnante, enjouée et pourtant assez sombre. À force de jouer des rôles, on se demande qui l’on est. De beaux enchaînements et des extraits bien choisis. J’ai bien aimé les références, la culture et l’image de Sarah Bernhardt, entièrement Sarah. J’ai moins apprécié la chute, qui me donne l’impression d’une interruption dans un plaisir intense. Mince alors, il ne manquait pas grand-chose pour me déclencher un coup de cœur !

Huitième nouvelle : La Danseuse rouge, Caroline Blineau

Une nouvelle qui alterne entre la Danseuse rouge et celui qui souhaite devenir « son Shiva ».

Sans spoiler, vous devinerez peut-être de qui il s’agit… En tout cas, c’est un autre aspect de la Belle Epoque qui est abordé : les femmes fatales dans cet instant charnière entre « passé et modernité » pour reprendre les termes du dossier qui accompagne les aventures de « Judith ».

J’ai bien aimé le sujet, la chute correcte et les références. C’est bien décrit seulement j’ai moins aimé le manque de fluidité vers la fin avec des répétitions non nécessaires. Bien dans l’ensemble.

Neuvième nouvelle : L’œil du photographe, Tepthida Haye.

Ah ces photographes, à l’affût du moindre cliché permettant d’expliquer, ou de comprendre une personne. Nouvelle simple, mais appréciable. Comment prendre le meilleur cliché ? Sans spoiler, cela peut être difficile pour le sujet, ou les Muses… Faudrait pas trop bouger, on pourrait glisser 😛

J’ai bien aimé les descriptions et l’action d’Edmond contre un certain personnage était maîtrisée. L’idée de l’enquête, photographie, filature et découvertes… c’est bien, mais prévisibles. Je m’attendais à la chute, un petit twist n’aurait pas été de refus !

Bien dans l’ensemble.

Dixième nouvelle : Nuit, Aaron Judas.

Que peut-il se passer durant une nuit ? Beaucoup de choses et à réclamer des preuves on peut perdre ! Cette nouvelle assez originale dans la construction avec le témoignage, la retranscription des événements de la nuit avec la montre à gousset…(je ne spoilerai pas cet instant mais j’ai souri xD). Les esprits existent-ils ? Peut-on communiquer avec eux et rapporter la preuve de leur existence ? Un guide peut sûrement le faire !

J’ai bien aimé cette plongée dans le spiritisme avec en plus le dossier qui accompagne cette nouvelle. Dommage pour le côté fantastique que je n’ai pas trouvé assez prenant, l’idée est excellente et j’adoooore ça !

J’ai moins aimé, la prévisibilité de la chute, même si la fin reste ouverte et les répétitions de formulations.

Bien dans l’ensemble.

Onzième nouvelle : Esprit, es-tu là ? Andréa Deslacs et Catherine Loiseau

Première originalité, c’est une histoire écrite à quatre mains ! Place au spiritisme, on s’en doutait avec la nouvelle précédente. J’ai eu du mal au début avec l’abondance de noms, oki y a des invités à une soirée, mais certains ne sont pas hyper importants. De l’ingénierie, du tarot, un homme à tout faire qu’il ne faut pas embêter et un prêt à obtenir ! La communion avec les esprits se réalisera-t-elle ? Mieux que cela !

J’ai bien aimé l’idée de la soirée spiritisme made in Belle Epoque, avec des « boniches » un peu curieuses. Peut-être trop concernant Léa… Bonne action, une certaine harmonisation au niveau de la narration et une fin bien.

J’ai moins aimé certaines répétitions et finalement le manque de surprise au niveau de la chute.

Bien dans l’ensemble.

Douzième nouvelle : Béance, Mahaut Davenel

On attaque la partie exercices de réécriture. Je n’ai pas tout compris au début, il a fallu la lecture du dossier avec la genèse pour comprendre.

De belles descriptions dans cette nouvelle qui évoque des masques ou devrais-je dire un masque ? On suit Raphaël et des contaminés, sans vous spoiler. Le mode sombre n’existant pas encore à cette époque, attention à vos yeux.

J’ai bien aimé l’idée de reprise, le pourquoi de cette nouvelle et la chute, non effritable…

J’ai moins aimé Raphaël, finalement j’ai peiné à entrer en lui, j’étais trop détachée.

C’est bien, mais je m’attendais à être plus transportée.

Treizième nouvelle : Les Yeux des serpents, Cyril Fabre

Le début commence en fanfare et l’originalité du langage – ça change – me plut jusqu’à la fin, trop prévisible à mon sens. On sait tous comment cette histoire finit. La Rolls est réparée, « il » est engagé comme chauffeur et la comtesse… Eh bien, elle est avec le comte plus pour son argent qu’autre chose.

J’ai bien aimé la narration piquante, le décalage aussi et Tara. En revanche, quelques accrocs et la prévisibilité sont deux points moins appréciés.

Dans l’ensemble, c’est bien !

Quatorzième nouvelle : Accord triton sur ma sensibilité, Nolwenn Pamart

Début un peu déconcertant car j’ai mis un certain temps à rentrer dans l’histoire et je trouve que le twist (M*) arrive pas assez vite. Il est vrai que les idées sont géniales, Lydie est en quête d’un idéal qui n’arrive pas, et quand on lui sort un trop beau discours, forcément, c’est trop tard. De jolis thèmes brassés l’air de rien en quelques pages.

J’ai bien aimé Lydie, un perso à qui je me suis attachée vite, René, bon son comportement était prévisible, pourquoi, les thèmes et les idées. Un peu plus de pages ne m’aurait pas dérangée !

J’ai moins aimé l’abus de mais à la fin, dommage et le fait que l’intrigue finalement, ce qui m’a titillé au niveau du titre, arrive tard.

Bien dans l’ensemble.

Quinzième nouvelle : Ses mains, Florence Barrier

Inspirée de Maupassant mais pas seulement, cette nouvelle est intéressante dans la revisite. Petit tour chez le coiffeur, la coiffeuse même Shirley, qui attire énormément une jeune personne qui devrait se tenir éloigner d’une braderie. Pourquoi les mains l’obsèdent ? Vous le saurez en lisant.

J’ai bien aimé les idées, surtout les descriptions et passages fantastiques. C’est fluide.

J’ai moins aimé l’abus du « ça » qui en plus d’être très oral, est répété et impersonnel. La chute reste prévisible, mais agréable.

C’est bien dans l’ensemble.

Seizième nouvelle : Licorne borgne, Guillaume Lemaître

Nouvelle intense, mais trop courte à mon goût ! On se retrouve en Inde avec un couple dans une clinique de fertilité. Le décor est planté et les bocaux observés à la hâte. Les yeux vairons, les thèmes l’air de rien évoqués sont excellents (entre mère porteuse et prostitution, sans oublier les monstres…) et malheureusement on reste sur notre faim !

J’ai bien aimé les thèmes donc, le docteur et la fin, même si c’est trop court. J’ai moins aimé les abus de mais et la longueur. C’est bien dans l’ensemble.

J’ai apprécié le fil conducteur de cette anthologie, on part d’un point et l’air de rien, avec quelques dossiers sous le coude dans lesquels on plonge sans hésiter, on finit sans détourner le regard ou presque. Les thèmes abordés, les points Histoire, les plumes très intéressantes sont autant d’atouts pour cet ouvrage ! Certaines nouvelles m’ont énormément rassasiée !

Toutefois, j’ai moins apprécié ce que j’appellerai le déséquilibre. Certaines nouvelles sont originales, poussées, nous poussent au voyage, aux questionnements, à la curiosité ou même, apprécier le lugubre… quand d’autres sont prévisibles, répétitives et peuvent moins transporter. À la fin, on quitte cette Belle Epoque et cette magie qui m’emportait auparavant.

La suite sur ma page Facebook :)
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Belle Époque

C'était un recueil assez inégal, j'ai adoré certaines nouvelles comme j'en ai trouvé certaines très .. étranges et peu appréciables voire malsaines. Toutefois, c'était une belle plongée dans le 19ème siècle, avec ce côté un peu fantastique/flippant qui est la marque de fabrique des éditions Luciférines.
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Belle Époque

Ça fait un moment que je voulais lire cette œuvre, j’avais prévu de le lire dans l’année, mais j’ai précipité les choses pour l’un de mes challenges et j’en suis ravie.

En écrivant cette chronique, je me suis rendue compte que cette anthologie suivait un “ordre thématique” précis et que chaque nouvelle amenait au prochain sujet donc à l’histoire suivante. Et c’est fort.



On commence doucement en introduisant deux figures emblématiques de la Belle Époque : Baudelaire, Gautier, les dernières correspondances de Delphine Schmitz qui nous mette dans l’ambiance artistique typique de cette période, avec les dérives et les illusions qui l’accompagnent.

C’était intéressant de découvrir le lien entre les deux et surtout un pan de vie de l’auteur des Fleurs du mal, mais j’ai eu un peu de mal à entrer dans le récit.



La Belle Époque est une période d’insouciance, mais également de progrès, qui s’étend de 1871 à 1914, en France et dont Paris en est le symbole, notamment avec ses expositions universelles, une ambiance festive voire frivole comme dans Brume de guerre de Philippe-Aurèle Leroux où même si l’un des héros morfle, on a bien ressenti l’atmosphère un peu bohème entre les flâneries sur le Trocadéro et la fumerie d’opium dans le fameux éléphant du Moulin Rouge. J’ai adoré cette nouvelle.



Cette époque est également connue pour ses addictions à l’absinthe ou à des drogues, certaines plus exotiques que d’autres (pavot, opium, éther). Plusieurs nouvelles en font mention ou traitent du sujet et de la folie que cela entraîne. Dans Une mèche de cendre de Chris Vilhelm, on quitte Paris pour un manoir à flanc de falaise où le héros passe une nuit effrayante après avoir siroté la moitié de la carafe d’absinthe. Était-ce vraiment un rêve ? L’ambiance changeait des nouvelles précédentes, pour une atmosphère plus sombre, c’était sympa et dépaysant.



Avec Même si nos peurs ne meurent jamais de Nepenth S., le sujet sous-jacent est la folie. Deux orphelins se lient d’amitié, un lien les unit : leurs pères étaient fous. C’était original : une nouvelle à deux voix. L’auteur Népenth S. s’est inspirée de deux nouvelles de Catulle Mendès pour mettre en scène la démence des deux paternels, l’un chapelier, l’autre possédé par un démon. J’ai adoré, ça s’est lu super vite et c’était aussi surprenant (surtout pour la chute) que plaisant.



On quitte la psychiatrie pour la médecine dans La Fée Mutilée d’Alexandra Fiordelli où le héros se passionne pour les cadavres. Il cherche sa place jusqu’à ce qu’il la trouve en assistant à une foire aux monstres où il se fascine pour la Fée Mutilée.

L’atmosphère est sombre et dérangeante avec un narrateur glauque à souhait. Je sais que j’ai aimé cette histoire, néanmoins j’étais incapable de transmettre mon ressenti, mais après une pause de plusieurs heures, je peux : c’est un récit entêtant qui se marie parfaitement à une ambiance freaks show que j’ai adoré.



On continue à découvrir le monde des monstres de foire avec Ma belle époque d’Alex Mauri où la femme à barbe, Louise, écrit à ses parents qui l’ont jetée dehors et leur raconte la manière dont elle a réussi à s’en sortir. Un récit court mais rendu intéressant par la sordide expérience du personnage principal.



C’est donc tout naturellement qu’on passe de la fascination qu’exercent la Fée Mutilée et la femme à barbe à l’envoûtement que provoque la grande Sarah Bernhardt dans L’Ombre de soi-même de L. Azarii. On la découvre sur la fin de sa vie… à moins que ce ne soit le moment où elle perd sa jambe… hantée par les rôles qu’elle a joués.

Ne connaissant rien à cette actrice célèbre, à part les nombreux titres qu’on lui a donnés au fil de sa carrière, je suis complètement passée à côté de cette nouvelle. Je n’ai eu aucun mal à comprendre le gros de l’histoire, mais je n’ai pas accroché au personnage principal que j’ai trouvé hautaine. J’aurais mieux fait de lire l’article qui suit en premier, ça m’aurait éclairé sur certains détails, notamment les relations entre les personnages ou sur l’état de santé de Sarah.



On poursuit notre lecture toujours avec cette fascination des femmes, cette fois, c’est La Danseuse rouge de Caroline Blineau. Le personnage principal est obsédé par cette danseuse exotique. Tout le début, on ignore si elle existe réellement jusqu’à ce qu’il ait un geste déplacé et tout devient soudain réel.

Une nouvelle entre rêve et réalité qui m’a fait hésiter sur le la santé mentale du personnage. C’était bien joué.



L’œil du photographe de Tepthida Haye nous propulse aux côtés d’un journaliste, Edmond, qui mène une enquête sur un mystérieux photographe Théophile Delfosse dont les cartes postales et surtout son modèle Arabelle crée un engouement en France et dans toute l’Europe .

C’est une nouvelle fantastique, on sent tout du long le mystère qui plane autour des personnages. J’ai adoré l’ambiance sombre et angoissante qui se dégage au sein du domaine de Delfosse.



Dans la même veine surnaturelle, la nouvelle Nuit de Aaron Judas avec comme objet transitionnel l’appareil photo. Mais cette fois, celui qui le manie est un spirite… le célèbre Allan Kardec dont les derniers jours de vie sont retranscrits par son élève.

Toute l’originalité de ce récit tient à sa forme : le journal. Ce format nous permet de plonger directement dans l’occulte puisque le héros sait ce qu’il fait et nous en fait part, mais son assurance nous empêche de ressentir l’angoisse qu’est censée provoquer une nuit dans une crypte. Dommage.



Pour Esprit es-tu là ? d’Andréa Deslacs et Catherine Loiseau ai-je vraiment besoin d’en préciser le thème ? Une séance de spiritisme dans la société mondaine. La domestique Léa a hérité des pouvoirs occultes de sa grand-mère. Saura-t-elle démêler la vérité lors de cette réunion ?

En ce qui me concerne, je n’ai eu aucun doute sur ce qui se passe. J’ai particulièrement aimé ce récit dès le moment où Léa suit Blaise et ce qu’elle découvre.



Les cinq dernières nouvelles de cette anthologie sont des réécritures de textes fantastiques dans un contexte contemporain. Je suis assez partagée quant à ces nouvelles, certaines m’ont plu, d’autres moins.



La première, Béance de Mahaut Davenel, nous narre les débuts de deux vampires… en tout cas, j’ai eu l’impression que Raphaël ne l’était pas depuis longtemps et que Nafalia était encore plus jeune quand il la trouve.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance qui se dégage de ce texte, l’utilisation des masques m’a bien plu, mais ce n’était pas assez présent pour être prégnant à mon goût.



Dans Les Yeux des serpents de Cyril Fabre, le narrateur est pourchassé par des créanciers. Il finit par se cacher dans le sud de la France et se fait embaucher comme chauffeur par un comte.

Le récit est raconté de façon crue, et très orale. Le ton était un peu perturbant au milieu de cette anthologie, moins soutenu.



Avec Accord triton sur ma sensibilité de Nolwenn Pamart, on découvre René et Lydie, deux colocataires. Le premier jette un regard extérieur sur son amie et les relations sans lendemain qu’elle enchaîne et la seconde nous présente sa vision jusqu’au soir de trop où elle rencontre Merméros le triton.

Le début m’a laissé indifférente. J’ai surtout aimé la fin et le conclusion qui en résulte : ses expériences l’ont façonnée et ça lui convient.



J’ai été agréablement surprise par la nouvelle Ses mains de Florence Barrier, pas par l’histoire en elle-même où il ne se passe pas grand-chose au final : une femme d’affaire d’une quarantaine d’années fait le triste constat qu’elle vieillit : cheveux blancs, pattes d’oie, etc. Elle décide de passer chez le coiffeur avant une réunion importante, et découvre le bien-être que procure un bon massage du cuir chevelu. En chinant, elle est attirée par une main en guise de décoration. Ce qui m’a tellement plu dans ce texte, ce sont les descriptions. L’autrice prend le temps et on ressent le poids des années qui pèse aussi bien sur la narratrice que sur nous, lecteurs. J’ai adoré ce transfert de sensation.



La Licorne borgne de Guillaume Lemaître est le nom donné à une drogue aux conséquences désastreuses, surtout sur les fœtus. C’est la raison pour laquelle Aliénor et Pacôme se rendent en Inde, dans une clinique, afin de choisir une mère porteuse.

La nouvelle est courte, mais sacrément efficace. Ça m’a glacée et j’ai adoré.



Avec cette anthologie, je m’attendais à une lecture moins abordable en raison du thème. J’ai été agréablement surprise. J’ai aimé toutes les nouvelles, mais ce sont surtout les articles qui m’ont enthousiasmée : ils sont super pointus. Je connaissais certains faits, certaines coutumes de la Belle Époque, mais j’en ai découvert d’autres et cela a éclairé ma lecture.
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Dolls

J’ai lu ce recueil de nouvelles en quelques heures, mais je ne peux pas prétendre avoir été passionnée.



Pourtant, le principe aurait dû me plaire. À travers des contes cruels racontant parfois l’horreur du monde, ce recueil montre les corps marionnettes, les âmes enfermées, les enfances fracassées, les relations plus toxiques que jamais. Il donne à ressentir l’enfermement (dans un lieu, dans un corps, dans un esprit, dans l’imagination d’un auteur), la révolte ou la résignation, le sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas coller, la perte du contrôle sur leur vie ou la recherche d’une échappatoire illusoire… des poupées, des êtres prisonniers. Dans ce recueil, la vie est une prison et la mort souvent souhaitée, libératrice.



Pourtant, tout n’est pas négatif, j’ai :

- trouvé plein de bonnes idées car il y indubitablement des récits originaux autour de cette thématique ;

- apprécié certaines atmosphères et la pluralité de celles-ci ;

- souri à l’ironie de « Nietzsche ta mère » (nouvelle dans laquelle l’identité de genre du personnage restera un mystère… à l’appréciation/l’interprétation des lecteur·rices) ;

- savouré la fin douce-amère de « La recluse » et le ton tendre, malgré l’atrocité de ce qui est raconté, dans « Doll » ;

- été impressionnée par le talent de Népenth S. pour écrire des descriptions aussi poétiques que gore (oui, c’est possible).

Ces thématiques entre horreur et mélancolie, cette ambiance générale très noire et macabre, auraient dû me plaire. Mais non. Pas vraiment. Mais je suis dans l’incapacité de réellement pointer du doigt ce qui, dans la narration ou la plume, m’a laissée sur le carreau.



Peut-être un manque d’implication émotionnelle ? L’écriture est soignée, mais il y a quelque chose d’impersonnel. C’est assez paradoxal, mais, en dépit des voix diverses offertes par chaque nouvelle, j’ai trouvé le tout un peu uniforme. J’ai cette sensation que tout reste superficiel, à l’image de ce jeu, dans « A.L.I.C.E. », avec l’écriture, sur les possibles de la littérature, avec le narrateur ou le lecteur : il y avait un projet très intéressant avec une bonne dose d’absurde, mais dans un même temps, j’ai trouvé bateau le truc d’imprimer les adjectifs de couleur avec la teinte correspondante (ça passait bien dans les Geronimo Stilton, mais j’en attends plus à présent, c’est nul mais ça m’a sortie de l’histoire).

Il n’y a pas de trigger warnings dans le roman, mais la liste pourrait être longue : dépression et autres troubles mentaux, automutilation, pédophilie et abus sexuels, négligence et maltraitance, cruauté envers les animaux et les êtres humains, séquestration, etc. Cependant, ce n’est pas tant la présence de toutes ces violences qui m’ont dérangée que la sensation d’un condensé d’atrocités gratuites.

De même, les quelques illustrations qui parsèment le recueil ont été incapables d’éveiller la moindre émotion ou l’intérêt le plus infime en moi. Elles ne sont pas du tout d’un style graphique susceptible de me plaire.



Comme toujours, j’aurais préféré une franche détestation pour des raisons clairement identifiées que cette sourde, cette trouve indifférence. Dolls possède sans nul doute des qualités, mais ça n’a pas suffi à me convaincre. Le problème réside sans doute uniquement dans le fait qu’il ne s’est pas passé grand-chose entre ce recueil et moi.
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Dolls

Avec ce recueil de onze nouvelles, mes émotions à la lecture se sont succédées. Je ne saurais dire si j'ai apprécié ou non cet ouvrage, mais dans les deux cas, il ne m'a pas laissé indifférente... Certaines histoires m'ont révoltée, d'autres dégoûtée, les sujets choisis ne m'ont vraiment pas épargnée. C'était glauque, gore parfois, et toujours très triste au final. Ressentir autant de choses avec des textes aussi courts est un vrai tour de force mais il va me falloir un peu de temps pour me laver le cerveau de toute cette noirceur.
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Dolls

Un recueil de 11 nouvelles sur le thème de la poupée.

Mais attention,

Pas la jolie petite poupée que nous offrons, tous à nos enfants.

Non, non.

Ni la poupée maléfique tueuse comme Annabelle ou Chucky.

Non, non.

Ici, l'auteure nous embarque dans le côté obscur, le plus sombre de l'âme humaine.

Dolls nous plonge dans l'horreur, dans la tristesse, dans la douleur, dans le macabre.

Avec une écriture fluide, agréable et poétique, nous sommes directement happés dans ces histoires. Certaines sont originales, d'autres, un peu moins.

Plusieurs thèmes sont évoqués comme la séquestration, les tortures, le meurtre ...

En tout cas, j'ai adoré ma lecture et je vous conseille de découvrir ce recueil.

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Dolls

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un recueil aussi bon ! Népenth S. m'a vraiment bluffé par son style caméléon qui prend la forme la plus adaptée au récit et aux émotions transmises.

La plume est d'une qualité remarquable et les nouvelles sont vraiment bouleversantes. J'ai fait systématiquement une pause après chaque nouvelle, le temps d'encaisser et d'apprécier.



C'est un recueil qui trouve parfaitement sa place chez les éditions Noir d'Absinthe, il est glauque, dérangeant, malaisant. Pourtant, je n'ai jamais trouvé qu'on tombait dans la surenchère gratuite. Tout a un sens, tout impacte efficacement le lecteur ou la lectrice.



Les illustrations qui parsèment le recueil sont très parlantes et très bien composées. Elles auraient encore mieux rendu sur un plus beau papier, adapté au dessin, mais je comprends très bien que pour des raisons techniques ce n'était pas possible.



Petit bonus, si vous en avez l'occasion, allez rencontrer Népenth et MoonE à un salon, ce sont des personnes très sympathiques qui vous parleront avec passion de leur travail, en plus de vous laisser une dédicace !



Un recueil à se procurer ! :)

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Dolls

Dolls est un recueil de 11 nouvelles autour du thème des poupées, parfois amusantes, souvent malaisantes et toujours servies par une écriture précise et poétique.

Trois nouvelles m’ont particulièrement plu.

Quand la mère fait silence, la première du recueil : un conte cruel à l’ambiance mélancolique et onirique, dont le sens précis échappe à la compréhension mais qui suscite beaucoup d’émotion, notamment grâce à son style très imagé. Le fantastique mystérieux de la nouvelle semble traduire de confuses violences beaucoup plus réalistes et tristement banales.



A.L.I.C.E : une réécriture ludique et enthousiasmante du classique de Lewis Caroll. J’ai trouvé l’utilisation du « meta » très maline, drôle et intelligente : j’aime beaucoup comment l’autaire met en lumière les potentialités infinies de l’écriture (le flacon opaque et transparent, c’est une merveille). Et c’est une reprise très rafraichissante de l’oeuvre originale : là où de nombreux artistes brodent autour des événements et des personnages dans une espèce de fan service lourdingue, Nepenth_S renoue vraiment avec l’esprit de Lewis Caroll en explorant des délires poétiques que seule l’écriture permet.



Doll : l’ultime nouvelle du recueil et, à mon sens, la plus terrible, qui met en scène deux personnages emprisonnés de leur amour malsain pour un manipulateur cynique. L’ironie mordante du texte et la complète déchéance d’une narratrice qui, non contente d’être incapable de résister à sa situation, se réjouit de son sort donnent à cette nouvelle une dimension désespérée et définitive; la lecture en est singulièrement éprouvante.



Enfin, plusieurs nouvelles sont illustrées par Moon E qui a parfaitement su retranscrire la psychée mélancolique, fragile et blessée des personnages.
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Tout d'abord merci aux éditions @noirdabsinthe et à Audrey pour ce service-presse 😘

C'est toujours un exercice difficile que de faire une chronique sur un receuil de nouvelles.

Je vais donc vous résumer ces nouvelles.

Quand la mer fait silence : deux enfants livrés à eux-mêmes qui partagent leur vie avec un garçon aux tendances psychopathes.

Achate : ici , il est question de prostitution infantile avec un proxénète inhumain.

Portrait d'un ange libre ❤️ : Abus sexuel d'une belle-mère sur son beau-garçon. mais aussi l'amour protecteur d'un frère qui souhaite protéger et qui ai un ange aux yeux de sa sœur.

La recluse : Ici , il est question de l'indifférence des gens à l'égard de la jeune fille qui ne sait comment faire face. Cette obsession de la religieuse emmurée vivante causera-t-elle sa perte ?

Nietzsche ta mère ❤️ : je n'ai pas vu la fin arriver ! Sam désire plus que tout devenir un serial killer , ça en devient une obsession. Sa mère est souvent absente à cause de son travail à l'hôpital , il est livré à lui-même et en profite pour s'intéresser de plus près à son projet quitte à rencontrer en prison un serial killer. J'ai adoré le twist final !

La marionnette : Nouvelle très touchante , en effet elle m'a fait penser à l'histoire de Pinocchio. Le temps passe et la marionnette découvre pourquoi le marionnettiste veut le garder avec lui.

Les petites âmes de la moquette : une nouvelle un peu WTF où la jeune fille décide de devenir aussi petite que les moumoutes et autres micro-organismes qui jonchent le sol de son appartement. Décision prise malgré sa mère et sa sœur horrifiée par tant de saleté.

A.l.i.c.e : Le contes d'Alice aux pays des merveilles revisité.

Séraphin : une mère aimante , deux frères et un père honteux de la tare de son aîné qui apprécie un peu trop sa mère.

Entre les lignes : une star n'aspirant qu'à mourir une bonne fois pour toute.
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Je viens de terminer la lecture des douze nouvelles de DOLLS, le premier recueil de nouvelles fantastiques de Népenth S. & MoonE, paru aux éditions Noir d’Absinthe en 2021 et je dois dire que ces petites histoires de poupées, d’enfance désarticulée m’ont surpris, étonné mais aucune fois perturbé. Si certaines pourraient choquer par leur propos, le style et la narration sont tellement fluides, savantes, le récit prenant, que je me suis laissé emporter par les histoires, aussi farfelues soient telles comme « Les petites âmes de la moquette », dérangeantes comme « Nietzsche ta mère » ou malsaine comme « Quand la mer fait silence ». J’ai éprouvé tout bonnement un plaisir, un ravissement à la lecture de chaque texte dont aucun ne se ressemble, ayant leur propre identité, leur propre monde de souffrance poétique. Mention spéciale pour la très courte mais Oh puissante nouvelle « Entre les lignes ».



La naissance d’une grande auteure ? Ces prochains textes nous le dirons.



Bref, vous l’aurez compris, la lecture de ce livre est indispensable pour peu que vous ayez une âme solide ou une sensibilité sans garde-fou.



Ah j’oubliais, l’ouvrage est sélectionné pour le Prix Aventuriales 2024. Ce n’est probablement pas un hasard…

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Le commentaire de Cathy :

Ce recueil regroupe 11 nouvelles ayant pour thématique les poupées sous différentes formes.

Chaque nouvelle est différente, mais toutes ont pour but de nous instiller une dose de peur.

Lorsque je reçois un tel ouvrage en service presse, je ne le lis pas d'une traite, je préfère venir piocher une nouvelle de temps à autre pour plus en apprécier la saveur. La plume de l'auteure est très agréable, poétique par moments, elle nous propose de découvrir des histoires, plus ou moins longues, qui touchent plusieurs sujets, certains étant très perturbants, la nouvelle Achate est sans aucun doute celle qui m'aura le plus bouleversé.

Je trouve la couverture de ce recueil magnifique, je viens de passer un bon moment de lecture.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Tout d'abord, je remercie Babélio, Masse Critique, Noir d'Absinthe et Népenth S pour l'envoi de ce livre.

J'ai eu la chance de côtoyer quelques fois Népenth S lors de salons avec des amis communs, et également de découvrir quelques textes d'elle lors du premier confinement grâce à l'Heure du Conte sur facebook, événement auquel elle a participé en lisant plusieurs de ses nouvelles (notamment "Nietsche ta mère" qui est repris dans ce recueil). C'est donc tout naturellement que j'ai voulu lire "Dolls" et j'étais ravie d'avoir été sélectionnée.



Au départ, je pensais faire un commentaire sur chaque nouvelle, puis je me suis dis qu'il vallait mieux laisser aux lecteurs et aux lectrices le plaisir de la découverte. Alors que dire de ce recueil ?

Au travers des 11 nouvelles, l'autrice nous emmène dans de sombres chemins (en même temps, c'est un livre Noir d'Absinthe, on s'y attendait ^^) sur le thème de la poupée, comme indiqué dans le titre. Et on ne parle pas de jouet pour enfants, ici, le terme jouet prend un sens plus large. Manipulation et prisons mentales ou corporelles s'entrecroisent au fil des lignes pour nous délivrer le message de l'autrice, et pour nous inviter à la suivre.

Et malgré la difficultés des thèmes, nous embarquons très rapidement grâce à l'écriture très poétique de Népenth S. , qui m'a rappelée celle de Louise Le Bars dans "Vert-de-Lierre", cette écriture capable de dépeindre des scènes atroces, et où le lecteur pense "oh, c'est joli". C'est perturbant et tellement agréable !

J'ai eu un réel coup de coeur pour "Portrait d'un ange en chute libre", qui m'a émue aux larmes. "Séraphin" également m'a beaucoup marquée, tout comme la réécriture d'Alice au pays des merveilles "A.L.I.C.E"



Je ne peux pas finir ce commentaire sans parler des illustrations. La sublime couverture a été réalisée par Marcela Bolivar, qui a déjà travaillé plusieurs fois avec cette maison d'édition, créant à chaque fois de réelles oeuvres d'art. Mais ce n'est pas tout ! A l'intérieur du livre, nous trouvons 6 illustrations en couleur réalisées par MoonE. Ces dessins apportent une touche supplémentaire et ajoutent une dimension intéressante à "Dolls", faisant du livre non pas seulement un très bon livre, mais aussi un très joli objet, qu'on prend plaisir à feuilleter et parcourir.
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Merci aux éditions « Noir Absinthe » et à Babelio pour la découverte de ce livre.

Amateurs de fins heureuses, de princes et de princesses, passez votre chemin. Toutes les histoires finissent mal, on sait qu’elles vont finir mal, le but étant de savoir à quel point. C’est assez « drôle » dans un sens de devoir deviner pour une fois comment cela peut-il mal finir.

Les histoires sont tristes mais nous n’avons pas tellement le temps de nous habituer aux personnages. Une histoire finit, une autre commence. Encore un livre qui représente assez bien toute la cruauté de l’homme mais si certains univers sont dystopiques, l’homme reste un homme et le mal est toujours le mal.

Pour moi, le point commun à toutes ces histoires c’est que les protagonistes manquent d’âme. Quelque soit leur histoire (séquestration, viol, abandon…), que ce soient les bourreaux ou les victimes, ils n’ont pas d’émotions ou très peu.

Ces histoires sans véritable fin me font penser à la série « Love death + robots » sur Netflix, même ambiance « macabre » avec un enchaînement de petites histoires sans rapport les unes avec les autres mais un même thème de base.

Beaucoup d’histoires intéressantes mais qui finissent le plus souvent au moment où elles devraient commencer, une suite de préquels d’histoires. Je ne suis pas très fan de ce genre de procédé, du même style que le film « Inception » avec Léonardo Dicaprio, où l’on te laisse libre d’imaginer la fin. Moi, je veux qu’on me la dise, pas imaginer par moi-même ce qui pourrait se passer.

Dans l’ensemble les histoires sont fluides à lire, on nous embarque à chaque fois. Plusieurs thèmes sont abordés dont souvent celui du repli sur soi-même, de l’enfermement dans son propre corps.

Toutes ces histoires ne nous mettent pas du baume au cœur mais au final, grâce à elle on se dit qu’on est pas si mal et ça fait du bien de savoir apprécier ce que l’on a de temps en temps dans ce monde où le temps passe à une allure folle.

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Un recueil de nouvelles fantastiques penchant même vers l'horreur, un bon livre pour cette période automne/Halloween/heure d'hiver !

Les 11 nouvelles ont pour fil rouge le thème de la poupée, qu'elle soit marionnette de chaire, d'esprit ou de toute autre matière. J'y ai trouvé aussi un autre fil, dont je ne sais s'il était volontaire ou non, que j'appellerais "enfance malheureuse" ...



L'écriture m'a semblée inégale (on côtoie autant du langage châtié que familier, au sein d'un même texte sans que cela ne semble réellement volontaire), me donnant le sentiment d'un manque d'expérience de l'auteur, sans porter préjudice pour autant au contenu. Parfois également, un léger décalage entre l'environnement mis en place et un détail qui dénote et m'a fait ressortir de ma bulle : je pense notamment à la nouvelle "La marionnette" qui donne l'impression de se dérouler dans le passé jusqu'à ce qu'un personnage sorte un téléphone portable pour prendre une photo, ce qui m'a ramenée brutalement au présent et forcée à revoir ce que j'avais compris du début.



Cependant, chaque histoire fait preuve d'une imagination assez déroutante pour nous montrer autant de chemins sombres, d'aventures tantôt réellement affreuses, tantôt simplement très tristes, mais toujours très différents, variés. A se demander ce que l'auteur a vécu pour avoir des pensées pareilles.



Bref, ce livre m'a bien plu par ses côtés sombres, attendus du fait de l'édition, et très bien respectés, avec simplement quelques légers défauts.



[Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique]
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Reçu en service presse pour l'automne, lu dans le cadre du #pumpkinautumnchallenge mais aussi dans le cadre du #Projetombre consistant à mettre en valeur les nouvelles, j'ai découvert avec plaisir ce joli recueil gothique au style mélancolique et horrifique dont le thème principal est la poupée : poupée de chair, poupée de bois, poupée métaphorique… de quoi faire des jolis cauchemars en cette période de l'année où la nuit vient tôt…



Mon avis général sur le recueil



Ce recueil comprend 11 nouvelles écrites par Nepenth S. ayant à chaque fois pour thème la poupée de façon plus ou moins évidente selon les histoires.



Chaque nouvelle propose une situation où un des personnages apparaît dans toute sa fragilité jusqu'à son basculement. Selon les cas, l'histoire est plus ou moins longue. La plus courte, Entre les lignes, fait trois pages. A l'inverse, la plus longue, Portrait d'un ange en chute libre, fait 18 pages.



L'auteure joue avec les peurs de chacun, instillant dans chaque histoire de l'humour, de la tragédie, de l'horreur et beaucoup de mélancolie avec une touche de LGBTQIA+. L'ensemble est très cohérent et se lit bien grâce à un style poétique mais efficace.



Elle aborde plusieurs thématiques : Paranoïa, séquestration, abus sexuels, torture, folie, meurtre, mais aussi amour filial, relation amoureuse, amour familial…



Chaque histoire est illustrée par un dessin en couleur de l'illustratrice Moone, représentant le héros principal dans une position inquiétante ou amusante. le style est délicat mais retransmet bien la violence de certaines nouvelles. J'ai juste regretté que ces illustrations ne soient pas imprimées sur du papier glacé, ce qui aurait donné un meilleur rendu.



Mon avis sur chaque nouvelle



Comme il s'agit d'un recueil de nouvelles, j'ai pris le parti donner mon avis sur chaque histoire de façon individuelle et d'en rédiger chaque résumé en évitant les spoilers.



QUAND LA MER FAIT SILENCE



Résumé : Dans une cabane au bord de la mer, une mère dépressive et catatonique suite à la perte de son utérus vit avec ses deux enfants adoptifs : Pluie et Nuage. Régulièrement, la voisin Croc et son mari Gueule d'alligator viennent subvenir aux besoins de la famille. Sang, leur fils adoptif vient souvent jouer avec les deux autres enfants. Mais Sang est différent : sa définition du bien et du mal n'est pas vraiment normale…



Mon avis : Deux enfants livrés à eux-mêmes face à un gamin psychopathe, comment cela peut-il finir ? Outre l'amour entre frères, cette nouvelle traite surtout de la construction d'un monstre et de la facilité avec laquelle Pluie s'érige en victime consentante. Derrière le personnage de Sang, il y a une éducation associée à la violence, à l'indifférence et au manque d'attention familiale. Rien qu'à son apparence et sa difficulté à s'exprimer, on sent qu'il pourrait être meilleur si sa famille était aimante. A l'opposé, même si Pluie et Nuage sont livrés à eux-mêmes face à une mère qui n'est plus tout à fait présente, elle a quand même des gestes affectueux envers eux et les deux frères peuvent compter l'un sur l'autre. Ce n'est pas le cas de Sang qui est livré à lui-même et ne comprend pas ce qu'il fait. Une nouvelle qui fait froid dans le dos avec des descriptions effrayantes de tortures prodiguées par Sang. La fin, totalement inattendue, m'a profondément émue, signe qu'il y a peut-être un espoir malgré toute cette noirceur.



ACHATE



Résumé : Achate est un être mi-humain mi-loup prisonnier avec ses frères d'un proxénète nommé Heinrich Jâger. L'homme a volé les peaux des enfants ce qui les empêche de se transformer et de se défendre, de s'enfuir. Cela lui permet de les prostituer à des clients avides de sensations fortes. Mais Achate a un plan : iel compte se tirer et tuer Heinrich pour se sauver avec ses frères de cet enfer…



Mon avis : Dans cette nouvelle, le sujet principal est la prostitution enfantine sous couvert de créatures fantastiques. C'est Achate qui raconte de son point de vue ce qui se passe dans le bordel où iel est enfermé. Avec son franc-parler iel dessine un portrait au vitriol des sévices des clients. Les scènes non racontées que l'on devine également se dessinent parfaitement dans notre esprit. C'est un monde effroyable, avec tout ce que la nature humaine a de plus atroce. Par ailleurs, Heinrich est un bourreau manipulateur en plus d'être un salaud de proxénète : il sait faire en sorte de briser ses protégés pour qu'ils restent tranquilles. La tentative de fuite d'Achate ne va pas se dérouler comme prévu. La chute, très ironique, reflète l'humour noir du proxénète. Une nouvelle qui remue les tripes sans fioritures.



PORTRAIT D'UN ANGE EN CHUTE LIBRE



Résumé : Marie et Gabriel sont frères et soeurs par alliance. le père de Gabriel s'est mis en couple avec la mère de Marie, puis il est décédé, laissant son fils à la garde de sa veuve. Marie adore son frère, elle pense dans sa tête de petite fille que c'est ange. Aussi, elle ne comprend pas pourquoi Gabriel plonge de plus en plus dans la dépression et évite silencieusement les attentions de leur mère. Marie ne comprend pas non plus pourquoi sa mère préfère Gabriel à elle…



Mon avis : Cette nouvelle aborde les abus sexuels, mais aussi l'amour sincère d'un frère pour sa soeur. Au fil de l'histoire, Marie raconte son quotidien et comment son frère Gabriel illumine sa vie. le garçon est très beau et ressemble à un ange. Marie voit ses ailes et le doute s'installe chez le lecteur : Gabriel est-il vraiment un ange? Réalise-t-il des miracles ? Pourquoi ne lutte-t-il pas contre ma mère de Marie qui le couve comme s'il était un enfant ? Lentement, Gabriel va se transformer en poupée sans volonté face à Anne qui cherchera à le contrôler. le récit est plutôt poignant car il nous est proposé du point de vue de Marie avec sa naïveté d'enfant. Même si le sujet est assez grave, il est abordé avec justesse sans tomber dans les détails glauques car Marie voit la beauté de sa relation avec Gabriel. La chute, inévitable apportera aussi une note d'espoir, comme la première nouvelle. Une nouvelle touchante en lien avec l'enfance et ses illusions.



LA RECLUSE



Résumé : Constance, 17 ans, vit à l'orphelinat Sainte Catherine. Elle entend des voix depuis sa visite d'une loge de recluse sur le terrain de l'orphelinat. Ce sont les fantômes d'anciennes recluses qui l'invitent à les rejoindre. En parallèle, un couple arrive à l'orphelinat et souhaite l'adopter. Entre trouver le repos dans la loge et vivre une vie de famille, Constance va devoir choisir…



Mon avis : Comment trouver le courage de surmonter ses peurs face à l'inconnu quand personne ne veut de vous ? Tel est le sujet de cette nouvelle autour de cette orpheline qui est tiraillée entre son envie de se cacher dans la loge, emmurée comme les fantômes qu'elle entend dans sa tête et rejoindre l'extérieur avec deux mamans pour famille. L'auteur décrit ici avec justesse la psychose dans laquelle Constance est plongée, ses peurs qui la rongent de l'intérieur sur la vie hors de l'orphelinat, l'histoire idyllique qu'elle se crée de la vie des religieuses emmurées vivantes dans la loge et les critiques des autres envers sa future famille homoparentale. J'ai lu cette nouvelle une soirée de pluie, et j'ai frissonné pensant entendre les voix des fantômes, preuve d'une écriture particulièrement réussie. Une forme d'anti-Du Domaine des murmures de Carole Martinez du XXIème siècle, façon réaliste.



NIETZSCHE TA MÈRE



Résumé : Sam ado non genré vit avec sa mère, infirmière trop dévouée, divorcée depuis un moment. Sam n'a jamais manqué de rien, iel est juste une victime à l'école et revendique une attitude misanthrope et un look gothique. Son objectif dans la vie est de devenir tueur en série car iel est passionné par les monstres. Iel va tenter d'en devenir un(e), mais nos rêves sont-ils faits pour être réalisés ?



Mon avis : Comment naissent les tueurs en séries ? Sont-ils vraiment ce qu'on imagine ? Avec cette nouvelle, Nepenth frappe fort au niveau de l'humour noir en montrant l'apprentissage d'un personnage désespéré de réaliser son rêve. J'ai beaucoup ri face au langage fleuri de Sam et l'escalade d'actions dans lequel iel se lance pour devenir un tueur. On assiste à une étude en règle des tueurs en série et j'en ai appris pas mal malgré moi, preuve des recherches de l'auteur sur le sujet. Je n'ai pas manqué non plus la petite référence aux hôpitaux débordés avec la mère surexploitée de Sam, qu'iel critique ouvertement comme étant une victime consentante. Jésus, le meilleur ami de Sam, collectionneur de dédicaces sur des livres d'occasion était également un vrai régal à découvrir. La chute est totalement ironique et ne manque pas de piquant. C'est de loin ma nouvelle préférée du roman et j'ai hâte de lire d'autres nouvelles de l'auteur dans ce style.



La marionnette



Résumé : Un pantin de bois se réveille dans l’atelier d’un marionnettiste. Tous les souvenirs de sa vie antérieure ont disparu. L’apprenti du marionnettiste s’occupe de lui et lui réapprend à marcher, à penser, à se souvenir. Il lui explique comment construire des marionnettes. Mais peu à peu le doute s’installe dans l’esprit du pantin : qui était-il avant son réveil ?



Mon avis : Dans cette réécriture un peu creepy de Pinocchio, l’auteure nous interroge sur le sens de la vie et ce qui fait de nous des êtres humains. La temporalité de la nouvelle s’étale sur une semaine, ce qui rythme le récit et rappelle la création biblique. Au fil des jours, le pantin découvre les secrets de son créateur jusqu’à la révélation finale qui glace d’effroi. L’ambiance est totalement glauque dans cette atelier où la beauté des créations règne pourtant, comme une parade à l’horreur cachée. Malgré l’amour du créateur envers sa marionnette, on ne peut s’empêcher de comprendre son geste au vu de sa nature. Un récit touchant et troublant à la fois.



Les petites âmes de la moquette



Résumé : Colombe, bien décidée à ne pas tuer de sans froid les acariens dont regorge son appartement, décide un jour d’arrêter de faire le ménage dans son appartement, en dépit des critiques familiales



Mon avis : C’est une nouvelle courte et un peu loufoque que nous présente l’auteure sur les micro-organismes qui peuplent notre environnement. De fil en aiguille, telle Alice, Constance rétrécit et devient aussi minuscule que les acariens et autres bestioles présents chez elle. Sorte de métaphore à sa vie étouffée auprès de sa soeur et sa mère, elle devient plus grande et trouve sa place parmi la poussière. J’avoue avoir eu un peu de mal à comprendre cette nouvelle assez fantaisiste mais elle n’était pas déplaisante à lire. On sent une forme de libération chez ce personnage à ne pas écouter les autres qui l’étouffent. C’est une sorte de fantaisie onirique que nous propose l’auteur qui change des autres nouvelles du recueil et apporte une touche de fraicheur à l’ensemble.



A.L.I.C.E



Résumé : Alice se sent bizarre ce matin. En allant au toilettes d’un restaurant, elle suit un lapin et se retrouve dans un autre univers : celui d’Alice au Pays des merveilles mais dans une version plus trash…



Mon avis : L’auteure nous propose une version trash d’Alice au Pays des merveilles dans cette nouvelle, avec une boucle temporelle et un personnage principal qui ne comprend pas ce qu’il se passe autour de lui. Le récit est rythmé par un jeu sur la typographie du texte ainsi que les crises successives d’Alice qui va peu à peu se décomposer jusqu’à revenir au début de son histoire. Je vous conseille de la lire une deuxième fois pour comprendre toutes les subtilités. L’auteure s’amuse vraiment beaucoup avec l’histoire originale en y apportant une touche LGBT avec une bonne touche d’absurde. J’avoue ne pas avoir tout compris, mais après tout, est-ce l’essentiel ?



Séraphin



Résumé : Dans une famille d’aristocrates, à une époque révolue, Aniel vingt ans éprouve une affection sincère pour sa mère. Avec l’arrivée de son petit frère Séraphin, ses relations avec sa mère s’étiolent. Séraphin devient le préféré de sa mère alors que c’est un enfant malsain, limité et un peu psychopathe. Aniel ne comprend pas ce que sa mère lui trouve…



Mon avis : Une histoire de rivalité entre frères qui va finalement révéler des secrets plus insidieux, tel est le thème de cette nouvelle où la famille apparaît comme dysfonctionnelle. Ici, le père est absent et cache aux yeux de la société la tare congénitale du petit dernier, la mère aime ses fils jusqu’au jour où ils grandissent trop et l’aîné est atteint d’un complexe d’Oedipe. Dans cette ambiance fort malsaine, Séraphin et son caractère de psychopathe pourrait presque passer pour le plus normal de la famille. Au fur et à mesure de l’histoire, on découvre les tares de l’enfant et celles de l’aîné. La manière de penser de Aniel fait carrément froid dans le dos et l’issue de ce jeux de dupes complètement inattendue. J’ai beaucoup apprécié le décor luxueux de cette nouvelle qui tranche avec les autres. Malgré les personnages tous aussi fous les uns que les autres, on a presque de la pitié pour Séraphin dont le seul tort est d’agir à visage découvert, sans faux-semblants. Une nouvelle sur l’amour et la folie en somme…



Entre les lignes



Résumé : Un personne souhaite se suicider à cause d’une célébrité qu’il a du mal à vivre. Mais il a beau essayer, rien ne fonctionne…



Mon avis : Une des nouvelles les plus courtes du récit. Elle fait réfléchir le lecteur au statut de personnage, malmené par l’auteur tel un pantin pour satisfaire le bon vouloir des lecteurs. Cela m’a fait penser au personnage de Sherlock Holmes que l’auteur a dû ressusciter pour satisfaire son lectorat. Une nouvelle amusante qui rend leur humanité aux personnages de fiction. Ce n’est pas l’histoire la plus marquante du recueil, mais elle a le mérite d’être intéressante.



Doll



Résumé : Dans une réalité alternative, les vieillards et malades graves sont mis au rebut : on les jette, tels des déchets dans des décharges ou on les incinère parfois vivants. Dolly est une jeune fille tétraplégique qui a été sauvée de ce triste sort par Maël, un jeune homme qui aime jouer à la poupée grandeur nature. Prisonnière de son corps, elle subit les caprices de son sauveur/bourreau sans pouvoir broncher…



Mon avis : Cette nouvelle explore une variante humaine de la poupée gonflable, objet de désir et qui remplace parfois une vraie femme auprès de certains hommes. Ici Maël entretient une vraie poupée car il apprécie contrôler un être humain mais aussi parce qu’il est persuadé que ces êtres sont plus vrais que les humains. De son côté, Dolly est à la fois victime et reconnaissante qu’il s’occupe d’elle : elle fait tout pour lui plaire et lui pardonne ses tortures occasionnelles, totalement atteinte du syndrome de Stockholm. L’histoire pourrait s’arrêter là si Maël n’était pas aussi manipulateur avec toutes les personnes qui l’entourent pour subvenir aux besoins de son jouet, ce qui va précipiter sa chute. La nouvelle est racontée du point de vue de Dolly qui évoque avec douceur ce qu’elle entend et peut voir depuis son champ de vision, ce qui rend particulièrement saisissant d’horreur certaines scènes. Pas d’abus sexuels ici, seulement un adulte qui pousse un peu trop loin le jeu de la poupée. En revanche, la chute est particulièrement trash et m’a laissée sans voix. Je crois que c’est la fin la plus violente que j’ai pu lire du recueil. Ames sensibles s’abstenir !



En conclusion : Des poupées victimes consentantes, des poupées qui se révoltent, des poupées de chair ou de bois, des bourreaux, de la folie, du fantastique, du gore, beaucoup d’humour noir et une profonde mélancolie tels sont les thèmes que vous trouverez dans ce recueil de nouvelles. En résumé, une exploration du thème de la poupée sous toutes ses formes qui rend hommage au film Dolls de Takeshi Kitano.
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