A l'occasion du 26ème "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Nicolas le Roux vous présente son ouvrage "Les guerres de Religion : une histoire de l'Europe au XVIe siècle" aux éditions Passés-Composés.
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Il fallut attendre le 14 mars 1590 pour que les armées s'affrontent de nouveau en rase campagne. La bataille se déroula à Ivry, non loin de Dreux. Avant le combat, le monarque chevalier (Henri IV) harangua ses hommes, leur enjoignant de suivre son panache blanc s'ils perdaient leurs étendards. Les royaux allaient défaire une nouvelle fois le duc de Mayenne, malgré leur infériorité numérique. En moins d'une heure, la discipline et la motivation des troupes royales, conjuguées aux dispositions tactiques de l'armée, emportèrent la décision. Les Ligueurs avaient perdu 6000 hommes. Diffusé par la propagande royale, le mythe du panache blanc était né.
Les marques du "culte royal" constituaient une autre cible pour les huguenots, qui contestaient la dimension sacrale du pouvoir monarchique. A Notre-Dame de Cléry, ils s'en prirent ainsi au tombeau de Louis XI: la statue de cuivre fut décapitée et la tombe violée, car ce monarque constituait à leurs yeux le mauvais roi par excellence. A Bourges, on exhuma la dépouille de Jeanne de France, fille de Louis XI: le corps fut percé de coups, puis dépecé, avant d'être brûlé devant le couvent de l'Annonciade. A Orléans, le cœur de François II fut déterré, puis jeté aux chiens après avoir été fricassé.
Il faut noter que c'est justement vers cette époque que le mot "massacre" acquit son sens moderne. Le terme désignait en effet d'abord la tête du gibier, découpée après la chasse et exhibée en trophée. Massacrer des êtres humains, c'était donc non seulement les mettre à mort, mais aussi les réduire à l'état de bêtes de boucherie. Il fallait leur retirer leur humanité pour mieux les exterminer.
une partie de la majorité catholique voyait dans le développement de l'hérésie la marque du courroux divin, et peut-être l'annonce de la fin des temps.
Contrairement à ses frères ainés, Henri III est parvenu au pouvoir à l'âge adulte. En 1574, il était précédé d'une réputation de prince chevaleresque et de défenseur de l’Église, et bénéficiait également d'une expérience de gouvernement... Pourtant, deux ans à peine après son avènement, jamais le pouvoir monarchique ne s'était trouvé aussi affaibli. Les caisses étaient vides, le roi n'avait pratiquement plus d'armée et les polémistes contestaient le principe même de sa souveraineté. Les frontières politico-confessionnelles étaient par ailleurs brouillées par l'alliance des huguenots et des "Malcontents" catholiques. Enfin, le propre frère du roi, François, duc d'Alençon puis d'Anjou en 1576, apparaissait comme un concurrent sérieux pour l'exercice du pouvoir.
L'Italie était animée par une sorte de culture du crime politique.
Pour les catholiques également les massacres furent un choc. Un complexe de barbarie a pu les toucher. Il n'y eut plus, par la suite, de violences de masse comparables à celles de la Saint-Barthélemy. On assista à des violences de guerre, souvent très dures, à quelques exécutions et à des assassinats, notamment celui du roi Henri III, mais pas à des massacres généralisés. La violence s'était désenchantée.
L'invention du coup d’État
Les violences s'expliquent par des rapports de force, des conflits particuliers et des effets de nombre qui varient localement suivant les situations. La société, même en temps de paix, était violente, et les coups partaient vite quand l'honneur était en jeu. Les nobles portaient l'épée et la dégainaient sans hésiter. Les artisans habitués au maniement des outils tranchants savaient utiliser leurs compétences, et c'est pourquoi les bouchers jouèrent un rôle souvent central dans les massacres.
La violence : un acte de foi ?
Les huguenots ont vu dans ces massacres la confirmation du complot universel fomenté contre eux par les puissances catholiques. Un complexe de culpabilité a pu animer les survivants, qui cherchaient à comprendre pourquoi Dieu avait permis un tel déferlement de violence. Certains se convertirent, d'autres s'exilèrent à Sedan, à Genève, dans l'Empire ou en Angleterre.
L'invention du coup d’État
Les massacres de la Saint-Barthélemy se sont produits à contre-courant de l'histoire puisque la monarchie faisait tout son possible pour éviter la reprise de la guerre, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du royaume.
L'invention du coup d’État