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3.8/5 (sur 41 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 24/07/1865
Mort(e) le : 01/05/1960
Biographie :

Dorothy Bussy, née Dorothy Strachey, est une romancière et traductrice britannique, proche du Bloomsbury Group.

Elle est l'une des dix enfants du général Sir Richard Strachey et de son épouse, Lady Jane Marra Grant.

L'écrivain Lytton Strachey (1880-1932) et le psychanalyste James Strachey (1887-1967), premier traducteur de Freud en anglais, étaient ses frères cadets. Ce fut par leur intermédiaire que, quelques années plus tard, elle fit la connaissance des membres du Bloomsbury Group.

Dorothy Strachey fit ses études secondaires en France, au pensionnat des Ruches, près de Fontainebleau. Par la suite, elle y occupa un poste d'enseignante et compta Eleanor Roosevelt parmi ses élèves.

En 1903, à 37 ans, elle épousa le peintre français Simon Bussy (1870-1954). Ils eurent une fille, Jane Simone Bussy (1906-1960) qui devint peintre à son tour.

Dorothy Bussy devint la traductrice attitrée des œuvres de Gide en anglais, dont notamment "L'École des femmes" dont la première parution se fit en anglais en 1929 avant même l'édition française. Les lettres qu'ils échangèrent furent publiées en anglais et en français, et les manuscrits se trouvent aujourd'hui à la British Library.

Dorothy Bussy publia sous pseudonyme un roman qui fit scandale : "Olivia" (1949), ainsi qu'un recueil de textes courts, "Fifty Nursery Rhymes" chez Gallimard, en 1951. "Olivia" fut adapté au cinéma, réalisé par Jacqueline Audry en 1951.

Dorothy Bussy, qui était bisexuelle, eut une liaison avec Lady Ottoline Morrell (1873-1938), une aristocrate anglaise et une femme du monde qui recevait beaucoup.

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"Olivia", un film français de Jacqueline Audry sorti en 1951. Il s'agit de l'adaptation du seul roman de Dorothy Bussy, "Olivia", paru l'année précédente. Extrait


Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Cette nuit-là, je ne dormis guère plus que la précédente. Pendant des heures, qui me parurent interminables, je me tournai et me retournai d'un côté et de l'autre, l'âme déchirée par un débat stérile ; tout, en moi, n'était que contradictions confuses et sans issue... "Vicieuse ?" De quoi donc, de quelle perversité Mlle Cara m'accusait-elle ? Etais-je vraiment capable de perversité ? Oui, j'en étais capable, et cette haine, ce dégoût, ce bouleversement même, en étaient la preuve... Mais l'amour n'était pas un sentiment pervers ! Plus mon amour était intense et plus je me sentais loin de toute perversité !... Et pourtant, est-ce que mon amour n'avait pas été, tout récemment, terni par des vapeurs suspectes, jaillies de ces troubles abîmes dont je m'appliquais à détourner les yeux ? Pourquoi cet inextricable enchevêtrement du bien et du mal ? Le mal ? Où était-il donc ? Etait-il possible d'en déceler la moindre trace dans le pur visage de celle que j'aimais, dans la tendre expression de ses lèvres, dans le pathétique contour de sa joue, dans la profondeur de son regard, dans la gravité de son front ? Et je pensais alors à cet autre visage que je revoyais, déformé par la fureur, enflammé de haine, gonflé de base vanité... Puis, de nouveau, comme un coup de poignard, la vision lancinante de l'épaule éclatante et laiteuse... Je me tordis sur mon lit, gonflée, moi aussi, de haine, de basse vanité... "Comme il serait bon de pouvoir prier !" pensai-je. Mais à quelle divinité adresser ma prière ? C'est la Sagesse que j'aurais voulu implorer... Une Minerve sereine, qui se serait penchée vers moi du haut de son Olympe, qui aurait fait descendre le calme dan mon coeur passionné, qui aurait dispersé tous ces miasmes pestilentiels, qui aurait ramené en mon âme la clarté, le discernement...Ces pensées, cette invocation me rendirent la paix, et je pus enfin m'endormir.
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Celle ou , pour la première fois ,j'ai pris conscience de moi-même ,conscience de l'amour et de la joie ,de la douleur et de la mort. Celle ou chacune de mes réactions intimes était inattendue pour moi et aussi indépendante de ma volonté que l'expèrience qui l'avait fait naitre.
L'amour a toujours été la grande affaire de ma vie , le seule qui m'ait paru-non :que j'ai sentie -etre d'une importance supreme.
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Mais j'avais beau m'appliquer ,un fol espoir ,toujours renaissant ,venait sans cesse déjouer mes efforts ,réduire à néant mes résolutions .Ah ! que l'espoir à la vie dure ! On le terrasse ,on le piétine ,on le croit mort...Non: l'affreux insecte recommence à bouger :d'imperceptibles sursauts prouvent qu'il vit toujours ,et le voilà ,de nouveau qui pénètre dans votre chair et y distille son venin.
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J’enviais aussi la petite Signorina, mais pour d’autres motifs. Je devinais en elle une passion totale et absolue, dont je me savais incapable. Elle s’était tout entière et sans réserve consacrée à son idole : tout le reste avait été éliminé. Son adoration était si brûlante que la jalousie elle-même s’y était consumée : ni scrupules, ni devoirs, ni intérêts, ni affections n’existaient plus pour elle, si ce n’est en fonction de son amour. Aussi jouissait-elle d’une sérénité incomparable : aucun conflit jamais ne troublait sa paix intérieure. Elle était à l’abri de ces accès de désespoir ou de ressentiment qui me secouaient comme une houle, et me laissaient ensuite accablée par le mépris et la honte que je ressentais pour moi-même. Signorina ne désirait rien pour elle, rien d’autre que la permission de servir, de servir n’importe comment, de servir de toutes les façons possibles.
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Ainsi ,de tous les cotés à la fois ,j'avais la révélation de mondes insoupçonnées ; les uns après les autres ,des voiles se levaient devant moi ,qui laissaient toujours apercevoir d'autres voiles et d'autres mystères ,à l'infini...
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je m’éveillai dans un monde nouveau : un monde où tout était d’une intensité poignante, chargé d’émotions bouleversantes, de mystères insoupçonnés : un monde, au centre duquel je n’étais moi-même qu’un coeur brûlant et palpitant.
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- Ah ! Voilà Olivia ! Approche, ma chère petite. Assieds-toi près de moi, et dis-moi si tu as des nouvelles de ta chère maman.
La voix était toute douceur et caresse ; les manières, engageantes et pleines d'affection. Ces dames, qui m'avaient connue enfant, me tutoyaient depuis toujours, et cela me faisait plaisir. J'aimais cette habitude française, qui ajoutait à leurs propos cette nuance exquise de tendresse que l'anglais, hélas ! avec son immuable vousoiement, sera toujours incapable d'exprimer.
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Dans le chaos de cette tempete qui nous assiège de toutes parts ,j'ai cherché un refuge momentané sur ce file radeau ,construit avec les épaves du souvenir ,et ,tant bien que mal ,j'ai tenté de le conduire jusqu'aux eux sereines de ce port qui s'appelle l'art ,et auquel j'ai pas cessé de croire ; j'ai fait ce que j'ai pu pour éviter les récifs et les bancs de sable qui en défendrait l'accés.
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J'ai mis à profit ce morne et vide hiver pour composer ce récit. Je l'ai écrit sans modestie comme sans fatuité, sans autre but que ma satisfaction personnelle, sans me soucier d'autrui, sans m'inquiéter de peiner ou de scandaliser les vivants, sans me laisser retenir par des scrupules envers les morts.
Les pires calamités planent sur le monde. Je ne l'ignore pas ; je suis aussi préoccupée que quiconque des bouleversements sociaux qui nous ont happés et nous roulent dans leurs vastes remous, de l'effroyable déluge qui peut-être s'apprête à nous engloutir. Mais que puis-je contre ces menaces ? Dans le chaos de cette tempête qui nous assiège de toutes parts, j'ai cherché un refuge momentané sur ce frêle radeau, construit avec les épaves du souvenir ; et, tant bien que mal, j'ai tenté de le conduire jusqu'aux eaux sereines de ce port qui s'appelle l'art, et auquel je n'ai cessé de croire ; j'ai fait ce que j'ai pu pour éviter les récifs et les bancs de sable qui en défendent l'accès.
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C'est la sagesse que j'aurais voulu implorer...Une minerve sereine ,qui se serait penchée vers moi du haut de son Olympe ,qui aurait fait descendre le calme dans mon cœur passionné ,qui aurai dispersé tous ces miasmes pestilentiels qui aurait ramené mon ame à la clarté ,le discernement...
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