Je n'ai d'ailleurs jamais dit que j'étais absolument contre l'idée de me marier, mais cela ne m'intéresse pas pour le moment et je ne considère pas le mariage comme un but. Si vous voulez connaître les raisons de mon isolement, c'est justement que je suis à la recherche de ce que je vais décider de faire. À la recherche de ce qui a vraiment de l'importance. Alors, le reste... je ne veux pas y penser pour le moment. Peut-être que je fais une erreur, que je me perds. Mais à mon sens, il y a autre chose. Il doit y avoir autre chose... Je me sens éloignée du moindre bonheur des autres, de leurs préoccupations.
Les femmes ont leur rôle, et si on leur en refuse un autre, elles ont encore la possibilité de trouver le bonheur dans le chemin que nous a tracé le Seigneur et bien plus de pouvoir que tu ne le crois. Non, une femme qui ne consacrerait sa vie qu'à elle-même ne pourrait être que malheureuse, c'est une femme qui n'aura pas de place, qui n'enfantera jamais et mourra sans avoir accompli l'œuvre sacrée à laquelle Dieu la destinait. Ce serait aller à l'encontre de Sa volonté. De notre foi. Peut-on braver des lois édifiées pour notre bien ? Voudrais-tu renier les principes avec lesquels nous t'avons élevée ?
Lorsqu’une jeune fille recevait son diplôme, paradoxalement, elle ne se préoccupait pas de mettre à profit son instruction mais se mettait en quête d’un mari, créait une famille et se dépensait selon son milieu en obligations liées à son rôle d’épouse.
Chacun allait à son ouvrage. Les enfants grandissaient et devenaient robustes ; ils aidaient à leur tour pour labourer et moissonner. Et même quand de longues distances les séparaient, les colons savaient appartenir à une identique communauté.
Les hommes n'aiment pas ces femmes qui ébranlent leurs traditions en ne se conformant pas aux règles. Elle sera libre, mais cela ne sera qu'une façade, car on la rejettera, on l'évitera, elle pourrait être conspuée aussi.