Il suffit de lire "La Révolte Essentielle " d''Oria pour comprendre à quel point l'essence de son oeuvre ou l'orientation de sa pensée sont AUTRES que les "autres livres" et "autres auteurs" auxquels son oeuvre est associée sur la page comparative de Babelio. Peut-être simplement parce que le mot "ange" figure dans ses ouvrages et qu'il s'agit là, vraisemblablement d'un "amalgame" de nature électronique ?
Mais les lecteurs qui ne connaissent pas l'auteur peuvent être de prime abord désorientés, se portant vers son oeuvre ou se désintéressant de celle-ci avec des préjugés.
Ceux qui la connaissent sont sidérés ou surpris. Et peuvent mettre en doute, naturellement, d'autres associations "mécaniques" de livres et d'auteurs découverts grâce au bel outil culturel qu'est le site de Babelio.
Cela dit, il me semble utile de ne pas limiter à cette observation première, mon point de vue sur "La Révolte Essentielle"; tout en rappelant que pour "rencontrer" les auteurs sans intermédiaire, sans se fier aux seules comparaisons du "genre" de leurs œuvres... il faut les LIRE. Et pour la plupart d'entre eux, lorsque celles-ci existent, prendre connaissance des biographies qui les concernent.
"Prendre le risque" de se lancer dans la critique de l'oeuvre d'Oria n'est donc pas chose aisée !
Non pas qu'il soit périlleux de porter un jugement sur celle-ci, mais parceque chaque livre présente à la fois les traits d'une Genèse, d'un Testament, d'un Cantique des Cantiques, d'un Evangile... sans oublier des stances cosmogoniques, des psaumes soufis, des versets Zen et des songes apocalyptiques... Ce foisonnant rythme là, dans un holistique désordre, est de nouveau perçu mais de façon differente, graduée, dans "La Révolte Essentielle", secouant "livre-foudre" résumé dans ce constat prémonitoire en début d'ouvrage :
"L'Essence-Ciel" de la Révolte est comme le mot APOCALYPSE. Pour les uns c'est l'horreur, pour les autres l'Aurore"
Le mot Apocalypse ayant pour signification initiale "Révélation" et non, en langage convenu : "catastrophe" fin des temps... toute "révélation" naissant la plupart du temps d'un dessillement des yeux, n'est pas forcément bien reçue, ni non plus bonne à dire. Elle peut "dépasser l'Entendement" ! Et il est certain que pour les lecteurs émerveillés, mais surtout peu réveillés de "L'Évangile de la Colombe" n'ayant pu ou voulu lire dans ses lignes que les jolis niveaux servant leur angélisme... l'apparition brutale de "La Révolte Essentielle" a été un choc inattendu; un pamphlet illisible autant qu'illicite, blasphémateur, iconoclaste... visant le grand personnage que nous pourrions appeler : L'ILLUSIONISTE, dans le miroitement de toutes ses écailles: sociologiques, psychologiques, spirituelles... mais aussi dans l'apparence trompeuse de ses mues, dont la peau nouvelle, toujours plus douce, fait croire à la promesse d'un avenir meilleur.
Ces lecteurs, déçus, inquiets ou choqués auraient dû lire auparavant le deuxième livre de l'auteur : "La Paix est mon Royaume" aux éclairs annonciateurs... ou s'arrêter plus longuement, dans le premier, sur ce que Yahal disait au Cavalier :
"je veux te mettre hors de ta propre création".
Ou encore ce qu'il répondait à sa très émouvante plainte:
"tu me brises !"
par la non moins émouvante parole:
"c'est ce que tout barreau d'une prison dit un jour à la Main de Dieu".
Ainsi donc cet Etranger sur Terre osait se prendre pour Dieu en personne ? Non ! Là encore le lecteur éveillé doit comprendre "quand" "pourquoi" "pour qui" et "par qui" dans ce genre d'oeuvre aux accents bibliques, s'exprime un auteur faisant aller son personnage d'un niveau du "je suis" plus ou moins haut ( Jésus par exemple) au "JE SUIS" divin. Imité ça et là (point trop n'en faut) en direction de l'Illimité...
Ces "échelons" symboliques sont particulièrement sensibles dans "La Paix est mon Royaume" à la démarche la plus mystique face aux mille mystifications rencontrées par L'Etre-Ange, dénoncées ou plagiées par le héros lui-même pour mieux "répondre" aux égotiques interrogations humaines.
C'est donc ainsi ( aussi) qu'il faut comprendre "La Révolte Essentielle", troisième livre dans lequel l'auteur ne met plus en scène ( ou en cène ?) son héros favori mais une Voix désincarnée. Qu'on puisse la croire révolutionnaire, extraterrestre, divine, archangélique, voire demiurgique, selon les ressentis ... elle s'adresse, comme le précise la dédicace: à la "Nouvelle Humanité" .
Plus aucun personnage humain de fiction n'apparaît dans ce troisième livre; aucun héros ni héroïne, aucun modèle terrestre si ce n'est "tout-un-chacun". Un de ces "communs des mortels" que la Voix désincarnée invite à devenir le "comme Un" du Vivant.
Inutile donc de s'approprier ou de détourner cette Voix comme si c'était la personnification d'un nouveau Messie à aduler et à emmailloter dans la chrysalide d'un Mythe. Elle ne se laissera pas faire ! Et elle prouve par sa Parole qu'elle connait "toutes les ficelles" des filets que nous avons tissés et dont elle veut nous libérer.
Certains lecteurs feront un amer mais lucide constat en disant
que l'Égo paranoïde est terriblement malmené dans ce livre. C'est vrai ! Vulgairement parlant : " il en prend plein la tronche"
D'autres se réjouiront face à ce même constat en voyant poindre ou en pressentant le beau Visage étouffé sous son masque. D'autres se reconnaîtront tant bien que mal sous des traits vivement surlignés et, si ça fait trop "mal", si leur portrait-robot est trop flagrant de ressemblance, refermeront définitivement l'ouvrage.
Il faut s'accrocher ! Quelle que soit la page où l'on ouvre ce livre, écrit sous forme de brefs ou longs apophtegmes, on se sent forcément concerné, ou on reconnait le voisin... et c'est grâce à ce prochain ou lointain en humanité qu'on a une forme de curiosité envers ces "maux" qui sont "nôtres" et nous sont crûment envoyés en pâture... en même temps que nous sont proposés le recyclage de ces déchets et le "But" des transfigurations elles-mêmes.
"La Revolte Essentielle" aurait pu s'appeler: "Indignez-vous" ! Mais en ajoutant cette notion essentielle "Rendez-vous DIGNES"
Du VIVANT qui est en vous comme celui dans lequel vous baignez...
Oui, "il faut s'accrocher" ! même si on trouve, parfois que "les bornes sont dépassées"... Et surtout si on a compris, grâce à l'avertissement du prologue, que ce n'est pas l'auteur elle-même qui nous inflige ces leçons, ces conseils, ces admonestations et ces "trempes" d'eau lustrale ( non, mais pour qui elle se prend, celle là, avec son indignation surjouée, sa morale tombée du Ciel et ses jugements à l'emporte-pièce ?!)
...
Il est intéressant, d'ailleurs, de voir comment, une fois de plus, elle utilise un "personnage" ou un "non-personnage" céleste pour s'adresser aux hommes de la Terre... Elle, bien "terrestre" non ? Bien incarnée, en tout cas. Et "faillible" ! Non ?...
Et SI, en dehors même de notre question posée sur la puissance d'un Souffle et la hauteur d'une Inspiration, l'auteur voulait nous souligner "comment" ont pu être rédigées les œuvres dites "saintes" et autres récits mythologiques du passé... ?
SI c'était "cela" aussi, en plus ou avant tout, la Raison majeure de son œuvre ? Inséparable du mot Oraison, toujours, dans les récits de celle-ci...
Mais revenons à cette "Révolte Essentielle" qui n'est pas un livre-Juge, mais davantage un livre-Jauge selon les mots de l'auteur. Même si je comprends que l'on puisse trouver insupportable nos moralités "mises à mal" au nom du dépassement du "bien-et-mal " sortis de nos habituelles conventions et autres convenances.
Peut-être n'est-il pas facile pour les amateurs de rites ecclésiastiques d'apprécier le terme: "d'obstétrique des tabernacles" ou pour de charitables dévoués de comprendre la parole: "la bonne volonté pourrit le monde" et autres mises en garde contre les empressements de ce "fautif bien", plus d'une fois désigné, qui "amidonne le col de nos morales"...
Mais le Regard porté de la Voix, si j"ose dire, sur les "petits qui ne savent pas à quel point ils sont grands"... À quel point "l'Infime est essentiel à Dieu" , c'est bien cela qui domine !
Et pas seulement dans la partie, disons, la plus sociale du livre.
Tout et tous sont invités au "dépassement" à condition que nul ne soit écarté ou abandonné. Et rien ne doit être occulté dans ce Monde sans avoir été ausculté, mis à nu, compris, et mis à mort si nécessaire dans une détermination et un accompagnement bien-veillants :
" ON NE PEUT SE LIBERER DU CONNU
QU'EN LIBERANT LE CONNU"
Toutes mauvaises habitudes prises auxquelles il faut mettre un terme, ou qu'il faut apprendre à transfigurer sont donc passées en revue, avec les plus innocentes d'entre elles, brièvement rappelées... Mais les pratiques consciemment charlatanes et mensongères, elles, sont frappées sans retenue. Certaines, sous la notion réductrice d'occultisme, étant les plus visées. Résumées, dans L'Évangile de la Colombe, avec un poème sévère sur ce que nous pourrions appeler de façon suggestive "les esprits frappeurs" et se terminant par cette sentence essentielle:
"TON SEIGNEUR EST LE VERBE PAS LE BRUIT"
Dans la partie "songes et mensonges" sont dépeints les traits de ces "globe-trotters de l'astral" prétendant ramener de voyage les vérités cachées des annales akashiques... ou ceux de ces autres "canaux" disant recevoir les messages du Verseau...
Tout un monde pouvant paraître "paranormal" au lecteur lambda, mais découvert par l'auteur au temps de ses conférences, où elle pouvait se moquer avec sourire et indulgence de "l'aura des pâquerettes" et, avec plus de mordant de "l'imposture des postures" de faux maîtres, ou encore de la tromperie des "serpents à sornettes".
Cette image de la "Malice de la limace" rampant comme une chenille, se faisant éventuellement passer pour elle... mais ne pouvant, en aucun cas, devenir le papillon promis ou vainement espéré, est récurrente et son SENS à la portée de tous dans le message de l'auteur.
Quant à la devise : LIBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ, elle est aussi "revue et corrigée" et nous devons cela sans doute au fait que ces sujets sont les premiers écrits de "La Révolte Essentielle " produits en prévision du Bicentenaire de la Révolution Française. Livre en cours, non encore publié, qu'Oria était venue présenter à Paris, dans la salle bleue du Palais des Congrès, tout en exprimant son souhait d'arrêter là son cycle de conférences avant de mettre par écrit "tout" ce qu'elle avait retenu de ces échanges.
Il est donc légitime de penser que c'est grâce à ceux-ci , dans un milieu pseudo-spirituel qui, disait-elle, "n'était pas le sien"... mais aussi à travers ses entretiens, ses correspondances, ses voyages, qu'elle a pu s'emplir puis se décharger du "trop plein" d'une Inspiration ayant fait naturellement suite à celle de "La Paix est mon Royaume".
Si l'on reconnait, dans les premières stances de "La Révolte Essentielle" le ton d'une Révolution sociale et les concessions faites à cette forme d'approche, il est clairement dit que "c'est en nous-même" qu'il faut renverser les barrières et guillotiner les marionnettes. Qu'on ne s'y trompe pas: il s'agit d'une insurrection de la conscience en vue d'une Résurrection vers ce qu'Oria n'élude jamais : l'Essentiel dans son Essence. Même si le "chemin" vers cela doit passer par les sens.
Les dernières stances du livre donnent bien évidemment la place à l'ESPRIT. À celui de l'Apocalypse ? En tout cas à celui qui fait "table rase" et qui ÉRASE. Un verbe qui n'existe pas en francais mais dont la claire signifiance progressivement proposée à notre Entendement dit ceci :
"Ne décriez pas ! DÉCRÉEZ"
ou encore :
"Ne vous définissez plus ! INFINISSEZ-VOUS".
Il est notable que chaque livre d'Oria se termine par un Merci et un Pardon dit et demandé à tout personnage de l'oeuvre et donc aussi au chercheur-lecteur en quête d'une Connaissance que le "donneur" sait pertinemment ne pas pouvoir transmettre "pour toujours" et "parfaitement" dans une Langue intelligible à celles et ceux qui la réclament... et peuvent finir par la redouter.
À la fin de "La Révolte Essentielle" la Voix et Voie s'adressant à l'Humanité... Et pouvant être celle de la Sur-Humanite ou (et) de la Sûre-Humanité ! Laisse entendre et lire ceci:
" MERCI et PARDON
Deux mots jonglés par le même Dessein
dans l'incontournable véhicule de la Création
dans l'impitoyable auto-dépassement
qui annule chaque marche dans la démarche
qui la prend avec...
qui, enfin, la com-prend.
...
MERCI et PARDON
ailes du battement de l'impétueux Phénix de la Création
Cet Oiseau qui a pour naissance : la mort
et pour Essence: l'AMOR.
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