AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Otsuichi (109)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Rendez-vous dans le noir

Une dame de mon entourage, bien au fait de mon tropisme nippon, m’a offert récemment un titre au doux parfum de mystère : “Rendez-vous dans le noir”.

J’ai choisi ce livre marqué du sceau de l’amitié comme support à cette 100ème critique qui bien sûr lui est dédiée !



La littérature japonaise regorge de thrillers psychologiques dont la petite musique singulière imprègne durablement l’esprit. Ainsi l’intrigue imaginée par l’écrivain Otsuichi, la rencontre apparemment fortuite entre une jeune femme aveugle et un fugitif suspecté de meurtre, ne manque pas d’originalité.



Depuis le décès de son papa, Michiru vit en quasi autarcie dans la petite maison familiale qui jouxte la gare. Heurtée de plein fouet par la voiture d’un chauffard, la jeune femme a perdu progressivement la vue voici quelques années.

Invariablement levée de bonne heure, elle ouvre en grand, pour une dizaine de minutes, la fenêtre du salon en contrebas de laquelle passe en trombe l’express de 7 heures 25.

Tout près d’elle, recroquevillé dans une des encoignures de la pièce, un jeune homme aux aguets retient son souffle et la regarde se livrer à son petit rituel matinal.

Recherché par la police, Akihiro a réussi la veille à déjouer la vigilance de Michiru et s’est glissé à son insu dans la maison.



Tour à tour dans la peau de ces deux êtres en grande souffrance et isolés du reste du monde, le lecteur assiste à un étrange et intriguant huis clos de quelques jours. Lorsque la jeune femme se rend compte de la présence d’un intrus auprès d’elle et qu’elle continue à vivre comme si de rien n’était, “Rendez-vous dans le noir” devient passionnant.

L’empathie pour ces deux êtres qui s’apprivoisent sans se parler, gagne peu à peu le lecteur qui en arrive à oublier le tragique de la situation.

Le style d’Otsuichi est agréable et non dénué d’un certain raffinement. Le dénouement de l’intrigue est aussi surprenant que bien ficelé, bref un roman qui a aucun moment ne déraille.



Ce petit polar est vraiment une belle découverte, le Père Noël serait bien inspiré d’en charger abondamment la hotte !







N. B. : Je profite de cette 100ème pour remercier vivement celles et ceux qui m’adressent semaine après semaine un petit signe amical. Votre gentillesse n’a d’égal que votre indulgence, elles me vont droit au cœur :-)

Commenter  J’apprécie          8518
Rendez-vous dans le noir

C'est un livre écrit tout en douceur. L'histoire d'une rencontre entre deux êtres fragilisés. Elle, Michiru, jeune femme malvoyante, lui, Akihiro jeune homme qui vient se cacher chez elle à son insu suite à un meurtre.

Ils vont tous les deux tâtonner à leur manière pour avancer, évoluer dans leur vie. Leur rencontre se fera en douceur, en silence, avec délicatesse mais aussi avec beaucoup de respect et d'empathie.

C'est un très beau livre qui met en avant de vraies valeurs humaines et cela fait du bien. Merci Otsuichi !
Commenter  J’apprécie          472
Rendez-vous dans le noir

Rendez-vous dans le noir est un thriller que j'ai dévoré tant je l'ai adoré.



On fait la connaissance de Michiru, une jeune femme aveugle, qui vit seule depuis le décès de son père. Elle a ses habitudes chez elle et n'ose pas sortir seule car marcher avec sa canne blanche lui fait peur. Elle est donc plutôt isolée mais elle peut compter sur une de ses amies.



Quand un meurtre est commis en face de chez elle, sur le quai de la gare, elle n'est pas inquiète pourtant petit a petit, elle va ressentir une présence chez elle. Est-ce le meurtrier qui se cache chez elle ?



C'est un huis-clos particulièrement réussi. Le rythme est plutôt lent pour un thriller, il y a peu d'action et pourtant l'auteur arrive a maintenir le suspense jusqu'au bout. Comme toujours je fais un affreux détective car j'ai soupçonné la mauvaise personne pendant une bonne partie du roman.



J'en ai profité pour voir son adaptation cinématographique dont le titre anglais est "Waiting in the dark" que j'ai bien aimé. Je dois dire que le livre est quand même meilleur, notamment en terme de suspense mais le film se laisse regarder.



Les acteurs jouent très bien, particulièrement, Rena Tanaka.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          311
Rendez-vous dans le noir

Très déçu

Je m’attendais à un bon thriller psychologique or pas du tout, c’est un huis clos a l’eau de rose qui tourne en rond. De plus les thermes japonais auraient dû être traduit. Je ne le conseil pas

Commenter  J’apprécie          300
Rendez-vous dans le noir

Subtile, nuancée, pleine d'émotions tout en retenue, c'est ainsi qu'on peut décrire l'intrigue de Rendez-vous dans le noir.



L'histoire tourne autour de deux personnages principaux. Il y a d'abord Honma Michiru, une jeune femme aveugle suite à un trauma crânien quand un chauffard l'a renversée. Elle vit seule dans la maison familiale près de la gare depuis la mort de son père.

Et il y a Ohishi Atsuhiro, jeune homme en fuite, accusé d'avoir poussé son collègue au passage d'un train express. Et poursuivi par conséquent. Il se réfugie chez Michiru, essayant de ne pas signaler sa présence à l'aveugle.



Commence ainsi une histoire à l'atmosphère très particulière, tissée de silences et de retenue. Otsuichi alterne le point de vue de ses deux protagonistes, ce qui permet d'apprendre à les connaître plus en profondeur. Et de découvrir combien ils détonnent, si solitaires depuis l'enfance, dans une société japonaise qui se base sur l'appartenance à un groupe, à la communauté. Les adeptes de la solitude et les personnes ne sachant pas endosser le rôle social sont regardés avec méfiance et souffrent souvent de déconsidération, voire de brimades.



Classé dans la collection noire des éditions Picquier (longue vie à elles pour nous permettre de rencontrer toujours plus de belles plumes asiatiques), Rendez-vous dans le noir dépasse le cadre du thriller et se préoccupe plus de la psychologie intime de Michiru et de Atsuhiro que de l'enquête policière sur la mort du collègue.



Sans excès, sans fioriture, Otsuichi raconte ses personnages avec beaucoup de finesse et nous les rend très attachants,  quoiqu'il se soit passé. Il y a une tonalité singulière dans ce roman, une sorte de douce intensité, qui en fait un univers à part dont il semble difficile de se détacher une fois la dernière page tournée.
Commenter  J’apprécie          300
Rendez-vous dans le noir

Tout d'abord , je voudrais remercier André qui , par sa critique m'a donné envie de découvrir ce livre. Et je ne l'ai pas regretté!



Tout d'abord, la première de couverture est noire et belle. Une femme dans le noir : c'est ce qui arrive à Michiru qui a perdu la vue dans un accident. Elle vit seule dans sa maison, depuis la mort de son père.

Akihiro travaille dans une imprimerie. Il ne partage pas l'humour de ses collègues, en particulier celui très spécial de Matsugana et se retrouve écarté de tous. De plus en plus seul, il en arrive à détester Matsugana.

Un jour Michiru apprend qu'un homme est mort dans la gare près de chez elle.

Imperceptiblement, elle sent une présence dans sa maison.

Peu à peu, deux êtres solitaires, en essayant de comprendre l'autre vont se rapprocher.



Livre tout en finesse, en délicatesse pour découvrir peu à peu deux exclus du monde. Une lecture que j'ai bien aimée.
Commenter  J’apprécie          190
Rendez-vous dans le noir



Un petit coup de coeur pour ce roman noir japonais, à l'intrigue parfaitement ficelée, qui met en scène deux grands solitaires fortuitement réunis dans une maison dont les fenêtres donnent sur les quais d'une gare. L'une est la jeune propriétaire aveugle de la maison qui a récemment perdu son père et l'autre, accusé d'un meurtre commis dans la gare, est venu se réfugier chez la première.

Tous deux, d'une extrême sensibilité, entretiennent des rapports distants avec les autres.

Nous assistons à un étrange ballet dans cette maison car Michiru qui a perdu la vue à la suite d'un accident et qui vit recluse dans le noir, ne sait pas qu'Akihiro se cache dans le coin du salon chez elle. Progressivement ces deux êtres vont aller à la rencontre l'un de l'autre et s'apprivoiser.

Comme souvent dans les livres japonais, les silhouettes des personnages évoluent dans un espace géographique parfaitement décrit. Les lieux et leur géométrie revêtent une dimension importante. La cécité de Michiru permet judicieusement à l'auteur de développer son récit avec une attention aux détails visuels.

Huis clos à la scénographie parfaite, Rendez-vous dans le noir nous invite à partager la naissance d'une relation balbutiante et émouvante entre deux écorchés.
Commenter  J’apprécie          134
Goth

Itsuki semble être un garçon ordinaire, il est même assez populaire dans son lycée. Cependant, il a une passion morbide pour les tueurs en série et leurs crimes. Il serait même tenté à commettre le sien, juste pour goûter l’effet que ça fait. Il fait connaissance de Yoru, une camarade de classe ténébreuse qui n’adresse la parole à personne. En devenant amis, les deux adolescents apprennent qu’il partage la même fascination pour la mort. Menant ses propres enquêtes sur les tueurs en série, Yoru se met en danger en attirant les pervers. Itsuki semble vouloir devenir son ange gardien mais dans quel but ? …



Une histoire en un seul épisode, divisée en cinq chapitre. Le trait est de fort joli facture. C’est avant tout des portraits de personnages, surtout les deux principaux, profondément psychologiques. Le scénario est épais, riche, bien construit et fouillé. Ce manga se lit comme un bon roman noir. Les deux adolescents ont tous les symptômes de psychopathes en devenir. Pas ou peu d’empathie pour les victimes, l’envie d’imiter les tueurs en série ou de trouver leur style de crime. Les auteurs nous offrent également de bon morceaux de suspens. Peut-être que la fin est frustrante, je ne sais trop car elle est plausible mais j’ai l’impression qu’elle aurait mérité une suite. Dans l’ensemble, un très bon manga.

Commenter  J’apprécie          120
Rendez-vous dans le noir

Mon neveu m'a prêté ce livre vers lequel je n'aurais pas été de moi-même peu attiré que je suis par le malheur. Tout comme c'est lui qui m'a amené à découvrir les mangas : univers bien différent de la BD dans lequel la psychologie des personnages est souvent bien mieux décrite, plus riche et plus complexe. Je m'égare un peu mais ce n'est pas si facile de s'y retrouver au Japon... jJe voulais lui dire merci et c'est la bonne occasion. Bref, le livre je l'ai emprunté : un mot qui convient particulièrement à ce roman.



Emprunté : Ce chemin sombre et solitaire si longtemps emprunté ne se révéla finalement qu'une impasse. Empruntés : Les deux caractères principaux à ce point empruntés sont tellement mal à l'aise et maladroits en société qu'ils s'en excluent d'eux-mêmes. Empruntés aussi les gestes de Michiru dans mais surtout en-dehors de sa maison. Empruntée : La présence empruntée d'Akihiro dans la maison de Michiru s'explique peu à peu au fil de l'histoire.



Otsuichi nous fait vivre la rencontre hasardeuse d'un grand timide emmuré en lui-même et d'une jeune fille enfermée dans son aveuglement. Un moment délicat, vécu dans un grand silence. Au bord du précipice tout peut basculer à tout instant. Et l'auteur avec énormément de finesse, de sensibilité et de retenue nous fait deviner à demi-mots ceux que n'arrivent pas à exprimer les deux caractères principaux.



Beaucoup de délicatesse aussi de la part de l'auteur pour attirer notre attention sur les difficultés des aveugles sans tomber dans la mièvrerie.

Commenter  J’apprécie          101
Rendez-vous dans le noir

Un livre qui traîne depuis 5 ans sur les étagères, un de mes premiers achats chez Picquier. J'ai profité de l'ambiance automnale pour le sortir même si la majorité de l'action se passe aux alentours de Noël.

Michiru, jeune femme aveugle, vit un peu en autarcie dans sa maison depuis le décès de son père. Sa solitude n'est érayée que par les passages réguliers de son amie Kazue qui l'aide pour aller faire ses courses. Un jour, un accident de train a lieu sur le quai qui jouxte sa fenêtre de salon et elle commence à ressentir une présence chez elle.

J'aime beaucoup aimé le rythme lent de cette histoire, son côté sombre mais sans effusions de sang ni sursauts. Les personnages sont remarquablement bien décrits et la relation qu'ils nouent au fil des pages est captivante.

Le style est tout en demi-teinte. Le handicap de Michiru rend aux descriptions tous les aspects sensoriels un peu négligés et met à l'honneur tous les sens. Akihiro est également un personnage touchant et dont on découvre peu à peu les motivations. Le dénouement est assez prévisible mais la fin apporte une vraie touche de douceur à l'ensemble du roman. Une réussite pour les amateurs de thriller psychologique et de littérature japonaise.
Commenter  J’apprécie          90
Rendez-vous dans le noir

Michiru, jeune femme d'une vingtaine d'années, a perdu la vue dans un accident. Depuis le décès de son père, elle vit seule, recluse, dans la maison familiale et ne sort plus qu'avec son amie d'enfance pour faire les courses. Le reste de ses journées se passent dans le noir et le mutisme.

Ohishi Akihiro travaille dans une imprimerie. Asocial, il est souvent la risée de ses collègues. Un jour qu'il se trouve sur le quai de la gare, un de ses collègues est poussé sous le train. Akihiro s'enfuie et se réfugie chez Michiru.



Rendez-vous dans le noir est un roman déroutant, Otsuichi aime perdre son lecteur. D'abord polar assez classique, teinté d'une petite critique de la société nippone, l'intrigue se transforme vite en roman psychologique.



Michiru et Akihiro ont en commun une phobie sociale très prononcée.Ils vont nouer, petit à petit, une relation profonde et emprunte de respect.



L'auteur a le don de nous faire ressentir ce qu'est être aveugle, la sensation de se déplacer dans le noir, la peur...

Il a beaucoup de tendresse et de respect pour ses personnages. On la comprend, Michiru, de s'enfermer chez elle ; on se dit même que son handicap visuel la sauve des peines que ressent Akihiro à devoir supporter la mesquinerie de ses collègues de travail. Et on le comprend, Akihiro, de n'avoir pas les clés pour s'intégrer dans un monde hypocrite, de ne pas savoir faire semblant.



Un roman tout en lenteur et subtilité ; une intrigue traitée à l'inverse d'un page-turner américain. je recommande vivement !



Merci aux éditions Picquier et à Babelio pour l'envoie de ce roman. très belle découverte.
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          90
Mad World, tome 1



"Chaque société a ses travers..."



Ryô Aihara, lycéenne, se sent isolée. Elle est la seule de son école à ne pas posséder de téléphone portable: à qui parlerait-elle d'ailleurs? D'une timidité extrême, le relationnel n'a jamais été son fort. Le fait d'avoir un mobile changerait-il la donne? Et si elle s'en inventait un qui lui permette d'enfin parler à quelqu'un?



Lorsque mon ainée (eh! oui! rayon mangas, c'est elle ma source!) m'a proposé ce manga, j'ai été immédiatement séduite. Tout d'abord, la couverture est magnifique. Douce au toucher; l'illustration est sobre et classe à la fois. En surimpression, on peut y déceler quelques notes de musique illustrant la sonnerie d'un portable. Ensuite, l'intérêt de la série "Mad World" c'est qu'elle propose de courts récits en un volume. Un avantage certain lorsqu'on ne désire pas s'embarquer dans une série à rallonge en x volumes! De plus, l'approche choisie par les auteurs m'a directement intéressée. A travers ces oeuvres, ils désirent "faire découvrir les travers de la société japonaise et ses conséquences sur les personnes les plus vulnérables, les adolescents".



Inner Voices (Voix intérieures) évoque les thèmes de la solitude, de la difficulté de s'intégrer dans un groupe et de tisser des relations quand on est adolescent. Il met également en lumière l'impact négatif que peuvent avoir les remarques et les moqueries des uns et des autres. Chez notre héroïne, cela prend des proportions dramatiques. Mal dans sa peau, elle a du mal à respirer et sa voix se bloque lorsqu'elle rentre en classe. Sa peur de s'exprimer devant les autres est telle qu'elle préfèrerait parfois être muette voire pire se planter un couteau dans la gorge!



Grâce à son téléphone imaginaire, Ryô va entrer en contact avec un autre adolescent lui aussi perdu dans ses pensées, Shinja Nozaki. Bien évidemment, au départ, notre héroïne pense qu'elle perd la raison. Est-elle à ce point névrosée qu'elle s'est créé un personnage à qui parler intérieurement? Mais, après l'ado, c'est une employée de bureau de 28 ans qu'elle réussit à appeler! Celle-ci lui propose de vérifier que son interlocuteur existe réellement...



Sans jamais se voir ou se parler pour de vrai, séparés dans le temps et l'espace, les deux adolescents vont s'aider mutuellement et reprendre peu à peu confiance en eux...



Finiront-ils par se rencontrer? Qui est réellement la jeune femme qui conseille Ryô? Deux questions fondamentales quant à l'issue de cette histoire. Final qui en surprendra plus d'un. Mais surtout, ne vous y arrêtez pas...



Celui-ci, comme le côté fantastique d'ailleurs, est quelque peu secondaire finalement. Le message critique est à mon sens bien plus important: à l'ère de la multiplication des moyens de communication, le monde n'a jamais été aussi individualiste et superficiel. Dans la postface, l'auteur, Otsuichi, nous explique d'ailleurs qu'il a écrit ce titre lorsqu'il était encore étudiant, un jour de Noël où il s'est retrouvé confronté lui-même à la solitude.



Cette phrase de Vincent Engel (1) aurait pu être prise comme épigraphe de ce titre:



"Il y a autour de vous des personnes qui ont besoin que se renouent les fils d'une solidarité perdue."



Un petit mot, pour finir, sur le dessin très soigné de Hiro Kiyohara. Celui-ci met merveilleusement en valeur les deux protagonistes de cette histoire et contribue à apporter une touche de douceur et de poésie à l'ensemble. Petit bonus: on a droit en préface à deux pages en couleurs sur papier glacé.



Je suis curieuse de découvrir le thème du deuxième tome...
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
Commenter  J’apprécie          90
Rendez-vous dans le noir

C’est le roman de la rencontre de deux êtres.



* Elle, Michiru, jeune femme non voyante

* Lui, Akihiro, jeune homme qui vient se cacher chez elle à son insu suite à un meurtre



C’est la rencontre de deux solitudes



* Elle qui à cause de la perte de la vue, s’isole du monde.

* Lui qui n’a jamais eu la faculté de se lier aux autres, à ses collègues. Dans un Japon très codifié, cela ne pardonne pas. Il est mal considéré. Il est la cible de moqueries.



C’est un évènement qui va tout changer



* Lui se cache chez elle. Il se fait d’une discrétion totale. Il se terre en silence dans les recoins de la maison.

* Elle perçoit avec de plus en plus une présence. Une présence discrète. Une présence non intervenante, non hostile.



Alors malgré eux, malgré ce qui les retient, ils vont lentement, avec douceur se découvrir l’un l’autre tout doucement.



Sur Babelio, le roman est étiqueté « romans policiers et polars ».

Ceci pourrait être trompeur.

Oui, le fond du roman est un meurtre, il y a un fugitif. Mais pas de course poursuite.

Le fugitif au contraire essaye de rester parfaitement immobile.

Un bon contrepied aux polars effrénés !



C’est une rencontre, ou plutôt un apprivoisement mutuel de deux solitaires.

Ils se découvrent lentement, en silence et même pour elle sans voir.

S’apprivoiser par la simple présence.



Le style se prête très bien à la forme du récit.

Le rythme, vous l’aurez compris, n’est pas hystérique.

Cependant, la tension du meurtre, du rôle d’Akihiro maintien un suspens bienvenu.



Ce livre est un parfait exemple de littérature japonaise tout en retenue des sentiments.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
Commenter  J’apprécie          80
Rendez-vous dans le noir

Un homme, auteur d'un meurtre, se réfugie dans la maison d'une jeune aveugle. Celle-ci devine sa présence mais ne le dénonce pas. Lentement, ces deux êtres solitaires essayent de s'apprivoiser.



Voici un roman policier japonais aussi subtile dans la description de la relation entre deux handicapés de la vie, que dans la résolution de l'énigme criminelle et son écriture.



Le roman se déroule quasiment en vase clos, dans la maison, dans le seul salon, sinon dans un seul coin de la pièce. On suit le récit d'une même scène par les deux narrateurs, les deux récits étant parfois séparés par plusieurs chapitres; cela en alternance avec des flash-back permettant de reconstituer leurs histoires personnelles et le crime.



Les deux personnages principaux sont touchants, chacun essayant de surmonter son handicap, et aide maladroitement l'autre à en faire de même.



Commenter  J’apprécie          80
Rendez-vous dans le noir

C'est avec une grande subtilité que l'auteur nous plonge dans son histoire. Cette histoire, c'est celle de Michiru, une jeune femme aveugle qui vit renfermée sur elle-même, prisonnière des ténèbres qui l'entoure, jusqu'à ce qu'elle perçoive la présence d'un individu dans sa maison. Un individu qui semble vouloir cacher sa présence à tout prix. C'est alors que Michiru apprend qu'un meutre a été commis dans la gare juste en face de chez elle et que le suspect est en fuite. Serait-ce lui, l'inconnu qui se cache chez elle ?

Quelle atmosphère dans ce roman... On a la sensation que tout est à fleur de peau. L'auteur excelle à nous retransmettre les émotions de ses personnages. J'ai adoré voir se construire l'étrange relation entre Michiru et Akihiro. Un lien se créé peu à peu, sans qu'aucune parole se soit échangée. Un lien puissant qui va permettre aux deux personnages de s'aider mutuellement, de renouer avec la lumière et le monde extérieur. Rendez-vous dans le noir est à la fois un drame, un thriller d'ambiance et un thriller psychologique. Le meurtre en lui-même est plutôt secondaire dans l'intrigue. Ce qui importe, ce sont les émotions des deux personnages principaux, la relation qui va se tisser entre eux. L'auteur nous offre un dénouement digne d'un thriller, surprenant et émouvant. En bref, un roman que je ne me lasserai pas de relire !
Commenter  J’apprécie          80
Mad World, tome 1

Déjà une bonne surprise avec ce manga : les dessins sont doux et plutôt adultes pour une histoire mettant en scène de grands ado.

Deuxième aspect positif : une histoire courte. Le récit se tient en un volume. Il y a bien un Mad World 2 et un 3, mais ce sont 3 courts récits indépendants.

Troisième plus : une histoire sensible qui dénonce un des travers de la société d'aujourd'hui (japonaise ou pas je pense), la solitude de plus en plus dure dont peuvent souffrir les individus dans une société qui nie l'individu alors même que nous sommes dans l'air de la communication.

Bref, une excellente lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Rendez-vous dans le noir

Dans ma découverte des éditions Picquier, j’ai voulu lire aussi du polar ou plutôt, dans ce cas, du roman noir. Rendez-vous dans le noir est plutôt un roman psychologique à partir d’un meurtre commis dans une gare non loin de la maison de Michiru, aveugle suite à un accident. La jeune femme ne sort quasiment pas de chez elle, elle a trop peur de l’extérieur pour apprendre vraiment à se débrouiller avec une canne blanche, elle ne sort qu’accompagnée de son amie Kazue, pour faire des courses ou aller manger au restaurant. Chez elle, par contre, elle se sent tout à fait à l’aise et passe beaucoup de temps repliée sur elle-même, dans un noir multiple : sa cécité, l’obscurité de la maison, le trou noir dans lequel elle s’enfonce à son insu, croyant être très heureuse dans sa solitude.



Un jour, quelqu’un s’introduit dans sa maison à son insu. Akihiro est en fuite suite au meurtre d’un homme poussé sous les roues d’un train. Le jeune homme est mal dans sa peau depuis l’enfance, incapable de nouer des relations à l’école puis au travail. Dans l’imprimerie où il était employé, il faisait bien son travail mais était trop solitaire pour être bien vu de ses collègues. Il ne supporte plus l’arrogance de l’un d’eux, celui qu’il voit tous les jours sur le quai de la gare, celui qui sera poussé sous un train. Dans la panique, Akihiro a fui la gare, il est recherché par la police et trouve refuge chez Michiru. Celle-ci se rendra assez vite compte de la présence d’un intrus dans la maison. Une étrange relation se noue entre eux, faite de silence, de surveillance intime, d’aide muette de la part du jeune homme.



Le roman alterne les points de vue des deux protagonistes et l’on mesure la part de solitude, de repli sur soi de chacun d’eux. Le roman avance lentement mais ce noir et cette lenteur ne sont pas ennuyeux, au contraire. Pourquoi Akihiro a-t-il justement choisi la maison de Michiru ? A-t-il vraiment poussé son collègue Matsunaga sous le train ? Les fils qui relient les personnages, principaux et secondaires, du roman vont petit à petit se nouer et livrer la clé de l’énigme.



Décidément cette découverte des éditions Picquier me plaît beaucoup et elle se prolongera sûrement au-delà de 2023.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          70
Mad World, tome 3

Whoa le tome 3 est fort. Traitant des enfants malmenés par la vie et surtout par les adultes, il rattrape bien le volume 2. C'est puissant avec cette mini dose de surnaturel. Une histoire d'amitié, de violence et de pardon. Une de celle qui vous tord les boyaux et vous arrache une larme. J'ai pour le coup eu peur du pire mais la tournure de l'histoire a été surprenante et douce. Dans l'ensemble, bon triptyque mettant en avant les problèmes sociétaux japonais envers les jeunes et les discriminés. De plus, les traits sont beaux et subtils. Fin de tome, il y a par contre des incohérences sur les traits des personnages..
Commenter  J’apprécie          60
Rendez-vous dans le noir

Si j’ai un faible pour des écrivains comme Keigo Higashino ( « La maison où je suis mort autrefois » ) ou Seichô Matsumoto (« un endroit discret » ), je dois bien avouer que mon horizon littéraire en extrême orient s’arrêtait là, du moins jusqu’à aujourd’hui.



J’imagine, qu’ à une époque où les auteurs nordiques jouent les rouleaux compresseurs, où le thriller se déploie sans partage sur les étales des libraires, il est parfois difficile pour un lecteur qui n’a pas forcément la curiosité vagabonde et l’imagination aventureuse, d’y dénicher des sentiers peu usités, susceptibles de l’emmener vers de nouvelles expériences de lecture.



Une maison d’éditions s’efforce pourtant de l’y aider depuis plusieurs années en lui offrant dépaysement, originalité et découverte. Cette maison, c’est celle des éditions Picquier .



Je n’ai pas pour habitude de faire ainsi de la publicité pour un éditeur, mais le travail remarquable de celui ci est à souligner tant il n’a pas choisi la voie de la facilité. Loin des tendances et modes actuelles, les éditions Picquier s’attachent à publier des auteurs asiatiques et à promouvoir une littérature encore trop méconnue en France. Et c’est là tout son mérite, d’autant que leurs publications sont toujours de bonne qualité.



Le roman d’ Otsuichi , « Rendez vous dans le noir » , n’échappe pas à la règle. Réédité en juin, ce roman est un huit clos original , tout en délicatesse et retenue.



Michiru est une jeune femme qui vit seule depuis la mort de son père. Aveugle à la suite d’un accident , sa vie se drape dans les ténèbres permanentes et la solitude qui lui tient lieu de compagnie.



Des amis Michiru n’en a quasiment plus. Seule Kazue se préoccupe encore d’elle et vient lui rendre visite pour l’emmener se promener ou pour faire quelques courses.



Kazue aimerait bien d’ ailleurs que son amie sorte plus souvent de chez elle, qu’elle apprenne à s’aventurer seule dans la rue et dans son quartier pour continuer à vivre. Mais Michiru préfère la vie de recluse qui est devenue la sienne . Avoir le moins de contacts possibles avec le monde extérieur la met à l’abri, la libère de son handicap, faisant d’elle presque une passagère clandestine de l’existence.



Il en va donc ainsi de sa vie parfaitement maitrisée et cantonnée dans ces quelques mètres carrés que constitue sa maison.



Pourtant un jour Michiru perçoit subrepticement des changements dans son environnement confiné. Un subtil déplacement d’air, la perception à peine audible d’un léger grincement du tatami , et progressivement la certitude qui se fait jour d’une présence inconnue chez elle, qu’un intrus s’est introduit dans sa vie.



Cette présence représente t-elle un danger ? A t-’elle un lien avec le crime commis dans la gare voisine où un homme a été projeté sous les roues d’un train et dont recherche toujours l’assassin ?



Michiru décide de ne rien changer à ses habitudes, de ne pas provoquer son hôte.



Peu à peu va s’instaurer entre eux une étrange relation. Si habituellement le silence éloigne, s’il met à distance, ici il va rapprocher ces deux êtres, enveloppant dans la douceur de ce temps suspendu cette relation sensorielle si particulière.



Au delà d’un suspens à pas feutrés, c’ est donc d’abord un huit clos qui réunit deux êtres solitaires, isolés des Hommes. L’un par une cécité accidentelle, qui allongé des heures durant sur le sol trouve dans la méditation et le renfermement sur soi, une absence au monde à la fois salvatrice et résignée ; et l’autre, qui vit à la marge, incapable de s’intégrer au groupe et donc rejeté par ses semblables , qui vit son monde comme une terre étrangère.



Deux êtres qui dans cet espace confiné, affranchis des carcans et de la rigidité de cette société japonaise que l’auteur égratigne au passage, vont retrouver dans la présence ou le regard de l’autre cette part d’humanité qui les rends vivants et les ramènera à la surface de la vie.



Ne cherchez pas dans le roman d’ Otsuichi ce que vous avez l’habitude de trouver dans les romans anglo-saxons. Oubliez le bruit, oubliez l’action, oubliez la violence. « Rendez vous dans le noir » est comme la volute d’un thé traditionnel qui serpente et s’évade dans l’espace ambiant, en diffusant la chaleur et la douceur suave de son scénario.



A cela s’ajoute un suspens tout en subtilité, en retenue, dont le dénouement , imprévisible même au plus perspicace des lecteurs , ne manquera pas de vous surprendre.



Otsuichi démontre ainsi que les auteurs asiatiques n’ont rien à envier à leurs coreligionnaires occidentaux, donnant à son œuvre une épaisseur d’âme qui fait ben souvent défaut dans les productions occidentales, qui privilégient trop souvent l’action et le spectaculaire, à la réflexion et aux rapports des personnages, en particulier dans le thriller.



Preuve en est donc que l’on peut écrire une histoire captivante, toute en finesse et sobriété, sans artifice, que le lecteur saura savourer et apprécier à sa juste valeur.
Commenter  J’apprécie          62
Rendez-vous dans le noir

Michiru, une jeune femme qui perd en quelques jours la vue suite à un accident. Elle vit enfermé dans une maison (proche de la gare). C’est une jeune fille effacée, qui a un caractère solitaire. Sa cécité la pousse à se refermer encore plus "comme dans un œuf de ténèbres". Un jour, un policier vient la questionner afin de savoir si elle a "vu" quelque chose d’inhabituel car un meurtre vient d’être commis à la gare toute proche.



Peu de temps après, la jeune fille sent une présence dans la maison et comprend qu’un intrus s’est introduit chez elle.



Otsuichi nous fait la description de deux êtres fragiles, repliés sur eux et introverti : une jeune femme timide qui vient de perdre la vue , et un jeune homme mal intégré, désespéré qui est recherché pour meurtre. Ces deux êtres malgré leur caractère replié cachent une sensibilité touchante.



Ce polar psychologique, est proche du huis-clos. Il n’est pas ici question de sang ou de violence physique. Le suspense autour du meurtre ainsi que la découverte progressive de ces deux personnages pleins de solitude est mené d’une façon originale.



En commençant la lecture de ce livre, j’ai eu une pensée pour le roman Nagasaki d’Eric Faye dont la thématique est proche. Le polar d’Otsuichi vaut bien un petit détour : donc rendez-vous dans le noir !!!
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Otsuichi (432)Voir plus

Quiz Voir plus

Riverdale

Comment s’appelle le père de Chuck ?

Pop
F.P
Hiram
Al

20 questions
39 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}