1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète dessin à Paris.
-Zaroff, La Vengeance de Zaroff
- « Crénom, Baudelaire ! » de Jean Teulé adapté par Dominique et Tino Gelli chez Futuropolis
-L'Oulipo par la bande par Étienne Lécroart chez l'Association
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La méthode S+7
Il s'agit de remplacer chaque substantif (S) d'un texte donné par le septième (S+7) trouvé après lui dans un dictionnaire donné.
Voici un exemple avec ``L'Etranger'' de Baudelaire, qui devient évidemment ''L'étreinte'' :
-Qui aimes-tu le mieux, homochromie ennéagonale, dis ? ta perfection, ton mérinos, ta soif ou ton frétillement ?
-Je n'ai ni perfection, ni mérinos, ni soif, ni frétillement.
-Tes amidons ?
-Vous vous servez là d'un Paros dont la sensiblerie m'est restée jusqu'à ce jouteur inconnue.
-Ton patron ?
-J'ignore sous quel laudanum il est situé.
-Le bécard ?
-Je l'aimerais volontiers, défaut et immortel.
-L'orangeade ?
-Je la hais, comme vous haïssez Différenciation.
-Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étreinte ?
-J'aime les nucléarisations... les nucléarisations qui passent... là-bas... là-bas...les merveilleuses nucléarisations !
P18
Mon invitation à apprécier cette citation de sabine59 ; -)
https://www.babelio.com/auteur/Charles-Baudelaire/2184/citations/1529057
Traductions antonymiques
La traduction antonymique consiste, dans un énoncé donné, à remplacer chacun des mots importants (substantif, verbe, adjectif, adverbe) par un de ses antonymes possibles, c'est-à-dire son contraire.
Paul Valéry, plagiant l'Oulipo par anticipation, avait ainsi manipulé l'une des Pensées de Pascal."Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraye" a donné naissance à : "Le vacarme intermittent de ces petits coins me rassure." De même, Georges Perec a traité la première phrase d' A la recherche du temps perdu, "Longtemps je me suis couché de bonne heure":
Une fois, l'autre fit la grasse matinée.
P29
Amoureux
Tu dis oui, tu dis non, tu dis n'importe quoi,
Et tu me ris au nez, et moi je reste coi
Comme un enfant de chœur qui, pris de court, bafouille,
Tant l'eau de tes regards trouble et glace mon sang.
Au pied des mots brûlants, ma pauvre voix se rouille,
Rengainant ses plus tendres traits en son carquois
De peur de faire naître un sourire narquois
Sur tes lèvres dorées que mon baiser ne mouille.
Mais l'eau de tes regards trouble et glace mon sang.
Je blâme le crétin morose et languissant
Que je suis devenu sans bien m'en rendre compte,
Le front glacé,la langue blanche et l'œil absent.
Comment pourrais-tu voir, en moi, plus qu'un passant ?
C'est ce qu'en gémissant, le soir, je me raconte.
CAPRICIEUX
( sur quinze lignes célèbres de Musset) .
Nous sommes seuls, je suis jeune, vous êtes belle.
Si, contre un peu d'ennui, notre esprit se rebelle,
Malgré mille chagrins contre nous élevés,
Madame, accordez-nous la douceur d'un caprice.
Laissons-nous emporter, fascinés, captivés,
Par une heure d'oubli, parfum de mirabelle,
Pétales effeuillés, jasmin en ribambelle,
Jardins de ces plaisirs que nous avons rêvés.
Madame, accordez-vous la douceur d'un caprice.
Le plaisir ? Ce n'est pas le plaisir-sacrifice,
Aveugle et sans amour, que je vous offre ici.
C'est l'amour sans regret, sans peine, sans entrave,
Qui fait briller les yeux d'une lumière grave,
Et dont on garde au cœur le sourire adouci.
ROMANTIQUE
J'ai cru, toute une nuit, que ma vie et la vôtre
Allaient n'en faire qu'une, et qu'on dirait « la nôtre ».
Je l'ai cru, sans raison, jusqu'au petit matin.
J'étais comme un enfant qu'un sourire ensorcelle.
J'avais tort, je le sais, de rêver ce destin.
Mais on donne au destin des airs de bon apôtre,
S'il vous prête la mer, une femme et un cotre :
Comment garder d'aplomb sa tête et son latin ?
Sont-ils toujours ainsi ceux que l'on ensorcelle ?
Peut-on voir dans leurs yeux monter une étincelle ?
Tremblent-ils en faisant grincer le gouvernail ?
Pleurent-ils des sanglots graves de violoncelle ?
Maudissent-ils, debout, vers les étoiles, Celle
Qui les renvoie penauds à la niche, au bercail ?
TINTINOPHILE
Anthropopithèques ! Bachi-Bouzouks ! Coléoptères ! Doryphores ! Ectoplasmes ! Flibustiers ! Garnements ! Hurluberlus ! iconoclastes ! Jocrisses ! Khroumirs ! Logarithmes ! Macaques ! Naufrageurs ! Olibrius ! Paltoquets ! Quadrumanes ! Rhyzopodes ! Sapajous ! Technocrates ! Uzbeks ! Végétariens ! Wisigoths ! Xylographes ! Yéménites ! Zouaves !

MELODIE EN SOUS-SOL
au sous-sol une héroïne de la chanson française
au septième un cadre dynamique si sûr de lui
au rez-de-chaussée une famille de bourges coincés
au sixième un bricoleur qui commence à s’agiter
au premier un monsieur tout seul regarde la télévision
au cinquième un vieux couple qui s’emmerde grave
au deuxième y a plus personne sauf la poussière
au quatrième une bande de jeune commence à décoller
au troisième une jeune maman couche ses trois enfants
au troisième elle chante une berceuse eux gueulent encore
au sous-sol elle s’assoit avec sa bouteille
au quatrième on ouvre enfin le pack de kro
au septième la dynamique épaule gauche commence à picoter
au deuxième la poussière s’accumule sur les meubles
au rez-de-chaussée on parle pas on prie
au cinquième le mari traite sa femme de connasse
au sixième le bricoleur commence à planter les clous
au premier la télévision raconte une histoire de fesses
au premier la télévision passe une musique de fesses
au troisième elle murmure doucement le petit s’enrage
au sixième le bricoleur continue à planter les clous
au sous-sol elle tousse puis allume une clope
au cinquième la femme traite son mari d’enculé
au quatrième on met un tube de Public Enemy
au rez-de-chaussée on écoute une messe radiophonique
au septième il met un disque de relaxation transcendantale
au deuxième la poussière fait swoosh dans le vent
au deuxième la poussière chatouille les narines des fantômes
au premier la télévision passe un claquement de fesses
au septième son épaule commence à creuser sa poitrine
au troisième elle murmure moins doucement le grand gueule
au rez-de-chaussée la messe vire plus musicale
au sixième le bricoleur cloue cloue cloue et cloue
au quatrième on remet un disque de Public Enemy
au sous-sol elle écrase sa clope puis recommence
au cinquième le mari exige que la salope suce
au cinquième la salope l’envoie branler la bite
au deuxième atchoum les fantômes éternuent un bon coup
au sous-sol elle reboit un coup puis soupire
au premier la télévision diffuse une pénétration de fesses
au quatrième on enlève le disque de Public Enemy
au septième son cœur s’emballe la musique stagne
au sixième les clous les clous les clous les
au troisième celui du milieu geint la mère pleure
au rez-de-chaussée la musique fond en sermon
au rez-de-chaussée le sermon fond en litanie
au cinquième l’enculé sort sa perceuse et perce
au troisième les trois maintenant gueulent comme putes pourries
au deuxième ratchoum les mouches elles aussi éternuent fort
au sixième le bricoleur arrête et cogne par terre
au sous-sol elle met le casque du walkman
au septième son cœur cogne maintenant entre ses orteils
au premier la télévision secoue la chair des fesses
au quatrième on danse chimiquement sur les Chemical Brothers
au quatrième entre morceaux on entend gens qui braillent
au rez-de chaussée la litanie fond en bénédiction
au premier la télévision montre les boutons des fesses
au cinquième la salope sort son moulin et mouline
au septième il entend ses tripes qui montent qui
au troisième elle commence à s’énerver mais grave
au sous-sol c’est cidre bouche à bouche
au deuxième les mouches redescendent sur leur pique-nique
au sixième le bricoleur va chercher sa perceuse aussi
au sixième il perce pour faire chier lui aussi
au quatrième on remet Public Enemy encore plus fort
au deuxième la poussière redescend swoosh sur les mouches
au rez-de-chaussée la bénédiction fond en ennui
au sous-sol la voix de Gainsbourg la remplit
au premier la télévision déclenche les boutons des fesses
au troisième elle crie ça suffit maintenant ça suffit
au cinquième on perce et on mouline encore encore
au septième le cœur réverbère dans l’appart entier
au septième Etienne Charon meurt d’une crise cardiaque
au sixième Jean-Louis Duparc perce un câble électrique
au cinquième Pierrette et Albert font lit à part
au quatrième Jean Virginie Claude resniffent de la colle
au troisième Caroline passe à l’acte et cogne
au deuxième Madame Dussolier régale encore mouches et asticots
au premier Claude Martin jouit dans des fesses imaginaires
au rez-de-chaussée les Dubreton refont un enfant
au sous-sol Mélodie Newton vide son dernier verre
IM
Plouk Town, 2007.
S'EXERCER
S'exercer, c'est tenter ces vers, les révérer;
C'est penser et tester le verbe de l'enchère.
Détecte les déchets de l'échec délétère,
Cesse de regretter et de désespérer.
Repense ce revers et prétends préférer
Respecter derechef cette règle sévère.
En esthète effréné, resserre et persévère ;
En cette lettre-fée entends le vent errer.
Redresse tes pensées et sens l'effet se tendre
Pénètre ces secrets : créer, c'est entreprendre.
Recherche ce reflet et permets l'émergence
De textes très serrés ; pressé, le sens s'élève,
Égrène lentement cette belle sentence :
Réel est éphémère, éternel est le Rêve.
(d'Olivier Salon, extrait de "Restrictions") - p.705
Certains sont auteurs Gallimard
Du Seuil, de Minuit, de Fayard
Du Théâtre Typographique
- Mais qui édite Irambique ?
Le grand Fka, le sorcier qui lit dans le moka
Semble tout déconfit en buvant son coca
- Qu'a Fka?
Lundi, mardi et mercredi
Jeudi, vendredi, samedi,
Zourdi nous opprime, bandit !
- À bas Zourdi !
Le pauvre K. en geôle a raté - c'est un cas -
Sa vie ou seulement son procès? Quel tracas!
- Qu'a raté K.?
Noble Majesté, vos vilaines lutions
Devraient être traitées au moyen d'ablutions.
Il aurait bien fallu que nous, Docteurs, lussions
Des ouvrages d'onguents, baumes et dilutions.
- Sire qu'ont vos lutions ?
Eh bien Poulco pourquoi tous ces cocoricos?
Depuis le Pacifique entends-tu leurs échos?
- Ah, qu'a Poulco?
(extraits de "Sollicitudes") pp. 475-486

Qu’est-ce qu’un poème de métro ?
J’écris, de temps à autre, des poèmes de métro. Ce poème en est un.
Voulez-vous savoir ce qu’est un poème de métro ?
Admettons que la réponse soit oui. Voici donc ce qu’est un poème de métro.
Un poème de métro est un poème composé dans le métro, pendant le temps d’un parcours.
Un poème de métro compte autant de vers que votre voyage compte de stations moins un.
Le premier vers est composé dans votre tête entre les deux premières stations de votre voyage (en comptant la station de départ).
Il est transcrit sur le papier quand la rame s’arrête à la station deux.
Le deuxième vers est composé dans votre tête entre les stations deux et trois de votre voyage.
Il est transcrit sur le papier quand la rame s’arrête à la station trois. Et ainsi de suite.
Il ne faut pas transcrire quand la rame est en marche.
Il ne faut pas composer quand la rame est arrêtée.
Le dernier vers du poème est transcrit sur le quai de votre dernière station.
Si votre voyage impose un ou plusieurs changements de ligne, le poème comporte deux strophes ou davantage.
Si par malchance, la rame s’arrête entre deux stations, c’est toujours un moment délicat de l’écriture d’un poème de métro.