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Critiques de Ovidie (403)
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La chair est triste hélas

Pour lancer sa collection « Fauteuse de trouble », Vanessa Springora (dont je recommande vivement « Le Consentement ») donne la parole à Eloïse Delsart, alias Ovidie. « La chair est triste hélas » inaugure donc cette nouvelle collection des éditions Julliard qui réunira des textes écrits par des femmes, consacrés à la sexualité et à l’émancipation.



Force est de constater qu’Ovidie fait non seulement honneur au nom de cette collection en livrant un texte rageur et percutant, mais qu’elle respecte également à merveille le cahier des charges en partageant les raisons qui l’ont poussée à se lancer dans un grève du sexe avec les hommes. En se soustrayant au modèle hétérosexuel depuis quatre années, l’autrice explique vouloir remettre en question l’entièreté de ce système mis en place et entretenu par les hommes. En disant non à l’acte sexuel pénétratif, elle cherche surtout à reprendre possession de son propre corps, trop souvent considéré comme marchandise transactionnelle dans une société patriarcale où les femmes n’ont que rarement l’impression de « baiser gratuitement avec les hommes ».



S’il faut saluer l’honnêteté de ce texte particulièrement courageux qui a le mérite d’appuyer là où cela fait mal et qui contribuera, je l’espère, à changer les mentalités, je regrette cependant son côté trop manichéen, voire même parfois caricatural. En servant d’exutoire à la colère, au ras le bol et à l’amertume de l’autrice, ce discours finit par tomber dans un radicalité trop extrême. Mettre trop de gens dans le même sac n’est jamais bon et me retrouver logé à la même enseigne que les pires obsédés sexuels et que des gros pervers sautant sur des gamines ayant l’âge de leurs filles n’est pas forcément agréable. Alors certes, la gente masculine est à pointer du doigt et tous les hommes ont inévitablement commis des fautes qui contribuent à entretenir le modèle hétérosexuel actuel, mais sombrer dans les extrêmes n’est jamais bon et a souvent tendance à agrandir les fossés au lieu de les combler.



Ce déversement excessif de haine à l’égard de la gente masculine nuit donc à la pertinence d’un message de fond qui invite à une prise de conscience et à un changement des mentalités qui, lui, se doit radical. C’est dommage, surtout lorsque l’on constate le changement de ton en fin de roman, au moment où l’autrice évoque le suicide de son grand frère suite à un chagrin d’amour, alors qu’elle n’avait que seize ans. Ce passage plus introspectif, construit sur un amour fraternel fort et jamais remplacé, démontre la capacité de l’autrice à émouvoir sans rechercher à bousculer à coups d’extrêmes.



Je souhaite donc longue vie à cette collection, nécessaire dans un monde où il faut changer les mentalités, mais sans être fan de la forme de ce texte, au fond certes pertinent, mais libérant trop de haine dans un monde qui en déborde déjà.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Les cœurs insolents

Les auteurs Ovide et Audrey Lainé sont nées respectivement en 1979 et 1980 et affirment qu'elle ne font ni partie de la génération X, ni Y. Elle sont entre les deux, dans une génération qui n'a pas de nom, ni de label.



Visiblement, elles sont sorties un peu abîmées de leur adolescence et de leur vingtaine. Que dire de ceux qui ont connu la période d'isolement du COVID en 2020 ?!



La génération X (entre 1965 et 1980) (entre 1980 et 2000), c'est celle qui a vécu les crises financières, l'avant internet, et qui reste fidèle aux valeurs de fidélité à l'employeur et au respect de la hiérarchie. La génération Y est celle qui a grandi avec le numérique mais qui a connu également un peu la vie sans internet (le club Dorothée) et sans portable. Elle priorise une bonne qualité de vie au travail. Et puis, il y a cette fameuse génération Z (à partir de 2000) qui arrive sur le marché du travail et c'est la grande démission façon zapping.



En fait, ceux nés entre 1977 (Star War) et 1983 constituent en fait une sous-catégorie nommée les Xennials. L'enfance a été marqué par les K7 et les walkmans mais leur vie de jeune adulte a débuté avec internet. Je fais d'ailleurs partie de cette inter-génération. Du coup, cette œuvre me parle beaucoup pour les références affichées.



Maintenant, il y a des choses que j'ai trouvé un peu poussives comme le fait d'affirmer qu'il y a un paquet d'hommes qui ont le viol sur leur conscience, comme si c'était une norme générale lié au fait qu'il y avait un total silence radio. Pour autant, il ne faut pas négliger les témoignages qui peuvent être glaçants sur cette jeunesse des années 90. L'auteure nous expliquera, non sans raison, que les hommes ne sont pas tous des violeurs mais que tous les viols sont commis par des hommes. Or, c'est malheureusement juste.



J'ai compris qu'il était de question de nous montrer les blocages dans la société concernant le rapport aux femmes mais également les progrès accomplis depuis dans une espèce de prise de conscience collective.



La question est également de savoir quelle société veut-on pour nos filles. L'objectif est de faire des enfants des personnes libres, épanouies, responsables et tolérantes. Tout un programme !



J'ai bien aimé le passage concernant la prise de conscience du danger avec la Manif pour tous quand un million de personnes sont descendus dans la rue prêt à manifester contre les libertés individuelles d'autres citoyens à cause de leur orientation sexuelle. Oui, il y avait sans doute de quoi être inquiet quand on voit que la Cour Suprême aux Etats-Unis est revenue sur le droit à l'avortement. Il y a des remises en cause du droit acquis.



J'ai également apprécié le fait que l'auteure arrive à faire dans la nuance sans totalement noircir le tableau. Elle avouera que le sexe pouvait être également désacralisé dans un moment de tendresse.



Une narration fluide et un trait précis concourt à un roman graphique engagé. J'ai toujours aimé les BD qui ont de la conviction car cela fait forcément avancer les mentalités.
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Libres !

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler féminisme avec Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels, signé par Ovidie et illustré par Diglee.



-Ovidie, l'héroïne de Ptiluc, le bédéaste qui dessine les rats ?



-Non, l'ancienne actrice porno et actuelle autrice de reportages et de textes féministes. Et j'aimerais maintenant m'adresser aux féministes de tout genre et de tout poil et aux camarades de lutte LGBT. Célébrons nos victoires !



Nous avons obtenu le droit de vote…



-Ouaaaaaaais !



-La pilule et des tas d'autres moyens de contraception !



-Ouaaaaaais !



-Nous pouvons travailler et ouvrir des comptes en banque sans avoir besoin de permission !



-Ouaaaaaais !



-La loi qui nous interdisait de porter le pantalon sans tenir de vélo ou les rênes d'un cheval est abrogée* !



-Ouaaaaaais !



-L'homosexualité n'est plus une maladie** !



-Ouaaaaaais !



-On peut facilement porter plainte pour viol, obtenir justice à la hauteur des faits et bénéficier du soutien de la part des institutions psycho-médicales et de ses proches aussi !



-Ouuuu… quoi ?



-Non, je déconne, ‘faut pas exagérer non plus.



Or donc, ce livre se constitue de chapitres illustrés, et chacun de ces chapitres explore un aspect de la vie des femmes encore soumis au contrôle d'un peu tout le monde, sauf de la principale concernée. Pratiques sexuelles, épilation, mode, pression de l'apparence, de la performance, du libertinage, mais pas trop sinon tu es une salope…



Bref, Ovidie liste les raisons pour lesquelles le comportement ou la biologie des femmes sont jugés tout en analysant lesdites raisons et en les démontant, sinon, nous ne lirions pas un texte féministe.



-Bon, elle exagère un peu, non ? Ca vaaaa, la situation n'est pas si grave, on n'est pas opprimées !



-Mh-mh. C'était quand, la dernière fois que tu es sortie court vêtue avec tes poils aux jambes ?



-Chais pas… treize ans, peut-être ? J'crois que c'est cette année-là que P'pa a fait des remarques…



-Prendrais-tu le risque aujourd'hui de le faire, quand tu vois à quel point des photos de femmes poilues déchaînent la haine sur les réseaux ? Tu t'épiles, soit, mais tu le fais par goût, par culture ou pour te protéger du regard d'autrui ? Parce que tu as commencé pour que ton père te fiche la paix, je te rappelle. Toi, tu t'en fichais bien… jusqu'à ce que tu apprennes le contraire.



-Mais attends, Déidamie, ton Ovidie là, elle est bien gentille, mais on va quand même pas cesser d'épiler nos jambes pour être de bonnes féministes !



-Non, certes pas, mais ce n'est pas son propos. En fait, elle questionne la pratique et encourage son lectorat à le faire. Evidemment que non, elle ne dira pas « arrête de t'épiler, sinon t'es pas libérée ». L'important pour elle, c'est d'avoir le choix, quel qu'il soit et de cesser de considérer son corps comme sale parce qu'il saigne une fois par mois ou parce qu'il fait pousser des poils.



Choisir pour soi, sans céder à une pression, sans haïr ni mépriser son corps, voilà ce que prône ce livre et ce que j'y ai apprécié.



-Ouais, mais bon… ça va être écrit dans un style revanchard et aigri, non ?



-Pas du tout. Point d'aigreur, de l'humour sarcastique et ironique, en revanche. La blague principale du premier chapitre m'a fait rire aux éclats ! Je regrette un peu que le reste des textes n'aille pas aussi loin dans l'humour. J'adore l'humour drôle, je suis convaincue qu'il représente une arme puissante pour faire réfléchir et j'ai trouvé dommage qu'il n'y en ait pas davantage.



-Le passage sur les règles, là, ça m'a énervée.



-Ah bon ? Je l'ai trouvé bien, moi…



-Non ! ‘Fin, si ! Oui, le tabou est absurde, tout ça, je suis d'accord. Oui, ça se passe sans désagréments majeurs pour beaucoup de gens. Mais lire « ce n'est pas une maladie » quand toi-même as fait l'expérience de douleurs qui durent des heures et des heures, voire des jours, quand la fièvre et des douleurs atroces te réveillent la nuit, bref, quand tu éprouves mille souffrances que tu prends soin de dissimuler pour ne pas entendre « t'as tes règles ou quoi ? », je trouve pas ça bien féministe. Et nous n'avons pas tous ni toutes la même facilité avec les protections intimes. Donc oui, le « ça va flinguer mes vacances » reste légitime si tu voulais te baigner pendant les congés, mais que tu ne maîtrises ni coupe menstruelle ni tampon pour des raisons personnelles.



Dans un monde idéal, les règles seraient vécues dans la sérénité et la tranquillité, sans drame ni contrariété, je suis d'accord. Hélas, nous ne vivons pas dans un monde idéal, et le cycle s'accompagne parfois de souffrances terribles qu'il faut écouter et soigner.



-Moui… je peux difficilement réfuter… Heureusement, ce n'est qu'un passage fort bref. Il reste un livre intéressant et encourageant les femmes à ne céder à aucune contrainte, à faire leurs propres choix, bref, à vivre comme elles l'entendent et non pour faire plaisir à autrui.



Je salue également le travail de Diglee, la dessinatrice. Elle a pris soin de représenter des morphologies différentes. La diversité des corps qu'elle dessine a quelque chose de réjouissant. Elle célèbre différentes formes de beauté et cela m'a réjouie de voir autre chose que les corps parfaits des affiches dans la rue ou du cinéma. »



*Authentique. Si, si. Je me suis d'ailleurs demandé s'il fallait un cheval au bout des rênes ou si les rênes suffisaient pour avoir le droit de porter un pantalon.



**Bon, il y a encore du boulot, hein… si on pouvait maintenant arrêter de taper les gays et les lesbiennes dans la rue, ce serait bien aussi.
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Libres !

Alors là, moi je dis bravo! Je me suis sincèrement régalé avec ce délicieux "manuel" de sexologie (mais pas que ) écrit par Ovidie et illustrée par Diglee qui, de manière didactique et avec beaucoup d'humour, va nous proposer (je dis bien NOUS, car je considère qu'il ne s'adresse pas qu'à des femmes) de nombreuses pistes pour "s'affranchir des diktats sexuels".

C'est clair, c'est marrant, et la complémentarité BDs de Diglee et textes explicatifs d'Ovidie fait merveille. Pour moi, l'objectif est atteint. On apprend beaucoup tout en s'amusant, beaucoup aussi.

J'ai beaucoup de respect pour Ovidie que j'ai découvert en l'écoutant lors d'émissions à la radio et en lisant de nombreux articles d'elle, elle a cette manière de faire déculpabiliser et de dédramatiser tout en abordant des sujets qui peuvent souvent être catalogués de "délicats" et j'ai toujours le sentiment d'apprendre beaucoup sur le genre humain.

Les hommes sont tout autant concernés par le sujet abordé dans ce livre. Bien au contraire, on en apprend beaucoup (nous, les hommes) et je pense que malheureusement, ceux qui sont les plus concernés par de nombreux thèmes développés dans cet ouvrage, ne prendront pas la peine de s'en approcher.

J'ai parfois une certaine honte pour le genre auquel "j'appartiens" quand je vois qu'il ne se passe pas un jour sans que de nombreuses femmes soient assassinées, violées, violentées, agressées, dominées... et tout cela à cause de ce besoin pour de nombreux hommes, de dominer, d'asservir, d'opprimer et c'est bien souvent, (c'est à pleurer!), une histoire de sexe! Ignares!! si vous acceptiez que la sexualité parfaitement partagée, assumée, peut-être la voie vers tant de plaisirs, principalement quand ceux-ci sont partagés!

Je pense qu"il faudrait aux hommes, ce même type de "manifeste" avec l'équivalent d'une Ovidie, allez, osons-le, nous l'appelerons Ovide! ;)
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La chair est triste hélas

Dans ce livre court mais dense, Ovidie explique pourquoi elle a, depuis 4 ans, renoncé aux relations hétérosexuelles.

Je n’avais jamais lu Ovidie.

Je l’ai entendue avec intérêt dans des émissions de radio, dans des vidéos. J’ai regardé avec plaisir sa désopilante série "Libres !". Je connaissais ses prises de position.

Mais la lire, c’est une autre expérience.

D’abord parce qu’elle écrit tellement bien : Eloïse Delsart est l’autrice d’une thèse de doctorat sur l’autonarration, on trouve dans son écriture un niveau de réflexion, d’érudition et d’intelligence qui n’est pas à la portée du premier tract féministe venu.

Mais c’est une autre expérience, aussi, parce que dans ce livre, elle ne se contente pas de théoriser - ce qui serait déjà intéressant en soi. Non, ici elle se livre, avec une honnêteté, une sincérité remarquables. Avec beaucoup d’humour, également. Mais aussi avec colère.

Ce témoignage de sa colère semble se tourner d’abord vers elle-même : quand elle pense à tout ce temps, cet argent, cette énergie gaspillés pour "rester cotée à l’argus sur le grand marché de la baisabilité".

Mais sa colère est également libératrice et salutaire.

Parce que ces quatre années de "grève" lui ont permis de bien creuser son sujet, de bien analyser comment, dans tous les domaines de la société, les relations homme-femme sont basées sur une potentielle séduction. Oui, dans tous les domaines, pas que le sexe : par exemple il est indéniable qu’à compétence égale, on embauchera plutôt une jolie femme apprêtée qu’une moche sans artifices.

Et se retirer du jeu de la séduction hétérosexuelle, c’est faire un pas de côté, hors du patriarcat, hors de la culture du viol, hors du "grand marché de la baisabilité".

Et c’est passionnant.



Challenge ABC 2023-2024
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Les cœurs insolents

Quadragénaire, Ovidie revient sur ses souvenirs d'adolescence alors que sa fille arrive à cet âge complexe et qu'elle voudrait l'aider à éviter les écueils qu'elle-même a traversés. Mais les choses ont tellement changé qu'elle n'est pas sûre de pouvoir la protéger comme elle le voudrait...



C'est un message important qu'Ovidie veut faire passer en comparant ce qu'elle a vécu et ce que vivent les ado d'aujourd'hui. La société a beaucoup changé et le contraste entre les générations nous montre l'évolution des consciences (même si parfois cela ne semble pas toujours suffisant) et les "dangers" ne sont plus forcément les mêmes pour les jeunes filles (Internet et la pornographie accessible à tous, etc).



Les dessins sont un peu bruts, les couleurs très marquées, cependant ils véhiculent bien le message d'Ovidie avec des palettes de couleurs différentes pour chaque période.
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Histoires inavouables

Oh oui, Oh ouiiii, Oh OUiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !



Voilà l’effet que produit cette BD d’Ovidie. Dix petites histoires inavouables, sexy, coquines, truculentes à souhait car toutes sans exception m’ont fait rire, sourire et souvent rougir. Forcément il y en aura une qui réveillera en vous un fantasme inavoué ou, qui sait, exaucé. Allez, ne soyez pas timide, nous sommes entre adultes consentent que diable. Bon un petit cadeau, mon histoire inavouée vous sera révélée à la fin de mon billet, le ridicule ne tue pas, encore quelques lignes et vous saurez tout tout tout sur Cristina, bande de petit veinard !



Cette BD se déguste d’un seul trait avec un appétit grandissant. Bon, je vous l’accorde, pas que l’appétit… Si, si, je vous assure, tout y passe. La plume d’Ovidie, ancienne star de films classés X, se veut drôle, taquine et sexy tandis que le graphisme sans équivoque, noir et blanc, de Jérôme d’Aviau est fin, léger, ce qui enlève toute connotation pornographique et chose très importante, le préservatif est toujours de mise.



Dix plaisirs sont merveilleusement avoués à travers ces 102 pages :



-Plan à trois, quel homme n’a pas rêvé d’avoir deux femmes pour lui tout seul mais attention à la chute.

-Plaisir solitaire, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

-Balles de Ping-pong coincées, je vous laisse deviner où… Eh dites donc, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a… Moi je préfère les boules de geisha mais bon les gouts et les couleurs…

-Rendez-vous dans un train avec une inconnue… Euh, vos braguettes Messieurs ?



Mais encore des sextos, plan sadomaso, sodomie, cuni, plaisirs interdits sous la table, échangisme, rien n’échappe au regard acerbe et osé d’Ovidie. Ces tranches de vies défilent, excitent, et quand on arrive à la dernière page le souffle court et le corps fébrile, un seul mot nous vient : ENCORE !



Alors, n’attendez plus, plongez sans honte ni retenue dans ces exquises et inavouables histoires qui, à défaut de vous faire rougir, vous donneront des idées coquines et l’envie d’aller jusqu’au bout de la nuit.



C’était Cristina en direct du 7ème ciel …



J’ai fait une promesse et comme je les tiens toujours, j’aurai pu me reconnaître dans l’histoire coquine… Tut tut tutt… rendez vous sur mon blog …


Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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La chair est triste hélas

Je lis régulièrement des écrits féministes afin d'essayer de comprendre l'autre sexe. J'ai l'habitude d'être mis face à mes responsabilités mais cette fois-ci, j'ai tout de suite été pris à la gorge par Ovidie. En effet, dans cet essai, elle ne passe pas par quatre chemins. Elle lance une attaque frontale contre le patriarcat et ses excès.



Elle nous explique pourquoi elle a décidé de faire une grève du sexe illimitée. Elle retrace l'ensemble des faits et des évènements qui l'ont poussée à un tel extrémisme. Elle entre dans la sexualité des couples pour en extraire les inégalités flagrantes.



Ce texte se révèle très efficace parce qu'il n'est pas unilatéral. L'autrice se remet elle aussi en cause, en n'occultant pas sa subjectivité. Elle donne son avis avec son expérience personnelle. Elle blâme aussi les femmes qui ont accepté depuis longtemps, sans broncher, toutes les injustices, au point que celles-ci sont entrées dans les moeurs.



L'autrice profite de son récit pour nous ouvrir en grand les portes de son intimité. Dès lors, on découvre tous les obstacles qu'elle a rencontré dans ses échanges mentaux et charnels avec les hommes. Elle a un passé dans les films pornographiques et les gens la ramènent toujours à cette partie de sa vie, pourtant très courte. Avec son statut de femme et d'ancienne actrice, elle doit être encore plus compétente afin d'être prise au sérieux.



Je conseille principalement aux hommes de lire ce livre. Vous apprendrez des choses et après ça, vous changerez peut-être de comportement. Mais les femmes y trouveront aussi des pistes de réflexion sur leur propre conduite. Dans tous les cas, que l'on soit d'accord ou non avec elle sur tous les points abordés, Ovidie a le mérite de mettre les pieds dans le plat et de chambouler les convenances ! A méditer !
Lien : https://youtu.be/ov2xYbR0nGM
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La chair est triste hélas

« Ce texte est la fureur qui m'embrase et me consume ». C'est sur ces mots qu'Ovidie conclut l'avant-propos de son dernier ouvrage, et personnellement, ce n'est pas le terme « avant-propos » que j'aurais donné à ces quelques pages introductives, mais plutôt celui d'« avertissement ». « La chair est triste hélas » n'est en effet pas un livre facile à lire en raison de la colère et du dégoût de son autrice qui suintent de ces pages, sautent à la figure du lecteur pour le prendre à la gorge.



Ainsi, des claques, j'en ai prises quelques-unes lors de la lecture de ce texte, de celles qui vous rappellent, si jamais il était possible de l'oublier, que le patriarcat structure la société et les comportements de beaucoup de personnes, et mêmes des plus averties comme Ovidie. J'ai ainsi été, dans un premier mouvement, surprise (ou déprimée, c'est selon) que le sexe avec les hommes soit une telle source de déception pour Ovidie, et surtout de ses efforts pour se conformer à une certaine norme, tout en étant désolée pour elle des complications qu'elle a connues.



Mais ma compassion, toute sororale qu'elle soit, elle s'en fout et elle a raison. Et ce serait mal la comprendre que de lire son livre sous l'angle de la compassion car ce n'est pas ce qu'elle demande en l'écrivant. Non, ce qu'elle souhaite, c'est dépasser l'intime en analysant les raisons de sa grève du sexe, qui finalement, comme elle le découvre, est courante, et d'en appeler au nécessaire changement de société que cela implique. Que les hommes reconnaissent mal baiser, de manière autocentrée, complètement à côté de la plaque par rapport aux attentes des femmes (« Depuis #MeToo, nous errons dans un champ de ruines et nous nous demandons de quelle façon recommencer à faire l'amour. Tout l'enjeu de notre époque est de reconstruire une hétérosexualité qui ne soit plus hétéronormative, qui ne nous enferme plus dans des rôles, qui ne soit plus fondée sur des rapports de domination. »). Ou, s'ils ne souhaitent, ou ne peuvent, pas changer, car selon Ovidie c'est franchement mal parti, au moins qu'ils se rendent compte que les femmes trouvent des solutions alternatives pour être épanouies, et que c'est naturellement en dehors d'eux que ça se passera (« Je mets un coup de pied dans l'arbre et il en tombe par dizaines, par centaines, par milliers. Des femmes sur lesquelles les hommes se retournent, mais qui, de leur côté, rêveraient de leur crever les yeux. Qui ne sont ni frigides, ni moches, ni bonnes à jeter. Qui en ont juste marre de leur compagnie. Et je pense à toutes les jeunes femmes de la génération de ma fille ou de mes étudiantes, qui ont également rejeté l'hétérosexualité. Aux stars lesbiennes auxquelles elles peuvent enfin s'identifier. Toutes ces femmes qui font le choix d'être en couple avec d'autres femmes ou avec des hommes trans, de « rompre le contrat hétérosexuel », pour reprendre la formule de Monique Wittig, cela devrait leur mettre la puce à l'oreille, à ces mecs. Ne se demandent-ils jamais pourquoi on ne veut plus d'eux ?). Et que le noeud du féminisme se trouve là aussi : « Ces féministes, toutes des mal baisées ! Evidemment que nous sommes mal baisées, c'est justement ça, le problème ! Pourquoi devrions-nous en avoir honte ? Ce serait plutôt à nos partenaires de raser les murs ! Ils ont leur part de responsabilité dans cette affaire, me semble-t-il. Je ne suis pas mal baisée parce que je suis féministe, c'est absolument l'inverse : je suis féministe parce que je suis mal baisée ».



Mais aussi son ambition est de se connaître, de déterminer quelles sont ses envies. Sortir de l'hétérosexualité sans jamais jurer de rien, mais pour l'instant c'est ce qui lui fait du bien et lui permet de dompter ses démons.



Ce que j'ai aimé dans ce texte percutant – dans tous les sens du terme –, c'est que le brûlot évolue, en même temps que la réflexion d'Ovidie ; les premières parties sont du Ovidie pur jus, cette femme féministe en colère et qui veut tout casser. Mais au fil de son parcours, de ses analyses, notamment thérapeutiques, elle fend l'armure (notamment quand elle parle de son frère et du traumatisme qu'a constitué sa mort, des pages véritablement poignantes), pour laisser Eloïse se découvrir, aller peut-être vers un certain apaisement. On fait alors connaissance avec une femme qui souffre de ne jamais avoir été aimée correctement, avec tendresse, douceur et bienveillance, sans qu'on lui fasse éprouver durement la nature essentiellement transactionnelle de l'amour (selon Monique Wittig). Elle m'a touchée dans cette honnêteté et cette franchise sans filtres, et impressionnée par le courage et la détermination à assumer les conséquences – anticipées – de son livre.



Donc oui, « La chair est triste hélas » est un texte plein de violence et de colère, écrit comme on s'emporte, avec des mots volontairement incisifs et excessifs, mais ils sont à la mesure du ras-le-bol d'Ovidie pour cette anormalité systématique et oppressante dans les rapports sexuels et amoureux. Alors oui elle se réclame de Valérie Solanas, et se rapproche de la position radicale d'Alice Coffin, mais peut-on le lui reprocher quand beaucoup de ses arguments sonnent aussi juste ?
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Histoires inavouables

Comme j'aime beaucoup l'approche féministe d'Ovidie et ce qu'elle propose pour parler de sexualité, je n'ai pas hésité une seconde lorsque j'ai emprunté cette bande dessinée. C'est une compilation de dix histoires inavouables, ou du moins vendues ainsi...



Dix personnes avec des parcours de vie très différents et des situations très différentes. J'en ai trouvé certaines amusantes, d'autres m'ont mise mal à l'aise (comme la quarantenaire qui couche avec le fils à peine adulte d'une de ses amies). Dans l'ensemble, je n'ai pas trouvé cela transcendant.



Dans le même style (bien qu'il ne s'agisse pas d'une bande dessinée), j'ai préféré le travail de Fabien Vehlmann autour de L'herbier sauvage. Alors, même si j'ai été un peu déçue par ma lecture, je continuerais de suivre les parutions d'Ovidie, les plus récentes me paraissent plus intéressantes, de façon générale.
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La sexualité féminine de A à Z

Ayant découvert Ovidie avec l'ouvrage Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels (réalisé en collaboration avec l'illustratrice Diglee), je voulais creuser un peu plus le sujet sur ce qu'elle avait pu écrire, et ce dictionnaire de la sexualité me semblait intéressant.



Cet ouvrage est une réédition de celui publié en 2010, où l'autrice a, cette fois, ajouté quelques termes (comme "Asexualité") et modifié des définitions. Par contre, il s'agit d'un dictionnaire du point de vue d'Ovidie, qui représente donc ses ressentis et, de ce fait, ne peut être purement objectif. Elle y donne une vision du féminisme pro-sexe (ou pro-choix), avec laquelle je suis d'accord, mais qui ne conviendra peut-être pas à tous·tes.



Elle balaie des dizaines et des dizaines de définition qui concernent la sexualité féminine (qui conviendra plutôt aux femmes cis et personnes ayant une vulve et un vagin, même si tout le livre ne traite pas que de l'anatomie dite "féminine") et le féminisme, allant de l'accouchement en passant par l'homosexualité, le vaginisme et les règles.



J'ai été d'abord surprise que le viol soit abordé, mais comme le dit si bien Ovidie, il ne s'agit pas là de sexualité. Elle ne donne pas une définition du viol, mais il me semble que c'était une façon de dénoncer ces actes.



C'est un ouvrage déculpabilisant, agréable à lire, qui a pu m'apprendre des choses sur certains sujets et me fait réfléchir sur d'autres. Un dictionnaire de la sexualité féminine de A à Z, oui, mais avant tout un dictionnaire féministe sur la sexualité.



Je remercie les éditions La Musardine et Babelio qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage grâce à la Masse Critique.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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La chair est triste hélas

J'ai aimé ce livre pour son honnêteté, sa modestie, son intelligence émotionnelle. Des expériences décevantes, une aspiration à la non mixité - la non mixité choisie, comme une délivrance du poids de l'hétérosexualité qui organise les rapports sociaux, et trop souvent les ternit et les appauvrit dans des jeux de rôle stéréotypés : dévalorisants pour la femme dans son rôle de dominée codifié par le collectif, et pour l'homme aussi, peu conscient qu'un regard témoin de toutes ses petites (et grandes) bassesses est posé sur lui jusque dans la passion amoureuse : vénération de sa queue autour de laquelle il tourne en toute occasion et voudrait faire tourner les autres ; sentiment de légitimité pitoyable (quand il n'est pas violent); manque d'hygiène récurrent d'un très grand nombre, qui constitue l'irrespect de plus (de trop) : mains pas lavées, sexes négligés.



Ovidie n'est pas dogmatique. Elle fait un état des lieux dans lequel bien des lectrices pourraient se reconnaître, au moins partiellement. Mais elle ne conseille pas, ne fait pas la leçon. Elle avoue ses tâtonnement, ne parie pas sur l'avenir, ne manie pas de concepts fumeux pour nous emberlificoter.



Faisant l'expérience de l'abstinence, elle en observe les effets, les avantages, les manques éprouvés (notamment celui du contact physique tendre sans sexe systématique à la clé).



Pour l'instant elle entretient d'excellents rapports d'amitié et de camaraderie avec certains hommes, dont l'un, très proche, est son alter ego masculin, double sans doute du frère qui s'est ôté la vie ; un autre aussi ; des professionnels qui travaillent avec elle à la réalisation de films et court-métrages qui n'évoluent plus depuis un certain temps dans l'univers du sexe (étiquette difficile à décoller malgré le passage des années) ; et enfin un ex-conjoint dont elle n'exclut pas qu'il redevienne un jour un conjoint à part entière.



Qu'on ajoute à ça l'immense amour qu'elle éprouve pour sa fille : on est loin de l'image de la sorcière misandre qui touille dans son chaudron une mixture à base de venin de vipère, de bave de crapaud et de souffre pour empoisonner tout le sexe mâle voué aux gémonies. On ose rêver que des hommes pourraient la lire sans crier à la misandrie, sans se sentir victimisés par le fantasme du vagin denté, sans vilipender le féminisme comme un courant de pensée visant à émasculer les hommes : c'est émouvant aussi un pénis quand on vous ne le brandit pas sous le nez en toutes circonstances, comme la matraque du méchant polichinelle.



Ovidie a exclut de sa vie la sexualité, mais ne jure pas (croix de bois croix de fer) qu'elle n'y reviendra pas un jour : comme je l'ai dit plus haut, elle n'est pas dogmatique, son livre n'est pas un livre de développement personnel "faîtes comme moi" : elle hésite, tâtonne et c'est ça que je trouve infiniment touchant en elle.



Car Ovidie ne "déteste pas" les hommes : elle aspire à une autre sorte de lien avec eux, au partage d'une autre sexualité, d'autres affects, moins de nombrilisme de part et d'autre et davantage de douceur et de bienveillance mutuelles.



Ses attentes sont celles de nombreuses femmes : un respect dans le compagnonnage, des rapports de tendresse sans pénétration systématique (mais sans exclusion non plus, c'est le choix des deux amants), un enrichissement par la vie plus que par l'incontournable vit, faux alpha et omega ressassé jusqu'à extinction totale du désir féminin relayé pour finir par la simulation et le mensonge.



Autant dire une utopie (elle en a conscience) : une utopie qui permettrait pourtant aux hommes de relâcher la pression infernale que semble leur faire subir leur très encombrant joujou, aux femmes de reprendre confiance en elles-mêmes et en l'autre.



Je ne mets que trois étoiles à cause du style quand même un peu relâché et de la tendance au remplissage, m'a-t-il semblé, dans certains passages.



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Libres !

Libres! Sommes-nous suffisamment libres pour nous affranchir des diktats sexuels que la société occidentale nous impose ?

Voilà la question que nous pose Ovidie, ancienne porn'star, qui a toute légitimité dans cette histoire.



C'est en voulant lire ce manifeste que je me suis aperçu que Madame Ovidie intéressait pas mal de monde.

Ce livre, que j'ai voulu réserver dans ma médiathèque, est emprunté depuis plus de 6 mois. Plus de 6 mois sur liste d'attente et je ne l'ai à l'heure d'aujourd'hui pas eut physiquement entre les mains.

Pour me faire patienter, il y avait bien l'extrait sur la liseuse... Oui mais j'ai craqué, j'ai finalement acheté ce livre en version électronique. Pour la version papier, j'attendrai sagement mon tour..., encore une personne avant moi à la médiathèque!

L'objet tant attendu devant moi, c'est avec une impatience non dissimulée que je l'ai dévoré.



L'objet en question est le fruit de la collaboration entre Ovidie et Diglee. Un essai avec un roman graphique (trop peu présent à mon goût).

C'est avec une écriture cash, trash, direct, qu'Ovidie nous embarque à la façon de Virginie Despentes dans King Kong théorie.

Les thèmes les plus crus sont abordés tels que le sperme, l'apparence féminine, les menstruations, le séant, l'orientation sexuelle, l'amour pluriel, la chirurgie esthétique, le point G, les poils, la sodomie, la fellation...

ça nous fait nous poser des questions sur nos pratiques, celles imposées par les effets de mode, celle que le patriarcat nous a dictées mais celles aussi que nous avons choisi à tort ou à raison.

Libres! met un coup de pied dans la fourmilière tout en enfonçant des portes ouvertes. ça fait réfléchir et ce n'est pas plus mal mais toujours de façon très cru, ce qui est très déconcertant.



Voilà j'avoue, j'ai adoré cet essai!
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Sororité

💜Ce que j’ai ressenti:



« Autant, à force, ça prend. » Lauren Bastide



Sororité. C’est un mot qu’on dirait presque magique. J’aimerai me l’approprier un peu, mais comme toute magie, il renferme des mystères et des rituels qui m’échappent encore. Alors je le prends dans mes mains, je le regarde, je le cajole, je me laisse séduire, j’essaie de le placer dans mes espaces, j’aimerai le faire pousser, le faire grandir, avec mes Sœurs…L’écrire tellement de fois, que mon correcteur, enfin, arrête de me le faire voir comme une anomalie, une faute d’orthographe, un mot inconnu. J’aimerai le voir briller dans vos yeux, dans vos cœurs. Qu’il devienne non seulement un possible mais une réalité…Contrer le sort de cette disparition du mot de nos quotidiens, mais il n’en sera possible que si nos mains se rejoignent et que nos esprits dépassent certaines mauvaises habitudes…



Alors cet ensemble de textes différents, c’est une manière de ressentir le potentiel de ce mot, la richesse de cette entraide formidable, si jamais, elle avait enfin lieu. On a de la poésie et des chansons, de l’intime et du concret, de l’idéal et des vérités crues, des récits et des témoignages, de la douleur et de la résilience, mais de l’espoir. Beaucoup, beaucoup d’espérances dans ce concept, et en découvrant ces pages, on se rend mieux compte de la pluralité des courants du féminisme et des efforts qu’il reste à fournir pour atteindre cet objectif. Lire ces femmes qui osent, qui s’insurgent, qui écrivent, qui pensent, qui réfléchissent d’une autre manière, qui donnent de la voix, qui ouvrent la voie, qui résistent pour que ce mot Sororité, prenne de la valeur, de la profondeur, de la puissance, une place dans nos vies, c’est émouvant autant que salvateur.



Alors ne vous retournez pas mes Sœurs, avancez vers ce nouvel horizon. Ce recueil de textes 💯% féminin est un indispensable et un énorme coup de cœur! Pour l’intention et le plaisir de découvrir de nouvelles plumes et des femmes sur-puissantes, je ne saurai que trop vous conseiller de vous laisser émerveiller par cette lecture inspirante!



Ne te retourne pas, ma Sœur. Car tu n’y verrais rien. Tout se transforme, enfin. En toi, il y a le feu. Et les métamorphoses. C’est ton poème, vaillant, qui devient prose…Juliette Armanet.



Remerciements:



Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Points de leur confiance et l’envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Histoires inavouables

Aussitôt reçu, aussitôt lu !



Allez savoir pourquoi, il y a des livres comme ça… Bon, allez, je ne vais pas vous mentir. Titillé par le sujet, il s’agit d’une bande dessinée pour adultes au contenu extrêmement explicite, et par plusieurs critiques, c’est avec un intérêt non dissimulé que je me suis lancé dans la lecture de ces Histoires inavouables.



L’initiation d’un jeune homme par la meilleure amie de sa mère. Une séance de masturbation féminine et un plan à trois qui ne tournent pas comme prévu. Comment donner un nouvel intérêt à ses trajets en métro ou à ses voyages en train. L’échangisme et ses limites. Les sextos sans risque ou presque. Le visionnage d’un porno entre potes, terrain glissant… Toujours se méfier de ses copains ou de son beau-frère.



Une succession de petites scènes aux chutes toujours amusantes. Authenticité des situations, ça pourrait être vous, ça pourrait être moi et ça pourrait même être nous, pourquoi pas ?!... Réalisme des dessins, du très concret, peu de place à l’imagination, qui ont parfois rendu mon intérêt non dissimulable…



Ovidie, ex actrice de films X, enfin c’est ce qu’on m’a dit bien sûr, a écrit ces petites histoires à partir de confidences recueillies auprès d’amis ou de connaissances. Jérôme d’Aviau les met en images avec simplicité mais authenticité. Un album à feuilleter pour s’amuser ou éventuellement à lire d’une main… Facile, je sais !



Que 2014 soit pour vous tous une année pleine d’Histoires inavouables !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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La chair est triste hélas

A partir de son expérience personnelle, qui va la mener à une grève du sexe, du moins hétérosexuel, Ovidie étrille, d'abord en un cri du cœur et du corps nécessaire pour exorciser toutes les souffrances vécues - qui sont bien facilement applicables à nombre de femmes -, ensuite en une réflexion plus raisonnée, qui rappelle en de certains points Mes bien chères sœurs de Chloé Delaume, que j'ai lu aussi il y a peu, le patriarcat, et la nécessité, pour chaque femme, de chercher en une autre un soutien plus qu'une rivale.



Parce qu'en effet, c'est dans l'inconscient féminin, qui a été modelé depuis des siècles par une domination masculine systémique, que de jalouser sa prochaine, que de chercher à toujours faire plaisir aux hommes, physiquement, moralement, sexuellement, quitte à en perdre une partie de sa santé, de sa vie, de son corps, de son âme. Et c'est de cet inconscient, en le refusant, en le transfigurant en une véritable solidarité féminine, une véritable sororité, que viendra la véritable libération féminine. S'habiller comme on le souhaite, se maquiller si l'on en a envie, avoir des relations sexuelles, ou non, s'épanouir en autre chose que comme mère, que comme faire-valoir de monsieur...



Je remercie les éditions Julliard et NetGalley pour la découverte de cette œuvre ô combien pertinente, dans laquelle je me retrouve en partie, quant à mes propres questionnements sur la façon dont la domination masculine agit, et réagit face à la résistance féminine qu'elle connaît, de plus en plus, ces dernières années. Je le vois dans le comportement de mes collégiennes au quotidien, et c'est tant mieux !
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Ceci est mon corps

Ouvrage collectif, issu d'un partenariat entre le magazine Causette et les éditions Rageot.



Quelques mots sur Causette : « Sa devise est 'plus féminine du cerveau que du capiton'. Sa ligne éditoriale privilégie l'enquête journalistique, le reportage, le portrait et l'interview aux classiques du genre, avec humour et sur un ton décalé. Selon 'The Times', qui en fait un 'symbole de la renaissance féministe française', 'Causette transgresse toutes les règles de la presse féminine française'. le magazine compte parmi ses sources d'inspiration la revue XXI. Il se revendique féministe sans vouloir s'enfermer dans une image stéréotypée du terme. »

(extrait de l'article de Wikipédia, que je vous engage à lire en entier, en vérifiant les infos, comme d'hab !)



Huit textes, autant d'auteurs (de sexe F à l'état civil).



Quelques conseils à l'usage des jeunes filles (et de leurs proches) pour apprendre qu'il faut a-ssu-mer, faire fi des diktats.



Donc madame (des féministes ont banni l'usage du 'mademoiselle') vous pouvez :

- avoir une tête et un corps moches et poilus, des seins dissymétriques, des cheveux trop raides ou trop bouclés/crêpus, un teint trop blême ou trop foncé, une vulve naturellement orangée ou rosée ou violacée...

- ne pas porter de soutif (suffit de dire qu'on milite pour le 'no bra' !)

- être née dans un corps de garçon ; on peut changer cela et devenir la femme que l'on se sent être

Et on vous encourage à vous documenter pour bien connaître votre intimité, l'explorer, en nommer les différentes parties,

etc. NON, CE N'EST PAS SALE (cf. Doc & Difool, et surtout les parodies de De Caunes).



Plein de bonnes intentions, cet ouvrage peut décevoir quand on s'attend à des propos plus adultes (façon Virginie Despentes ou Amandine Dhée).

Trop politiquement correct (ah, l'écriture inclusive !) et avec le ton 'adulte bonne copine', dont je ne suis pas fan.

Mais certainement rassurant pour bon nombre de jeunes.



L'occasion quand même, pour la quinqua que je suis, de mesurer le chemin parcouru depuis la 'Femme des années 80' de Sardou, ou celle soi-disant 'libérée' de Cookie Dingler. Mais la route est encore longue, et des retours en arrière sont possibles, restons vigilants !

____



https://fr.wikipedia.org/wiki/Causette
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Les cœurs insolents

Les cœurs insolents est un témoignage sur la condition des femmes. Encore un témoignage féministe, un de plus, pourtant tout aussi nécessaire que les autres. Il aborde le sujet avec un angle de vue original, il met en parallèle les jeunes filles d’aujourd’hui, la génération meetoo, avec la génération des années 90. Il a le mérite de raconter ce qui est généralement tu, il décrit ce qui amène au viol, celui qui fait honte, qu’on ne déclare pas à la police, sur les confiances trahies pour un ersatz de liberté sexuelle, c’est un témoignage poignant. Cette bande dessinée fait aussi la part belle aux avancées dans ce domaine, c’est positif dans l’ensemble, il démontre un fait qui devrait être incontournable : Il faut en parler !

Le dessin est réalisé au pinceau ou technique proche, façon prise de note rapide, apportant du dynamisme, la mise en page est libre, destructurée, sans contours de cases, la couleur est posée en lavis en lavis avec une gamme restreinte, bleu, blanc, rouge, et noir, c’est tranchant, cela appuie le ton militant.

Mais il ne s’agit pas d’un militantisme belliqueux, c’est assez positif dans l’ensemble et très constructif dans les idées exposées. Bref, c’est une bande dessinée nécessaire, et pas seulement pour un public féminin. Si des progrès sont évidents dans ce domaine, il reste encore du chemin à faire et c’est ce genre de livre qui peuvent y contribuer.
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À un clic du pire

L'âge moyen de la découverte de la pornographie est passé à neuf ans, c'est-à -dire avant même que vos grelots soient descendus...

Les adultes des générations précédentes pensent souvent « il/elle regarde des films érotiques sur son ordinateur. Je vais le lui supprimer ». Sans savoir que la majorité des mineurs découvrent la masturbation pornographique sur smartphone.

Emmanuel Macron déclara que le film pour adulte est un « genre qui fait de la Femme un objet d'humiliation ».

Une nouvelle vague de porno pourrait éclore, le porno féministe. À voir... Ou pas...

Le piratage représente 95% de la consommation.

En Septembre 2007 est né le plus grand site de pornographie au monde ; Pornhub...

Et là on se dit « Ok c'est quoi le prochain niveau ? »...

30% des voyeurs sont des femmes.

36% des 18-25 ans pratiquent la bifle.

Les femmes mettent maintenant des paillettes dans leur vagin...

On entend ou sous-entend souvent cette intimation envers les femmes « Ai honte de ton corps. »

James Deen, un des plus importants acteurs de films pornographiques populariserait ce qu'on appelle « la culture du viol » (avec une actrice consentante, c'est important de le préciser!).

J'ai été surpris de voir que le porno est jusque dans le jeux-vidéo. Ainsi dans God of War, vous pouvez « niquer » Aphrodite.

4,4% des femmes aiment vraiment les femmes (c'est-à-dire sont lesbiennes ou bisexuelles). Elles sont beaucoup plus à se dire théoriquement bisexuelles, pour faire fantasmer les hommes.

En fait... Cet essai psychologique parlait très peu des mineurs... Mais ça restait fort instructif. Au coeur du présent, le harcèlement scolaire est la bête la plus diabolique.
Lien : https://charlyyphoenix.wordp..
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Libres !

Une série de constats des plus navrants démontrant aux femmes combien elles sont soumises à la publicité, aux désirs des hommes, aux coutumes, vous trouvez ça libérateur? Pour moi c'est une couche d'humiliation en plus.



On leur impose un gros derrière musclé, un accoutrement accrocheur, une épilation intégrale, du botox à partir de quarante ans, on les force à pratiquer la bisexualité, le polyamour, la fellation, la sodomie (qui devrait être indolore si librement consentie!), on se moque gentiment de leurs fantasmes de mommy porn, et aucune suggestion, aucune piste pour faire changer les choses?



Alors qu'Ovid-e s'inspire de la mythologie pour illustrer son 'Art d'aimer', Ovid-ie s'inspire des publicités et des vidéos pornos inondant le net (domaine qu'elle connaît puisque pratiqué comme actrice et réalisatrice) En ressort une lecture fastidieuse et malsaine.

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