AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.76/5 (sur 99 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Anvers , le 05/02/1964
Mort(e) à : Paris , le 16/04/1993
Biographie :

Pascal de Duve est un écrivain belge né le 5 février 1964 à Anvers et mort le 16 avril 1993 à Paris.

Fils de Pierre et Marie-Henriette de Duve, son oncle est le lauréat du Prix Nobel Christian de Duve. Il commence sa scolarité au collège Notre-Dame de Lourdes (Onze-Lieve-Vrouw-van-Lourdes college) à Edegem, mais termine ses études secondaires au collège des Jésuites à Anvers.

Pascal de Duve quitte la Belgique en 1987 pour aller enseigner la philosophie à Paris. Sinologue à l'origine (Katholieke Universiteit Leuven), mais aussi licencié en égyptologie, docteur en philosophie, il parle également une multitude de langues comme le russe, le chinois, le grec, le japonais, l'arabe, le tchèque, etc. Il se convertit brièvement à l'Islam, religion qu'il avait étudiée, notamment les aspects concernant son apport culturel et artistique millénaire.

Il publie son premier roman, Izo, considéré comme un conte philosophique, en 1990, qui lui vaut un succès immédiat.

Il travaille sur un nouveau roman, Le Nain et le violoniste, lorsqu'il apprend qu'il est atteint du sida. Il abandonne alors la fiction et publie, en 1993, Cargo vie, journal de bord d'une croisière transatlantique qu'il rédige du 28 mai 1992 au 22 juin de la même année. Il intitule cet ouvrage Vingt-six jours du crépuscule flamboyant d'un jeune homme passionné.

Il décède à l'âge de 29 ans, laissant derrière lui, après cette courte vie traversée à toute vitesse, une œuvre peu abondante.

Il est mort alors qu'il travaillait sur un projet de livre qu'il voulait conçu comme un carnet, comme le journal de la fin de sa vie. Ses proches décidèrent donc d'achever ce projet, utilisant les nombreuses notes qu'il avait commencé à assembler à cet effet, et un livre posthume fut publié en 1994 : L'Orage de vivre. Ce recueil dévoile dans de courts récits les rencontres amoureuses de l'auteur et le type de relations qu'il entretenait avec ses compagnons, et comporte un ensemble de pensées sur la maladie et la mort, mais surtout sur la vie et l'écriture. Malgré le tragique de sa situation, l'auteur livre dans ce « journal d'adieu » un message d'optimisme et d'espoir : « Profitez de la vie, c'est merveilleux ! »
+ Voir plus
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pascal_de_Duve
Ajouter des informations
Bibliographie de Pascal de Duve   (3)Voir plus

étiquettes
Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

[Pascal de Duve]
Entretien avec Pascal de DUVE, professeur de philosophie, à propos de son livre "Izo" (aux éditions Jean-Claude Lattès), dont le personnage principal Izo est un réfugiépolitique.Son roman est né à partir de ses différents écrits qu'il a rassemblé.Il parle du contenu de son livre et de son personnage, basé sur un tableau de MAGRITTE , ainsi que de ses autres oeuvres.

Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
page 103
[...] Avant d'accéder à la vaste salle dont le brouhaha nous intimidait déjà, nous dûmes, vous comprenez disait la voix sépulcrale de l'armoire à glace, ce n'est pas très protocolaire mais c'est pour des raisons de sécurité, passer par un petit couloir amovible, une espèce de corridor de poche en bois blanc disposé là pour détecter les armes. Izo se baissa un peu pour passer, et une sonnerie se déclencha, qui fit surgir de nulle part trois hommes dont un qui pointait discrètement un révolver sur Izo affolé. Les deux autres le fouillèrent et exhibèrent respectivement de sa poche gauche et de sa poche droite - un magnifique marque-prix tout neuf et une splendide cuillère à glace qui n'avait jamais servi, de celles qui lâchent, avec un petit déclic, des boules bien rondes. [...]
Commenter  J’apprécie          250
Frères et soeurs d'infortune, ne négligez pas de puiser dans les ressources qu'offre cette maladie à votre sensibilité. Ouvrez les yeux pour vous émerveiller des grandes choses et surtout des petites, toutes celles dont ceux que la Mort ne courtise pas encore, ceux pour qui la Mort est lointaine et abstraite, ne peuvent véritablement jouir comme nous le pouvons. Grisons-nous de ce privilège, pour mieux combattre nos souffrances que je ne veux nullement minimiser.

Qui s'aigrit maigrit.
Commenter  J’apprécie          110
Lat. "credere" (croire). "Donne-moi tes consonnes et je te dirai ce que tu signifies."
CRDR : "cor-dare", donner son coeur. E., j'ai cru en toi, je t'ai donné mon coeur, délicieusement arraché à ma poitrine. Maintenant il gît dans une poubelle de l'oubli. Notre amour est plus qu'ajourné - il est "anuité". Et si désormais je reste "écoeuré", ce n'est plus dans le même sens.
Commenter  J’apprécie          90
L'homme de Dieu et le poète partagent l'amour de l'émotion, l'émotion de l'amour. La lumière des étoiles, l'ardeur du ciel bleu et la furtivité des nuages ne sont pas, pour ces mystiques, de simples phénomènes quotidiens et répétitifs. Non, pour eux, ce sont d'extraordinaires événements perpétuellement uniques, comme les visages humains.
Commenter  J’apprécie          60
Ceci est mon deuxième écrit, et peut-être le dernier. Frappé par une maladie d'amour qui finit toujours de la même façon, j'ai l'impression que l'énergie qui m'anime encore est principalement destinée à ces pages qui s'écrivent sous ma plume. Après, l'inconnue, sauf quand au dénouement. De quel sursis pourrai-je encore bénéficier ?
Commenter  J’apprécie          60
Je n'ai pas caché ma conversion à sœur Emmanuelle, qui me suggéra de partir du bidonville, parce que si les Coptes dont nous nous occupions apprenaient que j'étais devenu musulman, cela pourrait provoquer des réactions imprévisibles. Je rentrai donc en Europe. Je suis resté musulman peu de temps, jusqu'à ce que mes études de philosophie, et en particulier la lecture approfondie de la Critique de la raison pure de Kant, fissent de moi un agnostique très résolu. Pour l'islam, je suis donc un apostat, passible - étranger ou non - de la peine de mort dans les pays où la shari'a est appliquée.
Commenter  J’apprécie          50
E., tes éclats de rire jonchent ma mémoire douloureuse comme les débris opaques d'une vieille serre au fond d'un jardin abandonné. Bouts de verre gris que, pieds nus et sanglants, je foule parfois dans mes songes.
Commenter  J’apprécie          60
Sidéen sidéral, je rêve de conserver mon rayonnement auprès de ceux qui m'auront aimé. Je serai une "étoile" morte, mais toujours lumineuse dans le coeur de certains.
Commenter  J’apprécie          60
Ensuite Izo écrivait que le décès d’Odile Crock n’était plus pour lui une énigme douloureuse ; il avait fini par comprendre et accepter que « comme toutes les autres choses, la vie aussi a une fin » ; que « beaucoup de gens l’oublient et trouvent que la mort est quelque chose de très grave alors que, en fait, c’est quelque chose de normal qui arrive à tout le monde ; oui ».

Dans le paragraphe suivant, il prétendait avoir trouvé « le panneau secret dans la bibliothèque des souvenirs» ; il assurait avoir pu le faire pivoter, et explorer, le temps d’un éblouissement, la vastitude de la pièce cachée, haute comme une cathédrale », avec « ses rayons d’archives sur lesquelles reposait une poussière vierge comme une première neige » ; suivait alors un récit tout à fait désopilant, évoquant une « Mer des origines, qui seule le Premier Jour avait connu un Hier », et de laquelle Izo serait sorti, « tout petit et tout ruisselant, en long manteau noir et chapeau melon assorti » ; heureusement que sur la plage, « papa et papa attendaient, très grands, en longs manteaux noirs et chapeaux melons assortis » ; il paraît aussi qu’ils « toussotaient d’aise en constatant qu’il n’y avait aucune bosse dans mon petit chapeau, qu’il ne manquait aucun bouton à mon petit manteau, et que les lacets de mes petites chaussures étaient noués comme il fallait » ; ensuite, Izo aurait grandi « dans une maison aux fenêtres éclairées » à un endroit où « l’azur de midi surplombait une éternelle obscurité de minuit » parce que « la lumière et l’ombre ne se fréquentaient pas », s’échangeant uniquement « un vent vertical où se croisaient une odeur épicée de nuit d’été et un parfum frais de matin de printemps » ; Izo confessait aussi avoir été « un enfant difficile » qui « horrifiait parfois posément papa et papa en leur disant, je crois que je vais être méchant ; oui », et auquel « papa et papa » racontaient alors pour l’effrayer, ce qui se passait dans le château maudit » qui était « situé sur le sommet d’un rocher accroché dans le ciel au-dessus de la Mer » ; dans une de ses salles immenses, sous un ciel menaçant, une forêt de quilles hostiles bordait une grève inquiétante sur laquelle galopait désespérément un jockey perdu, affolé de ne pas apercevoir la fin du chemin » ; dans l’espace adjacent, « un homme venait toujours d’égorger une femme », et, avant de reprendre sa valise et son manteau et son chapeau déposés sur une chaise, « s’attardait tragiquement en plongeant rêveusement son regard dans les profondeurs d’un grand gramophone aphone », dans une troisième pièce, « des messieurs en noir n’en finissaient pas de danser avec des femmes pour les tuer d’épuisement », sur un air « macabrement muet » ; le paysage nocturne peint à même les parois « représentait les arbres sinistres, ivres de plaisir » ; entre-temps, dans le donjon, « lové sur un divan un premier cercueil attendait lascivement le corps de la femme égorgée » ; d’autres bières en chaleur « préféraient patienter au balcon en regardant le brasillement de la Mer », par lequel d’ailleurs, les flots négociaient avec le ciel « quelque secret compromis de lumière » tout en courtisant la plage où venaient se divertir les mystères ».

Et pour voir les tableaux de Magritte : https://lajumentverte.wordpress.com/2017/02/19/izo-pascal-de-duve/
Commenter  J’apprécie          30
Après le tramatisme initial, mon sida est rapidement devenu une passion exaltante, qui changea ma vie, sur laquelle j'ouvre désormais tous les jours, de plus en plus, des yeux émerveillés.
Quel bien précieux que ce restant de vie ! Le "condamné" qui ne s'ignore pas peut vivre, de façon privilégiée, l'intensité flamboyante du crépuscule. Réservons plutôt notre compassion aux humains qui, sur leur lit de mort, sont pris d'un ultime et fatal sursaut d'horreur en se rendant compte, trop tard, qu'ils sont ent train de mourir sans avoir vécu, "comme on perdrait un diamant avec l'eau du bain".
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pascal de Duve (150)Voir plus

¤¤

{* *} .._..