Les huit membres du Yoga sont :
- les règles de vie dans la relation aux autres ;
- les règles de vie dans la relation à soi-même ;
- la pratique de la posture;
- la pratique de la respiration ;
- l'écoute intérieure ;
- l'exercice de la concentration ;
- la méditation ;
- l'état d’unité. (II,29, p. 94)
42 Se contenter de ce que l'on a constitue le plus haut degré de bonheur.
En nous libérant des automatismes, le Yoga nous révèle notre capacité d’être. Cette conscience profonde que Patanjali appelle Drashtar, celui qui voit, c’est le Témoin immobile, permanent, qui nous fait participer à l’énergie cosmique, au-delà de notre incarnation matérielle.
Préface Françoise Mazet
L’arrêt des pensées automatiques s’obtient par une pratique intense dans un esprit de lâcher prise.
La violence peut prendre des formes multiples, de sa manifestation la plus grossière, la plus apparente, dans les actes physiques, à sa forme la plus subtile, à travers d'éloquents non-dits.
Sans rien dire, on peut violenter l'autre, sous couvert d'amour, en exigeant de lui qu'il soit différent de ce qu'il est, en essayant de le "réduire" à soi-même.
Sans rien dire, on peut participer à la violence ou l'autoriser, on peut la provoquer par son attitude intérieure.
I.2. Le yoga est l'arrêt de l’activité automatique du mental.
Lâcher prise, ne pas se projeter vers les êtres et les choses de façon volontaire et possessive, mû par le désir de prendre, de s'approprier, de controler. Lâcher prise, accepter ce qui est, ce qui survient, accepter l'autre dans sa Différence, sans le vouloir pareil à soi, ou tel qu'on voudrait qu'il soit, aimer sans vouloir attacher, identifier, asservir.
L’amitié, la compassion, la gaieté clarifient et apaisent le mental ; ce comportement doit s'exercer indifféremment dans le bonheur et le malheur, vis-à-vis de ce qui nous fait du bien comme vis-à-vis de ce qui nous fait mal. (I, 33, p. 48)
Enfin, on sait très bien que, même chez les plus avertis, l’amour de la vie n’est qu’un flot de complaisance envers soi-même.
[…] l’esprit occidental comprend difficilement que les contraires puissent coexister.
Pourtant la posture symbolise bien cette attitude mentale. Il n’y a pas de posture sans structure et celle-ci s’établit grâce à des points de fermeté ; mais l’état d’Asana « notion d’infinité dans un espace heureux » comme le traduisait Gérard Blitz, ne peut s’installer que si on relâche toutes les tensions inutiles, au niveau musculaire, respiratoire et mental.
[Françoise Mazet]