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Citations de Patrice de La Tour du Pin (69)


Patrice de La Tour du Pin
QUATRIÈME CONCERT SUR TERRE
OU CONCERT DÉ FIÉLLOUZE


II

Je n’ai rien connu avant toi
Où je puisse me reposer,
Sinon les choses d’espérances;
Je ne pouvais sortir
de moi…
Ne t’effraie pas, si je m’étonne
De ton amour, de ta présence :
Je suis créé pour m’étonner…
J’ai tant cru devoir m’en aller,
N’étant amoureux de personne
Et sans être vraiment aimé…
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Loin dans l'âme, les solitudes s'étendent
Sous le soleil mort de l'amour de soi.
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Je l'avais compris un soir de légende
Si profondément que j'en avais peur,
Et notre amitié devenait si grande
Que nous n'en pouvions saturer nos coeurs.

Je ne connaissais que toi de si rare,
De si lumineux dans le haut chemin;
Je croyais que seule la mort sépare
Et que ton absence aurait une fin.

Par les soirs cruels de l'indifférence,
Je vivais dans ta très douce présence,
Attendant des jours tranquilles et clairs.

J'ai veillé longtemps, sans âme et sans force:
Peut-être as-tu su déchirer l'écorce
Qui voilait si mal un coeur si désert!
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Tous les pays qui n'ont plus de légende
sont condamnés à mourir de froid...
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Patrice de La Tour du Pin
CHANSON DU RAMONEUR


extrait 2

On revient passé le soir,
Les yeux
Fumés, vagues et tout noirs,
Mais gardant le clair des chambres
Où dorment des gens heureux...
- Sur la route de décembre.

À l'autre Noël, perdu
Par chance,
je ne suis pas redescendu
Petit ramoneur glacé
Perche sur des toits immenses
À voir la Noël passer...
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Patrice de La Tour du Pin
L’oreille-de-mer
 
On le trouve après les grandes marées d'équinoxe
Parmi les roches primaires
Que les siècles de sang n'ont pas désagrégées,
Ce coquillage vide et toujours anonyme ;
On le porte à l’oreille, il n’est pas musicien,
Mais serti plus profond, incrusté dans le crâne,
Il fait entendre à qui l'occupe, à qui devient
Son nouvel habitant,
Au-delà de l'écho des mers originelles,
Le battement
De la ligne perdue de partage des eaux.
 
« Une Lutte pour la vie » [Le Pâtis de la création,
suite de 30 poèmes], Gallimard, 1970.
 

 
L’oreille de mer
 
Sois trouvée
par celui que baignent
de hautes eaux intérieures,
Et qui ne peut les découvrir…
Mais aux roches primaires,
quel frêle coquillage musicien
N’est pas encor rempli du silence
qui l’entoure,
Et garde la dentelure d’écume
des mers originelles,
Cet écho
de leurs vagues refoulées
par le sang,
Au delà
des vraies lignes de partage
des eaux…
 
« Le Bestiaire fabuleux », 1948
Lithographies de Jean Lurçat mises en couleur par Edmond Vairel / Calligrammes de Jules-Dominique Mornirol / Maquette dessinée par Claude Frégnac d'après les inventions de Maurice Darantière Éditeur
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C'était le pays des anges sauvages,
Ceux qui n'avaient pu se nourrir d'amour;
Comme toutes les bêtes de passage,
Ils suivaient les vents qui changeaient toujours;
Ils montaient parfois dans les coeurs élus,
Abandonnant la fadeur de la terre,
Mais ils sentaient battre dans leurs artères
Le regret des cieux qu'ils ne verraient plus!
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Chapitre II


La tristesse et le froid inspirateurs

… Qu'ils chantent donc selon le mouvement de vie, selon le cri intérieur, mais qu'ils ne débordent pas sur le temps de la prière commune ; pour les autres, et il est un si grand nombre dans cette école d'ignorants de l'état d'oraison, qu'ils regardent cette règle sans la juger…
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TOUT HOMME EST UNE HISTOIRE SACRÉE

C'est sur cette sentence que je voudrais fonder une vie recluse en poésie et le livre qui la signifiera ; elle est comme l'inscription d'une pierre mise à jour en me creusant, la pierre d'assise d'une sorte de cloître intérieur à bâtir. Je l'appellerai Tess sans mettre aucun symbolisme dans ce nom, simplement pour le plaisir de nommer. Et demeurant dans l'univers poétique dont la genèse a été écrite, je retiens d'elle les courants principaux qui me constituent, sans les remettre en question, mais j'y ajoute le besoin de comprendre et d'ordonner, celui-là même qui les a distingués. Au chapitre où j'en suis de mon histoire, je crois que la construction de Tess s'impose pour sauvegarder mon unité et poursuivre la réalisation du livre. (...)
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Patrice de La Tour du Pin
Il prend bien la brise, mon jeune arbre,
Il prend bien la vie qui s'incline,
Mieux que moi qui suis sans racines
Autre part que dans le présent:
On n'a pas le temps d'y grandir.
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Patrice de La Tour du Pin
La virginité en poésie


… Tout doit s’élever avec la sève qui convient ;
si vous célébrez la floraison des colchiques dans
  les prairies,
faites le avec le mystère de l’homme prenant
  l’essence du mystère végétal ;
vous pouvez être la terre qui les nourrit,
ou la terre qui s’en émerveille,
ou seulement la terre qui s’en plaint ;
vous passerez dans les colchiques par un prolongement
  d’amour ;
mais ne leur donnez pas les sens de l’homme et le rythme
  de votre chair…
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Thème de Genèse

Voici que l'homme s'est penché sur sa Genèse.

La terre était toujours entre ses bornes, triste,
La chair dormante et les ravins de chair endormis.
Les abimes du fond de la chair semblaient vides,
A l'orient montait l'étrange jour de nuit :
L'homme était à genoux au rebord de lui-même.

Au-dessous s'étendaient ces couches nébulaires
Que les brises du ciel n'ont jamais caressées...
S'il était seulement un silence à parfaire,
La patience au cœur des morts à dépasser,
Il aurait accompli l'ineffable poème.


((extrait de "Thème de Genèse" / "Prélude) - p. 131
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Non, ce n'est pas ma chair que je redoute,
mais de n'avoir pas assez d'amour à donner.
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Voici que montent les aubes, d'une blancheur
Eclatante, au-dessus d'un fouillis d'anémones
Lumineuses, dans la matinale fraîcheur...

Pour entrer dans la danse légère d'avril,
Vos yeux ont pris la douceur des clairs de lune,
Et leur lumière brille et joue entre les cils.

Il vaut mieux ne jamais parler de moi, Laurence,
Si vous me permettez, et si divinement,
De goûter avec vous cette aube de printemps.
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Epiphanie

Une forêt, la nuit et sans pénombre,
Avec des arbres droits et clairsemés,
Et l'éclat du cristal à l'extrémité des branches.

Pour se mouvoir à pas lents vers la lumière,
Les yeux abimés dans le ciel :
Laisse ton livre pour la contemplation du ciel,
La naissance végétale de l'aube.

Au lieu des escaliers surchargés de pierreries,
Une montée, la nuit, entre des arbres transparents,
Le compagnon spirituel à mes côtés
Qui ouvre des yeux adorablement beaux.

Où courez-vous entre les rangs de jeunes frênes ?
Nous avons eu mal aux vertèbres de nos cous
Pour avoir trop jeté la tête en arrière,
- L'étoile que nous dépassions.

Il faut partir, me dit l'ami spirituel,
Donnez-moi votre main pour l'heure de l'envol,
Je ne sens déjà plus la même attirance
De la terre, - mais l'autre, prodigieuse, grandit...

Les arbres, ils étaient droits et clairsemés ;
Il me souffla : C'est l'heure...
Nous sentîmes les branches qui frôlaient nos visages.


(extrait de "Épiphanie" / "La Quête de joie") - pp 111-112
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Lorsqu'un un enfant se sent aimé de Dieu, il se laisse faire,
parce qu'il fait très bon dans l'amitié de Dieu.
Sans le dire à personne, il lui confie tous ses plaisirs,
c'est son secret qu'il partage avec Dieu.
Plus tard, il subira des remous de conscience,
mais ils ne toucheront pas à cette amitié (...)
Et lui, il pourra toujours dire :
oui, je reste un enfant dans l'amitié de Dieu.
Comme il donne surtout de sa parole aux autres,
il l'arrachera de plus profond pour eux.
Pour qu'ils puissent de retrouver dans la prière
qui monte du secret de tous les enfants de Dieu.
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NOCES

Lorsque je vais vers toi de toute ma chair,
Refaisant l’admirable dessin de la femme
Avec les lèvres et les mains, la lumineuse
Prise de ton corps vierge dans le mien,
Il n’est pas d’autre mer pour le fleuve que je suis,
D’autre ciel pour le cri de bonheur que je suis,
D’autre champ pour le germe d’amour que je suis,
Et je ferme le corps que nous faisons ensemble.

Et je peux à la fin déborder de mon être,
À ton ventre et ta gorge, estuaires de la vie,
Et nous reprenons souffle l’un dans l’autre, au vent
Venu des plus profondes vallées sensuelles,
Et nous sommes du rythme éternel retrouvé.

Parce que d’un baiser tu changes tout un monde,
Que j’anime les grandes forces pures de ta chair,
Qui n’avaient pas, enfouies, trouvé leur plénitude,
Et qu’au travers de l’instant nuptial, je sais être
Sur l’immense courant qui joint les solitudes
Des hommes depuis toujours, et la solitude divine
À la leur, et tout près, cette solitude de nous-mêmes,
À celle de la vie que nous faisons éclore.

Et qu’au-delà de mon amour, mais bien en lui,
Je refais l’admirable dessin de ton âme
Tel qu’il fut au sourire divin, avec les sens
De l’âme errant sur elle comme mes mains
Sur ton corps, pour retrouver celui qui m’a fait naître,
Au delà de cet engendrement indéfini de pères
Jusqu’à l’enfant qui nous ressemblera...
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Légende


Extrait 3

Annonce-moi comme un prophète, comme un prince,
Comme le fils d'un roi d'au-delà de la mer;
Dis-lui que les parfums inondent mes provinces
Et que les Hauts-Pays ne souffrent pas l'hiver.


Dis-lui que les balcons ici seront fleuris,
Qu'elle se baignera dans les étangs sans fièvre,
Mais que je voudrais voir dans ses yeux assombris
Le sauvage secret qui se meurt sur ses lèvres,


L'énigme d'un regard de pure transparence
Et qui brille parfois du fascinant éclair
Des grands initiés aux jeux de connaissance
Et des coureurs du large, sous les cieux déserts...
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Patrice de La Tour du Pin
Tous les pays qui n'ont plus de légende
Seront condamnés à mourir de froid...
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Laurence printanière


Extrait 3

Ne tremblez pas : il faut fermer les yeux d’abord,
Il faut vous jeter doucement dans l’herbe haute,
Il faut que je délivre vos cheveux, que j’ôte
L’agrafe qui maintient ce voile sur ce corps,
Offrant à la lumière cette peau si pure,
Cette gorge crépitant d’or et de luxure
Et que caressent les tiges comme des mains,
Ces seins qui sont gonflés de soleil et de sève,
Ces jambes lisses et blanches qui se soulèvent
Pour contenir le flot de volupté qui vient

Hors de l’âcre profusion de la terre
Qui monte soudain comme un raz de marée

Vers l’orgie dionysiaque de la chair
Et le désir bouleversant des mâles
Craquant jusqu’à l’épuisement de l’être,
Pour assouvir tout ce qui brûle et qui déborde,
Cette tempête lumineuse de printemps
Qui déferle sur les aubes de six heures…
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