Phénix, sous-titrée revue internationale de la bande dessinée est un périodique français d'étude de la bande dessinée et de pré-publication fondée en 1966 par Claude Moliterni et disparue en 1977 (numéro 48). Elle fait partie de la première vague de revues d'étude francophones.
Phénix débute comme un bulletin de liaison entre membres de la SOCERLID mais dans un style bien plus ambitieux que le GiffWiff du début du Club de la Bande Dessinée. Claude Moliterni, fondateur de la revue en est aussi l’esprit sinon la lettre. Scénariste, rédacteur en chef, auteur de romans policiers et de pièces radiophoniques, directeur de collection, il est omniprésent dans la revue où ses articles consistent essentiellement en comptes rendus de salon, d’exposition ou d’interviews.
Dans les premiers numéros on trouve un article rétrospectif des soixante-dix ans de la BD, signé Maurice Horn et des articles sur Milton Caniff, Little Nemo, Alain Saint-Ogan, Blake et Mortimer ou Alex Raymond. Ce n’est qu’à partir du numéro 8, fin 1968, que la revue commence à s’intéresser à ce qui fait bouger la BD en profondeur et dans le présent plutôt que dans le passé, en publiant une interview de Marcel Gotlib et un récit complet de Robert Gigi, mais ce dernier a pour scénariste Claude Moliterni, ceci pouvant expliquer cela même si Robert Gigi est un des dessinateurs dont le graphisme est le plus jubilatoire à cette époque.
Phénix démarre en 1966 avec un tirage de trois mille exemplaires et passe à trente mille à l’époque où il est repris par Dargaud au numéro 28 en 1973. Ce changement d’éditeur entraîne un changement énorme dans le contenu puisque la revue publie alors autant de BD que de rédactionnel. Cela provoque aussi un grand changement dans la perception qu’a le public de la bande dessinée. De nouveaux amateurs trouvent à leur disposition, en kiosque ou chez leur buraliste des textes qui parlent sérieusement de leur passion. Les lecteurs vont pouvoir commencer à réfléchir sur celle-ci et non plus seulement la consommer sans modération… Cette période de la revue n’est pas la plus intéressante sur le plan rédactionnel mais son importance est capitale par cette diffusion étendue qui la sort du fanzinat.