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3.04/5 (sur 38 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1964
Biographie :

Philippe B. Grimbert est professeur de médecine à à l'Université Paris-Est-Créteil.

Il dirige le service de Néphrologie et de Transplantation au sein du CHU Henri Mondor à Créteil.

Entre deux transplantations rénales, il trouve le temps d’animer l’émission de radio "Médecine au carrefour des sciences" et de s’adonner à l’écriture.

"Panne de secteur" (2020) est son premier roman.



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https://www.web-tv-culture.com//emission/philippe-b-grimbert-panne-de-secteur-51702.html Un premier roman est toujours l'occasion de faire connaissance avec un nouvel auteur, avec son écriture, avec son univers. C'est surtout l'occasion de comprendre pourquoi et comment l'écriture arrive dans une existence. Concernant Philippe B. Grimbert, c'est la médecine qui occupe son temps professionnel. Professeur en milieu hospitalier, il est spécialisé en transplantation rénale. On est alors bien loin de la littérature. Et pourtant… Vivant depuis l'enfance au milieu des livres, au point d'en faire un rejet par rébellion adolescente, Philippe B. Grimbert retrouvera le plaisir de la lecture à l'âge adulte, devenant même un lecteur forcené et éclectique, marqué par la figure tutélaire des plus grands, Marcel Proust en tête. Et voilà qu'un jour, sans qu'il puisse réellement expliquer pourquoi, l'envie d'écrire s'impose à lui. Voilà donc ce premier roman « Panne de secteur ». Un couple d'aujourd'hui, Paul et Sylvie, socialement positionnés dans ce qu'on appelle la classe moyenne. Ils habitent à Paris, mais pas forcément dans les quartiers les plus recherchés. Et quand nait Bérénice, ils vont vouloir le meilleur pour elle. Paul surtout, son père, qui en dépit des évidences, va tenter de faire vivre à sa propre fille ses rêves inabouties. Les meilleures écoles, les meilleures amies, toujours plus pour sortir de ce quotidien dans lequel Paul ne se plait pas. Mais peut-on imposer à son enfant ses propres frustrations. Partant de là, Philippe B. Grimbert nous entraine dans une aventure folle où, prêt à tout, Paul va commettre la petite faute qui va tout compromettre pour l'avenir de sa fille. le livre est très drôle, plein d'humour, dans le style et dans les thème abordés. Mais attention, ici l'humour est grinçant et l'auteur a gentiment sorti les griffes. Chacun en prend pour son grade. Tous les travers de notre société consumériste, envieuse, tapageuse et égocentrée sont ici décortiquée. Rire de peur d'avoir à en pleurer peut-être car, finalement, Paul, est un homme pathétique qui court sans cesse vers ce qu'il pense être une forme de bonheur, au risque de voir tout s'écrouler sous ses pieds. Et Paul nous ressemble sans doute un peu. Voilà le premier roman de Philippe B. Grimbert, « Panne de secteur » est publié au Dilettante.

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Hasard peut-être des similitudes dans les différents morphotypes, il rêva cette nuit-là que Jésus-Christ en personne lui dérobait son caddie au milieu de l'interminable file d'attente de la caisse numéro 4 du Carrefour City et s'en allait vers la sortie en lévitant à quelques centimètres du sol sans s'aqquittté du règlement.
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Aymeric portait une veste de treillis qui recouvrait en partie un tee-shirt sur lequel était écrit à la diagonale de la représentation de ce qui s’apparentait à un œil humain « dieu te voit » qui plongea Paul dans des abîmes de perplexité avant qu’il n’en découvre, lorsque le jeune homme se défit de sa parka, une surface plus large lui permettant de déchiffrer l’intégralité du message « Bourdieu te voit » qui ne fut pas de nature à l’apaiser davantage.
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Sylvie et Paul s’était laissé surprendre par une invitation l’été dernier afin d’assister à une « mise en espace » consacrée à la poésie médiévale dont la principale originalité tenait au fait que les vers se trouvaient déclamés par des comédiens perchés au sommet des arbres. Églantine Campion expliqua à ses invités, et plus tard à l’ensemble des spectateurs, qu’elle tenait par cette scénographie à renforcer la nature gravitationnelle du processus politique en en inversant la trajectoire, pour mieux signifier que si les vers élevaient l’âme de ses auditeurs, ils avaient l’humilité, en quelque sorte, de descendre jusqu’à eux et de ne point les exclure de leur dimensions parfois ésotérique. Les représentations furent néanmoins interrompues avant leur terme et par la chute malencontreuse d’un comédiens qui se fractura pour l’occasion deux vertèbres, suscitant, en guise de conclusion anticipée, une réflexion de l’organisatrice sur la radicalité de l’acte poétique, son éternel potentialités à transformer, fragmenter même, chacune de nos confortables « zone de réalité ».
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Bérénice fit donc solennellement son entrée au collège Henri-IV sous le regard transfiguré de son père qui conduisit en personne sa fille vers le sanctuaire où elle allait désormais, à l’instar d’une chrétienne béatifiée, recevoir les sacrements d’une pédagogie aristocratique. La jeune fille ne protesta pas, heureuse de l’effet que provoquait sa mutation scolaire sur l’humeur quotidienne de Paul, à défaut de prendre pleinement la mesure de la chance qu’il lui était offerte de s’extraire du troupeau vagissant des futurs exaltée du vivre ensemble. Elle avait en effet, depuis quelques années, pris conscience de la puissance que produisait ses résultats scolaires sur l’humeur de son père et entrevoit les quelques stations de métro supplémentaires qui accompagneraient ces trajets quotidiens comme un maigre tribu à l’équilibre familial.
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Son retard initial dans l’acquisition du langage de même que ces manifestations d’anxiété s’intégrant d’ailleurs dans la description proposée par le psychologue Jean-Charles Terrassier, du phénomène qualifié de « dyssynchronie » pour caractériser un certain nombre d’enfants dits « précoces », dont la maturité affective n’était pas en adéquation avec le niveau des connaissances accumulées, expliquant nombre de comportements puérils et négatifs susceptibles de retarder certaines acquisitions. Ainsi naquit ces acquis dans l’esprit de son père l’hypothèse selon laquelle Bérénice était une enfant à « haut potentiel » au potentiel caractéristique plus gratifiante que les annotations qui ponctuent ses bulletins scolaires de CM2 et lui assignant un rang médian tout en louant des effort qualifiés de « méritoires »
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À la manière d’un rongeur amphibien, il prit la résolution, afin de se prémunir de ses assauts paradoxaux, d’établir une sorte de digue interne, constituée de petits bouts d’arguments qu’il assemblait les uns sur les autres dans la plus grande anarchie pour s’assurer une protection étanche contre les efflux critiques qui l’assaillaient périodiquement. Il lui fallut pour cela mobiliser toute la rigueur de sa formation scientifique et, ainsi que s’organisent naturellement certaines voies de communication au sein d’un épithélium, définir un cadre formel, agencer selon des règles systématiques les voies de signalisation et de régulation à l’intérieur desquelles lui, Bérénice, Aymeric, Henri IV, l’Éducation nationale et ses ramifications s’intégraient et se déplaçaient sans jamais en questionner la finalité.
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Paul redouta le développement d’un trouble dysphasique sévère. Alerté par une fréquentation compulsive des sites spécialisés sur le net, il fit partager à Sylvie le spectre des conséquences à anticiper : isolement, syndrome autistique, arriération, et décès précoce dans une institution privée située à plus de cent cinquante kilomètres de Paris où ils se seraient auparavant rendus une fois par semaine, le samedi après-midi, afin de passer quelques heures en compagnie de leur fille dans un atelier artisanal de création de lampes en sel coloré.
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Il s’était bêtement tordu une cheville un dimanche matin en plein footing et, craignant une entorse grave, s’était rendu aux urgences de l’hôpital Cochin. Arrivé vers 11heure , il avait quitté les lieux à 19 heures armé d’une ordonnance pour du Doliprane rédigé par un interne moldave qui l’avait examiné d’un air flapi. Bien avant cela, il avait patienté dans une salle d’attente surpeuplée, à côté d’un vieillard couché sur un brancard, qui répandait autour de lui une forte odeur d’urine ne semblant même plus incommoder la femme usée qui lui tenait la main. Le sol était maculée de taches diverses et, tous les quarts d’heure, une voix de femme annonçait en hurlant le nom de la personne invitée à s’approcher de l’office où trois infirmières s’affairaient. Tout autour se tenait une foule composite d’adultes seuls ou de familles. Un peu à l’écart s’agglutinaient en grappes près d’une vingtaine d’hommes, de femmes et d’enfants autour d’un homme d’une soixantaine d’années coiffé d’un feutre vert élimé. Le voisin de François l’informa, avec le ton résigné d’un homme rompu à la fréquentation des lieux, qu’il s’agissait du patriarche d’une famille de gitans donc les avatars culturels l’incitaient à ne jamais se déplacer à l’hôpital sans la totalité de son « cheptel ».
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l s’était bêtement tordu une cheville un dimanche matin en plein footing et, craignant une entorse grave, s’était rendu aux urgences de l’hôpital Cochin. Arrivé vers 11heure , il avait quitté les lieux à 19 heures armé d’une ordonnance pour du Doliprane rédigé par un interne moldave qui l’avait examiné d’un air flapi. Bien avant cela, il avait patienté dans une salle d’attente surpeuplée, à côté d’un vieillard couché sur un brancard, qui répandait autour de lui une forte odeur d’urine ne semblant même plus incommoder la femme usée qui lui tenait la main. Le sol était maculée de taches diverses et, tous les quarts d’heure, une voix de femme annonçait en hurlant le nom de la personne invitée à s’approcher de l’office où trois infirmières s’affairaient. Tout autour se tenait une foule composite d’adultes seuls ou de familles. Un peu à l’écart s’agglutinaient en grappes près d’une vingtaine d’hommes, de femmes et d’enfants autour d’un homme d’une soixantaine d’années coiffé d’un feutre vert élimé. Le voisin de François l’informa, avec le ton résigné d’un homme rompu à la fréquentation des lieux, qu’il s’agissait du patriarche d’une famille de gitans donc les avatars culturels l’incitaient à ne jamais se déplacer à l’hôpital sans la totalité de son « cheptel ».
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Pernille était une jeune fille à la conscience « éveillée » et particulièrement encline à l’indignation. La situation des réfugiés syriens, l’absence de menu bio au réfectoire d’Henri-IV, le nombre de places d’accueil pour les SDF par grand froid, la taille des jupes de sa mère où la fonte du permafrost, tout l’indignait.
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