Ripenso al proprio osservatorio, ai cannochiali destinati ormai a decenni di polvere […] a tutte queste cose che adesso gli sembravano umili […] a queste […] che errano tenute in vita da lui, che fra poco sarebbero piombate, incolpevoli, in limbo fatto di abandono e di oblio. Il cuore gli strinse, dimenticò la propria agonia pensando all’imminente fine di queste povere cose care […]. Gli sembrava una casa apparsa in sogno ; non piu sua, gli sembrava : di suo non aveva adesso che questo corpo sfinito […].
Il repensa à son observatoire, aux télescopes voués désormais à des années de poussière […] à toutes ces choses qui maintenant lui semblaient bien modestes […] ; à tout cela qui ne vivait que par lui et qui bientôt sombrerait, sans mériter nul châtiment, dans les limbes de l’abandon et de l’oubli. Son cœur se serra, il oublia sa propre agonie en pensant à la fin imminente de ces pauvres objets qui lui avaient été si chers […]. C’était une demeure apparue dans un rêve ; elle ne lui appartenait plus, semblait-il. Il n’avait plus rien en sa possession, que ce corps épuisé […].
…Le livre que j’ai écrit est comme le condensé, dans un miroir convexe, d’une vie et d’une maison […]. Dois-je conclure que ce que je vous ai offert n’est que le monument d’une vanité sans égale ? Je dirai plutôt qu’au terme de ce voyage […] je me vois moi-même devenu, au fil des ans, objet et représentation, pièce de musée parmi les pièces du musée, déjà lointain et détaché, moi qui me suis regardé, comme l’Adam gravé sur le pavement en marbre de l’église San Domenico à Sienne, dans un miroir « ardent » convexe, et m’y suis vu pas plus gros qu’une poignée de poussière.
Cercò un posto, dove poter sedere tranquillo, lontano dagli uomini […]. Lo trovò presto : la biblioteca, piccola, silenciosa, illuminata e vuota […]. La biblioteca gli piaceva, ci si senti presto suo agio ; essa no si opponeva alla di lui presa di possesso […].
Il chercha un endroit où s’asseoir tranquillement, loin des hommes […]. Il trouva rapidement ce qu’il lui fallait : la bibliothèque, petite, silencieuse, bien éclairée et vide […]. La bibliothèque lui plaisait, il s’y sentit vite à son aise. Il pouvait facilement en prendre possession […].
Cette inclination aux fables, qui est commune à tous les hommes, ne leur vient pas par raisonnement, par imitation, ou par coutume […]. Cela vient, selon mon sens, de ce que les facultés de notre âme étant d’une trop grande étendue, et d’une capacité trop vaste pour être remplies par les objets présents, l’âme cherche dans le passé et dans l’avenir, dans la vérité et dans le mensonge, dans les espaces imaginaires, et dans l’impossible même, de quoi les occuper et les exercer.
Pourquoi soupirer après l’infini, demande Praz, alors que le bonheur est […] à portée de la main ? Pourquoi demander au génie du Vent d’être transporté comme un nuage rapide au-dessus de l’univers, rivalisant avec la nature indomptable et impétueuse, alors que, en restant chez soi, chacun peut se sentir le souverain d’un petit univers d’objets familiers, et trouver de l’agrément à en refaire le délicieux inventaire ?
Cette phrase : « Il n’aime pas sa demeure » est, dans mon vocabulaire, une constatation aussi grave et définitive que, dans le vocabulaire d’un moraliste, la rencontre chez un de ses semblables d’une déficience fondamentale du sens moral.
Poi tutto trovo pace in un mucchietto di polvere livida.
Puis la paix retomba sur un petit tas de poussière livide.