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4.09/5 (sur 65 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : château de Heidelberg , le 27/05/1652
Mort(e) à : château de Saint-Cloud , le 08/12/1722
Biographie :

La princesse Élisabeth-Charlotte du Palatinat (en allemand, Elisabeth Charlotte, Prinzessin von der Pfalz) est une princesse palatine, fille du comte Charles Ier Louis (1617-1680) et de la princesse Charlotte de Hesse-Cassel (1627-1686).

En 1671, en épousant Philippe d’Orléans (1640-1701), frère du roi Louis XIV (1638-1715), Élisabeth-Charlotte devient duchesse d’Orléans et porte à la cour le titre de "Madame".

Seconde femme du duc d'Orléans, elle est la mère du Régent - Philippe d'Orléans (1674-1723).

Son union avec Monsieur, épousé par raison d'Etat (Louis XIV avait tenu à s'assurer les droits d'Elisabeth-Charlotte sur le Palatinat), la transféra brutalement, à 19 ans, d'un cadre austère, l'entourage de sa tante, l'Electrice Sophie de Hanovre, dans un milieu éclatant et dissolu, la cour du Roi-Soleil.

Elle s’accommode assez bien de l'étiquette de la cour de France, car elle est très attachée à son rang, mais a beaucoup plus de peine à s'adapter à son atmosphère et consacre ses loisirs à noircir des dizaines de lettres à l'intention de ses parents et amis allemands.

Cette correspondance, d'une franchise qui va jusqu'à la cruauté, est une chronique précieuse de la vie à Versailles et nous en révèle l'envers du décor.

Elle achève sa vie à l'écart des remous de la Régence, soucieuse seulement de la santé de son fils, dont elle avait blâmé le mariage avec Mlle de Blois (Françoise-Marie de Bourbon, 1677-1749) qui bien que fille légitimée du roi Louis XIV, étant issue de l’union doublement adultérine de ce dernier avec Mme de Montespan. Le mariage n’en a pas moins lieu, le 18 février 1692. Ils eurent néanmoins huit enfants.

On a publié en 1788 des fragments des Lettres originales de Madame, etc., écrites de 1715 à 1720 au duc Ulrich de Brunswick et à la princesse de Galles ; réimprimés en 1823 sous le titre de Mémoires sur la cour de Louis XIV et de la Régence, extraits de la correspondance de Mme Élisabeth Charlotte, etc.

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Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
À la Raugrave Louise
Saint-Cloud, le 4 septembre 1697
...
L’amour dans le mariage n’est plus du tout de mode ; les époux qui s’aiment bien paraissent ridicules. Les catholiques, dans leur catéchisme, rangent le mariage parmi les sacrements, mais dans le fait ils vivent avec leurs femmes comme ceux qui ne croient pas que ce soit un sacrement et plus mal encore : c’est chose convenue que les hommes ont des liaisons galantes et dédaignent leurs femmes...
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Paris, le 27 avril 1719, 7 h du matin

... Le duc de Richelieu est un archidébauché, un vaurien, un poltron qui nonobstant ne croit ni à Dieu ni à sa parole. De sa vie, il n’a rien valu et ne vaudra jamais rien, il est faux et menteur, ambitieux avec cela comme le diable...
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Il y avait donc un écolier faisant toute sorte d'espiègleries : il vaguait toute la nuit au lieu de dormir dans sa chambre. Les pères le menacèrent, s'il n'y restait pas la nuit, de le fouetter d'importance. Le gamin s'en va chez un peintre et le prie de lui peindre deux saints sur les deux fesses, à savoir : saint Ignace à droite et saint François de Xavière à gauche. Ce que fait le peintre. L'autre remet bonnement ses hauts-de-chausses, s'en revient au collège, et commence cent méchantes affaires. Les pères l'appréhendent au corps et disent : « Pour cette fois-cy vous ores le foüet. » Le gamin se débat et supplie, mais ils lui répondent que les supplications n'y feront rien. Alors l'écolier se jette à genoux et dit : « Ô saint Ignace, ô saint Xavière, ayez pitie de moy et faitte quelque miracle en ma faveur pour monstrer mon inocensse. » Là-dessus les pères lui descendent la culotte et comme ils lui lèvent la chemise pour le fesser, le gamin dit : « Je prie avec tant de ferveur que je suis sur que mon invocation ora effet. » Quand les pères aperçoivent les deux saints, ils s'écrient : « Miracle ! seluy que nous croyons un fripon est un saint », se jettent à genoux, impriment des baisers sur le postérieur, et réunissent tous les élèves...

Saint-Cloud, le 13 avril 1681.
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Port-Royal, le 22 août 1698
Quand on est belle cela ne dure guère, un beau visage change bien vite, mais avoir bon coeur, voilà ce qu'il fait bon posséder en tout temps. Il faut que vous ayez perdu tout souvenir de moi pour que vous ne me rangiez pas parmi les laides : je l'ai toujours été et le suis devenue davantage encore par suite de la petite vérole : de plus ma taille est monstrueuse, je suis carrée comme un dé, la peau est d'un rouge mélangé de jaune, je commence à grisonner, j'ai les cheveux poivre et sel, le front et le pourtour des yeux sont ridés, le nez est de travers comme jadis, mais festonné par la petite vérole, de même que les joues ; je les ai pendantes, de grandes mâchoires, des dents délabrées ; la bouche aussi est un peu changée, car elle est devenue plus grande et les rides sont aux coins : voilà la belle figure que j'ai, chère Amelise !

p. 238
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Si le roi devait punir tous les gens vicieux comme ils le méritent, il resterait sans princes, sans gentilshommes, sans domestiques. Pas une maison de France qui ne serait en deuil...

Saint-Cloud, le 17 juillet 1699.
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Vous avez perdu beaucoup des vôtres, mais, chère Louise, le monde est ainsi fait : ou bien il faut mourir soit-même, ou voir mourir ceux qu'on aime. On pourrait appliquer à cela ce que feu Mme de Brégie avait coutume de dire : « Cela est bien désobligent. » Un jour que, dans mon cabinet, elle était assise par terre, dans un coin, elle se mit à faire cette exclamation-là : « Que dites-vous ? lui demandai-je. — Madame, me répondit-elle, je faisais réflexion tout à l'heure, que nous sommes avant de naistre dans un néant très propre ; nous ne demandons point à venir en ce monde, on nous y met sans demander nostre advis, cela est bien désobligent. Nous sommes en ce monde, nous y avons bien du mal, cependant nous nous y accoustumons et nous n'en voulons point sortir. On nous prend, quand nous y songeons le moins, et on nous en fait sortir malgré nous, cela est bien désobligent... »

Marly, le 18 juillet 1715.
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... Il m'est impossible d'entendre prêcher sans m'endormir : un sermon c'est de l'opium pour moi. Une fois que j'avais la toux bien fort, je passai trois nuits sans fermer l'oeil. Je me souvins alors que je dormais à l'église dès que j'entendais prêcher ou chanter les nonnes. Aussi me rendis-je en voiture à un couvent où on allait prêcher un sermon. A peine les nonnes eurent-elles commencé leurs chants que je m'endormis et je dormis de la sorte pendant les trois heures que dura l'office, dont je sortis complétement remise.

19 mars 1693, p. 155
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Versailles, le 13 mai 1705
[...] j'ai entendu dire que l'empereur [il s'agit de Joseph 1er] ne couchait plus avec sa femme. Mais de cette façon elle ne pourra pas avoir de fils ! Cela se voit souvent que les hommes débauchés ont peu d'enfants. Un médecin d'ici à qui l'on demandait pourquoi les enfants de la reine n'étaient pas sains, répondit : "C'est que le roy n'aporte que la rinsure de ses veres à la reine (sic)..."
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Quand je choisis mon médecin, je le prévins qu'il ne devait pas s'attendre à une obéissance aveugle de ma part ; je lui permettrais de dire son opinion, mais non de se fâcher si je ne la suivais pas chaque fois. Ma santé et mon corps étant à moi, j'entends, lui dis-je, les gouverner à ma guise.

(Lettre à Louise La Raugrave, Marly le 2 mai 1705)
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Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on donne présentement un tour étrange à la religion et à la piété en ce pays-ci. Cela ne me dit pas le moins du monde et je suis tentée de faire comme cet Anglais que l'on nomme Fildin. Il y a quelques années de cela, Wendt lui demandait à Fontainebleau : « Estes-vous huguenot ? monsieur. — Non dit-il. — Vous estes donc catholique, répliqua Wendt. — Encore moins répond l'Anglais. — Ah, dit Wendt, c'est que vous estes luthérien. — Point du tout dit Fildin. — Et qu'estes vous donc ? reprend Wendt.— Je m'en vay vous le dire, répond l'Anglais, j'ay un petit religion appart moy. » J'estime que moi aussi j'aurais bientôt « un petit religion apart moy. » Et le bon roi Jacques également aurait mieux fait d'agir de la sorte plutôt que de perdre trois royaumes par bigoterie...

Saint-Cloud, le 13 septembre 1690.
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