Que sais-je ?

Culture, espace, puissance : tels sont les trois desseins étudiés dans ce Que Sais-Je ? dédié à la construction de l'Europe.



Ce livret de synthèse permet de mieux analyser et saisir les enjeux contemporains de cette question, car il est clair que depuis la fin des années 1950 à aujourd'hui, la construction de l'Europe s'est axée sur une intégration commune (l'intégration économique avec la mise en place d'une monnaie unique, ou encore avec le marché intérieur) et un élargissement.



Avec clarté et précision, cet ouvrage expose les étapes de sa création, les mécanismes ainsi que les institutions qui assurent son fonctionnement.

Le petit "Que sais-je?" de Mohammed Arkoun est un outil précieux pour la réflexion et la connaissance. Il aidera le lecteur non spécialiste à s'initier à l'islamologie. M. Arkoun pose les bases et les cadres linguistiques, historiques et culturels de ce qu'il faut savoir pour entrer dans ce domaine peu connu du savoir. L'auteur souligne que trop souvent, la parole est donnée à de pseudo-spécialistes qui diffusent ignorance et erreurs. Seule une approche scientifique, rigoureuse et respectueuse des protocoles des sciences humaines, autorise à parler légitimement d'Islam. Il faut ignorer ces controverses médiatiques et partisanes qui opposent des faiseurs de mythes à des journalistes à préjugés, des Samuel Huntington à des Tariq Ramadan. Ce petit livre fait progresser le savoir et peut-être, la raison, dans un contexte pénible de guerre idéologique. Il peut jouer aussi le rôle d'exercice spirituel pour nous, lecteurs, nous apprenant à nous déprendre de la peur, de la haine et du jugement hâtif pour exercer notre faculté humaine de connaissance rationnelle.

Tout débute avec le "fait coranique" marqué par l'Hégire en 622 . Il y avait les sociétés précoraniques (dites sauvages), il y aura les sociétés coraniques (dites savantes).

Je m'attendais à une approche conceptuelle des modes de pensée contemporains, mais le texte s'apparente avantage à une histoire des courants de l'Islam, sans malheureusement en détailler le contenu. La profusion des références et l'immensité de l'échelle géographique (du Maroc à l'Iran) rendent difficile, à mon goût, la compréhension du contenu des pensées au profit d'une généalogie détaillée. La bibliographie doit pouvoir servir sans difficultés de porte d'accès à un approfondissement de "la pensée arabe".

Mohammed Arkoun dévoile avec ce livre toute la pensée arabe depuis l'apparition de l'Islam à nos jours.

À travers des références exceptionnelles il essaye de montrer comment la pensée classique s'est formée pour ensuite se vouer à la décadence. C'est en effet d'abord les divergences interne à l'Islam (Sunnites, Chiites, kharidjites) qui lui posent problèmes mais en réalité le plus gros problème revient à l'effondrement de l'empire abbasside (1258) et à la fermeture dogmatique avec l'émergence du soufisme (Al-Ghazzali) au XIIème siècle. Cette fermeture dogmatique va perdurer jusqu'à l'émergence de la civilisation occidentale à partir du siècle des Lumières et à la période des colonisations que les arabes vont affronter puis essayer de s'en relever et qu'ils appellent la Nahda (renaissance). C'est ici que les arabes se demandent "mais comment la civilisation occidentale peut-elle émerger tandis que ce sont des non-croyants ?". Ce phénomène est accompagné d'un certain nombre de ruptures très sévères: sociale, économique, linguistique et psychologiques. Cela pousse les arabes à réfléchir et à essayer de construire une pensée arabe moderne à travers des voyages en Occident. La reconstruction de la pensée arabe se définit en soi en fonction de l'Autre et à l'image de tout cela de nouvelles pensées vont émerger: la sallafiya (salafisme ou le retour aux sources). La pensée arabe va donc se scinder en deux principaux courants: les islamistes modernistes et les islamistes fondamentalistes. Tout cela va pouvoir s'exprimer d'une manière plus ou moins bien réussite lors de l'époque de la Thawra (révolution) lorsque les peuples arabes vont se révolter contre l'ennemi colonisateur.

Cependant, Mohamed arkoun essaye de dresser un portrait général de ce qu'est la pensée arabe sans trop rentrer en détails. Il nous renvoi souvent à des références extérieurs. Après avoir lu ce livre, il convient vivement de jeter un coup d’œil aux références qu'il donne car la méconnaissance de la pensée arabe nous donne des préjugés quant à la compréhension de l'état actuel des pays arabes.

A lire absolument