Fantasy readers love our tropesthe chosen one, the quest, the wise old mentor, prophecies fulfilled and thwarted. We also love a trope that's been turned on its head! At the end of the day, tropes are neither good nor badthey're tools in your writing toolbox, and these authors will talk about how they deployed tropes in their writing and how you can, too.
Featuring Rachel Gillig, K. S. Villoso, Katharine J. Adams, and RJ Barker.
Lorsque les dieux sortiraient de leurs tombes, au fond de l’océan, ceux qui leur étaient restés fidèles seraient récompensés.
Le couteau faisait son œuvre nécessaire sur un autre Affligé, et une nouvelle série de symboles sanglants apparaissait sur le sol souillé. Avaient-ils un sens ? Etait-il censé y lire un message ? Dans ce lieu entre la vie et la mort, si près d'embrasser les ténèbres liquides qui avaient avalé les dieux morts, lui étaient-ils destinés ?
Ou bien n'était-ce que du sang ?
Et la mort.
Et la peur.
- Je t'ai dit de dormir.[...]
- Quand on vous entend évoquer votre passé, on s'imagine qu'il était doré.
Elle répond très vite et avec colère :
- Et on peut s'imaginer que tu as de la pisse en guise de salive, Girton, quand on te voit l'user sans discernement.
— Jamais…, commence-t-elle en serrant le fouet par les deux côtés du manche. Jamais…, répète-t-elle, et le mot claque comme un coup de fouet, tandis qu’elle casse le manche sur son genou. Jamais…, dit-elle de nouveau en jetant le fouet cassé dans l’eau crasseuse, où il crée des ondulations infinies. Jamais je n’utiliserai quelque chose comme ça sur toi, mon garçon. Tu m’as comprise ? Jamais.
Il y a dans sa manière de prononcer le mot « jamais » une telle véhémence, que cela sonne comme une promesse dans ses oreilles de garçon de six ans. Une promesse totale, absolue, éternelle. Il hoche la tête, car il a du mal à y croire.
— Bien, reprend-elle d’une voix douce et souriante, de cette même voix qui lui permet de faire faire ce qu’elle souhaite à Xus, sa monture de guerre géante. (Elle lui tend la main.) Je ne peux pas continuer à t’appeler « mon garçon ». À partir de maintenant, tu seras Girton. C’est un joli prénom, explique-t-elle. Viens, Girton.
— Si j’ai bien compris, tu vas me mettre un espion et des tueurs sur le dos pour t’assurer que je vais bien délivrer ton message à Rufra ?
Il retourna à son trône, s’assit et poussa un profond soupir.
— Non. Va où bon te semblera, Girton Pied-bot, et renvoie le soigneur si tu n’as pas confiance en lui. Tu es libre de tes choix. Je suis fatigué de donner des ordres à tout le monde. Je ferai allégeance à Rufra que tu lui parles pour moi ou non, expliqua-t-il en prenant son gobelet. Maintenant, j’aimerais m’enivrer et tout oublier. Peut-être boirons-nous un jour ensemble, Girton Pied-bot. J’espérais le faire aujourd’hui, mais le moment n’est apparemment pas venu. Pars quand tu voudras. Pars où tu voudras. Je ne te forcerai pas.
Je le regardai boire en me demandant à quel jeu il jouait.
— Quel genre d’assassin es-tu ? Un enfant handicapé fait un piètre tueur.
— Sans doute avez-vous raison, chuchotai-je. Si j’étais un assassin, je pourrais me libérer et vous trancher la gorge. Mais je ne puis que vous embrasser sur la joue.
Je me penchai et effleurai sa barbe naissante de mes lèvres. Il recula en sursautant comme un lézard ébouillanté, et je lus sa peur dans ses yeux. Puis sa colère.
Il me battit. Il utilisa un gourdin en bois, et s’il n’était pas un artiste en la matière, il compensa son manque de talent par un surplus d’enthousiasme. Pendant qu’il me frappait, je me disais que si le silence était souvent la meilleure option, il était parfois bien de parler. Lorsqu’il eut terminé, il me remit mon masque et le sac sur la tête et me traîna dans le château.
Ma maîtresse n'avait pas beaucoup d'humour. En règle générale, l'humour n'est pas le fort des assassins, profession qui attire les gens tristes et mélancoliques. Je n'entre pas dans cette dernière catégorie, mais je n'ai pas vraiment choisi de faire ce métier.
— Et quand tu seras avec les autres écuyers, contrôle-toi.
Je voyais très bien ce qu’elle entendait par là. Je ne faisais pas vraiment mes quinze ans, ayant souffert de malnutrition pendant ma petite enfance, car la nourriture avait plus de valeur que les esclaves. Avec mon pied bot, je n’avais pas l’allure d’un guerrier et encore moins d’un assassin. En tant que soi-disant fils cadet d’une famille d’éleveurs, il était hors de question que je fasse l’étalage de mes aptitudes au combat. Cela n’aurait pas manqué d’éveiller les soupçons.
— Vous voulez dire que je dois les laisser me battre, maîtresse ?
— Jusqu’à un certain point, oui.
— Merci, maîtresse.
Même revêtir le costume du Bouffon de la Mort ?
Pouvais-je le faire ? Furieux que j’étais contre ma maîtresse, j’avais abandonné mon entraînement et les itérations des assassins, préférant le marteau d’armes aux lames traditionnelles. J’avais cessé de pratiquer les danses et roulades que j’affectionnais tant autrefois, prétextant que les entailles de mon torse étaient trop douloureuses. C’était un mensonge, évidemment, ce dont elle n’était pas dupe. Mon but était de la punir et d’affirmer mon indépendance, quitte à sacrifier ce que j’aimais le plus au monde. J’avais été bête et je ne méritais pas de porter le costume du Bouffon.
Une voix, dans ma tête, me disait que mon plan était dangereux et bête, mais elle était faible, presque inaudible derrière une autre, bien plus puissante, qui me répétait que je devais tout faire pour empêcher Mastal d’emmener ma maîtresse. S’il le faisait, je ne la reverrais jamais. Et puis, qui pouvait dire jusqu’où Aydor avait prévu d’aller ? Ou si une famille attendait réellement ma maîtresse dans les Menues Collines ? Mon plan n’était pas fou, pas vraiment. Toucher le yandil avait réveillé quelque chose en moi. La simple idée de la plante faisait crépiter mes cicatrices, faisait entrer mon cerveau en ébullition.