Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions chèvre-feuille étoilée pour cette découverte.
Ce livre n’est pas un roman, ni un récit mais un dialogue imaginaire, très poétique, entre une fille et son père.
Le père a quitté la Kabylie pour participer à la reconstruction de la France. Il n’en a jamais eu la moindre reconnaissance.
La fille est née en France, n’a jamais vécu dans le pays de ses parents. Elle se sent tiraillée entre les deux rives de la Méditerranée : la langue maternelle qu’elle ne connaît presque plus, la pudeur, tous les non dits des parents soumis aux silences imposés par la culture dans laquelle ils ont été élevés, même si ce silence est plus que douloureux.
» funambule
sur un fil tendu
entre mes origines maghrébines
et mon pays que je nomme en secret
la France
ma langue maternelle
la chair intime et tendre du langage
que j’écoute désormais
comme un texte inédit »
La valise dans la tête, c’est celle que le père a gardé dans la sienne : c’est l’espoir de se dire qu’un jour il y aura un retour, que cet exil n’est pas définitif ; même si les années passant il se rend compte qu’il est un étranger des deux côtés de la Méditerranée et que bientôt se posera la question : faut-il reposer dans le pays de ses enfants ou dans celui de ses ancêtres ?
Ce recueil poétique m’a touchée par la force des mots. Tout est exprimé de façon concise et percutante.
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"Je porte dans mes veines des souvenirs
qu'on ne m'a pas racontés"
Ces quelques vers tirés du recueil résument bien à mon sens le leitmotiv de l'auteure. Fille d'émigrés et surtout fille de son père Kabyle, Rabia a imaginé une sorte de dialogue poétique pour donner du sens à ces origines dont elle est héritière mais dont elle ne connaît finalement que peu de choses.
Peu amatrice de poésie (que j'aime par ailleurs mais que j'ai beaucoup de mal à lire tel quel), j'ai particulièrement aimé la fluidité de la parole qui se déploie au fil des pages. La construction de l'ouvrage, qui alterne moi narrateur (Rabia) et parole de son père (en italique) permet une lecture souple et aisée.
Rabia utilise une langue à la fois simple et belle pour aborder des thèmes qui lui sont personnels, mais qui sont bien sûr universels : quelle est notre identité lorsqu'on a quitté un pays pour un autre depuis si longtemps que notre terre n'est plus vraiment la nôtre, en tout cas plus celle que nous avons connu? Qui sommes-nous lorsque nous avons toujours vécu en France, que nous sommes français, mais que nous portons l'héritage des origines de nos parents?
Merci aux éditions chèvre-feuille étoilée pour la réception de cet ouvrage dans le cadre de Masse critique.
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Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions chèvre-feuille étoilée pour l'envoi de cet ouvrage. Il s'agit là d'un récit écrit sous la forme, non pas d'un roman, mais de poésie. Il m'a fallut un peu de temps pour me faire à cette lecture. J'avoue que cela ne m'a pas aidé à me mettre dans l'histoire dont le synopsis m'avait pourtant attiré. je n'ai pas été pleinement convaincu par cette oeuvre. Je l'ai trouvé trop court pour pouvoir s'y plonger totalement et faire ressortir les émotions.
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