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Quelle pièce, livrée voilà plus de trois siècles, est sans doute la plus belle, la plus brûlante tragédie du théâtre français ? Elle met en scène l'épouse d'un roi éprise malgré elle de son beau-fils
« Phèdre », de Jean Racine, c'est à lire en poche chez Etonnants Classiques.
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" L'avenir l'inquiète, et le présent le frappe ;
Mais plus prompt que l'éclair, le passé nous échappe. "
PHÈDRE : J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine.
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins.
Acte II, Scène 5, (V. 685-688).
JUNIE : Hélas ! dans cette cour
Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense !
Que la bouche et le cœur sont peu d'intelligence !
Avec combien de joie on y trahit sa foi !
Quel séjour étranger et pour vous et pour moi !
Acte V, Scène 1 : (v. 1522-1526).
J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine.
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins?
Tu me haïssais plus, je ne t'en aimais pas moins.
Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes.
J'ai langui, j'ai séché, dans les feux, dans les larmes.
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler.
Toujours la tyrannie a d'heureuses prémices.
Acte I, Scène 1 : (v. 39).
PAULIN : La cour sera toujours du parti de vos vœux.
TITUS : Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère,
A ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire,
Des crimes de Néron approuver les horreurs;
Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs.
Acte II, Scène 2 : (v. 350-354).
C'est dans les villes les plus peuplées que l'on peut trouver la plus grande solitude.
BRITANNICUS : Dans ses égarements mon cœur opiniâtre
Lui prête des raisons, l'excuse, l'idolâtre.
Je voudrais vaincre enfin mon incrédulité :
Je la voudrais haïr avec tranquillité.
Acte III, Scène 6 : (v. 939-942).
BURRHUS : Quoiqu'il soit votre fils, et même votre ouvrage,
Il est votre empereur. Vous êtes, comme nous,
Sujette à ce pouvoir qu'il a reçu de vous.
Selon qu'il vous menace, ou bien qu'il vous caresse,
La cour autour de vous ou s'écarte, ou s'empresse.
Acte IV, Scène 1 : (v. 1108-1112).