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Citation de Nastasia-B


Je détournais mes regards de la fenêtre, ne savais pourquoi cet homme, Willem Rueff, s'était donné la mission de me " protéger ". Ou plutôt si ! Par vanité. Par orgueil. Pour prouver à ses collègues l'immensité de sa culture, la magnificence des aventures qu'il avait rencontré dans les colonies. « Cet homme, disait-il en me montrant, appartient à la race des nègres la plus évoluée.
Mets-toi bien en face ! Ne bouge plus… »
Il releva mon menton, tira un peu dans mes cheveux.
« Voyez ses yeux… Ne sont-ils pas bridés ? Étonnant, pour un nègre, non ? Cela démontre parfaitement cette théorie qui soutient que l'homme traverse des périodes précises d'évolution. Vous avez devant vous un homme qui perd petit à petit ses caractéristiques négroïdes pour acquérir celles de la race asiatique, située sur un échelon plus élevé. Voyez ses cheveux… Sont-ils crépus ? Sont-ils lisses ? Avez-vous déjà rencontré un nègre pareil ? Avez-vous jamais entendu parler d'une telle race sinon sur cette île extraordinaire ? […] Sur cette île se retrouve résumée l'histoire de l'évolution humaine. Cet homme que vous voyez devant vous, vous le voyez bien, est tout ce qu'il y a de plus noir de peau. Regardez-le bien ! Il brille d'un noir d'ébène. Ses yeux sont pourtant bridés, ses cheveux presque lisses et la forme de son visage approche de celle d'un Asiatique. D'autres habitants de l'île sont encore plus extraordinaires. Ils ont perdu leur couleur d'ébène primitive et sont presque aussi clairs que les Asiatiques. On ne peut même pour certains faire la différence avec un véritable Asiatique. D'ailleurs, ces hommes plus clairs sont bien plus intelligents et plus dominateurs. Partout dans l'île, ils s'affirment et imposent aux autres races leurs propres modes de vie. Acquérant les vertus de notre science et de notre civilisation, ils se rapprochent à grands pas de l'échelon supérieur. »

Troisième journée, 7 novembre 1947 : II.
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